Lectures pour l'été

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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ToToF
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Message par ToToF »

Pour continuer dans la série des bonnes lectures, je viens de finir une biographie de Frédéric Chopin.

Elle se lit très bien, on y trouve l'essentiel pour mieux comprendre le compositeur.

Image

Je l'ai trouvé en librairie.

Sinon, vous pouvez l'acheter en ligne à cette adresse:

http://boutique.groupe-exp.com/express/Chopin.html

Dans la même collection, (co-édition Actes Sud et Classica-Répertoire) on peut trouver d'autres ouvrages.

J'attaque d'ailleurs la biographie d'Haendel.

Image

http://boutique.groupe-exp.com/express/Haendel.html

Bonne lecture ! :-)
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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

Y a pas quelqu'un qui saurait où je pourrais me procurer une réplique du Chopin de Delacroix? J'ai déjà encadré le Liszt de Lehmann....Mais ce Delacroix j'en rêve depuis trop longtemps!!!
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ToToF
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Message par ToToF »

Franz,

J'ai trouvé quelque chose qui devrait t'intéresser.

Il s'agit d'un site de vente de reproductions de tableaux originaux.

http://www.repro-tableaux.com/

Tu peux même le demander sur toile ! (J'ai fait un rapide devis, en le demandant sur toile et au format original: il faut compte environ 75 €)

En revanche, ils proposent deux tableaux pour le portrait de Chopin par Delacroix. Avec des nuances dans l'éclairage:

Celui-ci:

Image

et celui-ci:

Image

Voili-voilà ;-)
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yannis
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Message par yannis »

Je viens de finir "Corps et âme". J'avoue (et c'est ma réaction à chaud, il n'est pas exclu que je change d'avis plus tard) que je suis déçu. On dirait un mauvais feuilleton : les deux premiers chapitres sont ceux d'une ascension sociale caractéristique du rêve américain (celui de l'enfant pauvre qui par son seul mérite devient célèbre ou riche ou les deux). Le gars est donc fils d'une femme douteuse et déséquilibrée, il a un don unique (nous l'avions compris) et tout à fait par hasard il tombe sur le meilleur compositeur de Pologne qui, traumatisé pour avoir brutalement perdu sa famille pendant la guerre, le prend sous son aile, lui donne des cours de piano et de musique, le présente à un mystérieux maestro qui lui lègue un super-piano, l'envoie chez le meilleur (dans le livre il est écrit : chez le plus cher) prof de piano, etc. etc. Tout à fait par hasard encore il rencontre une fille de multi-millionaire, elle-même millionaire, et il l'épouse. Mais le pauvre a des gros problèmes existentiels : par exemple, son prof de musique le pousse à faire du dodécatonal, sa belle famille ne l'aime pas. Le troisième chapitre vire carrement au grotesque : son protecteur meurt et il découvre son passé de Juif de Pologne. Sa réaction : il tombe dans une dépression, laisse tomber tous ses engagements, divorce d'avec sa femme. Et tout d'un coup la délivrance (la <i>katharsis</i> diraient certains) : le testament de son protecteur qui lui lègue son magasin d'instruments de musique et l'appelle son "fils spirituel" (rien que du prévisible, mais curieusement cela suffit pour le sécouer et donner un sens à sa vie). N'ayant pas pu sauver son protecteur de la maladie il sauve son magasin des mains d'une méchante société immobilière qui tente même de lui casser le bras, mais grâce au grand-père de son ex il repousse la mafia et compose un concerto en l'honneur de son protecteur (concerto inspiré par le bruit des démolisseurs). Il manquait plus qu'une touche de romantique type Harlequin, la voilà : pour la première de son concerto il va à Londres (le retour de l'Américain aux sources de la culture) et là il trouve, tenez-vous bien, et son amour d'enfance (cousine de son ex) qui avait quitté les US pour l'Australie, et avec il fait l'amour pendant trois nuits et deux jours (en apprenant qu'elle était abusée par son beau-père, autre politicien corrompu). En même temps il est reconnu par son père qui est un pianiste jazz demi-noir, celui-ci l'invite à jouer à quatre-mains et tout à fait par hasard il enchaînent les mêmes harmonies au même moment (ADN, quand tu nous tiens...).

C'est de la fiction américanissime, mais en même temps, une réflexion sur le génie et la médiocrité (genre Amadeus, mais sans se baser sur des personnages historiques). Avec une pointe d'autodérision : à un moment (vers la fin) il découvre (!!!) que les autres <u>ne sont pas aussi doués que lui</u>, ce qui le rend bien triste. Mais pourquoi les autres bloquent-ils alors que moi j'avance aussi facilement ? Mon dieu, quelle injustice...

On y trouve les ingrédients du politiquement correct américain du XXIe siècle : la lutte de Noirs, la Shoah, le macarthisme, la misère des riches Américains (qui se suicident car après avoir appris le violon et les échecs il n'y avait plus de défi à relever) et des pauvres Américains (versés dans le jazz et la délinquance). Seuls absents du tableau : le SIDA et le 11 septembre, ce sera peut-être le tome II.

Les personnages de ce livre sont tous monolithiques comme dans des Wersterns : il y a les très bons (le protecteur, le prof de piano, le célèbre violoniste, son agent, sa mère, son ami Noir) et les très mauvais (son beau-père, la société immobilière). Lui-même est ambivalent : il découvre un certain nombre de choses, se pose certaines questions dont les réponses tournent autour de "que c'est beau la musique, surtout quand on fait partie de l'élite qui la comprend", il tombe dans une dépression alors que l'on ne voit pas vraiment pourquoi, et le livre finit par le début de la première se son concerto. Quelques phrases du style "plus tard, il lui arriva de..." montrent qu'il a continué ainsi jusqu'à aujourd'hui.

Je sais que vous avez tous trouvé ce livre merveilleux, et je ne veux pas jouer au rabat-joie. Peut-être attendais-je beaucoup trop de ce livre, dont la photo de couverture est très belle, et qui se lit très facilement. Peut-être que parmi les livres sur les enfants prodiges (si l'on admet que cela constitue un genre) celui-ci est le plus réaliste. Mais n'empêche que c'est encore un livre 100% américain sur le succès d'un individu doté d'un don unique...

Je serais curieux d'avoir vos réactions : est-ce que j'ai loupé le sens du livre ? est-ce que j'ai été incapable de lire entre les lignes ? est-ce que ma jalousie innée des enfants prodiges m'obscurcit la vision et m'empêche de reconnaître la juste valeur de ce texte ?
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ToToF
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Message par ToToF »

Cela fait deux fois que j'essaie de mettre la main dessus chez mon libraire préféré à Versailles : sans succès :(

Suite à ma première visite, il en a commandé une certaine quantité et tous ont été vendus rapidement. (

Il est d'ailleurs assez surpris de ce succès inattendu... mais je pense savoir pourquoi ;)

Du coup, j'ai aucun avis à donner. Mais vu ce que tu viens d'écrire, Yannis, ça m'emballe nettement moins...
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egtegt
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Message par egtegt »

Je file l'acheter pour ma belle-mère, elle devrait adorer. Je le lui piquerai probablement :D
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Christophe
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Message par Christophe »

yannis a écrit : Je serais curieux d'avoir vos réactions : est-ce que j'ai loupé le sens du livre ? est-ce que j'ai été incapable de lire entre les lignes ? est-ce que ma jalousie innée des enfants prodiges m'obscurcit la vision et m'empêche de reconnaître la juste valeur de ce texte ?
Je ne suis pas sur qu'il y ait un sens entre les lignes et pas non plus sur que cela soit nécessaire. Il s'agit avant tout d'un roman, qui ne se veut pas spécialement réaliste, un peu dans le style de John Irving (Une prière pour Owen, Le monde selon Garp ...) qui se revendique lui-même de Dickens avec un peu plus d'imagination, de dérision jusqu'à la démesure chez Irving. Celui-ci résume un peu ce genre d'écriture par l'intermèdiaire d'un de ses personnages : «Tout romancier digne de ce nom doit être capable d'inventer un personnage plus intéressant qu'une personne réelle.» C'est tout à fait le cas pour "Corps et âmes" : le fabuleux destin d'un enfant prodige. Personnellement, j'ai beaucoup aimé ce livre comme tout les livres basés sur ce même principe. Peut-être ne faut-il pas avoir un esprit trop cartésien et ne pas trop les analyser pour pouvoir les apprécier.

