bigrounours a écrit :Pour reprendre ton exemple, non on ne peut pas faire une infinité de niveaux de nuances avec du numérique, on peut en faire 128 pour la plupart des pianos numériques (norme MIDI). Et encore, 128 ersatz de niveaux de nuances, car souvent le son est enregistré sur seulement 4, 5, ou peut être 10 échantillons sonores, puis le volume de ces échantillons est adapté pour obtenir 128 niveaux de nuances "calculés". Avec un acoustique, là on est dans de l'illimité, il y a une infinité de nuances. On peut tergiverser sur "oui mais à l'oreille on n'entend pas la différence", pour moi ce n'est pas prouvé.
Je vois la question de la limitation à 127 niveaux sous deux angles : 1/ la capacité de jouer des notes à la nuance voulue. Personnellement, lorsque j'essaye de jouer une succession de note aux mêmes nuances, j'ai des écarts de 5 unités voire plus... Ainsi, améliorer la résolution de la mesure ne m'aidera pas à avoir un contrôle plus fin de ce que je joue. Peut-être est-ce mon niveau qui est insuffisant ? 2/ Sous l'angle de la capacité à entendre une différence entre ces nuances. Là je vous laisse juger avec cet enregistrement
http://www.sinerj.org/~loyer/piano/9notes.mp3 Je joue 3 notes "piano" (31,32,33 sur une échelle de 1 à 127) dont la nuance est séparée d'une unité, puis 3 autres mp/mf (63,64,65), et 3 autres plus fort (95,96,97). Je trouve les écarts de nuances relativement faibles, mais jugez par vous-même. La principale limitation serait à mon humble avis d'avoir besoin de nuances supérieures à 127 (mais ce sont déjà des nuances très fortes).
Pour le nombre d'échantillons, tu as effectivement raison, mais l'état de l'art consiste à restituer les nuances avec un timbre calculé entre les deux enregistrements les plus proches. Cela permet d'avoir 127 timbres différents (pas simplement 127 volumes différents). Pour les pianos qui fonctionnent avec une synthèse et non des enregistrements (je pense aux Roland), c'est encore plus vrai.
bigrounours a écrit :ensuite, il y a d'autres caractéristiques du numériques qui me semblent faibles aujourd'hui par rapport à l'acoustique, en vrac :
- qualité des hauts parleurs comparée à une table d'harmonie
- simulation de la pédale de sustain et de l'action des feutres sur les étouffoirs (pédale, demi pédale, un tout petit peu de pédale, etc ...)
- résonnance par sympathie des cordes
Effectivement, pour la résonance, il en avait été question sur Pianoworld. J'avais cité l’œuvre
http://imslp.org/wiki/File:Schoenberg_op11_No1.pdf qui repose dessus (avec des notes muettes destinées à ne produire du son que par sympathie. Elles sont imprimées sous forme de losanges à partir de la mesure 14), et le résultat sur un CN35 n'était pas concluant, or ce modèle supporte officiellement la résonance par sympathie. Peut-être y a t-il mieux par ailleurs. [EDIT: Avec le piano virtuel CFX Concert Grand, je peux régler la résonance par sympathie pour que ces notes s'entendent bien... après que cela sonne comme un vrai piano, je ne peux pas me prononcer]