!
Bonjour à tous,
Je suis nouvelle sur ce forum et je me présenterai ultérieurement.
Je souhaitais réagir au message posté par Alain 17, notamment en ce qui concerne l'enseignement musical à l'école.
J'ignore si l'enseignement actuel fait une place plus importante à la musique, ce qui ne me semble guère probable. A l'école primaire, l'enseignement musical se résume à l'apprentissage d'une ou plusieurs chansons, et au collège à la lecture de notes et à l'apprentissage du rythme, et si on a de la chance on peut même apprendre la flute. Que de souvenirs, ces deux heures par semaine, une véritable cacophonie, entre rires et fausses notes.
Si tout cela part d'une bonne intention, il me semble essentiel de faire place également à la découverte de la musique, de ses différents styles. Généralement cela se fait au collège. Aussi n'est ce pas trop tard pour faire découvrir la musique classique, baroque, moderne... ? (surtout si l'on prend en considération les résulatts de l'etude: à partir de 8 ans...) L'adolescence est l'âge du regroupement. On se met en groupe, on s'habille pareil, et surtout on suit la mode à la trace. Comment faire découvrir de nouveaux horizons à des élèves formatés par ce qu'on leur sert sur les ondes et à la télé? Comment les interesser à une musique qu'ils considèrent comme dépassée ou "trop nulle" comme je l'ai déjà entendu, si ce n'est en les initiant plus jeune à la musique. par exemple au primaire. Cette découverte reste encore trop souvent réservée à ceux qui pratiquent un instrument au conservatoire ou à l'extérieur, et les principaux adolescents, ou presque, écoutant de la musique classique au sens large sont ceux qui sont musiciens.
Par ailleurs, la musique classique apparaît malheureusement encore trop souvent comme réservée à une certaine catégorie de la population. Elle n'est pas suffisamment démocratisée... or l'école pourrait à ce titre participer à la promotion de ce style et des autres.
Sans trop vouloir m'écarter du sujet toutefois, j'évoquerai les écoles qui par des horaires aménagés permettent aux élèves de se rendre au conservatoire. Si ce système est naturellement très bien, et mérite même d'être encouragé, j'adhère un peu moins au fait que l'on propose à l'enfant de choisir parmi 5 instruments déterminés en fonction de ses capacités. (Ce système fonctionne dans les écoles de ma ville). Je m'interroge tout d'abord sur la manière dont sont évaluées ces capacités? Si quelqu'un le sait, je serai très interessée. Ensuite, je connais beaucoup d'enfants qui ont abandonné, car leur instrument ne les interessait plus, après un an ou deux.
Ne vaut-il pas mieux qu'un enfant choisisse l'instrument qui lui plait?
La musique doit avant tout rester un loisir.
Je comprends aussi la nécessaire répartition des élèves entre les différents de profs de musique du conservatoire, mais celà me gêne toutefois. Certes on pourra me répondre qu'un enfant qui ne fait pas de progrès, car ne disposant pas d'atout pour l'instrument qu'il a choisi, est un enfant qui peut aussi abandonné. (D'ailleurs faut-il nécessairement avoir des capacités pour jouer d'un instrument, l'important n'est-il pas de se faire plaisir ). Mais, le plaisir et la joie de faire quelque chose qui nous tient à coeur demeure une motivation essentielle, et n'oublions pas que les enfants sont doués de capacités d'apprentissage plus développées que chez l'adulte.
J'espère ne pas avoir été trop longue. Merci pour ceux qui ont eu le courage de tout lire.
Danae
Pour ceux que ça interesse: un dossier sur les enfants prodiges sur :
http://www.nouvelobs.com/dossiers/p2146 ... 90642.html
Je suis nouvelle sur ce forum et je me présenterai ultérieurement.
Je souhaitais réagir au message posté par Alain 17, notamment en ce qui concerne l'enseignement musical à l'école.
J'ignore si l'enseignement actuel fait une place plus importante à la musique, ce qui ne me semble guère probable. A l'école primaire, l'enseignement musical se résume à l'apprentissage d'une ou plusieurs chansons, et au collège à la lecture de notes et à l'apprentissage du rythme, et si on a de la chance on peut même apprendre la flute. Que de souvenirs, ces deux heures par semaine, une véritable cacophonie, entre rires et fausses notes.
