Non bien sûr ! ...
(sauf que tu donnes la réponse avant d'avoir fait l'étude... pas très rationnel tout ça !)
Mais d'accord, laissons tomber.
Toccata de Bach en DO(s) NU
attends, faut pas charrier, avant de faire une étude on a tout de même le droit de délibérer sur l'intérêt de l'étude à faire, non ? Et pour cela on se sert de considérations générales, d'instinct, de flair...Jypé a écrit :Non bien sûr ! ...
(sauf que tu donnes la réponse avant d'avoir fait l'étude... pas très rationnel tout ça !)
Mais d'accord, laissons tomber.
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
Dans la liste de piano bleu, Myleen Klass est présentée comme une pianiste "classique".
Les guillemets m'ont intriguée...j'ai cliqué pour écouter...et j'ai vu.
Car içi, il s'agit plus de voir que d'écouter.
Le discours musical (passons sur ce qui est en substance le discours de Bach dans cette toccata, ce qu'il en est fait et ce qu'il en reste...) est supplanté par le discours iconique.
Sauf que l'image est aussitôt asservie par le propos publicitaire.Nous sommes dans l'image de la communication moderne qui impose son discours plutôt que de laisser le spectateur construire le sens.
La philosophe Marie-Josée Mondzain préfère nommer ces objets des visibilités plutôt que des images, car ils sont justement privés de ce qui caractérise l'image (une expérience irréductiblement lié à l'éprouvé singulier).
Tous les clips ne sont pas conçus comme celui-là, qui reprend, et dans la forme et sur le fond la structure des diktats publicitaires.
En ce qui concerne la forme :
150 plans en moins de trois minutes ( en gros.. je me suis arrétée à 128..)
qui se succèdent de façon à ce que l'oeil réagisse à un ordre, celui du stimulus,du nerf optique et emmagasine les symboles à forte charge érotique discéminés dans la quasi-totalité des plans; graffitis contre les murs, position des doigts sur le piano; gros plan sur le majeur qui fait vibrer la corde du violon; le couloir -on ne peut plus suggestif, à l'instar du tunnel souvent utilisé dans la pub-etc...et à tout va...(D'où d'ailleurs certains commentaires postés sur le forum :l'impression d'ecoeurement, )
Du coup, plus besoin de construire ou d'éprouver quoique ce soit, tout est là...
Parmi les raisons qui expliquent la reussite de la pub dans notre société,il en est une qui est la prise en compte de nos pulsions les plus fondamentales,dont le désir.
Et à mon sens c'est le seul thème içi présent, non pas une banale histoire de c.. comme vous l'évoquiez plus haut, mais la poursuite du désir en tant qu'il est un appel et une pulsion ( c'est plus diffus).
La publicité est la perpétuelle sacralisation d'un nouveau qui révoque tout passé même le plus immédiat.
Il est intéressant de noter la présence de piles lobées qui sont un rappel du lieu de culte qui est initialement l'endroit où est jouée la toccata.Mais ce lieu qui est ancien, délabré -symbole de la musique de Bach ,musique classique par extension-
va être rénové par la libération du désir qui s'incarne dans le corps érotisé de la musicienne.
Jypé l'a dit à juste titre, on ne peut analyser tout le clip se serait trop long.
Par contre on peut analyser la " présentation" de la pianiste.
1° plan: large, dans le champ on découvre un dos nu encadré latéralement par un voile vaporeux et noir au dessus par une longue chevelure libre et agité par le vent
2° plan: contre champ, gros plan sur la poitrine pano vertical vers le visage découvert en contre plongée
....enfin oserai-je dire.
Bref pour moi c'est on ne peut plus clair il ne s'agit pas de la présentation d'une personne mais d'un objet...du désir .
Je veux bien croire Yannis que cette personne vende beaucoup de disques, elle sait communiquer
La méthode est largement éprouvée et efficace.
Son major est d'ailleurs Universal classic rompu à l'exercice avec les stars de la pop et de la variété qui utilisent depuis longtemps ces mêmes méthodes :ce n'est jamais qu'un transfert de compétence vers d'autres espaces musicaux.
Nietzshe avec et aprés son maître Schopenhauer disait que "la musique dispense un peu de sa richesse aux choses.Elle transfigure le monde , l'embellit lui donne du sens" (in Le cas Wagner).C'est plutôt ma conception de la musique aussi....
Il faut admettre que dans le cas qui nous occupe aujourd'hui nous sommes loin de pouvoir illustrer un tel propos..
Les guillemets m'ont intriguée...j'ai cliqué pour écouter...et j'ai vu.
Car içi, il s'agit plus de voir que d'écouter.
Le discours musical (passons sur ce qui est en substance le discours de Bach dans cette toccata, ce qu'il en est fait et ce qu'il en reste...) est supplanté par le discours iconique.
Sauf que l'image est aussitôt asservie par le propos publicitaire.Nous sommes dans l'image de la communication moderne qui impose son discours plutôt que de laisser le spectateur construire le sens.
La philosophe Marie-Josée Mondzain préfère nommer ces objets des visibilités plutôt que des images, car ils sont justement privés de ce qui caractérise l'image (une expérience irréductiblement lié à l'éprouvé singulier).
Tous les clips ne sont pas conçus comme celui-là, qui reprend, et dans la forme et sur le fond la structure des diktats publicitaires.
En ce qui concerne la forme :
150 plans en moins de trois minutes ( en gros.. je me suis arrétée à 128..)
qui se succèdent de façon à ce que l'oeil réagisse à un ordre, celui du stimulus,du nerf optique et emmagasine les symboles à forte charge érotique discéminés dans la quasi-totalité des plans; graffitis contre les murs, position des doigts sur le piano; gros plan sur le majeur qui fait vibrer la corde du violon; le couloir -on ne peut plus suggestif, à l'instar du tunnel souvent utilisé dans la pub-etc...et à tout va...(D'où d'ailleurs certains commentaires postés sur le forum :l'impression d'ecoeurement, )
Du coup, plus besoin de construire ou d'éprouver quoique ce soit, tout est là...
Parmi les raisons qui expliquent la reussite de la pub dans notre société,il en est une qui est la prise en compte de nos pulsions les plus fondamentales,dont le désir.
Et à mon sens c'est le seul thème içi présent, non pas une banale histoire de c.. comme vous l'évoquiez plus haut, mais la poursuite du désir en tant qu'il est un appel et une pulsion ( c'est plus diffus).
La publicité est la perpétuelle sacralisation d'un nouveau qui révoque tout passé même le plus immédiat.
Il est intéressant de noter la présence de piles lobées qui sont un rappel du lieu de culte qui est initialement l'endroit où est jouée la toccata.Mais ce lieu qui est ancien, délabré -symbole de la musique de Bach ,musique classique par extension-
va être rénové par la libération du désir qui s'incarne dans le corps érotisé de la musicienne.
Jypé l'a dit à juste titre, on ne peut analyser tout le clip se serait trop long.
Par contre on peut analyser la " présentation" de la pianiste.
1° plan: large, dans le champ on découvre un dos nu encadré latéralement par un voile vaporeux et noir au dessus par une longue chevelure libre et agité par le vent
2° plan: contre champ, gros plan sur la poitrine pano vertical vers le visage découvert en contre plongée
....enfin oserai-je dire.
Bref pour moi c'est on ne peut plus clair il ne s'agit pas de la présentation d'une personne mais d'un objet...du désir .
Je veux bien croire Yannis que cette personne vende beaucoup de disques, elle sait communiquer
La méthode est largement éprouvée et efficace.
Son major est d'ailleurs Universal classic rompu à l'exercice avec les stars de la pop et de la variété qui utilisent depuis longtemps ces mêmes méthodes :ce n'est jamais qu'un transfert de compétence vers d'autres espaces musicaux.
Nietzshe avec et aprés son maître Schopenhauer disait que "la musique dispense un peu de sa richesse aux choses.Elle transfigure le monde , l'embellit lui donne du sens" (in Le cas Wagner).C'est plutôt ma conception de la musique aussi....
Il faut admettre que dans le cas qui nous occupe aujourd'hui nous sommes loin de pouvoir illustrer un tel propos..
[
En attendant, essaye de croire que ce clip, si bon ou mauvais soit-il (élément subjectif) n'est pas une simple histoire de cul. Ce serait trop facile et pas très digne. Il y a plus, c'est sûr, beaucoup plus... une histoire en somme.[/quote]
S'agissant de mise en abîme, je préfère largement celle d'Angelopoulos dans le pas suspendu de la cigogne par exemple au moins est -elle réellement construite (la musique d'ailleurs participe largement chez lui à l'énonciation).
Mais bon ... sur ce coup, l'exténuation imaginale semble ne toucher que moi!
En attendant, essaye de croire que ce clip, si bon ou mauvais soit-il (élément subjectif) n'est pas une simple histoire de cul. Ce serait trop facile et pas très digne. Il y a plus, c'est sûr, beaucoup plus... une histoire en somme.[/quote]
S'agissant de mise en abîme, je préfère largement celle d'Angelopoulos dans le pas suspendu de la cigogne par exemple au moins est -elle réellement construite (la musique d'ailleurs participe largement chez lui à l'énonciation).
Mais bon ... sur ce coup, l'exténuation imaginale semble ne toucher que moi!
lullaby, en ce qui concerne la rapidité d'enchaînement des plans et le discours publicitaire je pense que tu enfonces des portes ouvertes puisque tous les clips sont comme ça, et cela depuis de nombreuses années. Il n'y a qu'à zapper sur MTV, c'est comme ça 24h/24.
J'ai bien aimé ton interprétation de "force vitale/érotique dans le lieu délabré". Mais je ne pense pas que le lieu délabré symbolise la musique classique. Tout simplement parce qu'une telle symbolique n'atteindrait jamais les jeunes qui n'en ont rien à cirer. Et d'ailleurs il manque les clichés habituels du classique, on a juste un piano (assez vieux, il est vrai, mais en bon état) et des thèmes musicaux vaguement reconnaissables.
Je pense plutôt que le délabrement du lieu ne sert qu'à accentuer davantage le contraste avec la jeunesse et la force vitale du corps. Et puis le délabrement c'est aussi la peinture ou la tapisserie qui aspirent à quitter les murs, comme ses vêtements qui aspirent à quitter son corps.
Après il y a une part d'intemporel dans les lieux délabrés : cf. les ruines d'Orphée de Cocteau ou Stalker de Tarkovsky. Un lieu délabré est abandonné, donc sort de la temporalité.
Je trouve particulièrement ridicule le plan où elle joue avec la main droite seule et où elle lève triomphalement la main gauche. Elle veut à tout prix montrer que par le piano elle exprime sa puissance de domination. À mon avis elle sème plutôt le doute. Une des premières erreurs de son approche est de combiner le son (soi disant) de son piano avec de la musique en arrière plan, jouée par un orchestre off-screen. Ça veut dire qu'elle triche d'emblée et donc que tout est possible, et que la puissance n'est pas forcément là, dans l'activité manuelle à laquelle elle s'adonne. Finalement elle ne fait qu'accompagner un orchestre invisible, elle a beau se démener, l'effet rhétorique est perdu.
Ensuite je vois une deuxième erreur d'approche dans le "scénario". Vous avez remarqué qu'à la fin il y a une "apothéose extatique" (couleur bleue, vent, partitions qui flottent). Mais pour quelle raison ? Que s'est-il passé, quel était l'évènement déclencheur de cette climax ? Rien. Il n'y a aucune évolution dans quoi que ce soit (l'harmonie, l'intensité, la puissance de son jeu, tout reste similaire du début à la fin...). Il manque la narration la plus élémentaire et pourtant la majorité des clips en ont.
Enfin, je m'arrête à mon tour sinon il y aura encore des envolées lyriques...
J'ai bien aimé ton interprétation de "force vitale/érotique dans le lieu délabré". Mais je ne pense pas que le lieu délabré symbolise la musique classique. Tout simplement parce qu'une telle symbolique n'atteindrait jamais les jeunes qui n'en ont rien à cirer. Et d'ailleurs il manque les clichés habituels du classique, on a juste un piano (assez vieux, il est vrai, mais en bon état) et des thèmes musicaux vaguement reconnaissables.
Je pense plutôt que le délabrement du lieu ne sert qu'à accentuer davantage le contraste avec la jeunesse et la force vitale du corps. Et puis le délabrement c'est aussi la peinture ou la tapisserie qui aspirent à quitter les murs, comme ses vêtements qui aspirent à quitter son corps.
Après il y a une part d'intemporel dans les lieux délabrés : cf. les ruines d'Orphée de Cocteau ou Stalker de Tarkovsky. Un lieu délabré est abandonné, donc sort de la temporalité.
Je trouve particulièrement ridicule le plan où elle joue avec la main droite seule et où elle lève triomphalement la main gauche. Elle veut à tout prix montrer que par le piano elle exprime sa puissance de domination. À mon avis elle sème plutôt le doute. Une des premières erreurs de son approche est de combiner le son (soi disant) de son piano avec de la musique en arrière plan, jouée par un orchestre off-screen. Ça veut dire qu'elle triche d'emblée et donc que tout est possible, et que la puissance n'est pas forcément là, dans l'activité manuelle à laquelle elle s'adonne. Finalement elle ne fait qu'accompagner un orchestre invisible, elle a beau se démener, l'effet rhétorique est perdu.
Ensuite je vois une deuxième erreur d'approche dans le "scénario". Vous avez remarqué qu'à la fin il y a une "apothéose extatique" (couleur bleue, vent, partitions qui flottent). Mais pour quelle raison ? Que s'est-il passé, quel était l'évènement déclencheur de cette climax ? Rien. Il n'y a aucune évolution dans quoi que ce soit (l'harmonie, l'intensité, la puissance de son jeu, tout reste similaire du début à la fin...). Il manque la narration la plus élémentaire et pourtant la majorité des clips en ont.
Enfin, je m'arrête à mon tour sinon il y aura encore des envolées lyriques...
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
un petit bout de la moonlight sur un petit yam
http://www.yousendit.com/transfer.php?a ... CB3258CBD2
et une autre version de la toccata
http://www.yousendit.com/transfer.php?a ... B51C2B677D
y'a pas à dire ca jette
entre chavanne,grigri et myleen , P.M a encore de beaux jours devant lui.
http://www.yousendit.com/transfer.php?a ... CB3258CBD2
et une autre version de la toccata
http://www.yousendit.com/transfer.php?a ... B51C2B677D
y'a pas à dire ca jette
entre chavanne,grigri et myleen , P.M a encore de beaux jours devant lui.
"Je me refuse à les admirer en bloc parce qu'on m'a dit que c'étaient des maîtres!Ca jamais!...je veux avoir la liberté de dire qu'une page ennuyeuse m'ennuie,quel que soit son auteur."
Debussy
Debussy
je suis content d'avoir vu cette version parce qu'elle montre la part d'initiative musicale de mylène-la-classe et la part cinématographique du clip au dos nu. J'espère que vous êtes d'accord avec moi que son arrangement de la Toccata est d'une nullité époustouflante. Elle fait les mêmes gestes que dans le clip, sauf que sans l'habillage (ou le déshabillage) cinématographique, son amateurisme est on ne peut plus clair. C'est drôle comme tout de même ce rapport entre réalité et réalité augmentée...Dav83 a écrit :et une autre version de la toccata
http://www.yousendit.com/transfer.php?a ... B51C2B677D
ceci dit si tout le monde se mettait à faire des arrangements comme celui-là, on finirait par en avoir des bons. Je sais qu'en jazz il y en a des superbes (j'ai un disque du Modern Jazz Quartet, "Blues on Bach", magnifique !)
et après il y a une belle part d'ironie : nous on se tue pour jouer correctement, pour respecter le texte, pour donner toute son importance au détail, et on n'est même pas admis dans les institutions départementales, et elle, elle fait un bidule à la con et vend des millions de disques. Qu'est-ce que la réussite finalement ? Qu'est-ce qui compte dans la musique ?
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
qu'est ce que la réussite dans la musique pou toi 
est_ce devenir célèbre???
. le business ne présente pas des talents mais des gens "vendables" 
Il ya des tas de gens bourrés de talents 
mais qui ne seront jamais connus et qui s'en portent très bien Toi et elle vous n'avez pas les memes buts...il faut de tout pour faire le monde Je préfere tes buts aux siens parce qu'ils sont plus proches de ce qui me correspond mais pour d'autres...
est_ce devenir célèbre???. le business ne présente pas des talents mais des gens "vendables" Il ya des tas de gens bourrés de talents mais qui ne seront jamais connus et qui s'en portent très bien Toi et elle vous n'avez pas les memes buts...il faut de tout pour faire le monde Je préfere tes buts aux siens parce qu'ils sont plus proches de ce qui me correspond mais pour d'autres..."il y a toujours deux individus en chacun. Et le vrai,c'est l'autre."Jorge Luis Borges
-
volute
- Messages : 225
- Enregistré le : ven. 02 déc., 2005 16:10
- Mon piano : Yamaha u3 silent
- Localisation : Paris
C'est une jolie qestion ça.Qu'est-ce que la réussite finalement ? Qu'est-ce qui compte dans la musique ?
Pour moi c'est la sincérité avec laquelle tu joues. Cette sincérité induit ta réussite personnelle, et il n'y a rien de plus beau.
Et celà même si tu joues mal. Ce qui compte c'est la qualité de ton émotion.
Enfin, c'est ma vision, ça
=^.^=
En plus, dans cette dernière version de la toccata, elle ne s'attache pas les cheveux, et se passe la main dedans pour les remettre en place !
Sa prof ne lui a jamais dit ? "attache tes cheveux !!!!"
Même qu'elle tire si fort dessus en les attachant qu'on retient la leçon pour quelques semaines.
En tout cas, elle a réussi, tant mieux pour elle si elle s'éclate et que les pépètes rentrent.
Combien de temps ça durera ? Toute une vie pour Martha, et pour Myleen ? On lui donne combien ? 5 ans ? Puis elle retombera dans l'ombre.
Sa prof ne lui a jamais dit ? "attache tes cheveux !!!!"
Même qu'elle tire si fort dessus en les attachant qu'on retient la leçon pour quelques semaines.
En tout cas, elle a réussi, tant mieux pour elle si elle s'éclate et que les pépètes rentrent.
Combien de temps ça durera ? Toute une vie pour Martha, et pour Myleen ? On lui donne combien ? 5 ans ? Puis elle retombera dans l'ombre.
Qu'on le veuille ou non, qu'on se le dise ou le confesse, comme dit Brassens, le piano féminin reste un thème croustillant qui fait recette !
Faut être sacrément intello comme Yannis pour raccrocher sur Stalker de Tarkovsky en partant de l'exhibition d'une grande saucisse, décidément plus 'peine à jouir' que bombe sexuelle à mon goût...
Dans Stalker, il est question d'un monde à part, - le nôtre éventuellement -, ou des pauv'types trafiquent des trucs bizarres et précieux venus d'ailleurs, comme des fourmis qui grenouillent dans un tas de détrituts... (la métaphore est dans le texte du roman).
Triste vision de l'humanité.
Ben les trucs bizarres - les oeuvres de Bach, - on les connaît.
Les détrituts, ben en v'là un beau avec ces clips nuls.
- Un clip peut-il, au fait, être autre chose que nul ? -
du moins pour qui refuse de grenouiller dans le rôle des fourmis ?
On trouve ce que l'on cherche...
Quelqu'un disais qu'il ne fallait pas y voir qu'une 'histoire de cul' :
En effet, avec ce genre de sous-produit on s'excrète vraiment là
du Cul de l'Histoire...
On sort de la graphosphère comme dit R. Debray...
Moi je tire la chasse !
Faut être sacrément intello comme Yannis pour raccrocher sur Stalker de Tarkovsky en partant de l'exhibition d'une grande saucisse, décidément plus 'peine à jouir' que bombe sexuelle à mon goût...
Dans Stalker, il est question d'un monde à part, - le nôtre éventuellement -, ou des pauv'types trafiquent des trucs bizarres et précieux venus d'ailleurs, comme des fourmis qui grenouillent dans un tas de détrituts... (la métaphore est dans le texte du roman).
Triste vision de l'humanité.
Ben les trucs bizarres - les oeuvres de Bach, - on les connaît.
Les détrituts, ben en v'là un beau avec ces clips nuls.
- Un clip peut-il, au fait, être autre chose que nul ? -
du moins pour qui refuse de grenouiller dans le rôle des fourmis ?
On trouve ce que l'on cherche...
Quelqu'un disais qu'il ne fallait pas y voir qu'une 'histoire de cul' :
En effet, avec ce genre de sous-produit on s'excrète vraiment là
du Cul de l'Histoire...
On sort de la graphosphère comme dit R. Debray...
Moi je tire la chasse !
-
Dirlopiano
- Messages : 633
- Enregistré le : sam. 18 juin, 2005 23:44
Euh...il trouve que tu as de la classe, lui?louna a écrit : Ca n'a même pas plû à mon ami qui pourtant n'a aucun gout, alors pour dire...
Je viens de lire votre discussion passionnée sur notre pianiste d'outre-manche qui joue comme un manche. Je ne rentrerai pas dans la controverse sur l'érotisme de la saucisse de Londres.
Par contre, je note que comme à l'accoutumée, pour que le grand public apprécie une oeuvre, il est nécessaire qu'on en soutienne l'accès au sens à grands renforts d'effets spéciaux et de gestes explicites. La musique instrumentale en général et classique en particulier me plaît parce qu'elle ne livre pas ses charmes au premier abord : il faut aller vers elle. C'est bien souvent à forces d'écoutes renouvellées, de la connaissance du contexte historique de sa création, de la vie de son auteur qu'on accède au message de l'oeuvre. C'est une conquête, qui, lorsqu'elle est accomplie, permet de bénéficier d'un plaisir plus intense et complet que celui des effets faciles de l'art de pacotille. Obispo plaît beaucoup car en l'écoutant pas de risque de se tromper : quand il chante "Lucie" il commence par afficher un air contrit ("ouh lala, il a l'air triste le monsieur") puis lorsqu'il dit "Lucie, Lucie c'est moi (!) je sais il y a des soirs comme ça où tout s'écroule autour de vous" ça confirme que ça ne va pas fort chez ce pauvre monsieur... On comprend vite. Mais après une écoute il n'y a plus rien à comprendre, à rechercher et découvrir et ressentir.
On peut trouver dans la toccata de Bach beaucoup de chose, y compris ce que Mi-laine mi-nue veut nous faire comprendre à grands renforts de panneaux indicateurs (les violons pour le lyrisme, le bras qui se lève pour la révolte, le dos nu pour la sensualité, la batterie pour la progression implacable et marquée du discours musical...). Mais cette emphase tue le plaisir de l'écoute ; pis, elle constitue une perte de liberté pour l'auditeur, une limitation forcée des évocations qu'elle peut engendrer.
Mais voilà, l'accès à la Culture nécessite une éducation, que nos sociétés modernes n'arrivent pas à apporter au plus grand nombre.
-
Dirlopiano
- Messages : 633
- Enregistré le : sam. 18 juin, 2005 23:44
Et voici une exégèse de la partition pour ceux qui veulent aller plus loin que ce que Myleene veut bien nous montrer:
http://perso.orange.fr/christophe.chazot/bwv_565.htm
http://perso.orange.fr/christophe.chazot/bwv_565.htm
-
bernard
- Messages : 3301
- Enregistré le : mer. 27 oct., 2004 20:09
- Mon piano : Kawai VPC1 Pianoteq 8.0.2
- Localisation : Var est
- Contact :
"pis, elle constitue une perte de liberté pour l'auditeur, une limitation forcée des évocations qu'elle peut engendrer. "
exactement, moins on a de choses à dire plus il faut superposer les façons de le dire
mon discour musical est pauvre, je rajoute des paroles, ma musique + mes paroles sont nulles donc je rajoute des images par dessus.
une fois que l'on a la même chose, déjà inintéressante au départ exposée de 3 manières diférentes il n'y a plus aucune place pour l'imaginaire de l'auditeur
exactement, moins on a de choses à dire plus il faut superposer les façons de le dire
mon discour musical est pauvre, je rajoute des paroles, ma musique + mes paroles sont nulles donc je rajoute des images par dessus.
une fois que l'on a la même chose, déjà inintéressante au départ exposée de 3 manières diférentes il n'y a plus aucune place pour l'imaginaire de l'auditeur
ou disons que l'imaginaire est orienté vers une thématique bien précise...bernard183 a écrit :une fois que l'on a la même chose, déjà inintéressante au départ exposée de 3 manières diférentes il n'y a plus aucune place pour l'imaginaire de l'auditeur
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
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BM607
- Modérateur
- Messages : 7059
- Enregistré le : mer. 23 mars, 2005 17:19
- Mon piano : YAMAHA : P120-num. + S4-1/4 queue 1m91
- Localisation : Marches de Bretagne
C'est marrant votre attaque en règle de ce clip.
Pour ma part je ne le trouve pas pire que tout ce qu'on peut voir dans le genre, à vous lire j'avais l'impression d'un truc super-nul (par là j'entends : plus nul que ce qui se fait en ce moment).
Car qu'est ce que vous lui reprochez en fait par rapport au reste de la production actuelle ?
- On ne peut demander à un clip de djeun's de mettre un piano dans une salle de concert, c'est l'échec assuré. Le contraste Piano à queue/décor délabré en ce sens est suffisament raccoleur. De même les multiples plans enchaînes à vitesse de 160 à la croche, c'est ce qu'on voit souvent, rien de moins ni de plus
- la musique, bon, on a entendu pire (en France notamment, les... comment appelent-ils cà ? Ah oui chanteurs, de la "nouvelle star" ou autre), à part le fait qu'il n'y a pas grand chose (soyons gentil) comme ligne directrice hors ce que Bach y a mis, et que l'arrangement bof bof (pour ma part j'ai horreur des gens qui piquent un morceau à un autre et le refont, et surtout BACH) ; nonobstant je trouve malgré tout une ou deux petites choses sympa dans ce morceau (là je vais me faire descendre... au moins en pensée, mais j'assume), mais pas de quoi en faire un chef-d'oeuvre immortel,
- la manière de jouer du piano est agacante et prétentieurse, et on ne voit pas trop certains liens entre les images (je n'ai pas trop cherché), c'est juste graphique mais pas agréable, mais pas pire que le commun actuel,
- le sous-jacent des images, c'est partout pareil en ce moment, on pioche dans un catalogue d'images toutes faites (ici, une belle meuf, de longs cheveux flottants au vent, un soupçon d'érauthysme sur fond glauque, les choix psychanalitiques de certains décors...)
Il y a quelques chaînes où l'on passe des clips de ce genre en boucle, on y trouve du pire et du meilleur.
Mais c'est vrai qu'ici, dès qu'il y a un piano, on est vite chatouillé.
BM
Pour ma part je ne le trouve pas pire que tout ce qu'on peut voir dans le genre, à vous lire j'avais l'impression d'un truc super-nul (par là j'entends : plus nul que ce qui se fait en ce moment).
Car qu'est ce que vous lui reprochez en fait par rapport au reste de la production actuelle ?
- On ne peut demander à un clip de djeun's de mettre un piano dans une salle de concert, c'est l'échec assuré. Le contraste Piano à queue/décor délabré en ce sens est suffisament raccoleur. De même les multiples plans enchaînes à vitesse de 160 à la croche, c'est ce qu'on voit souvent, rien de moins ni de plus
- la musique, bon, on a entendu pire (en France notamment, les... comment appelent-ils cà ? Ah oui chanteurs, de la "nouvelle star" ou autre), à part le fait qu'il n'y a pas grand chose (soyons gentil) comme ligne directrice hors ce que Bach y a mis, et que l'arrangement bof bof (pour ma part j'ai horreur des gens qui piquent un morceau à un autre et le refont, et surtout BACH) ; nonobstant je trouve malgré tout une ou deux petites choses sympa dans ce morceau (là je vais me faire descendre... au moins en pensée, mais j'assume), mais pas de quoi en faire un chef-d'oeuvre immortel,
- la manière de jouer du piano est agacante et prétentieurse, et on ne voit pas trop certains liens entre les images (je n'ai pas trop cherché), c'est juste graphique mais pas agréable, mais pas pire que le commun actuel,
- le sous-jacent des images, c'est partout pareil en ce moment, on pioche dans un catalogue d'images toutes faites (ici, une belle meuf, de longs cheveux flottants au vent, un soupçon d'érauthysme sur fond glauque, les choix psychanalitiques de certains décors...)
Il y a quelques chaînes où l'on passe des clips de ce genre en boucle, on y trouve du pire et du meilleur.
Mais c'est vrai qu'ici, dès qu'il y a un piano, on est vite chatouillé.
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
A. de Tocqueville