PS : Pour toux ceux qui ont aimé "Corps et âmes" et même pout toi Yannis, je vous recommande de lire "Une prière pour Owen" le meilleur roman d'Irving.
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Yannis,

J'en suis page 148 (il y en a 682), et je n'en décolle plus sauf pour venir vous lire ce midi.
Pour l'instant l'histoire m'accroche bien, j'attends la suite mais j'aurais préféré que tu n'en fasses pas un résumé. :? .
A vrai dire qu'attendais-tu?
Un livre reste un livre. C'est comme la musique, tu aimes ou tu n'aimes pas. Tu prends ce qu'il y a à prendre et tu jettes ce qui ne te plaît pas.
Je t'en dirai plus quand je l'aurai fini.
MIGHYA
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livre à lire

Message par MIGHYA »

:idea: un bonjour ..... vite en passant.....

Je ne sais pas si on en a déjà parlé?? j'ai trouvé un livre qui m'a l'air interressant :


MUSIQUE INTIME.

BRICE TOUL.

Ed.Montagnard Annie .




Voila, celui qui"écoute", entend.....J'espère que vous le trouverez et qu'il plaira . Bonnes vacances :P


Mighya
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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

Merci MIG!
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yannis
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Message par yannis »

Marie-france a écrit :Yannis,

J'en suis page 148 (il y en a 682), et je n'en décolle plus sauf pour venir vous lire ce midi.
c'est ce qui m'est arrivé aussi. Comme tous les romans bien écrits, on devient incapable de s'arrêter, soit parce qu'on veut savoir qui est le meurtrier (comme dans "Da Vinci code") soit pour savoir comment ç ava finir. En plus, dans les romans américains on s'attend toujours à des bouleversements tragiques... du style : il reste aveugle, il découvre que sa mère couchait avec une religieuse, il gagne le lotto mais est renversé par une voiture en allant récupérer ses gains, etc.
Marie-france a écrit :Pour l'instant l'histoire m'accroche bien, j'attends la suite mais j'aurais préféré que tu n'en fasses pas un résumé. :? .
désolé... j'aurais dû t'en avertir dans le sujet du message
Marie-france a écrit :A vrai dire qu'attendais-tu?
Un livre reste un livre. C'est comme la musique, tu aimes ou tu n'aimes pas. Tu prends ce qu'il y a à prendre et tu jettes ce qui ne te plaît pas.
Je t'en dirai plus quand je l'aurai fini.
Je m'attendais à des gens un peu plus réels, avec du bon <u>et</u> du mauvais. À une exploration de l'âme du pianiste (le mot "âme" est dans le titre !) plus fine et moins cliché. On a l'impression que cette personne ne sait pas trop ce qui lui arrive, il a un don et ça lui suffit. Ensuite son "père" meurt et il tombe en dépression. Et tout d'un coup il sort de la dépression, sans savoir pourquoi.

Quand on lit un roman, on a envie de s'identifier avec le protagoniste. Plus cette identification est plausible, plus on apprécie le roman. Et quand on finit de lire, cette identification temporaire devient du "vécu", une part de notre vie, une petite traversée de plus qui s'ajoute à la traversée globale qu'est notre vie.

Lisez l'"Histoire sans fin" de Michael Ende, vous verrez ce que je veux dire !

Après avoir fini "Corps et âme" ma réaction est : je n'ai pas de don ni sa chance extraordinaire, donc nos vies ne sont pas comparables, en plus si j'étais à sa place j'aurais agi différamment, je n'ai rien appris de plus sur ce qui est le piano/la musique, à un moment j'aurais pu apprendre quelque chose puisqu'il est question de "passer de l'autre côté du mur" mais aucune explication n'est donnée... En fin de compte : ce livre que m'a t-il apporté ?
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Après avoir fini "Corps et âme" ma réaction est : je n'ai pas de don ni sa chance extraordinaire, donc nos vies ne sont pas comparables, en plus si j'étais à sa place j'aurais agi différamment
Dis- moi Yannis, tu me fais peur!
Quand tu lis un thriller, t'identifies-tu à l'assasin, à sa vie à ses actions?