Si tout cela part d'une bonne intention, il me semble essentiel de faire place également à la découverte de la musique, de ses différents styles. Généralement cela se fait au collège. Aussi n'est ce pas trop tard pour faire découvrir la musique classique, baroque, moderne... ? (surtout si l'on prend en considération les résulatts de l'etude: à partir de 8 ans...) L'adolescence est l'âge du regroupement. On se met en groupe, on s'habille pareil, et surtout on suit la mode à la trace. Comment faire découvrir de nouveaux horizons à des élèves formatés par ce qu'on leur sert sur les ondes et à la télé? Comment les interesser à une musique qu'ils considèrent comme dépassée ou "trop nulle" comme je l'ai déjà entendu, si ce n'est en les initiant plus jeune à la musique. par exemple au primaire. Cette découverte reste encore trop souvent réservée à ceux qui pratiquent un instrument au conservatoire ou à l'extérieur, et les principaux adolescents, ou presque, écoutant de la musique classique au sens large sont ceux qui sont musiciens.
Par ailleurs, la musique classique apparaît malheureusement encore trop souvent comme réservée à une certaine catégorie de la population. Elle n'est pas suffisamment démocratisée... or l'école pourrait à ce titre participer à la promotion de ce style et des autres.
Sans trop vouloir m'écarter du sujet toutefois, j'évoquerai les écoles qui par des horaires aménagés permettent aux élèves de se rendre au conservatoire. Si ce système est naturellement très bien, et mérite même d'être encouragé, j'adhère un peu moins au fait que l'on propose à l'enfant de choisir parmi 5 instruments déterminés en fonction de ses capacités. (Ce système fonctionne dans les écoles de ma ville). Je m'interroge tout d'abord sur la manière dont sont évaluées ces capacités? Si quelqu'un le sait, je serai très interessée. Ensuite, je connais beaucoup d'enfants qui ont abandonné, car leur instrument ne les interessait plus, après un an ou deux.
Ne vaut-il pas mieux qu'un enfant choisisse l'instrument qui lui plait?
La musique doit avant tout rester un loisir.
Je comprends aussi la nécessaire répartition des élèves entre les différents de profs de musique du conservatoire, mais celà me gêne toutefois. Certes on pourra me répondre qu'un enfant qui ne fait pas de progrès, car ne disposant pas d'atout pour l'instrument qu'il a choisi, est un enfant qui peut aussi abandonné. (D'ailleurs faut-il nécessairement avoir des capacités pour jouer d'un instrument, l'important n'est-il pas de se faire plaisir ). Mais, le plaisir et la joie de faire quelque chose qui nous tient à coeur demeure une motivation essentielle, et n'oublions pas que les enfants sont doués de capacités d'apprentissage plus développées que chez l'adulte.
J'espère ne pas avoir été trop longue. Merci pour ceux qui ont eu le courage de tout lire.
Danae
Pour ceux que ça interesse: un dossier sur les enfants prodiges sur :
http://www.nouvelobs.com/dossiers/p2146 ... 90642.html
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C'est tout à fait vrai : je voulais assister à un concert de Johnny Halliday mais c'était beaucoup trop cher (150 € la place). Du coup, j'ai été obligé de me rabattre sur du classique (en moyenne 15 €). J'espère qu'un jour les pauvres auront aussi le droit d'assister à des concerts de rock.danae a écrit : Par ailleurs, la musique classique apparaît malheureusement encore trop souvent comme réservée à une certaine catégorie de la population. Elle n'est pas suffisamment démocratisée...

ce n'est malheureusement pas que la musique qui est le parent pauvre de l'enseignement, c'est plus l'enseignement qui est le parent pauvre de l'Etat. Faire des économies sur le dos de l'éducation, c'est tout simplement dég.... Mais là on s'éloigne du sujet.
En primaire des professeurs des écoles interessés forment leurs élèves, par la création de chorales, il y a des Dumistes qui interviennet pour faire des activités ludiques, des intervenants viennet faire découvrir leurs instruments, mais tout est question de pognon.
J'ai eu la chance de m'être fait avoir il y a 4 ans, j'ai participé à une classe à PAC. J'ai monté avec une enseignante sa classe et une bibliothécaire un conte musical. Grace à l'argent accordé pour ce projet, les enfants on pu s'ouvrir un peu à cette musique, ils sont allés voir Pierre et le Loup au théatre des Arts, découverte de l'orchestre, découverte des danses anciennes grace à l'avancement de leur conte... ces projets sont de plus en plus rares. Notons que je n'ai été payée que 10 heures pour le travail monumental et le temps que j'ai passé avec ces enfants.... Qu'aurions nous fait en 10 heures... L'enseignante m'a expliqué qu'ils appréciaient que les étudiants musique prennent ça en main, car ça fait de la main d'oeuvre sous-payée au forfait qui accepte de passer du temps avec les enfants, ce que tout naturellement refuseraient les professionnels qui vivent de ces interventions, et c'est tout à fait logique....
Dans la série "mort de la musique à l'école", notez encore la diminution du nombre de postes au Capes musique, 90 cette année contre 130 l'an passé, fermeture du capes interne... on parle des diminutions dans les autres disciplines, mais en ce qui concerne la musique et les arts plastique, on s'en tape ! J'ai été passer ce fichu concours cette semaine, l'ambiance n'était pas vraiment rose.
