Dirlopiano a écrit :Effectivement, il convient que je précise. Les objectifs poursuivis sont ceux-ci:
- d'affaiblir le son vers les locaux voisins dans un même plan (même étage) auquel cas où il faut traiter les bruits aériens (et les bruits transmis pas la structure porteuse, plancher),
- d'affaiblir le bruit vers des étages différents (inférieur ou supérieur)
Quand aux ôîtes d'oeufs sur les murs du salon, ils attenueraient sans doute les conflits avec les voisins, mais seraient la source de conflits dans mon propre foyer!
Aïe, c'est très dur là.
De toute façon il est clair que les solutions faciles n'existent pas... sinon tout le monde le ferait et il n'y aurait pas de plaintes contre le bruit (sauf par ceux qui tiennent à déjeuner dehors).
Rapidement quelques idées (j'ai pensé à faire un article un jour là-dessus sur PM.net, peut-être..)
- plus les fréquences sont basses, plus il faut un matériau lourd pour amortir la transmission aérienne du bruit : une simple vitre filtre déjà pas mal les aigus, mais pour les graves sous 100 Hz il faut des murs en béton, regardez par exemple :
http://62.23.180.101/upload/proprieteaf ... 0290-1.pdf
- le bruit se transmet par tout milieu matériel, par mise en vibration de celui-ci : par l'air puis le mur d'une pièce puis l'air, ou bien par les pieds du piano puis le sol puis l'air de la pièce en-dessous. Sans milieu matériel, pas de son (le vide est un isolant parfait du son, un millième de mm de vide parfait absorbe plus de son que 10 m de béton),
- si on isole un mur complet de manière parfaite avec de gros moyens mais qu'on laisse un trou de par exemple 3 cm de diamètre dans l'isolation pour donner un ordre de grandeur, la perte d'efficacité sera phénoménale (cà se calcule facilement). Il faut donc soigner toute les facettes de l'isolation (donc y compris la transmission des sons par le sol puis les murs puis l'air) sinon ca revient dans certains cas à ne presque rien faire (dans d'autre les bruits transmis par d'autres voies sont négligeables), et en particulier faire attention à mettre tous les joints nécessaires,
- il existe des solutions un peu meilleures que d'autres malgré tout, par exemple pour isoler une fenêtre il vaut mieux mettre un vitrage assymétrique 4-10-8 c'est-à-dire 4 mm de verre - 10 mm d'air - 8 mm de verre, qu'un vitrage de 12 mm pesant le même poids : on profite d'un phénomène d'interférence d'ondes sonores qui amortit un certain nombre de fréquences et donc fait globalement diminuer le bruit transmis, et la dissymétrie évite les résonnances parasites. Pour un mur, on double un mur lourd par de la laine de roche (forte densité) sur laquelle on colle un cloison légère, on a le même phénomène plus le fait que la laine de roche va absorber et dissiper le son de manière interne,
- le fait de mettre de la mousse derrière un piano (on met en principe des mousses acoustiques en mélamine alvéolé) ou des boîtes d'oeufs de manière plus basique ne sert que pour la réverbération dans la pièce, très peu pour la transmission vers la pièce voisine car la masse (densité) est faible, par contre la structure alvéolé permet des réflexions non dirigées (diffusion) et donc un phénomène d'écho moindre (c'est ce qu'on met dans les studios économiques pour éviter le retour de son et les phénomènes de Larsen, le sifflement. Dans les chambres plus sophistiquées c'est un réseau de réflecteurs en quinconces tels qu'on voit sur des photos, plus efficaces encore).
- malgré tout le piano est joué le plus souvent dans les fréquences moyennes, le problème est donc moins critique que dans les graves extrèmes, et on peut faire une isolation de qualité pour la plus grande partie de notes jouées sans faire complètement refaire son logement.... mais malgré tout au prix de pas mal d'aménagements.
Donc il faut en fait diagnostiquer les transmissions des bruits (aériens, par le sol...) et traiter chacun ; les bruits par le sol se combattent aisément par la pose du piano sur plots anti-vibratiles (matières visco-élastiques par exemple) mais cà ne règle qu'une partie du problème (car alors le son émis met le plancher en vibration via l'air, il faut donc un plancher flottant), pour les murs le mieux est de doubler par un complexe plaque de plâtre+laine de roche (type Rockwool DBRock®) mais c'est long et occasionne pas mal de gêne, et fait perdre de la place. Des solutions plus sophistiquées existent mais qui ne changent guère ces principes (couplages de plusieurs matériaux, visco-élastiques, lourds, absorbants, comme par exemple des complexes doublé de fines feuilles de plomb ou de produits bitumineux) et sont souvent très chers pour pas énormément de gain par rapport à une solution basique, et sauf à étudier spécifiquement une isolation de manière très fine et à sophistiquer les absorptions, mais là c'est un spécialiste hors de prix qu'il faut, et les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espoirs.
Le plafond là c'est l'horreur, je n'en parle même pas à cet endroit pour ne pas démoraliser.
Voilà rapidement. Pas de solutions miracle, des grands principes exposés succinctement et sans beaucoup de rigueur dans le plan, désolé, j'ai fait vite.
Si besoin de plus de détail, n'hésitez pas (j'échangerais cà contre un ou deux conseils sur le jeu du piano).
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville