nox a écrit :
Si je résume, je crois que tout le monde est d'accord pour dire que ces figures au-delà du 3 pour 2 sont là pour créer un flou rythmique, qui donne une impression de temps suspendu, un côté très aérien/aquatique.
Il ne faut donc pas chercher à tout prix à en faire quelque chose de mesuré et de précis, car ce n'est pas l'objectif.
En ça, tout le monde est, je crois, d'accord.
Peut importe donc si dans ton 7 pour 5, ton 7 et ton 5 ne sont pas parfaitement et "millimétriquement" réguliers.
Non pas tout à fait, le 3 pour 2 usuel c'est vraiment de la polyrythmie alors que le "7 pour 5" (appelons-le comme ça faute de mieux) dans l'exemple de zeb (et qui n'apparaît que sur un seul temps d'une mesure) n'en est pas. Pour moi il y a une distinction nette entre les deux.
Dans la polyrythmie l'esprit (l'oreille) est intrigué par la superposition de ces rythmes décalés, ce qui suscite un intérêt particulier à l'écoute. De plus on subdivise bien la pulsation en nombres simples pour réaliser chaque rythme.
Que chaque rythme conserve son identité et soit reconnaissable est important car la superposition crée un effet particulier.
Par exemple, dans le Presto de la 2e ballade de Chopin, on peut faire entendre un 3 pour 2, c'est très intéressant de faire entendre cette complexité intriguante, et ça donne l'impression qu'on jouer "plus fort" sans avoir à rajouter des décibels et taper, car ça éveille et attire l'attention (effet psycho-acoustique). Dans la Fantaisie-Impromptu, comme l'analyse Chang, le 4 pour 3 donne un effet de "survitesse" en plus d'un effet de "moiré" (plus la forme de vague de la MG). Il y a plein d'effets intéressants qu'on peut exploiter et faire ressortir dans une polyrythmie.
Quand le nombre augmente comme dans un "7 pour 5", qui plus est avec une pulsation rapide, on ne soucie pas du décompte du flot de notes (qui arrive à compter ?), et personne n'est là pour relever à quel moment tu as joué entre quelles notes de la MD tu joues la 3e double-croche de la MG. Typiquement dans Ondine (je ne l'ai pas travaillé donc cela me discrédite complètement aux yeux de zeb mais tant pis), s'il y a quelque choses à relever, c'est peut-être davantage l'irrégularité occasionnelle introduite avec le "7 pour 5" ou "7 pour 6", signe d'élasticité, qui est remarquable, que la supposée régularité. Cet ondoiement porte clairement une intention figurative ("Ondine"), il n'y a pas de polyrythme "7 pour 5" à lire
. Donc je suis d'accord avec : "
Peut [sic]
importe donc si dans ton 7 pour 5, ton 7 et ton 5 ne sont pas parfaitement et "millimétriquement" réguliers."
Donc comment travailler ce "7 pour 5" ?
L'idée selon laquelle on met en place lentement de façon régulière puis on accélère graduellement, de façon "linéaire" est pour moi dépassée.
On peut mettre en place lentement et une fois que la cerveau a digéré ce qu'on lui a fait ingurgiter, on peut jouer très vite tout de suite (par petits bouts!).
On travaille la fluidité des arpèges MS et les points d'appui (il ne faudrait pas savoir besoin de '"arrêter"/hésiter en plein milieu !)
On peut vérifier la coordination des 2 mains en pensant par exemple : 7 = 3+4 et 5 = 2+3, càd jouer approximativement un (3 pour 2) suivi d'un (4 pour 3).
Ca ne veut pas dire ne pas être rigoureux ! Mais ça veut dire ne pas être rigide. Ce n'est pas écrit de telle sorte que ce doit être joué de façon "exacte" !
En 2 sec c'est réglé, pas besoin de passer 1/4h (!) sur un ppcm
. On passe du temps à travailler ce qu'on veut prioriser dans l'écoute : il s'agit du chant de la mélodie, de la basse pour l'harmonie, de la fluidité pour l'effet figuratif à rendre.