fntms a écrit :Voici une version toute fraîche de ce matin, "work in progress" etc,...
Jeu-test psycho-acoustique: "numérique ou acoustique"?
Bravo pour ces enregistrements
Je n'ai écouté que les 2 premières vidéos pour l'instant. Donc je dirais : numérique. Les spécialistes de C3X peuvent-ils confirmer/infirmer ?
J'ai tendance à m'abstenir de commenter les enregistrements sur numérique - je n'arrive pas forcément à entendre ce que j'essaie d'entendre. Je vois bien une volonté de chanter et phraser - mais surtout à la MD. la MG me semble à beaucoup d'endroits un peu trop effacée, il manque une sorte d'"intrication" avec la MD. Plus globalement, il me manque une sorte de direction générale, ce qui est je trouve très difficile dans Bach, et cela ne peut paradoxalement venir que d'une connaissance intime de tous les micro-événements mais vus avec une certaine hauteur.
Okay a écrit :J'ai écouté sa 5e sonate de Scriabine, très étonné de le découvrir dans ce répertoire. J'ai trouvé le début très beau, un peu sobre à mon goût (pas assez "sous substance"), mais d'une magnifique sonorité. Tout va bien jusque là. Puis arrive le premier Presto. Pour quelqu'un qui ne connait pas l'oeuvre et Scriabine, je pense qu'il ne sera pas du tout choqué car Gould reste ultra cohérent musicalement, et que ça reste très beau dans le phrasé et la sonorité. Sauf que pour moi c'est un hors sujet absolu de l'esprit de cette musique, telles que je lis les intentions du compositeur. Gould joue ça de manière chaleureuse (!) , large, en gardant un peu du climat extatique de la section précédente, avec beaucoup de pédale, et dans un tempo modéré. J'attends ici un climat survolté de danse hallucinée, rythmiquement délirant, en contraste total avec ce qui précède, et quasiment sans pédale. Mais je reconnais que ce que fait Gould, c'est beau, agréable à écouter ... tout en trahissant complètement ce que je pense (je ne suis sûrement pas le seul...) être la vérité de cette oeuvre .
Je suis allé écouter, c'est très surprenant.
C'est joyeux, très "jours heureux", mais presque trop "innocent", pas assez suave ni "
craving" ni parfois sournois. Pourtant la musique garde une grande densité et puissance, sauf que ça me laisse un peu frustré.
Je ne peux toujours pas adhérer à l'expression "erreur de jugement esthétique". On a parlé sur le forum le l'oeuvre d'art qui prend vie et s'émancipe de son créateur. Il faudrait les voir comme des "mèmes", tels que les a décrit Richard Dawkins, qui se reproduisent et se répandent. Avec Gould, c'est un peu comme si la 5e sonate de Scriabine avait "muté".