Duo-Art

[piano bien tempéré]

Nous avons toutefois un peu bataillé avec les deux tirants de registres de la chape suspendue en hauteur . Les petites tiges métalliques fichées dans le bois du registre traversent la caisse de l'orgue et les boutons de tirage sont vissés dessus à l'extérieur ... Pour une raison inconnue les trous correspondants dans la caisse était fortement décalés de plus de 5mm vers le haut ... quelques gros coups de lime ronde ont été nécessaires et tout est rentré dans l'ordre et le bon fonctionnement . Ceux du sommier principal tombaient pile en face de leur trou respectif . Il y a en tout 7 boutons de registre , un par jeu et deux pour la trompette ... qu'on a hésité à essayer au vu du confinement et l'exiguité de la pièce où se trouve l'orgue ... Préservons nos tympans ...

[piano bien tempéré]

Un des plus beaux orgues de foire , l'Hooghuys du caroussel galopant Kopp

https://www.youtube.com/watch?v=-Rnw9a5DwSQ

[piano bien tempéré]

Il y a en tout 7 boutons de registre , un par jeu et deux pour la trompette ...

Ces registres sont , en partant du devant de l'orgue :
- Flageolet
- Clarinette (anche)
- Bourdon harmonique-Flute harmonique (couplés , deux tuyaux par note)
- Trompette (anche) sur deux rangs
sur sommier principal .

Derrière panneau entoilé
- deux rangs de bourdon et gambe : Accompagnement et basses
sur chape surélevée

Sous le plancher de la soufflerie :
- 11 tuyaux de bourdon : doublage des basses et accompagnement
Pas de registre : jeu permanent

[piano bien tempéré]

Ces tuyaux , onze en tout , sont reconstruits à neuf les originaux étaient totalement pourris : le soubassement de la caisse avait été inondé .

Lorsque l'orgue était en dépôt chez Georges Poirot (1896-1954) à Mirecourt son atelier était en zone inondable , le Madon rivière locale étant toute proche , l'orgue a très probablement pris son bain de pied durant cette période ... Le Madon sort souvent de son lit ...

[piano bien tempéré]

Sauf incident : demain soir quelques notes devraient sortir de la turlutaine mirecutienne .

[piano bien tempéré]

Pour une raison inconnue les trous correspondants dans la caisse était fortement décalés de plus de 5mm vers le haut ...

Cette "raison inconnue" est en fait assez simple ... Les deux grosses pièce gravées (celle sous sommier pour les tuyaux du dessous et celle sur sommier pour la chape surélevée) on le sens du fil du bois mis en position horizontale . Or le bois travaille le plus dans ce sens et quand il sèche au fil des ans se réduit de largeur: regarder des lames de parquets jointives à leur pose qui prennent du jour au fil des années ... de là nos 5 mm de dénivelé avec les trous de la caisse qui elle est faite en bois latté , contreplaqué d'époque beaucoup plus stable ainsi que notre différence de niveau entre le sommier , posé sur ses assises , et le dessus de la pièce gravée inférieure ... à peu près autant : 3 mm de jour (complété par des joints de cuir) . Le plancher de soufflerie refait à neuf n'y est pour rien : placé à bonne hauteur dans le soubassement de la caisse ... Trouvé en cogitant au volant par une journée , tantôt maussade et pluvieuse , tantôt ensoleillée dans la campagne marnaise ...

[piano bien tempéré]

Ce dimanche des sons sont effectivement sortis de l'appareil vosgien . A l'écoute de quelques tuyaux du flageolet la femme du propriétaire a eu un mouvement de recul ... Le flageolet pile les oreilles . Il faudra sans doute écouter cet instrument dans le fond du jardin Quelques tuyaux ont également été remontés sur la chape surélevée . Gros son , tuyaux doublés : une gambe avec un bourdon à l'octave lequel est alimenté par le tuyau de gambe depuis sa lèvre inférieure . Un petit porte vent (tube en caoutchouc) part de cette lèvre via un raccord en bois vers le pied du tuyau de bourdon qui est collé via deux pièces de cuir au dessus de la bouche de la gambe . C'est extrêmement présent !

Avant cette séance de taquinement de l'oreille interne le vilebrequin et sa vis sans fin a été ajusté par rapport au gros pignon en bois solidaire du cylindre picoté . Côté volant d'entrainement , le vilebrequin n'est pas ajustable en hauteur ; l'arbre s'enfile de ce côté là dans une échancrure horizontale pratiquée dans le montant arrière gauche de la caisse , échancrure arrondie , à son extrémité fermée , du diamètre de l'arbre . De l'autre côté de l'arbre une fois mis en place , une pièce en bois dur également arrondie se glisse dans l'échancrure et vient emprisonner en sandwich l'arbre du vilebrequin comme un palier de vilebrequin automobile . Cette pièce est pressée contre l'arbre par une bride tenue par deux vis dans le champ du montant de la caisse . On peut en régler le serrage comme on veut .

De l'autre côté , le palier du vilebrequin est enfilé dans une pièce de bois dont on ne peut régler le jeu sur le diamètre du palier . Un jeu trop important dû à l'usure rendait l'ensemble bruyant par les secousses des bielles réagissant aux efforts des deux paires de pompes . Nous avons réussi a trouver une tôle de cuivre mince de 0,3 mm dont nous avons extrait , avec une paire de ciseaux d'électricien , une bande 15 mm de large sur une longueur nécessaire pour remplir la périphérie interne du trou . Ajustement parfait : jeu supprimé sans coincement ... beaucoup de chance sur le coup-là ... Ce palier peut en revanche être réglé en hauteur : il peut se translater de bas en haut dans une grosse pièce de bois fixée par 4 vis depuis l'extérieur de la caisse . Une cavité quasi cubique dans cette pièce de bois reçoit ce palier . Plusieurs vis de réglage accessibles soit depuis l'extérieur de la caisse de l'orgue , soit depuis l'intérieur de la caisse permettent de régler la hauteur du palier et de le bloquer .

Mais c'est maintenant que cela se corse c'est qu'il faut insérer le cylindre picoté dans la caisse . Un trou un peu plus gros que le cylindre est pratiqué dans le flanc droit de la caisse fermé par un couvercle amovible qui sert aussi de palier droit de l'arbre du cylindre . Pour ne pas éreinter les picots et pontets au passage dans cette ouverture , un système de double rail en bois permet de glisser le cylindre , posé sur une sorte de luge à paliers ouverts , en sécurité ...
Au premier essai : coincement à mi-course de la luge dans le système de rails . A l'examen la luge est complétement cintrée ... Comme nous voulions absolument régler le vilebrequin on a pris le risque d'entrer le cylindre sans ce dispositif . Lentement , avec attention , la manoeuvre a été couronnée de succés .... Et nous avons pu ajuster la vis sans fin du vilebrequin sur la roue dentée du cylindre . Suite semaine prochaine , sauf incident .

[piano bien tempéré]

Un trou un peu plus gros que le cylindre est pratiqué dans le flanc droit de la caisse fermé par un couvercle amovible qui sert aussi de palier droit de l'arbre du cylindre . Pour ne pas éreinter les picots et pontets au passage dans cette ouverture , un système de double rail en bois permet de glisser le cylindre , posé sur une sorte de luge à paliers ouverts , en sécurité ...

Je remets cette vidéo d'un noteur de cylindre pour piano mécanique (même manoeuvre que pour le Poirot) où on voit l'insertion du cylindre avec sa luge dans la caisse de l'instrument ...

https://www.youtube.com/watch?v=dHcmIcP7ouo

[piano bien tempéré]

Le 2ieme article sur le duo art est sorti dans la revue trimestrielle de L’aaimm.

[piano bien tempéré]

Séance d'hier un peu chaotique ... On a un peu brouté avec le clavier de lecture à griffes ... Raconterai cela ce soir .

[piano bien tempéré]

Après avoir remonté le clavier à griffes nous avons constaté que la conformation du système de guidage (râtelier en bois fixé avec 4 potences au revers de la grosse pièce gravée supérieure) des tiges poussoirs de soupapes était plus que curieux et à priori irrationnel ... Les fentes du râtelier ont une largeur adaptée à celles des tiges poussoir mais une longueur qui ne s'oppose pas au débattement avant-arrière des tiges poussoir ... les boutons de réglage en bout de balanciers de griffe sont en conséquence tantôt centrés , tantôt décalés avec risque de coincement avec les tiges poussoir ...
Disposition incompréhensible .... Manque t'il des pièces , des feutres ... ? pas de trace visible . Bref encore du temps de perdu à cogiter sur les raisons de cette disposition bizarre . Pour finalement nous décider à garnir l'avant et arrière de ces fentes avec un feutre adapté .

Il existe également une latte fixée , avec des vis coulissant dans des trous légèrement oblongs , sur la traverse principale du clavier qui , en l'état sert en principe à limiter le rebond des griffes . Mais : pas de feutre sur la face sensée servir de butée donc castagnette ... encore une bizarrerie ... De toute façon cette latte n'est vraiment utile que lorsque les griffes ont toutes la même dimension .... or elles sont usées de manière inégale . Donc blocage de certaines sur la surface du cylindre (arrivé dans le passé comme en témoignent des traces de griffures sur le cylindre) Confection nécessaire d'une baguette porteuse de bouton réglables (récup probable de bouton d'échappement de piano droit avec leur tiges filetées) ... permettant une adaptation individuelle aux courses des bascules de griffes ...

On en est là ...