En primaire des professeurs des écoles interessés forment leurs élèves, par la création de chorales, il y a des Dumistes qui interviennet pour faire des activités ludiques, des intervenants viennet faire découvrir leurs instruments, mais tout est question de pognon.
J'ai eu la chance de m'être fait avoir il y a 4 ans, j'ai participé à une classe à PAC. J'ai monté avec une enseignante sa classe et une bibliothécaire un conte musical. Grace à l'argent accordé pour ce projet, les enfants on pu s'ouvrir un peu à cette musique, ils sont allés voir Pierre et le Loup au théatre des Arts, découverte de l'orchestre, découverte des danses anciennes grace à l'avancement de leur conte... ces projets sont de plus en plus rares. Notons que je n'ai été payée que 10 heures pour le travail monumental et le temps que j'ai passé avec ces enfants.... Qu'aurions nous fait en 10 heures... L'enseignante m'a expliqué qu'ils appréciaient que les étudiants musique prennent ça en main, car ça fait de la main d'oeuvre sous-payée au forfait qui accepte de passer du temps avec les enfants, ce que tout naturellement refuseraient les professionnels qui vivent de ces interventions, et c'est tout à fait logique....
Dans la série "mort de la musique à l'école", notez encore la diminution du nombre de postes au Capes musique, 90 cette année contre 130 l'an passé, fermeture du capes interne... on parle des diminutions dans les autres disciplines, mais en ce qui concerne la musique et les arts plastique, on s'en tape ! J'ai été passer ce fichu concours cette semaine, l'ambiance n'était pas vraiment rose.
- Marie-france
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Preuve que je n'ai pas raconté d'aneries, ce texte que je ne connaissais pas confirme très bien la situation dans laquelle nous nous trouvons, moi, et "quelques autres étudiants..."Marie-france a écrit :A lire, et à réfléchir:
http://fr.groups.yahoo.com/group/musico ... essage/983
Il y a 2/3 ans maintenant, pour en rajouter une couche, on nous a pondu un de ces trucs, les enseignements artistiques allaient devenir optionnels au collège, d'abord en 3è, puis dans les années qui suivent, s'étendre aux autres classes, les élèves auraient eu à choisir entre arts plastiques ou musique.... Imaginez un peu... heureusement, ce projet, qui n'est pas encore établi, est "laissé en suspend".... on n'en entend plus trop parler, mais il existe. Le temps que les prochaines élections arrivent, on n'en parle plus. idem, on prévoit pour l'ab prochain aucune baisse des postes au capes de musique, élections obigent...
Enfin, lorsque j'étais au lycée, en spécialité musique, nos professeurs, professeurs d'université nous encourageaient à suivre un DEUG, licence de musique pour ensuite se diriger enCapes, argument, "les profs de la génération 45 partiront tous en retraite dans 5 ans". C'étais en 2000. Résultat, en 2003, je suis en licence, 250 postes environ au Capes, quel bonheur, mon concours l'an prochain, bande de veinards.... Je m'inscris donc au Concours en septembre 2003, toute joie, et, beau cadeau de noel, 2 mois avant les épreuves, on nous annonce que de 200 et des brouettes, le nombre de postes passe à environ 150..... et cette année, 3è fois que je passe ce sale concours, on croit s'attendre à 150 postes, on nous réannonce 2 mois avant les épreuves que le nombre de postes passe à 90....capes interne qui ferme en plus... mais les profs partent bien à la retraite, mais on ne les remplace pas. 3 ans d'études à la trappe, alors que j'aurais fait un BTS de compta ou autre, en ce moment, je gagnerais certainement ma vie....
On se fout de nous, désolée de me plaindre, mais passer un concours et se dire "quel est l'avenir de la discipline que je souhaite enseigner ? est ce que si j'ai mon concours, dans 10 ans, on ne me collera pas au rectorat à faire des photocopies car la musique ne sera plus dans les emplois du temps..." Certaines fac de musique qui n'osent plus prendre d'étudiants à la prochaine rentrée, qui parlent de fermeture....
Vive la culture réserve à l'élite... la démocratisation de l'art a de beaux jours devant elle....
- Gastiflex
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Ah ah ! J'ai une copine qui est passée me voir cette semaine et qui vient de passer pour la deuxième fois le CAPES pro Maths-Physique. Et en 2006 les profs lui disent que ça ira mieux dans 5 ans en raison des départs à la retraite. Sauf que la politique actuelle est de ne pas remplacer les départs à la retraite. Donc que faire ? Il y a toujours la possibilité d'être vacataire, mais plus il y a de vacataires, moins il y a besoin de profs certifiés. Or il faut bien gagner sa vie.
Louna, tu es dans le top 5 des suppresions de postes, avec le sport, les documentalistes et les CPE (Conseillers Principaux d'Education, rien à voir avec le contrat première enfilade). Sachant que de Robien a dit aux étudiants en STAPS que dans trois ans il y aurait 0 postes, c'est mal barré.
Enfin, si on est optimiste on peut se dire que ça ira mieux après les élections de 2007.
Louna, tu es dans le top 5 des suppresions de postes, avec le sport, les documentalistes et les CPE (Conseillers Principaux d'Education, rien à voir avec le contrat première enfilade). Sachant que de Robien a dit aux étudiants en STAPS que dans trois ans il y aurait 0 postes, c'est mal barré.
Enfin, si on est optimiste on peut se dire que ça ira mieux après les élections de 2007.
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
Nous aussi, nos profs nous disent que tel que c'est parti, ils vont ouvrir le concours 1 an sur 2.
Mais c'est quand même incroyable, on nous parle d'espagnol, de STAps, mais le Capes musique, on s'en tape complètement. Et cette année, il y avait vraiment très peu d'absents comparé aux autres années, je trouve.
Et puis les vacataires, ça coute moins cher, alors pourquoi payer des certifiés et des agrégés, alors que des licenciés qui cherchent désesperement du boulot, il y en a à la pelle. cette année encore, environ 800 candidats seront recalés au capes musique, sans compter ceux de l'agreg.
Heureusement, la fête de la musique est toujours là...
Mais c'est quand même incroyable, on nous parle d'espagnol, de STAps, mais le Capes musique, on s'en tape complètement. Et cette année, il y avait vraiment très peu d'absents comparé aux autres années, je trouve.
Et puis les vacataires, ça coute moins cher, alors pourquoi payer des certifiés et des agrégés, alors que des licenciés qui cherchent désesperement du boulot, il y en a à la pelle. cette année encore, environ 800 candidats seront recalés au capes musique, sans compter ceux de l'agreg.
Heureusement, la fête de la musique est toujours là...

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Alors tu as "du bol", parce que la copine dont je te parle, ils sont à 4,5% de reçus au capes pro. Et le plus drôle dans tout ça, c'est qu'ils créent des places pour des élèves en apprentissage, mais suppriment les postes des profs qui vont avec.
Désolé Alain d'avoir pourri le sujet initial. Si tu veux, pour recentrer un peu, on pourrait parler de la recherche...
Désolé Alain d'avoir pourri le sujet initial. Si tu veux, pour recentrer un peu, on pourrait parler de la recherche...
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
OupsGastiflex a écrit :Désolé Alain d'avoir pourri le sujet initial. Si tu veux, pour recentrer un peu, on pourrait parler de la recherche...

Bon, une chose est sûre, la musique est vraiment le parent pauvre de l'éducation en France..

Navrée, je suis INCORRIGIBLE.
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Sans vouloir jouer les rabats-joie, je pense qu'il faudrait d'abord que les enfants sortent de l'école primaire en sachant lire.Pourquoi la musique en France est le parent pauvre de l'enseignement ?
10% de personnes avec des problèmes d'illettrisme, c'est trop.
Après, c'est vrai la musique est importante, aussi importante que le dessin, la littérature, l'histoire.
Mais j'ai parfois l'impression que la déliquescence du système est telle qu'il vaudrait mieux tenter de sauver l'essentiel.
D'un autre côté, le traitement de la musique est un symptôme d'un mal profond.
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Rapidement, parce que c'est un peu hors-sujet:
- la proportion d'illettrés n'a jamais été aussi faible dans la population française qu'actuellement. En ce qui concerne l'analphabétisme les chiffres sont encore plus éloquents
- "j'ai parfois l'impression que la déliquescence du système" : sur quoi te bases-tu pour dresser un constat aussi catastrophiste du système scolaire français? Sur les commentaires de journaleux en mal de sensationnel qui sévissent beaucoup ce derniers temps, brûlant la diffusion d'une information sérieuse sur l'autel de la rentabilité? Sache que "l'âge d'or du système éducatif" fréquemment invoqué pour mesurer le "délabrement actuel" n'a jamais existé : c'est une illusion retrospective. Il est amusant à ce propos de consulter des écrits datant du 3è S avant JC faisant -déjà- état de la dégradation du dispositif éducatif!
- En ce qui concerne l'enseignement primaire, les dernières circulaires soulignent à nouveau l'importance des enseignements artistiques. En tant que directeur d'école, j'ai reçu récemment les dernières instructions concernant les projets d'école construits pour les 4 années à venir, qui, pour la première fois precrivent qu'un des axes de travail sur les trois concernent les enseignements artistiques (avec octroi de crédits supplémentaires)
- pour répondre également à un post antérieur, à l'école primaire on apprend pas que des chansons. Il serait très dispendieux en temps de détailler les principes de la pédagogie de l'éducation musicale au primaire. Pour ceux que ça intéresse, voici brièvement les contenus pour les trois cycles :
COMPÉTENCES DEVANT ÊTRE ACQUISES
EN FIN D’ÉCOLE MATERNELLE
– Avoir mémorisé un répertoire varié de comptines
– interpréter avec des variantes expressives un chant,
en petit groupe,
– jouer de sa voix pour explorer des variantes de timbre,
de hauteur, de nuance,
– marquer la pulsation corporellement ou à l’aide
sonore, jouer sur le tempo en situation d’imitation,
– repérer et reproduire des formules rythmiques simples corporellement
ou avec des instruments,
– coordonner un texte parlé ou chanté et un accompagnement corporel
ou instrumental,
– tenir sa place dans des activités collectives et intervenir brièvement
en soliste,
– écouter un extrait musical ou une production, puis
dialoguer avec les autres pour donner ses impressions,
– utiliser quelques moyens graphiques simples pour
coder le déroulement d’une phrase musicale,
– utiliser le corps et l’espace de façon variée et originale
des caractéristiques temporelles et musicales des
– faire des propositions lors des phases de création
avec son corps, sa voix ou des objets sonores.
COMPÉTENCES DEVANT ÊTRE ACQUISES EN FIN DE CYCLE 2
Être capable de :
– chanter juste en contrôlant l’intonation à l’oreille,
– interpréter de mémoire une dizaine de chansons simples par
année, en recherchant justesse, précision et expression,
– mobiliser, soit de façon autonome, soit sur rappel, les habitudes
corporelles pour chanter (posture physique, aisance respiratoire,
anticipation…),
– écouter les autres, pratiquer l’écoute intérieure de courts extraits,
– isoler au travers d’écoutes répétées quelques éléments musicaux
(repérer en particulier des phrases identiques, leur place respective),
en mémoriser certains,
– produire des rythmes simples avec un instrument, marquer corporellement
la pulsation,
– traduire des productions sonores sous forme de représentations
graphiques, après appui éventuel sur des évolutions corporelles,
– commencer à exprimer et justifier ses préférences,
– exprimer par des enchaînements dansés, personnels ou collectifs,
une façon de ressentir une musique.
COMPÉTENCES DEVANT ÊTRE ACQUISES EN FIN DE CYCLE 3
Être capable de :
– pouvoir interpréter de mémoire plus de dix chansons parmi celles
qui ont été apprises,
– contrôler volontairement sa voix et son attitude corporelle pour
chanter,
– tenir sa voix et sa place en formation chorale, notamment dans
une polyphonie,
– assumer son rôle dans un travail d’accompagnement,
– soutenir une écoute prolongée, utiliser des consignes d’écoute,
– repérer des éléments musicaux caractéristiques, les désigner et
caractériser leur organisation (succession, simultanéité, ruptures…)
en faisant appel à un lexique approprié,
– reconnaître une oeuvre du répertoire travaillé, la situer dans son
contexte de création, porter à son égard un jugement esthétique,
– réemployer des savoir-faire au profit d’une production musicale
ou chorégraphique inventée, personnelle ou collective,
– témoigner de son aisance à évoluer dans une danse collective et
dans des dispositifs scéniques divers,
– exprimer son appréciation pour qualifier une réalisation dansée,
chantée ou jouée, à la fois comme acteur et comme spectateur.
- la proportion d'illettrés n'a jamais été aussi faible dans la population française qu'actuellement. En ce qui concerne l'analphabétisme les chiffres sont encore plus éloquents
- "j'ai parfois l'impression que la déliquescence du système" : sur quoi te bases-tu pour dresser un constat aussi catastrophiste du système scolaire français? Sur les commentaires de journaleux en mal de sensationnel qui sévissent beaucoup ce derniers temps, brûlant la diffusion d'une information sérieuse sur l'autel de la rentabilité? Sache que "l'âge d'or du système éducatif" fréquemment invoqué pour mesurer le "délabrement actuel" n'a jamais existé : c'est une illusion retrospective. Il est amusant à ce propos de consulter des écrits datant du 3è S avant JC faisant -déjà- état de la dégradation du dispositif éducatif!
- En ce qui concerne l'enseignement primaire, les dernières circulaires soulignent à nouveau l'importance des enseignements artistiques. En tant que directeur d'école, j'ai reçu récemment les dernières instructions concernant les projets d'école construits pour les 4 années à venir, qui, pour la première fois precrivent qu'un des axes de travail sur les trois concernent les enseignements artistiques (avec octroi de crédits supplémentaires)
- pour répondre également à un post antérieur, à l'école primaire on apprend pas que des chansons. Il serait très dispendieux en temps de détailler les principes de la pédagogie de l'éducation musicale au primaire. Pour ceux que ça intéresse, voici brièvement les contenus pour les trois cycles :
COMPÉTENCES DEVANT ÊTRE ACQUISES
EN FIN D’ÉCOLE MATERNELLE
– Avoir mémorisé un répertoire varié de comptines
– interpréter avec des variantes expressives un chant,
en petit groupe,
– jouer de sa voix pour explorer des variantes de timbre,
de hauteur, de nuance,
– marquer la pulsation corporellement ou à l’aide
sonore, jouer sur le tempo en situation d’imitation,
– repérer et reproduire des formules rythmiques simples corporellement
ou avec des instruments,
– coordonner un texte parlé ou chanté et un accompagnement corporel
ou instrumental,
– tenir sa place dans des activités collectives et intervenir brièvement
en soliste,
– écouter un extrait musical ou une production, puis
dialoguer avec les autres pour donner ses impressions,
– utiliser quelques moyens graphiques simples pour
coder le déroulement d’une phrase musicale,
– utiliser le corps et l’espace de façon variée et originale
des caractéristiques temporelles et musicales des
– faire des propositions lors des phases de création
avec son corps, sa voix ou des objets sonores.
COMPÉTENCES DEVANT ÊTRE ACQUISES EN FIN DE CYCLE 2
Être capable de :
– chanter juste en contrôlant l’intonation à l’oreille,
– interpréter de mémoire une dizaine de chansons simples par
année, en recherchant justesse, précision et expression,
– mobiliser, soit de façon autonome, soit sur rappel, les habitudes
corporelles pour chanter (posture physique, aisance respiratoire,
anticipation…),
– écouter les autres, pratiquer l’écoute intérieure de courts extraits,
– isoler au travers d’écoutes répétées quelques éléments musicaux
(repérer en particulier des phrases identiques, leur place respective),
en mémoriser certains,
– produire des rythmes simples avec un instrument, marquer corporellement
la pulsation,
– traduire des productions sonores sous forme de représentations
graphiques, après appui éventuel sur des évolutions corporelles,
– commencer à exprimer et justifier ses préférences,
– exprimer par des enchaînements dansés, personnels ou collectifs,
une façon de ressentir une musique.
COMPÉTENCES DEVANT ÊTRE ACQUISES EN FIN DE CYCLE 3
Être capable de :
– pouvoir interpréter de mémoire plus de dix chansons parmi celles
qui ont été apprises,
– contrôler volontairement sa voix et son attitude corporelle pour
chanter,
– tenir sa voix et sa place en formation chorale, notamment dans
une polyphonie,
– assumer son rôle dans un travail d’accompagnement,
– soutenir une écoute prolongée, utiliser des consignes d’écoute,
– repérer des éléments musicaux caractéristiques, les désigner et
caractériser leur organisation (succession, simultanéité, ruptures…)
en faisant appel à un lexique approprié,
– reconnaître une oeuvre du répertoire travaillé, la situer dans son
contexte de création, porter à son égard un jugement esthétique,
– réemployer des savoir-faire au profit d’une production musicale
ou chorégraphique inventée, personnelle ou collective,
– témoigner de son aisance à évoluer dans une danse collective et
dans des dispositifs scéniques divers,
– exprimer son appréciation pour qualifier une réalisation dansée,
chantée ou jouée, à la fois comme acteur et comme spectateur.
Modifié en dernier par Dirlopiano le lun. 13 mars, 2006 22:23, modifié 1 fois.
- dominique
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bonsoir Dirlo, ravie de te revoir sur le forum.
Ces directives que tu nous a copiées sont extrèmement bien pensées. Mais qui s'occupe d'atteindre ces objectifs pour tous les élèves ? Les instites ? Les dumistes ?
Beaucoup des élèves que j'ai au conservatoire et qui sont en primaire ne savent rien de tout ça, malgré l'école et les cours de FM. Et même moi, en cours individuel d'une demi-heure, je n'y parviens pas toujours ! IL y a ceux qui y arrivent, et les autres. Quoi pour ces autres ? L'abandon ? Tu pourrais dire "ils ne sont pas doués, c'est pas grave, on peut vivre sans musique" ou bien "ils ne font pas d'effort, c'est tant pis pour eux" Il reste que certains sont plus aptes et d'autres moins. Comme dans les autres matières. Mes élèves les plus "doués" sont aussi les meilleurs en classe. Je ne trouve pas de surdoués en piano abandonnés du système scolaire. Je n'ai donc pas d'autistes ?
Je n'ai pas de solution, mais il est sûr que la musique à l'école reste moins importante que les matières nobles comme la lecture et le calcul.
Ces directives que tu nous a copiées sont extrèmement bien pensées. Mais qui s'occupe d'atteindre ces objectifs pour tous les élèves ? Les instites ? Les dumistes ?
Beaucoup des élèves que j'ai au conservatoire et qui sont en primaire ne savent rien de tout ça, malgré l'école et les cours de FM. Et même moi, en cours individuel d'une demi-heure, je n'y parviens pas toujours ! IL y a ceux qui y arrivent, et les autres. Quoi pour ces autres ? L'abandon ? Tu pourrais dire "ils ne sont pas doués, c'est pas grave, on peut vivre sans musique" ou bien "ils ne font pas d'effort, c'est tant pis pour eux" Il reste que certains sont plus aptes et d'autres moins. Comme dans les autres matières. Mes élèves les plus "doués" sont aussi les meilleurs en classe. Je ne trouve pas de surdoués en piano abandonnés du système scolaire. Je n'ai donc pas d'autistes ?
Je n'ai pas de solution, mais il est sûr que la musique à l'école reste moins importante que les matières nobles comme la lecture et le calcul.
caminante, no hay camino, se hace camino al andar.
Veritas odium parit, obsequium amicos
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bonsoir a tous,
Certes, la proportion d'illéttrés n'a peut-être jamais été aussi faible, mais le nombre d'adultes qui ne savent pas s'exprimer en français et écrire correctement reste encore trop élevé. Pour avoir enseigner dans le supérieur, j'ai constaté que beaucoup (trop) de copies sont bourrées de fautes d'orthographe et de grammaire. Les règles grammaticales étudiées au primaire ne sont même pas acquises.la proportion d'illettrés n'a jamais été aussi faible dans la population française qu'actuellement. En ce qui concerne l'analphabétisme les chiffres sont encore plus éloquents
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Je ne mets pas en doute le travail des instits, mais les objectifs décrits dans ton post plus haut. Ils sont théoriquement très ciblés et intelligents, mais ... des savoirs-faire comme marquer une pulsation, conduire sa voix,... beaucoup de mes élèves ne reconnaissent pas "ça monte ou ça descend" et ne savent pas frapper dans leurs mains en chantant, je n'incrimine pas les instits, les objectifs ne sont pas réalistes, tout simplement, ou bien les enfants ne sont pas conformes aux idéaux des textes...
Bien sûr que tes collègues travaillent ces compétences en classe, comme moi aux cours, mais pour quels résultats ?
Bien sûr que tes collègues travaillent ces compétences en classe, comme moi aux cours, mais pour quels résultats ?
caminante, no hay camino, se hace camino al andar.
Veritas odium parit, obsequium amicos
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- Enregistré le : sam. 18 juin, 2005 23:44
Pour quels résultats?
Comme pour toutes les compétences mises en oeuvre pendant la scolarité primaire, quelques-uns outrepasseront largement ces objectifs, une majorité les atteindra plus ou moins et une minorité sera très loin de parvenir à leur maîtrise...
Ceci dit, en prenant le même élève en début de petite section et en fin de cm2, et en comparant ses compétences en matière musicale, je te garantie qu'on constaterai que le parcours musical scolaire de ces 8 ou 9 années d'école primaire est énormément bénéfique, surtout pour les familles -fréquentes- dans lequel la musique n'a pas droit de cité!
Pour reprendre ton exemple, les enfants qui n'ont pas acquis la pulsation au CM sont, selon mon expérience, assez rares. De toute manière, à cet âge c'est sans doute trop tard... Cette acquisition doit se faire dans les toutes premières années de la vie (maternelle). En tout cas, si tu as des élèves dans ce cas, il me semble déraisonnable de les orienter tout de suite dans l'apprentissage technique d'un instrument. Il faudrait plutôt leur proposer une éducation musicale globale :
- produire des sons de toutes les manières possibles. Jouer avec différents instruments. Percevoir qu'un son correspond à la vibration d'un matériau
- savioir écouter (par exemple à partir de paysages sonores au début = reconnaître des bruits juxtaposés puis superposés)
- ressentir la pulsation en évoluant corporellement sur la musique avant de peu à peu l'abstraire en la frappant (très profitable : l'enseignant frappe la pulsation sur l'élève avec la main pour la lui faire ressentir lorsqu'il a du mal) puis l'intériorisant : par ex. chanter avec l'élève une chanson qu'il connaît ; au signal on se tait et on chante "dans sa tête" ; au deuxième signal on rechante à voix haute...et on voit si un décalage ne s'est pas produit! Faire cet exercice en augmentant progressivement les intervalles chantés "dans sa tête" est un bon moyen d'installer la pulsation chez un enfant "arythmique". Jouer avec des instruments à percussion (pas de paramètre de hauteur à gérer).
