Ha, ça tombe bien, parce qu'on parle de sexisme, qui est moins sexy.
mieuvotar a écrit : sam. 04 août, 2018 17:02
En toute sincérité, j'ai trouvé navrant, et même blessant, de lire sous ta plume "décidément, je n'aime pas cette langue", car derrière, on lit un certain désamour pour le peuple qui la parle.
Mes tribulations avec le français et mon désamour pour cette langue ne reflètent aucunement mes sentiments pour les Français, au contraire, ce sont les Français comme vous qui m’aidez avec toutes les pièges…vous me soutenez et je me sens pas seule mais bien entourée.
Je me sens toujours piégée par le français depuis que je l’utilise. La toute première fois, il y a 20 ans, j’ai dit « c’est ma plaisir » et on m’a expliqué qu’il fallait dire « Tout LE plaisir est pour moi. » Je me sentais comme si le plaisir était volé de ma part. Et ma découverte que erreur est féminine me donnait encore le même coup, 20 ans après, comme si toutes les erreurs étaient pour moi. (Les noms commençant avec une voyelle sont difficiles car l’article défini est le même.)
Je ne fais pas semblant de tout savoir, je pose des questions par ce que je ressens ou je soupçonne, et je cherche des réponses. Bien entendu, je suis persuadée que le genre dans les langues ont des impacts sur notre perception et nos pensées consciemment et inconsciemment. C'est un peu comme quelques mots ou concepts qui existent dans une langue alors qu'ils n'existent pas dans une autre. Non seulement que les conditions dans le pays déterminent l'existence des certains mots ou concepts, mais les scientifiques affirment maintenant que l'existence de ces mots ou concepts influencent également nos pensées, notre perception, ce qu'on peut penser, la langue est l'ossature de la pensée. C'est pourquoi je pense qu’il faut être vigilant.e concernant ce qui est enraciné dans la langue et ouvert.e d’esprit concernant les adaptations proposées pour adresser ces questions.
Bon, si nous restons sérieux comme tu dis, il faut lire l'article excellent que Oupsi a cité (merci beaucoup). Violi explique et détaille avec les exemples pertinents et les sources étudiées comment le genre dans la langue reflète la perception de la vécue. La perception peut prendre plusieurs formes, le masculin comme sujet et le féminin comme objet, le masculin comme la norme avec les traces des femmes effacées, le féminin qualifié comme autre, une vide, ou l’absence de masculin. C’était fascinant d'apprendre par cet article les changements des genres (des mots masculins qui sont devenus féminins ou l'inverse) dans les langues et les événements culturels qui ont coïncidés avec ces changements.
Violi maintient ce que je crois, que ça va également dans l'autre sens, que le genre dans la langue influence forcément nos pensées aujourd'hui.
Il y a quelques mois, j’ai lu une
étude qui va encore plus loin, le chercheur et les chercheuses affirment un rapport entre le genre dans les langue et les conditions d’égalité dans le pays, même en contrôlant pour région géographique, religion, système politique et développement, etc. Un article en anglais qui résume leur étude :
https://www.livescience.com/18574-gende ... ality.html
Est-ce que nous sommes fichu.e.s par cette langue très genrée ? Non, mais il faut être sensible et sensibiliser d'autres.
https://www.lexpress.fr/actualite/socie ... 08019.html
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington