Salut,
Bravo pour ce travail. Je trouve cette pièce difficile. Elle requiert une tres bonne indépendance digitale et mentale et un grand controle du son.
Ton morceau est bien en place, à part deux trois passages qui viendront petit à petit. Pour ces passages, reprendre les mains séparées peut aider.
Le jeu est soigné, assez raffiné meme. Ca manque d'ailleurs un peu d'assurance. On te sent un peu hésitant. Certes, il y a la caméra. Mais il faut avoir confiance en soi. Rien que dans la description de ton post, on sent que la confiance n'est pas la. Chopin disait à ses élèves: "Pensez que vous jouez bien et vous jouerez bien". Bien sur, c'est facile à dire...
Sinon, maintenant, à part assurer les passages qui coincent techniquement, il faut à mon avis travailler le son. Ce qui manque surtout, c'est la différence entre les différents plans sonores. Il faut faire prédominer le chant (aux 4,5 de la MD) sur l'accompagnement. Et faire ce dernier aussi PP que possible. C'est très difficile. Dans cette optique, il faut avoir recours à l'exagération, dans un premier temps. Jouer le chant Forte et l'accompagnement aussi doucement que possible. Ca peut aider aussi de travailler juste la basse et le chant, avec le bon doigté. Ca aidera notamment à plus faire chanter la mélodie, à améliorer le phrasé. C'est bien écrit: Cantabile. Typiquement, la phrase a un leger crescendo au milieu et un leger decrescendo à la fin. Travaille juste la basse et le chant, et sois bien sur que le chant est joli, avec le bon phrasé et les bonnes nuances. Alors, travaille l'accompagnement aussi doucement que possible, mais bien régulier, avec la basse. Sens bien le poids des touches: la force minimum qu'il faut pour que le son naisse. Les doigts (1,2 et 3) s'élèvent très peu: ils sont presque collés aux touches. C'est à mon avis avant tout un problème digital.
Le controle du son se fait avec les doigts. Dans cette interprétation de Kissin:
http://www.youtube.com/watch?v=QqlyOWaSm2M&t=1m52s , on voit bien les 4 et 5 jouer le chant avec beaucoup plus de vigueur que l'accompagnement. Arthur rubinstein disait que les deux auriculaires sont le support du jeu, comme le cadre qui délimite et soutient un tableau (de mémoire...je verifierai ce soir).
Enfin, j'aurais aimé avoir un peu plus de nuances. C'est un peu monotone. La encore, il faut exagérer. Jouer les Forte FF et les P PP.
Sinon, je trouve la qualité d'enregistrement tres bonne (comparé à ce que je fais, du moins). Et le S4 sonne très bien. Un peu clair, certes, mais pas de trop. Et ca convient plutot bien à Bach je trouve.
Bref, si je devais résumer, je dirais 2 choses: exagérer la différence entre les différents plans sonores, et travailler le phrasé de la mélodie.
Bon courage.
In piano veritas.