- jeux vocaux permettant d'installer la maîtrise des paramètres du son (par exemple faire chanter les paroles d'une comptine "en rap" (càd en supprimant les paramètres hauteur et intensité), avant d'introduire le paramètre intensité (la dire de plus en plus fort ("en s'énèrvant"), de moins en moins fort ("de plus en plus timide")...), puis dans un deuxième temps celui de la hauteur (chanter "comme un éléphant" puis "comme une souris") avant de combiner les paramètres ("passer d'un éléphant timide à une souris énervée"). De la même manière, combiner rythme et intensité (l'exercie très difficle pour les élèves est de passer d'un rythme lent à un rythme élevé en diminuant l'intensité : très formateur!).
Voilà quelques pistes qui constituent, selon moi, la nécessaire propédeutique à l'enseignement d'un instrument quelqu'il soit. Le reproche que je formulerais à l'égard des institutions de l'enseignement musical est de shunter cette indispensable phase en conduisant les élèves à entrer dans des apprentissages techniques et abstraits, sans s'assurer que les bases sont maîtrisées. Si ces fondations (maîtrise de l'indépendance des paramètres du son, pulsation, écoute...) sont absentes ou fragiles, l'édifice ne pourra pas se construire, où se construira difficilement et ne sera jamais très élevé...
Comme pour toutes les compétences mises en oeuvre pendant la scolarité primaire, quelques-uns outrepasseront largement ces objectifs, une majorité les atteindra plus ou moins et une minorité sera très loin de parvenir à leur maîtrise...
Ceci dit, en prenant le même élève en début de petite section et en fin de cm2, et en comparant ses compétences en matière musicale, je te garantie qu'on constaterai que le parcours musical scolaire de ces 8 ou 9 années d'école primaire est énormément bénéfique, surtout pour les familles -fréquentes- dans lequel la musique n'a pas droit de cité!
Pour reprendre ton exemple, les enfants qui n'ont pas acquis la pulsation au CM sont, selon mon expérience, assez rares. De toute manière, à cet âge c'est sans doute trop tard... Cette acquisition doit se faire dans les toutes premières années de la vie (maternelle). En tout cas, si tu as des élèves dans ce cas, il me semble déraisonnable de les orienter tout de suite dans l'apprentissage technique d'un instrument. Il faudrait plutôt leur proposer une éducation musicale globale :
- produire des sons de toutes les manières possibles. Jouer avec différents instruments. Percevoir qu'un son correspond à la vibration d'un matériau
- savioir écouter (par exemple à partir de paysages sonores au début = reconnaître des bruits juxtaposés puis superposés)
- ressentir la pulsation en évoluant corporellement sur la musique avant de peu à peu l'abstraire en la frappant (très profitable : l'enseignant frappe la pulsation sur l'élève avec la main pour la lui faire ressentir lorsqu'il a du mal) puis l'intériorisant : par ex. chanter avec l'élève une chanson qu'il connaît ; au signal on se tait et on chante "dans sa tête" ; au deuxième signal on rechante à voix haute...et on voit si un décalage ne s'est pas produit! Faire cet exercice en augmentant progressivement les intervalles chantés "dans sa tête" est un bon moyen d'installer la pulsation chez un enfant "arythmique". Jouer avec des instruments à percussion (pas de paramètre de hauteur à gérer).
- jeux vocaux permettant d'installer la maîtrise des paramètres du son (par exemple faire chanter les paroles d'une comptine "en rap" (càd en supprimant les paramètres hauteur et intensité), avant d'introduire le paramètre intensité (la dire de plus en plus fort ("en s'énèrvant"), de moins en moins fort ("de plus en plus timide")...), puis dans un deuxième temps celui de la hauteur (chanter "comme un éléphant" puis "comme une souris") avant de combiner les paramètres ("passer d'un éléphant timide à une souris énervée"). De la même manière, combiner rythme et intensité (l'exercie très difficle pour les élèves est de passer d'un rythme lent à un rythme élevé en diminuant l'intensité : très formateur!).
Voilà quelques pistes qui constituent, selon moi, la nécessaire propédeutique à l'enseignement d'un instrument quelqu'il soit. Le reproche que je formulerais à l'égard des institutions de l'enseignement musical est de shunter cette indispensable phase en conduisant les élèves à entrer dans des apprentissages techniques et abstraits, sans s'assurer que les bases sont maîtrisées. Si ces fondations (maîtrise de l'indépendance des paramètres du son, pulsation, écoute...) sont absentes ou fragiles, l'édifice ne pourra pas se construire, où se construira difficilement et ne sera jamais très élevé...