Le livre de chang

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
BluePhoenix05
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Re: Le livre de chang

Message par BluePhoenix05 »

J'aimes bien ce que tu dis, leLama. Le livre de Chang sollicite beaucoup l'intelligence et l'esprit critique du lecteur, en cela il est très stimulant.
leLama a écrit :il suffit de penser a l'apprentissage du velo chez des enfants. On leur donne systematiquement des informations fausses: tourrner le guidon a gauche pour tourner a gauche. Pourtant, si on fait attention a la mecanique, ce n'est pas du tout ce qui se passe. On commence imperceptiblement par tourner le guidon sur la droite (contre-braquage) pour creer un desequilibre sur la gauche, qu'on rattrappe ensuite en tournant franchement le guidon sur la gauche. Neanmoins, tous les enfants de 5 ans sont capables de corriger et de trouver une technique juste a partir de ces instructions approximatives, voire fausses. L'enfant experimente a partir des informations de depart qu'on lui donne, puis se fait sa sauce et trouve son equilibre.
Si c'est avéré, je le rajoute dans ma liste des choses contre-intuitives :)
floyer a écrit :le parallèle théorie des groupes avec une des œuvres de Beethoven
C'est très intéressant au niveau de l'étude et l'analyse de la forme (au niveau compositionnel). Il n'est pas le seul à développer cela d'ailleurs.
Okay a écrit : En revanche, l'idée de passer d'une vitesse infinie à finie me semble plus douteuse. Jouer des notes ensembles ou séparées, ce n'est pas du tout la même technique, et le seul lien entre les deux qui peut vraiment aider, c'est bien l'emprunte.
Bien sûr qu'il y a d'autres considérations supplémentaires à prendre en compte pour jouer un trait de notes successives et qui diffèrent du jeu d'un accord (et tout cela peut dépendre du type de trait/phrasé/sonorité également). Le point de vue "vitesse infinie" ne signifie pas qu'on occulte toutes les autres caractéristiques, mais qu'on s'attache aux approches communes des deux types de jeux.

L'empreinte c'est essentiellement un point de vue statique. Alors que le concept de vitesse infinie permet de relier le jeu en accord et le jeu en arpège, ce qui met en évidence ce que l'un peut aider dans l'exécution de l'autre. Par exemple on observe ainsi qu'on peut prendre un seul geste unifié sur l'ensemble de l'arpège (comme le "rebond" de l'accord tel que l'évoque Chang), au lieu d'être tenté de réaliser un geste pour chaque note de l'arpège qui conduirait très probablement à un "mur de vitesse". (Penser par ex. au travail de l'op.25 no.11). Introduire un léger décalage entre deux notes au lieu de les jouer simultanément, c'est comme travailler avec les rythmes pointés (si tu lis ça Presto :wink: ). Tout ça peut être regroupé dans le concept de vitesse infinie. Décidemment ce serait mieux avec un fil dédié.
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Okay
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Re: Le livre de chang

Message par Okay »

On joue sur le vocabulaire...l'idée d'empreinte ou de vitesse infinie (c'est exactement pareil pour moi), ça permet d'économiser des positions, de rendre le jeu plus intelligent, et d'anticiper correctement les traits rapides qu'on conçoit par blocs plutôt que note à note. Mais il ne faut pas se dire qu'on joue l'accord puis qu'on l'éclate en notes séparées. L'idée plus efficace est de se dire qu'on est prêt à jouer toutes les notes de la position donnée, puis de les attaquer une à une. Le mur de vitesse tombe en ayant une bonne détente, de bonnes empruntes, une transition minimale entre les empreintes, et une articulation économe proche des touches. Et tout ca en gardant les oreilles bien ouvertes, ce qui est à nouveau la faiblesse de ce bouquin, car ses recettes ne font quasiment jamais le pont entre gestes et sonorité. Jouer du piano c'est produire des sons, et je me demande si ce livre ne cause pas du tort à ses lecteurs assidus à cause de son absence d'intérêt pour le son. Le son ca doit être l'obsession numéro un du pianiste, mais ce n'est pas celle de Chang visiblement.
Je ne dis pas que tout est à jeter, et suis en accord avec beaucoup de ses idées sur des points précis. Mais c'est sa perspective globale que je trouve gênante, s'y tenir ou s'en inspirer me semble donner une très mauvaise idée de la pratique du piano.
Modifié en dernier par Okay le mar. 05 mai, 2015 18:40, modifié 1 fois.
Presto
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Re: Le livre de chang

