En relisant mon post, je trouve qu'il a l'air bien docte et un peu pompeux et prétentieux.
J'ai un peu la flemme de tout reformuler mais ce n'est pas mon état d'esprit: je ne parviens pas appliquer pour moi le quart de ce que je raconte ci-dessous.
Le "mur" technique évoqué dans ce sujet est une quête sans fin. On peut être perpétuellement insatisfait. N'avez-vous pas de souvenir d'avoir entendu un autre pianiste jouer une pièce que vous êtes capable de jouer aujourd'hui et vous être dit à l'époque: le jour ou je pourrais travailler cela je serai vraiment heureux ?
Pour l'écrire autrement, une pièce m'obsède, m'habite, me hante depuis une dizaine d'années: la sonate de Liszt. Je n'ai aujourd'hui pas du tout la technique ne serait-ce que pour jouer la première page. Un jour, j'y comptes bien, je serai en mesure de travailler cette sonate. Je suis certain que ce jour là, j'aurai en tête Scarbo ou les Variations Sérieuses ou que sais-je encore. Bref j'aurai encore moyen d'être insatisfait.
5, 10 ou 15 ans de pratique de l'instrument, c'est beaucoup. Cela doit permettre de se faire plaisir. Sinon quand cela adviendra t-il ?
Isabelle Oehmichen dont on parle sur ce forum (
viewtopic.php?t=1263) tenait plutôt ce type de discours lors de son interview.
Il y a peu (voire pas ?) de pièce facile. Un exemple parmi d'autres: le premier mouvement de la sonate au clair de lune de Beethoven. En première approche, il peut paraître facile. Au sens où il n'y a (apparemment) aucune virtuosité. Et pourtant, quelle technique il faut posséder pour bien jouer ce mouvement: régularité, égalité, couleur des basses, pp maîtrisé plus le chant, et j'en oublie surement... Dans le même ordre d'idée on peut penser à la fugue à 2 voix des petits préludes et fugues de JS Bach.
Un dernier exemple: l'immense Richter, interviewé par Bruno Monsaingeon, disait à la fin de sa vie: "je n'ai jamais vraiment compris la musique de Mozart".
Louna a écrit :je crois que je veux vaincre aussitot le coté technique
Gastiflex a écrit :une fois après avoir vaincu la technique
N'y-a t-il pas confusion entre la fin et les moyens ? Vous parlez de vaincre, il s'agit donc d'une bataille, d'une lutte voire d'une guerre ? Comment cela peut-il être concilié avec la volonté de détente et de souplesse ?
Cf l'éthymologie du mot technique (= art) évoqué par Nehaus dans L'art du piano. Merci beaucoup en passant à Dominique pour le conseil de lecture.
Sur le sujet du logiciel, c'est un peu le même problème. Cela peut-être utile si on le laisse à sa juste place. Vérifier par exemple la cohérence du tempo dans une sonate déjà sue. Ce qui est choquant ce n'est pas le logiciel c'est le fait de dire: j'ai terminé le morceau lorsqu'il n'y a plus de rouge.
Désolé de poursuivre hors sujet
Et enfin, courage Louna ! Intuitivement je suis certain que tu es bien meilleure pianiste que tu ne veux te considérer.