L'école Russe

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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zarathoustra
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Message par zarathoustra »

Avis aux connaisseurs..... :?: :?: :?: :?:
fredo
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Message par fredo »

Bien que n'intervenant pas dans ce forum car je n'ai vraiment pas grand chose à ajouter à vos remarques passionnantes et souvent très professionnelles, je me permets aujourd'hui de "relancer" Jean-Luc pour la suite de son exposé extraordinaire sur l'enseignement pianistique qu'il a reçu et concernant le travail de préparation des morceaux pour un concours ou une audition. Je ne crois ne pas être le seul à attendre impatiemment...
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zarathoustra
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Message par zarathoustra »

Oui!!! En ce moment j'ai des gros problèmes d'organisation et de methode donc je suis bien curieux de connaitre ta façon de faire qui doit être très enrichissante!
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Jean-Luc, ce récit est passionnant! Tu pourrais continuer?
Moi non plus on ne m'a jamais dit de faire attention à ma respiration, de me tenir correctement au piano, sauf pour l'assise des reins. En fait, c'est avec le temps que j'ai réellement pris conscience de l'importance du geste et de la totale décontraction.

Je voulais juste rajouter, que lorsque je fais faire des exercices corporels tels que bras lourds, retournements etc... les élèves ne se prêtent pas facilement au jeu, se demandant s'ils sont là pour faire du piano ou du yoga.
Mais mes élèves ne sont pas des élèves de conservatoire... et la plupart abordent la musique comme un loisir, et donc, qui dit loisir....
Bien peu ont le sens de la musique! Ni même la passion qui fait relever les défis! Une vraie gageure!
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Christiano
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Message par Christiano »

Je suis curieux également de lire la suite et je dois reconnaître que je suis stupéfait, moi qui pensais travailler dur en ce moment hummm...
:oops:
Je mets ensemble les notes qui s’aiment : Wolfgang Amadeus Mozart
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Sebos
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Message par Sebos »

Allez, tous ensembles!!!

Jean-Luc! Jean-Luc! Jean-Luc!!! :)
Les stars sont des fleurs sujettes à se faner. Les musiciens sont des arbres, sujets à grandir encore et toujours.
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Wladyslaw
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Message par Wladyslaw »

OUi, Jean-Luc, dis nous en plus !!

Un Forumiste anonyme
Le boeuf est lent mais la terre est patiente ... (Proverbe Chinois)

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Jean-Luc
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Message par Jean-Luc »

Bin quel enthousiasme... 8) ! Au moins, ca fait plaisir que vous ayez la patience et le courage de lire des messages aussi longs. Je vais tâcher, quand même, de faire plus court.

La préparation pour les morceaux dans le but d'être présentés dans des concours et/ou auditions était un peu particulière. Je ne sais pas très bien par où commencer, car beaucoup de choses se travaillent en même temps, et là je vais tenter de vous expliquer les différents points séparément, ce qui n'a pas beaucoup de sens pratique.

Avant de commencer, je tiens quand même à préciser que ce travail s'appliquait sur des morceaux qu'on préparait deux ou trois mois avant l'échéance. Ca n'a rien à voir avec le travail qu'on doit faire pour une épreuve imposée dans un concours, dont on connaît le titre 15 jours avant (pour peu que par manque de chance, il ne fasse pas parti de votre répertoire, ou d'anciens morceaux que vous auriez pu travailler). De ça, je ne pourrai pas vous en parler, car je n'ai jamais été confronté à une telle situation.

1-Tout d'abord, elle me donnait la partition et me demandait de déchiffrer l'ensemble du morceau tout de suite mains ensemble avec elle. Cela me permettait de savoir assez vite quels seraient les problèmes à vaincre. Je détestais cette phase, car je ne me sens pas à l'aise en lecture à vue mains ensembles, sauf si c'est simple... :lol: , mais ca ne l'était jamais évidemment. Si j'étais bloqué sur une mesure, elle me disait "la suite, la suite!!!"... Fallait que je saute ce passage, en pensant bien que ca serait probablement un futur problème... :wink:
Ensuite, elle me donnait 1 ou 2 semaines (cela dépendait des morceaux) pour tout mettre en place tout seul chez moi. Il fallait que je débroussaille au maximum pour qu'avec elle je ne règle que les vrais problèmes. Bien entendu, pendant les cours qui continuaient pendant cette période de mise en place, je lui demandais toujours des conseils de doigtés, de nuances ou autre. Elle m'indiquait les différentes façons de faire, mais c'était juste une mise au point rapide.
Cette façon de faire était très particulière : cela signifiait que je ne devais pas apprendre avec des fautes (rythmiques en particulier) car après, pour s'en défaire au bout de 2 semaines de travail, c'est plus difficile. Inutile de vous dire que je me procurais 4 ou 5 enregistrements du morceau...
A titre d'exemple, pour la Fantaisie-Impromptu, elle m'a donné 1 semaine, pour le 2ème scherzo de Chopin 1 semaine aussi, pour la 1ère ballade 2 semaines. Il ne fallait pas que cette période soit trop longue, pour que les défauts appris puissent être plus rapidement corrigés (il y en avait toujours).
Par ailleurs, c'est un travail personnel qui demande le plus gros investissement, et j'avoue que ça m'était difficile. Pendant ce travail, à chaque cours, elle m'encourageait. Les engueulades, ce serait pour plus tard... :wink:

2-Au bout de cette période, je devais lui jouer le morceau d'un bout à l'autre, et elle ne m'arrêtait jamais pendant cette première écoute. Bien évidemment, je ne le jouais jamais au bon tempo, j'avais des hésitations, les nuances n'étaient pas en place... bref, je l'avais dégrossi, mais tout le travail intéressant restait à faire. Souvent elle me disait que ce n'était pas trop mal (du moins au début!) et me faisait reprendre n'importe quel passage (je suppose ce qui lui déplaisait le plus).

