Oui et non... car dans la réalité c’est un peu plus compliquéleLama a écrit : ↑jeu. 16 juil., 2020 1:13 Il me semble qu'on peut avancer une explication geometrique assez simple en terme de surface de contact.
Quand le marteau tape de travers, si les 3 cordes du choeurs sont frappees simultanement, ca veut dire que les 3 cuvettes formées par les empreintes des cordes sur le marteau sont de profondeur differentes. Et de toutes petites differences de profondeur font des difference de surface de contact assez importantes.
Essayons de quantifier pour une corde de 1mm de diametre.
- une cuvette de profondeur 0.01mm fait 0.2mm de contact au moment de la rencontre corde-marteau
- une cuvette de profondeur 0.1 mm fait 0.64mm de contact
- une cuvette de profondeur 0.2 mm fait 0.93 mm de contact
- une cuvette de profondeur 0.5 mm fait 1.57 mm de contact ( corde mi-enfoncee, demi-perimetre de contact)
La cuvette profonde va donc produire un appui sensiblement plus fort a la corde correspondante. Au moment du contact, cette corde a cuvette profonde est immobilisée tandis que la corde dans la cuvette peu profonde a un soutien du marteau plus faible et peut encore vibrer. Elle grésille car le marteau joue le role d'un etouffoir qui etouffe mal sur la corde de la cuvette peu profonde.
Si cette explication est correcte, on devrait voir le phenomene moins marqué si les cuvettes sont toutes les 3 legerement plus profondes car les differences relatives s'amenuisent avec la profondeur ( le premier ajout de 0.1 mm de profondeur a multiplié le contact par environ 3 tandis que le deuxieme ajout de 0.1mm de profondeur ajoute moins de 50% de contact).
Mais si on laisse des cuvettes plus profondes, on perd peut etre en souplesse du toucher en jeu pp (??) car l'appui sur la corde est plus fort.
Bon, bref, faut mettre les marteaux d'equerre, quoi
c’est vrai quand le plan de choeur à l’endroit du frappé est strictement rectiligne...
Or ce n’est très souvent pas le cas surtout sur un piano droit à CET endroit (après les cordes de basses) car l’acier originellement enroulé dans une bobine de 17cm de diamètre est de trop forte épaisseur (a cet endroit du piano) pour voir son pli (courbe) d’enroulement effacé au sortir du sillet ou de l’agrafe par sa tension de service.
Resultat : on constate un retrait ou une avancée totalement aléatoire de la position de chaque cordes par rapport a sa position idéale à l’endroit ou elle sera frappée.
Cette correction n’est pratiquement jamais faite en usine sur les pianos droits.
On peut le constater aisément sur 80% des pianos neufs même de 1ere marque la planéité des chœurs est totalement aléatoire et donc pratiquement le plus souvent laissée en l’état. Résultat on aura des différences de timbre qui passeront injustement pour des signatures sonores...
C’est pour ça également que même si le point de frappe du marteau est strictement droit et d’equerre on aura quand même un son nasillard et parasité par des sifflantes disgracieuses tant que l’on aura pas vérifié et corrigé la position des 3 cordes les unes par rapport aux autres en PREMIER.
Pour faire ce travail comme beaucoup d’autres opérations dans le piano (harmonisation, accord, reaxage, etouffoir alibrage de clavier etc.) il est nécessaire mentalement de visualiser les choses avec un fort grossissement de l’esprit pour travailler valablement car l’échelle 1:1 est insuffisante.
Cordialement