C'est à jour

Julien84 a écrit :Ah c'est pas mal du toutJe pense en particulier aux mordants de la main droite, plein de "mordant" c'est le mot!
Ta technique est déjà très satisfaisante et ta main bien formée. Tes mouvements et déplacements de main gauche ont une aisance agréable à voir… et donc à entendre, tout comme ton attitude générale à l'instrument: très professionnelle, avec bien sûr les guillemets que le terme suppose à ton âge![]()
Il faut continuer c'est bien.
Je ne suis pas sûr de savoir à quel motif tu fais référence, il y en a plusieurs de récurrents. Est-ce le rythme qu'on a dès la première mesure ? Si oui, je m'étais dit justement qu'il fallait faire très attention à aller vers la deuxième note (limite un crescendo) et ne surtout pas diminuer depuis la note aiguë. C'est un peu raté... ou bien tu parles d'autre chose.Florestan a écrit :Sinon au rayon des petits détails qui m'ont intrigués, je trouve que dans le motif récurrent de la pièce, tu accentues beaucoup la note la plus aiguë (surtout au début) au détriment de la suivante. C'est peut être délibéré mais je trouve que ça déséquilibre des fois un peu la phrase.
Ah ici oui... un des innombrables trucs qui ne sont pas "réglés". Le souci pour moi c'est que je veux en effet traiter cette première note du triolet (si on parle bien de la même note de ce motif) comme le sommet expressif de ce motif - ce que je pense qu'il est - et en même temps je suis embêté par la double croche croche qui le précède, qui incarne un peu le concept de "Polonaise-Fantaisie" : j'appelle ça le souvenir martial. Comment ne pas amollir la double et en même temps arriver au fond temps sur le début du triolet, tout en maintenant l'expressivité. Je ne sais pas encore traiter ce motif là, ce qui est pour le moins ennuyeux... et en plus il est toujours mêlé à une difficulté polyphonique à gérer en même temps (par exemple la main gauche en accords répétés sous le premier "vrai" énoncé, après le tempo giusto, est terriblement difficile).Florestan a écrit :Tu accentues beaucoup le sommet aigu du motif mélodique au détriment de la note suivante (qui tombe pourtant sur le premier temps de la mesure). Je ne sais pas si c'est délibéré mais je trouve que ça fait parfois un peu vaciller la pulsation.
Je vois la différence que tu évoques, qui est indéniable. Ca donne à réfléchir. L'autre endroit où je supposerais cet éventuel bousculement de la musique, c'est les quelques lignes agitato en la bémol mineur après le premier développement (même écriture syncopée sur des triolets que le volet central du 3e nocturne). Concernant la fin, j'ai essayé encore diverses choses, et si ce n'est pas agité je voudrais parvenir à quelque chose de néanmoins très animé (le tumulte de doubles croches qui précède est noté "de plus en plus animé")... l'idée que j'avais, c'est qu'on n'est pas arrivé à destination quand la coda éclate (cela ne sera le cas qu'au moment de l'accord conclusif), donc je n'arrive pas à me poser lorsque le thème éclate souverainement à nouveau, l'harmonie n'a jamais été aussi instable, il y a du mouvement interne là dessus (tous ces chromatismes à suivre !), ça boue. Il n'y a pas de répit, on revient sur la tonalité solaire de la bémol mais c'est un mi bémol à la basse (irrésolution)... et lorsque la coda se relance à nouveau à l'avant dernière page, on a encore ce fichu mi bémol en bas qui ne nous délivre pas de la tension ! Le la bémol nous soulage seulement juste avant les octaves parallèles... avant que Chopin nous assène encore cette pédale de dominante (les coups de gong des doubles octaves du mi bémol de la dernière page), qui est à mon avis le fil de tension de cette coda...Florestan a écrit : je n'y entends pas la panique, l'angoisse qui traverse certaines pages de la quatrième ballade par exemple. Je trouve qu'il y a effectivement quelque chose d'altier et de majestueux dans ce finale, beaucoup d'élan vital
Incroyable... ça va très vite, et pourtant je ne me suis jamais senti si bousculé que ça. Ca reste si cohérent, qu'en effet on se demande si tout le monde (je me mets dedans avec mes 13 minutes conventionnelles) ne tomberait pas dans une contemplation excessive. J'ai une mauvaise édition qui contient des indications métronomiques, et je ne sais pas si elles sont de Chopin (je vais acheter le volume Ekier ces prochains jours pour bien bosser sur le texte). Mais les tempi ne sont pas si rapides. Si c'est en effet de Chopin, ça veut dire qu'il faut probablement jouer encore moins vite que ces valeurs...katy a écrit : Eh bien Cortot lui l'a faite en 1947 en 9 minutes, signant la version la plus rapide de la discographie !
https://youtu.be/HdZu5z5u_jM
On voit sur YouTube qu'on s'interroge sur ce tempo (rien que le début est méconnaissable) : quelqu'un écrit que c'est allegro maestoso et que c'est peut-être Cortot qui a raison en fin de compte...