Mille merci pour ces messages tellement chaleureux en des circonstances rares (heureusement) et pénibles pour moi, mais hélas, si universelles...
Vous lire de temps à autre m'a apporté cette chaleur humaine dont j'avais besoin.
Et un voyage court dans le temps, mais intense et riche, la semaine dernière, 2 jours et demi à Krakow (Pologne), avec ma fille. Salutaire. Pays adoré ! De retour après 25 ans... (J'étais allée un mois à Varsovie durant mes études, à condition d'apprendre la langue un an, c'était tout frais payés par le Ministère des Affaires Etrangères. Cours et sorties entre étudiants. C'était génial. On partageait chaque instant ensemble. Super aventure humaine. On avait d'ailleurs visité la maison de Chopin à Zelazowa Wola... et acheté des cigarettes estampillées George Sand !
) Pays de coeur, tout comme d'autres pays, en fait c'est quand je voyage que je me sens exister j'ai l'impression, même si j'aime aussi le calme de la nature de par chez moi. Je n'ai pas assez voyagé ces derniers temps. En tout cas, pas hors la France. Peu de piano mais mon cours de ce mercredi m'a reboostée. Super prof, pédagogue, compréhensif et en même temps, qui vous fait avancer avec de petites phrases bien senties et tellement vraies !
Autre expérience positive, une vraie surprise : mes élèves ont découvert ma chaîne (à la base créée uniquement pour mettre mes vidéos ici) car j'ai ôté il y a quelque temps mon pseudo pour le remplacer par mon nom. Des retours tellement incroyables de leur part, j'en suis tellement touchée, et qu'ils aiment ce qu'ils entendent... Ca fait vraiment bizarre qu'ils viennent m'en parler timidement en fin de cours, ou en m'arrêtant dans la cour, bientôt les autographes et les lunettes noires ?
Bon, c'est très surprenant et mignon, d'autant que je ne parle jamais du piano ni à eux, ni à mes collègues...
Bref en cette période, ça fait plaisir. Beaucoup écouté Pomme (Saison d'automne) et Amy W. "Back to black", selon l'humeur du moment.
Ce mardi soir, j'ai été à Dijon écouter
Tosca de Puccini. Ca m'a renversée, et ma fille aussi a adoré. L'auditorium était plein à craquer. C'était sublime, j'aurais voulu que l'acte 2 dure encore des heures.... J'ai compris ce que m'avait dit mon prof sur les répétitions chez Chopin, à jouer de manière différente, et c'est ce dont avait justement parlé Aurèle sur son fil. Car à un moment il y avait le ténor sur scène, et derrière le rideau, la soprano, et le choeur caché plus au fond aussi.... Moments divins, et qui faisaient écho à mon vécu, au vécu de tant d'êtres humains, car Puccini sait parler de l'amour, quelle que soit la forme qu'il revêt. Avec les textes et la musique avant tout. Il y a du drama, de la tragédie, j'adore... J'aimerais tant aller écouter Mme Butterfly.... Mais ne pas oublier de quoi assécher les larmes... C'était un peu pour moi comme le personnage de Julia Roberts dans Pretty Woman. De la beauté à l'état pur, qui bouleverse et annule le temps, tout s'arrête. C'est le paradis. Tosca : une voix de cristal, mais enveloppante.... La soprano m'a rappelé Maria, LA Callas.... c'est dire ! Quant au ténor, somptueux.
Ce post ressemble à une feuille de journal intime. Tant pis. Il va vite redevenir pianistique... Le prochain sera dédié au Nocturne. Mon prof m'a dit qu'il était "bien" maintenant (mais je dois encore bosser les ornements). Je dois encore le peaufiner, il n'est pas prêt à être enregistré (les morceaux le sont-ils jamais ?) Je n'abandonne jamais les Chopin que j'ai pu jouer, ils évoluent avec le temps et m'accompagnent...
Le cours m'a donné envie de retravailler le piano avec méthode. Mais il fallait laisser faire la nature, le coeur mortellement blessé (mais pas mort), et tant pis si le couvercle est resté longtemps fermé. Parfois, le silence est la seule chose que l'on puisse supporter d'entendre quand l'absence est insupportable... Mais ce Nocturne m'a accompagnée, au début ce fut douloureux, une peine comme un gouffre effrayant et sans fond, "moja bieda !" avait écrit Chopin suite à ses rêves d'amour brisés, puis peu à peu, il m'a relevée, m'a guidée vers un pays doré, imaginaire, baigné de tendresse... en même temps que le pays de Chopin nous a accueillies, ma fille et moi, les bras ouverts. Dzienkuje bardzo, Polska !