Message par Presto »

Okay a écrit : De manière plus générale, sa principale faiblesse est pour moi indéniablement la part infime des discussions sur le son et l'écoute, qui sont des sujets trop cruciaux pour être à ce point passés à la trappe. Ce manquement coûte à ce livre plusieurs points de crédibilité à mes yeux. On peut développer une approche mécaniste (même Neuhaus y succombe). Mais je ne comprends pas comment il peut à ce point ne pas parler du son alors que le piano se joue au moins autant avec les oreilles que les doigts.
Il y a deux faiblesses dans ce livre, c'est effectivement la technique de son, si bien qu'il peut prendre l'allure d'une usine à notes et ce qu'il dit des positions et des mouvements de la main, mais ça je crois qu'aucun livre ne pourra en rendre compte vraiment, ce qui n'est pas si malheureux que ça. Et titiller un livre sur ces deux points n'est déjà pas si mal pour le livre. Sauf que les progrès techniques, on les fait souvent en travaillant à sa petite échelle le son :idea: ou alors on passe en force et c'est pas drôle. Et donc pas tort tu as :!: :wink: mais nous n'en sommes plus au stade de la critique, sauf celui de la prévention de certaines lectures qui peuvent en être faites.
Les PS, j'adore !
BluePhoenix05 a écrit : [
Presto a écrit :Commencer par la fin ça me semble bizarre aussi
aaahah mais c'est ça qui est intéressant justement, quand on renverse les points de vue... :wink:
Tu sais ça mieux que moi Blue, mais basiquement (et je suis en général premier degré) imagines-tu une Ballade en s'attaquant direct aux codas, une première étude de Chopin en visant les mesures 29-36 (et ce serait laisser les deux premières qui ouvrent bien et cette satanée mesure 15 avec les problèmes d'équilibre qu'elle me pose... je suis plus sur le 2e doigt pivot avant et j'ai l'impression qu'il faut passer sur un 4e ici :?: et les mesures 42-44 qui éclairent pas mal ...), une 2e Légende en s'attaquant au passage en tierces, une Almeria d'Albéniz direct avec le con anima des mesures 185-190 ? Et pourquoi alors Alicia dans Almeria passe-t-elle 1/4 de ses classes à faire travailler les deux premières pages pour faire piger à ses étudiants qui ne sont pas manchots les différentes voix et le rythme de la Barcarolle et les 2 autres quarts sur des passages qui digitalement ne sont pas plus que ça ? et Soriano à faire travailler juste un mi dans une sonate de DS et l'expression de deux accords pas des plus difficiles à la main gauche ? (souvent chez DS c'est la mg qui conduit l'expression, bon allez, c'est ma marotte :D )
http://www.classicalplanet.com/magister
Désolé, mais là je crains un peu l'usine à notes... même si méthodologiquement les propos du livre ne sont pas infondés, à condition qu'on sache où on va...
BluePhoenix05 a écrit :Ah oui c'est un truc dont il parle très peu effectivement d'après mes souvenirs, et c'est fort dommage, je me dis que ça doit être parce que les remarques sur les doigts sont réparties à d'autres endroits et qu'il n'aborde pas forcément lorsqu'il est en train de zoomer sur autre chose... Je ne crois pas que Sandor en parle énormément non plus, à vérifier :roll:
Bahh, je vérifierai :wink: , mais cet été, faut pas trop lire non plus mais à brûle-pourpoint bien sûr que non! il insiste suffisamment sur la détente, le passage sur l'ouverture de la paume et le travail des doigts est lumineux (enfin pour moi!). Allusif quand même... certainement que si l'on adopte son point de vue l'un découle de l'autre. Je lisais hier dans la revue Piano que Planès arrivé chez Pressler une fois ses études faites à Paris a dû manger 3 mois d'exercices de doigts (notes tenues dans tous les sens) avant de jouer quoi que ce soit :shock: Doit y avoir une raison :!:

Tout cela n'étant pas une critique de ce livre que je suis content d'avoir lu :D
Modifié en dernier par Presto le mar. 05 mai, 2015 19:22, modifié 1 fois.
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floyer
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Re: Le livre de chang

Message par floyer »

BluePhoenix05 a écrit :
floyer a écrit :le parallèle théorie des groupes avec une des œuvres de Beethoven
C'est très intéressant au niveau de l'étude et l'analyse de la forme (au niveau compositionnel). Il n'est pas le seul à développer cela d'ailleurs.
Sortir la théorie des groupes pour analyser une œuvre me semble être un peu comme un marteau pilon pour écraser une mouche. De plus d'un point de vue mathématique, le développement me semble manquer de rigueur. Les motifs (5553, 4442...) sont présentés comme des membres du groupe. Soit. Dans ce cas, d'un point de vue mathématique, je devrais pouvoir composer 5553 et 4442... pour donner quoi ? mystère, la fonction de composition n'est pas donnée. Ma compréhension est qu'il y a un abus de langage et que les membres du groupes ne sont pas les motifs, mais les transformations (translation, rotation, identité...). De plus, le terme Unity operator utilisé me semple confondu avec l'identity operator plus commun en théorie des groupes (il fait partie de la définition d'un groupe!)... mais comme c'est un opérateur qui ne change rien... l'image de 5553 devrait être 5553 et non 5555. Dans le cas où l'auteur aurait voulu parler d'opérateurs unitaires au sens mathématique, il s'agit ni plus ni moins de dire qu'il s'agit d'opérateurs qui préservent les distances (une isométrie pour les mathématiciens)... et je verrais de même mal le 5553 transformé en 5555.

Ainsi, je trouve intéressant le principe de mettre en évidence certains opérateurs dans la composition de Beethoven... mais l'usage de la théorie des groupes issue des mathématiques ne m'a rien apporté.
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Re: Le livre de chang

Message par Presto »

BluePhoenix05 a écrit : L'empreinte c'est essentiellement un point de vue statique. Alors que le concept de vitesse infinie permet de relier le jeu en accord et le jeu en arpège, ce qui met en évidence ce que l'un peut aider dans l'exécution de l'autre. Par exemple on observe ainsi qu'on peut prendre un seul geste unifié sur l'ensemble de l'arpège (comme le "rebond" de l'accord tel que l'évoque Chang), au lieu d'être tenté de réaliser un geste pour chaque note de l'arpège qui conduirait très probablement à un "mur de vitesse". (Penser par ex. au travail de l'op.25 no.11). Introduire un léger décalage entre deux notes au lieu de les jouer simultanément, c'est comme travailler avec les rythmes pointés (si tu lis ça Presto :wink: ). Tout ça peut être regroupé dans le concept de vitesse infinie. Décidemment ce serait mieux avec un fil dédié.
j'ai failli passer au travers, j'étais en train de poster, d'accord, on en reparle dans le fil sur les PS. :wink:
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Re: Le livre de chang

Message par Wandarnok »

Okay a écrit :On joue sur le vocabulaire...l'idée d'empreinte ou de vitesse infinie (c'est exactement pareil pour moi), ça permet d'économiser des positions, de rendre le jeu plus intelligent, et d'anticiper correctement les traits rapides qu'on conçoit par blocs plutôt que note à note. Mais il ne faut pas se dire qu'on joue l'accord puis qu'on l'éclate en notes séparées. L'idée plus efficace est de se dire qu'on est prêt à jouer toutes les notes de la position donnée, puis de les attaquer une à une. Le mur de vitesse tombe en ayant une bonne détente, de bonnes empruntes, une transition minimale entre les empreintes, et une articulation économe proche des touches. Et tout ca en gardant les oreilles bien ouvertes, ce qui est à nouveau la faiblesse de ce bouquin, car ses recettes ne font quasiment jamais le pont entre gestes et sonorité. Jouer du piano c'est produire des sons, et je me demande si ce livre ne cause pas du tort à ses lecteurs assidus à cause de son absence d'intérêt pour le son. Le son ca doit être l'obsession numéro un du pianiste, mais ce n'est pas celle de Chang visiblement.
Je ne dis pas que tout est à jeter, et suis en accord avec beaucoup de ses idées sur des points précis. Mais c'est sa perspective globale que je trouve gênante, s'y tenir ou s'en inspirer me semble donner une très mauvaise idée de la pratique du piano.
Ton point de vue se défend tout à fait. Et le son, c'est le but.
Seulement il faut prendre un peu de recul sur la litterature pianistique.
J'ai envie de dire, ou de répeter, que la seule vision globale, le seul fil directeur de son "livre" est, pour Chang, de démonter les idées contre-intuitives et leurs conséquences.
A ma connaissance, aucun autre livre, ou site, ou blog n'a cette approche.
Et, alors là tu as tout à fait raison, on aboutit à une "longue" liste de points et de techniques qu'il propose; sans vision gloable pianistique comme tu le signales, et comme le son pourrait l'être comme tu le suggères.
Le son, toujours en fonction de mes maigres lectures et connaissances à ce jour, a été très rarement je crois, le fil directeur ou la vision globale d'un ouvrage.
Ils doivent se compter sur les doigts d'une main.
Le plus clair là dessus, c'est le Déschaussées, elle en parle du début à la fin, ne parle que de cela pratiquement, du lien entre la sensation physique et le son.
Mais alors quelle frustration pour le lecteur de niveau moyen (je ne parle pas des débutants, Monique Dèschaussées n'a jamais dit qu'elle s'adressait à eux) au niveau de l'execution.
Pas une once de pratique, d'exemples, de descriptions. Rien (je l'ai lu trois fois). Elle renvoie à des exercices sans en dire plus, sinon qu'il faut les faire avec un professeur.
Donc ceci pour illustrer ce que je voulais dire: où est le lvre qui parlerait aussi bien du son, et serait aussi bien operationnel?
Et si on dit: "Pour cela il y a les professeurs!", alors à quoi bon éditer des ouvrages...
8)
PS: si vous connaissez un ou des ouvrages complets sur ces deux aspects, son et pratique, je crois qu'on serait plusieurs ici à dire "J'acheeeete!" :D
Modifié en dernier par Wandarnok le mar. 05 mai, 2015 23:44, modifié 1 fois.
Wandarnok
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Re: Le livre de chang

Message par Wandarnok »

Finalement, il y un fil sur les parallèle sets? Si celui qui l'ouvre pouvait faire un rappel au début de ce que c'est, ce serait bien... :D
Presto
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Re: Le livre de chang

Message par Presto »

on est dans l'intransmissible Wandarnok :( , ça serait trop simple :wink:
ce que dit Chang sur la détente n'est pas mal du tout non plus, il y a aussi des pages sur le son, mais très techniques, maintenant pour creuser un peu,
http://www.amazon.fr/Chopin-vu-par-ses- ... 2213629161 à relire tous les six mois 8)
http://www.amazon.fr/LArt-du-piano-Hein ... t+du+piano
mais tu n'auras aucune recette.

faut un prof, sinon visionne des cours : http://www.jejouedupiano.com/index.html
http://www.francemusique.fr/classique/a ... stes-24639
ça te donnera des pistes déjà bien balisées, ensuite faut écouter, s'écouter et sans vouloir être défaitiste mais comme je suis enclin à le penser : on a la technique qu'on mérite :roll: (valable pour moi aussi)
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Re: Le livre de chang