Je plaisante bien sûr, mais c'est un roman, pourquoi ne pas te laisser porté par l'histoire comme quand tu écoutes une belle mélodie.
Pourquoi ne te laisses-tu pas aller au rêve.
Bon, je n'ai pas encore tout lu, et peut-être que le dénouement n'est pas à la hauteur de ce que l'on espère, comme dans un film qui se finit en queue de poisson. Mais pour l'instant je rêve, c'est l'été, les vacances, et je découvre un petit pianiste qui par-delà sa misère vit un rêve merveilleux.


je n'ai rien appris de plus sur ce qui est le piano/la musique, à un moment j'aurais pu apprendre quelque chose puisqu'il est question de "passer de l'autre côté du mur" mais aucune explication n'est donnée...
Moi je trouve qu'il y a quelques pistes intéressantes.
Voici les explications données pour ce fameux "passage de l'autre côté du mur":
P 161-162:
"C'est l'autre côté du mur.......Je vous est simplement montré que vos doigts pouvaient faire plus de choses que vous ne les sentez physiquement le faire..............Vous devez imaginer la musique dans votre tête. L'imaginer, avec la forme et l'équilibre que vous voulez lui donner. La porter dans votre tête, puis y croire. Concentrez-vous, croyez-y, vos doigts la feront..................Tout ce que vous imaginerez clairement, vous le jouerez. Voilà le grand secret.............Alors, c'est au-delà du corps.........."

Ce qu'il veut dire par là, c'est que ce que le corps ne parvient pas à faire (les ppp par exemple), l'anticipation de la pensée musicale peut le permettre. C'est ce qui indisciblement modifie la qualité du son musical.
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yannis
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Message par yannis »

Marie-france a écrit :
je n'ai rien appris de plus sur ce qui est le piano/la musique, à un moment j'aurais pu apprendre quelque chose puisqu'il est question de "passer de l'autre côté du mur" mais aucune explication n'est donnée...
Moi je trouve qu'il y a quelques pistes intéressantes.
Voici les explications données pour ce fameux "passage de l'autre côté du mur":
P 161-162:
"C'est l'autre côté du mur.......Je vous est simplement montré que vos doigts pouvaient faire plus de choses que vous ne les sentez physiquement le faire..............Vous devez imaginer la musique dans votre tête. L'imaginer, avec la forme et l'équilibre que vous voulez lui donner. La porter dans votre tête, puis y croire. Concentrez-vous, croyez-y, vos doigts la feront..................Tout ce que vous imaginerez clairement, vous le jouerez. Voilà le grand secret.............Alors, c'est au-delà du corps.........."

Ce qu'il veut dire par là, c'est que ce que le corps ne parvient pas à faire (les ppp par exemple), l'anticipation de la pensée musicale peut le permettre. C'est ce qui indisciblement modifie la qualité du son musical.
tout à fait d'accord. Hélas le livre s'arrête là. C'est peut-être le paragraphe le plus intéressant parmi 683 pages...
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ToToF
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Message par ToToF »

Bon, je devrais recevoir "Corps et âme" aujourd'hui...Je l'ai commandé sur amazon, mon libraire tardant à le recevoir.

J'ai hâte de pouvoir le lire et de vous donner mon avis.
(680 pages ?... ça va encore faire de nuits blanches en perspective, ça :) )

Cela dit, on peut revenir sur la question délicate:

Qu'est-ce qu'un bon livre ?

La réponse n'est pas du tout évidente, tant elle est subjective. C'est un peu comme une dissertation de baccalauréat... La même copie corrigée par trois profs: trois notes différentes et pas nécessairement identiques...

Reformulons la question autrement:

Qu'attendons-nous d'un livre ?

Là encore, la réponse n'est pas évidente. Personnellement, je n'ai qu'un seul critère: être accroc !

J'entends par là que, quel qu'en soit le sujet, l'auteur, le thème, le style, il faut que j'accroche. C'est le bouquin que l'on emmêne partout, qui nous hante, qui nous fait lutter contre le sommeil et pour lequel on a du mal à tourner la dernière page.

Donc, ma réponse à la première question: un bon livre est celui qu'on a aimé lire, tout simplement.

Le débat reste ouvert !

ToToF :-)
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yannis
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Message par yannis »

Un bon livre est une brique de l'édifice de notre monde. Après l'avoir lu (et relu, et relu) il devient partie intégrante de nous-même. Un bon livre n'est pas forcément accrocheur, mais il laisse des traces. Par exemple, j'ai été accroché par le "Da Vinci Code" (je l'ai lu en une nuit), mais il ne m'a laissé aucune trace, juste un vague souvenir d'une ambiance entre la "Pendule de Foucault" et "Belphégor", donc je ne le qualifierai pas comme "bon livre". Quelques exemples de bons livres (du coq à l'âne) : "Le paysan de paris" d'Aragon, Les histoires de Borges, L'"Idiot" de Dostoïevski, L'"Odysée de l'espace" d'Arthur C. Clarke, L'"Histoire sans fin" de Michael Ende, et moultes autres livres merveilleux... Ce choix est purement subjectif, mais je pense qu'il illustre ma définition :-)
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beduq
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Message par beduq »

Marie France,
tout à fait d'accord avec toi: laissons-nous emporter dans ce rêve proposé par ce livre; de plus, au delà du destin un peu Hollywoodien du protagoniste, j'aimais beaucoup les considérations plus musicologiques de l'auteur;
au passage, j'en profite pour souligner la bienveillance des interventions de Marie-France sur ce Forum; on y sent tout le soleil du midi
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Merci Beduq :D
Et si je pouvais, via internet, envoyer un grand rayon de soleil à tous ceux qui sont coincés chez eux, là-haut sous les nuages, ce serait volontiers.
D'ailleurs, soit dit en passant, si quelqu'un pouvait envoyer un peu de pluie, car ici il n'a pratiquement pas plu depuis le mois de Novembre et la nature en souffre.

Au fait, comme il est dit dans "Corps et âme", faut-il faire des pompes quand on est fluet pour devenir un pianiste plus costaud :?
Parce que là, moi, je dis:
- Ou c'est une discipline réservée aux hommes (un beau militaire bien entraîné :| )
- Ou alors il faudrait qu'Hélène Grimaud s'y mette et là je dirais arrêtez le massacre!
Bon je plaisante! Mais je suis d'accord avec le fait qu'il faut avoir une bonne constitution physique pour aller loin dans ce métier.
Dirlopiano
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Message par Dirlopiano »

Je viens d'achever la lecture de "corps et âme". Je partage pleinement la critique de Yannis sur ce livre:
"C'est de la fiction américanissime, mais en même temps, une réflexion sur le génie et la médiocrité (genre Amadeus, mais sans se baser sur des personnages historiques). Avec une pointe d'autodérision : à un moment (vers la fin) il découvre (!!!) que les autres ne sont pas aussi doués que lui, ce qui le rend bien triste. Mais pourquoi les autres bloquent-ils alors que moi j'avance aussi facilement ? Mon dieu, quelle injustice...

On y trouve les ingrédients du politiquement correct américain du XXIe siècle : la lutte de Noirs, la Shoah, le macarthisme, la misère des riches Américains (qui se suicident car après avoir appris le violon et les échecs il n'y avait plus de défi à relever) et des pauvres Américains (versés dans le jazz et la délinquance). Seuls absents du tableau : le SIDA et le 11 septembre, ce sera peut-être le tome II.

Les personnages de ce livre sont tous monolithiques comme dans des Wersterns : il y a les très bons (le protecteur, le prof de piano, le célèbre violoniste, son agent, sa mère, son ami Noir) et les très mauvais (son beau-père, la société immobilière)".

J'ai trouvé en particulier le personnage de "Al" particulièrement improbable. Il n'a cessé de me rappeller (parfum d'adolescence!) un personnage dans un film de...Jean-Claude Van Damme (Full contact) vu il y a une quinzaine d'années...C'est dire avec quel finesseson portrait psychologique est brossé.

Il n'empêche que dans ce livre, l'amour que porte Claude à la musique est extrémement bien décrit. Il regorge de considérations très pertinentes sur la musique en général (la direction d'un l'orchestre, la musique sérielle...) et le piano en particulier, sa pédagogie. Et ce la suffisait à justifier son existence. Alors pourquoi cette surenchère qui consiste ) greffer sur cet hymne à la musique et aux sons une revue de tous les maux de la société contemporaine (le racisme, la pédophilie, la dépression, l'alcoolisme, le travail des enfants, la stérilité...)? C'est dommage.
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Gastiflex
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Message par Gastiflex »

Hummmm... Ca donne envie de le lire :?
Lasciate ogni speranza, voi ch'entrate.
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Moi aussi je l'ai fini!
C'est une belle histoire, mais on aurait aimé que ça continue. C'est vrai qu'il y a un arrière goût d'incomplet.
Mais beaucoup de passages sur les tribulations pianistiques et musicales en général, du personnage, sont fort intéressants.
A lire, à mon avis!
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