Merci beaucoup Yunchan et je suis super content que ces pages t'intéressent.Yunchan.Lim a écrit : ↑sam. 06 janv., 2024 10:19 Bravo à Christof pour ces longs articles sur Bill Evans, un vrai spécialiste ! Gros sujet, j'ai pas encore lu toutes les 17 pages, je ne vais pas m'ennuyer !
Tu es vraiment incroyable ! Et super modeste, tout comme l'était Bill Evans, quand tu dis que tu n'as jamais été pianiste. Qu'est-ce que cela doit être alors quand tu joues à la guitare où à la contrebasse, que tu as plus pratiquées !Yunchan.Lim a écrit : ↑sam. 06 janv., 2024 10:19 il y a une quinzaine d'années je travaillais pas mal le piano et je voulais enregistrer un truc en essayant (vaguement) de ressembler à Bill Evans, j'avais remarqué qu'il n'avait jamais joué "Misty" dans son répertoire alors j'avais composé ce petit arrangement (que j'avais mis en ligne plus tard sur youtube il y a 8ans) qui mélangeait un petit bout de la mélodie de "Letter to Evan" à "Misty". Après cette période je n'ai plus joué de piano, c'est donc mon dernier morceau joué au piano, je n'ai pas les doigts de pianiste, mes gammes et arpèges passent "limite" et très irréguliers (bref je n'ai jamais été pianiste, juste par période je m'amusais à chercher des trucs mais jamais de travail technique sérieux à proprement dit). J'aurais vraiment été curieux d'entendre comment Bill Evans aurait joué Misty car ce n'est normalement pas un morceau de son style, mais il était capable de transformer n'importe quelle mélodie à sa manière et d'en faire une nouveauté jamais entendue.
Oui, on entend de l'esprit de Bill Evans à mon avis, dans ton Misty. Peut-être ce morceau joué par Bill existe-t-il sur des bandes inédites ? Des CD sont sortis ces dernières années qui contiennent des trésors retrouvés !
Pour la photo de Bill en Amérique du sud, ce qui est bizarre, c'est qu'on a l'impression que ce sont des péruviens, mais vu la période dont tu parles, la seule tournée de Bill là bas (tournée en trio avec Marc Johnson à la contrebasse et Joe LaBarbera à la batterie) a commencé à Buenos Aires le 19 septembre 1979 au Teatro Opera, puis concert au Teatro El circulo à Rosario (24 septembre) ville située à 250 km au Nord-Ouest de Buenos Aires, puis concert au Teatro Municipal de SanNicolás de los Arroyos (25 septembre) et retour à Buenos Aires (le 27) pour leur ultime concert en Argentine au Teatro Municipal General San Martin's Sala Martin Coronado.
C'est d'ailleurs à cette occasion que Bill a joué pour la première fois, et en piano solo, "Letter to Evan" au début de la deuxième partie de ce dernier concert à Buenos Aires [un double CD est d'ailleurs sorti en 2022 chez le label "Résonance [les bandes originales de super qualité étaient détenues par Carlos Menero, ingénieur du son qui avait enregistré l'ensemble du concert], pièce qu'il avait composée pour l'anniversaire de son fils 14 jours plus tôt.
Concernant cette composition, son ami Warren Bernhard a raconté : "Bill voulait mon avis pendant qu'il composait ce morceau. Il n'arrêtait pas de le jouer, dans différentes tonalités, encore et encore. Puis il m'a demandé de le jouer en transposant aussi comme lui dans d'autres tonalités, pour connaître mon sentiment. Bill aimait aussi juste écouter. Puis il s'est attelé aux tonalités les plus difficiles".
Je me le rappelle encore m'avoir dit un jour - mais peut-être alors se référait-il plutôt ici à la cocaïne - "Tu vois Warren, quand je m'attèle à quelque chose, je m'y consacre à fond".
"Bill 79", film d'un réalisateur Argentin
Le savais-tu : Mariano Galperín a réalisé "Bill 79", film de fiction - mais puisant aussi sur des faits réels -, qui est sorti dans quelques salles argentines en mai 2013. Il s'inspire justement de cette visite de Bill en Argentine en 1979, particulièrement decsa venue à San Nicolás de los Arroyos.
Le synopsis :
Bill Evans, le grand pianiste de jazz, arrive en Argentine pour une série de concerts. L'un d'eux se trouve à San Nicolás, une ville de la province de Buenos Aires. Evans (héroïnomane depuis vingt ans) accompagné de ses deux musiciens et de son manager montent dans la voiture de l'homme d'affaires argentin. Le jour du concert, ils apprennent qu'ils joueront lors du concours « Miss Hiver 1979 » : Piano désaccordé, boxe, drogues, morts, souvenirs, whisky et empanadas.
Dans une ville semblable à celle de son enfance, l'impossible et le certain se heurtent chez Evans.
Petite anecdote : le piano du concert à San Nicolás était un Chickering, et Bill à la fin de sa vie dans ces années-là (il mourra un an plus tard) jouait aussi chez-lui sur un petit queue Chickering, piano qu'il avait conservé de son enfance.
Bill au Brésil
Deux jours après le concert de Buenos Aires du 27 septembre, le trio se trouve à Rio de Janeiro où il joue à Sala Cecília Meireles. Après le concert, le pianiste brésilien Luiz Eça, membre du Tamba Trio, les convaincs de se rendre au "Chiko's Bar situé dans les environs, où Luiz Eça jouait régulièrement (ce dernier est notamment le compositeur du standard "The Dolphin", que Bill a d'ailleurs enregistré sur son album From Left to Right).
Ils y ont sont alors chaleureusement accueillis et invités à jouer un set, sauf que le Chiko's étant un pianobar très exigu, il n'y avait pas de place pour la batterie ce qui fait que Bill y joue un set en duo avec Marc Johnson. Après une pause, Eca vient rejoindre Bill au piano pour des quatre mains (celui-ci jouant le registre supérieur et Bill le registre grave), accompagnés par à la contrebasse.
Un auditeur a eu le réflexe de demander au DJ du club d'enregistrer la musique. À la fin du concert impromptu, il est reparti du club avec la bande sous le bras, d'une durée d'une heure. Trente ans plus tard, en 2010, cet enregistrement bootleg, une vraie rareté, a été publié par le label britannique Jazz Lips, label britannique, sous le nom de Bill Evans & Luiz Eça : Piano Four Hands.
Si ça se trouve, la photo que tu montres est un montage