Message par Presto »

Wandarnok a écrit :Finalement, il y un fil sur les parallèle sets? Si celui qui l'ouvre pouvait faire un rappel au début de ce que c'est, ce serait bien... :D
il est là :
viewtopic.php?f=1&t=15660
oupsi a aussi mis sur le forum un bouquin recommandé par okay mais je l'ai laissé passer
ps : Merci oupsi !
Modifié en dernier par Presto le mar. 05 mai, 2015 21:29, modifié 1 fois.
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Oupsi
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Re: Le livre de chang

Message par Oupsi »

C'est là:
viewtopic.php?f=1&t=15785&start=40#p253094

Lhévinne , Basic principles in pianoforte playing.
Wandarnok
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Re: Le livre de chang

Message par Wandarnok »

Presto a écrit :on est dans l'intransmissible Wandarnok :( , ça serait trop simple :wink:
ce que dit Chang sur la détente n'est pas mal du tout non plus, il y a aussi des pages sur le son, mais très techniques, maintenant pour creuser un peu,
http://www.amazon.fr/Chopin-vu-par-ses- ... 2213629161 à relire tous les six mois 8)
http://www.amazon.fr/LArt-du-piano-Hein ... t+du+piano
mais tu n'auras aucune recette.

faut un prof, sinon visionne des cours : http://www.jejouedupiano.com/index.html
http://www.francemusique.fr/classique/a ... stes-24639
ça te donnera des pistes déjà bien balisées, ensuite faut écouter, s'écouter et sans vouloir être défaitiste mais comme je suis enclin à le penser : on a la technique qu'on mérite :roll: (valable pour moi aussi)
Merci, mais je ne recherche aucune recette, ni la simplicité.
J'ai la "technique" de quelq'un de 51 ans qui s'y est mis en partant de zéro il y a deux ans exatement.
A te lire, c'est certainement ce que je "merite"...:evil:
Je n'attends aucun miracle grace au Chang, juste des approfondissements sur certains points, pas mal de points même. D'autres angles de vue aussi.
J'ai une très bonne prof et je bosse mon piano 2 à 3 heures par jour, 5 à 6 jours sur 7 (et je trouve que cela ne suffit pas mais bon, je ne me plains pas...).
Plus deux stages d'une semaine en 2014, et peut etre un autre en juillet prochain.
Plus des rencontres PM, avec les doigts qui tremblent un peu au début... :? :mrgreen:
Donc tu vois, pour moi Chang n'est qu'une des pièces du gigantesque et complexe puzzle que j'ai osé commencé, et je n'en vois pas le bout. :lol:
Mais avec les puzzles, s'il manque une pièce, on ne sait jamais les conséquences. Ca peut tomber dans un endroit vague et sans importance, tout comme à un endroit critique qui rendra l'ensemble impossible à regarder.
Merci pour tes références, je vais regarder.
8)
BluePhoenix05
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Re: Le livre de chang

Message par BluePhoenix05 »

Enfin, je ne crois pas qu'on soit en train de chercher un livre TOUT-EN-UN, comme l'explique bien Wandarnok.
Parler du son, on en atteint vite les limites, ça devient vite un exercice poétique, et ça risque de parler à très peu de monde au final surtout si c'est un langage imagé qui est utilisé.

Par exemple Gieseking insiste beaucoup sur l'importance de s'écouter et le dit de façon remarquable, mais quand on ne sait pas concrètement ce que ça veut dire, on peut acquiescer en croyant comprendre tout en restant finalement sourd à son message.

Presto a écrit : imagines-tu une Ballade en s'attaquant direct aux codas
ouiiiii !!!
Mais l'idée principale, c'est plus d'aborder une oeuvre difficile avec plusieurs angles d'attaque, et commençant notamment par les passages difficiles qui auront besoin d'un temps "incompressible" d'assimilation (pendant lequel on continue d'étudier les autres parties de la pièce). Sinon tu rallonges ton diagramme de GANTT :mrgreen: si tu vois un peu ce que je veux dire, mais ce n'est pas un drame à la limite.
Presto a écrit : Et pourquoi alors Alicia dans Almeria passe-t-elle 1/4 de ses classes à faire travailler les deux premières pages pour faire piger à ses étudiants qui ne sont pas manchots les différentes voix et le rythme de la Barcarolle et les 2 autres quarts sur des passages qui digitalement ne sont pas plus que ça ? et Soriano à faire travailler juste un mi dans une sonate de DS et l'expression de deux accords pas des plus difficiles à la main gauche ?
Je peux entrevoir plein de raisons pédagogiques pour ça. C'est qu'un bon prof n'a pas besoin de pousser l'élève dans ce qu'il sait déjà faire ; et j'imagine que ces élèves en question savent très bien aborder seuls les passages difficiles (du moins pour un premier jet convaincant). Un bon prof se concentre sur les choses qui manquent à l'élève, et que l'élève pourra lui-même appliquer sur le reste de l'oeuvre (voire les autres oeuvre) qu'il étudie sans avoir nécessairement besoin de tout voir avec son prof.
Par exemple, je trouve que le partie "choral" de la 2e Ballade de Chopin est bien plus dure pour moi que la coda que je saurais à peu près comment monter ; mais c'est surtout sur la partie choral que j'insisterais pour obtenir des conseils de ma prof... Ca peut paraître surprenant, mais je sais pas si tu vois un peu l'idée ?
Presto a écrit :Les PS, j'adore !
Moi aussi ! :D
Pour moi il ne s'agit pas de jouer sur les mots et de substituer un vocabulaire à un autre. L'intérêt se situe bien plus dans la puissance conceptuelle des outils et les prolongements possibles.
floyer a écrit :Sortir la théorie des groupes pour analyser une œuvre me semble être un peu comme un marteau pilon pour écraser une mouche. De plus d'un point de vue mathématique, le développement me semble manquer de rigueur.
Je ne le comprends pas de cette façon. C'est un peu comme si tu voyais, dans une fugue, que la réponse du sujet était mutée (au lieu d'être une transposition exacte du sujet de la fugue) et que tu disais que la composition de la fugue manquait de rigueur.

Il y a d'autres auteurs qui abordent la théorie des groupes dans la musique sous d'autres aspects (disons que ça ressemblera pas aux mêmes idées que Chang), et peut-être de façon plus rigoureuse si c'est ce que tu recherches. On devrait pouvoir en trouver aisément, mais je ne suis pas (encore) vraiment intéressé à ça, pour tout te dire.
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Re: Le livre de chang

Message par Okay »

Le point c'est qu'il ne faut pas beaucoup de recettes. Peut être 5, 10 ou 15, pas plus je pense, pour fonder toute une pédagogie globale. Le problème c'est de les appliquer absolument partout, de savoir comment utiliser une recette abstraite sur un passage concret.
Quand Lhevinne explique qu'il faut jouer au fond du clavier, qu'il faut maximiser la surface de contact avec la touche, ou que les poignets jouent un rôle d'amortisseur, c'est très puissant. Le hic c'est de pouvoir s'auto-diagnostiquer par rapport à ca. Son bouquin est centré sur le son et il explique concrètement comment faire, c'est pragmatique. Pareil pour l'analyse de Neuhaus en termes de vitesse et force et de leur impact sur le son. Très pragmatique aussi.
Parfois on ne joue pas bien, alors que la solution est bien souvent sous nos yeux. La difficulté n'est pas d'avoir les recettes sous une forme plus ou moins détaillée. C'est de faire tilt sur un problème et en envisager de suite le type de solution, à partir de ce couteau suisse de principes. Et ca c'est normalement le rôle du prof, d'offrir petit à petit cette autonomie. Un livre pourrait éventuellement y aider s'il fourmillait d'exemples de littérature du piano, et que le lecteur est capable de les généraliser.
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Re: Le livre de chang

Message par Ans00 »

Okay a écrit :Quand Lhevinne explique [...] que les poignets jouent un rôle d'amortisseur, c'est très puissant.
C'est très intéressant, ça! Cela veut-il dire que le poignet, très détendu, se "casse" lors de l'enfoncement en laissant le bras continuer très légèrement sa course?
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Okay
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Re: Le livre de chang

Message par Okay »

Oui je pense que ça revient à ce que tu décris. Lhevinne pointe aussi des exceptions où le poignet doit plutôt rester rigide. Je ne me souviens plus du tout, à part que j'avais trouvé ca très intuitif.
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floyer
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Re: Le livre de chang

Message par floyer »

BluePhoenix05 a écrit :
floyer a écrit :Sortir la théorie des groupes pour analyser une œuvre me semble être un peu comme un marteau pilon pour écraser une mouche. De plus d'un point de vue mathématique, le développement me semble manquer de rigueur.
Je ne le comprends pas de cette façon. C'est un peu comme si tu voyais, dans une fugue, que la réponse du sujet était mutée (au lieu d'être une transposition exacte du sujet de la fugue) et que tu disais que la composition de la fugue manquait de rigueur.

Il y a d'autres auteurs qui abordent la théorie des groupes dans la musique sous d'autres aspects (disons que ça ressemblera pas aux mêmes idées que Chang), et peut-être de façon plus rigoureuse si c'est ce que tu recherches. On devrait pouvoir en trouver aisément, mais je ne suis pas (encore) vraiment intéressé à ça, pour tout te dire.
Mon propos principal est de dire que Chang utilise des termes de la théorie des groupes à mauvais escient, comme je l'ai développé. Mon avis autait peut-être été différent s'il y avait plus de rigueur. Et on peut analyser rigoureusement une œuvre qui comporte des mutations... Il suffit de les reconnaître comme tel, tout simplement, sans chercher à introduire la notion de "unitary operator" lorsque l'on passe du motif 5553 à 5555 (de mémoire).

Je suis interessé par les autres aspects pour lesquels les groupes sont utiles.
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Re: Le livre de chang

Message par BluePhoenix05 »

floyer a écrit :Je suis interessé par les autres aspects pour lesquels les groupes sont utiles.
Ok, je te donnerai des références une fois retrouvées.
P.S.: tu es mathématicien ?
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Re: Le livre de chang

Message par floyer »

BluePhoenix05 a écrit :P.S.: tu es mathématicien ?
Je ne suis pas mathématicien, mais j'ai quelques restes de mes études supérieures. ;)
Wandarnok
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Re: Le livre de chang

Message par Wandarnok »

Oupsi a écrit :C'est là:
viewtopic.php?f=1&t=15785&start=40#p253094

Lhévinne , Basic principles in pianoforte playing.
Je suis en train de le lire dans le métro!
De bons principes, pas assez opérationnel pour les débutants et les moyens je pense (paragraphe très decevant sur la vélocité, se détendre certes on a compris, mais encore?)
Mais je n'ai pas tout lu (et relu) donc ce qui précede est sous réserve...
8)
Wandarnok
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Re: Le livre de chang

Message par Wandarnok »

Okay a écrit :Oui je pense que ça revient à ce que tu décris. Lhevinne pointe aussi des exceptions où le poignet doit plutôt rester rigide. Je ne me souviens plus du tout, à part que j'avais trouvé ca très intuitif.
Pages 19/20 (édition Dover), un interessant exemple sur La Campanella et le travail du poignet.
Et c'est exactement je crois le sujet et les conseils que Josh Wright propose dans sa video sur la même pièce en expliquant comment ses professeurs lui avait dit de travailler (et ce qui ne se devine pas comme dit dans le fil où on en parle et que je n'ai pas le temps de chercher :oops: :D ).
8)
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