3-Le travail de la technique pure (rapidité digitale entre autre) commencait par un travail très lent : je lui jouais avec le métronome jusqu'à ce que je maîtrise parfaitement le passage difficile : il ne fallait aucune hésitation dans les doigtés, aucun mouvement brusque des doigts, des bras ou des poignets. Il falllait aussi que j'exagère beaucoup les nuances, en particulier les crescendos ou dimuendos (ce qui dans la lenteur, sans la dynamique de vitesse n'est pas si évident). Parfois, elle me faisait reprendre mains séparées.
Dans le travail lent au métronome, je pouvais faire des ritenuto ou des accelerando, et si je ne les faisais pas, elle me disait : "c'est quoi, c'est musique ou c'est machine??"... Hum, avec le métronome, c'est machine je pensais.... :lol:
Très souvent, je voulais jouer vite, au bon tempo, et là elle n'était pas contente : "pourquoi cherches-tu vitesse? cherche nouances et cherche ton jeu, pas vitesse... ce sera pour plus tard".
Dans de nombreux cas, elle me faisait travailler avec des rythmes, notamment pour les déplacements, de manière à ce que l'attaque de ce fameux déplacement soit concentrée.
Dans d'autres cas, elle me faisait jouer de très nombreuses fois une mesure, ou seulement quelques notes quand elle voyait que je n'étais pas totalement à l'aise.
Pendant cette phase du travail, on revoyait les doigtés et l'attaque des bras. Parfois, j'avais du mal avec l'attaque des bras, et elle me faisait reprendre en me disant de ne pas penser aux doigts : "trompe toi, mais fais quelque chose de différent avec les bras!"
Pour les traits difficiles, elle me les faisait jouer à l'envers, et ça j'avoue que c'est assez efficace notamment pour trouver un bon doigté (plus naturel).
On augmentait progressivement le tempo, et insistait pour que j'aille le plus vite possible une fois que beaucoup de choses s'étaient mise en place d'elles-mêmes; si bien que quand je devais l'éxecuter au tempo habituel, cela passait tout seul, et j'étais en quelque sortes libéré des contraintes techniques et je pouvais m'exprimer à loisir.

4-Les repères : il fallait que je puisse reprendre à certains endroits de manière presque automatique (en cas de plantage ou de trous de mémoire) : elle me mettait des croix encerclées à certains endroits du morceau (généralement en début de phrase) : il fallait que je puisse attaquer à ces endroits précis immédiatement, jusqu'à la croix suivante (parfois c'était des 1/2 mesures). Ca c'était affreux et très difficile : je jouais le morceau en entier mais complètement mélangé, en passant d'un endoit rapide, à un endroit plus calme sans m'interrompre : une chance que j'apprends par coeur assez vite, sinon je n'aurais jamais pu faire ça!

5-La sonorité se travaillait pendant toutes les exécutions (lentes, normales et très vite). C'était ce qu'il y a avait de plus difficile, car cela dépendait beaucoup du piano (chez moi, chez elle, ...). Là, elle s'énervait beaucoup, criait par dessus la musique, gesticulait dans tous les sens, chantait tout le temps avec moi, ce qui était assez cocasse je dois dire. Parfois, quand j'écoute un morceau, je l'entends presque. Curieusement, c'est très souvent pour la musicalité que j'en prenais plein la gu....!
Alors elle m'interrompait, se reprenait, et m'expliquait pourquoi on avait choisi ce doigté : ce choix n'était pas forcément pour un meilleur confort, mais je devais utiliser ce doigté pour en faire quelque chose de musical et de naturel à l'audition (pas facile d'expliquer ça...)

Au bout d'un mois de ce travail intensif, difficile et efficace, on reprenait encore dans le détail. Quand le morceau commencait à rentrer de manière correcte (selon mes possibiltés) on faisait des pauses, et elle m'expliquait le sens du morceau : "c'est mon vision, tu fais si tu veux comme ça... Tu peux faire autrement, mais il faut garder style". Je lui parlais des enregistrements que j'avais écouté, lui disant les différences d'un interprète à l'autre et me donnait son avis, mais sans l'imposer. Parfois, elle avait une autre vision des choses qui était la plupart du temps plus lyrique. Elle me disait aussi que quand je jouais, que j'essaye d'imaginer des dialogues, ou un paysage ou une situation. Elle me suggerait beaucoup de choses (surtout pour Debussy) et cela m'aidait beaucoup pour l'interprétation.
Par exemple, pour le 2ème impromptu de Schubert (op.90) elle imaginait un grand bavardage, et une dispute pour la partie centrale (et la fin).

Enfin, à l'approche du concours, on alternait le travail lent, modéré et rapide, même pour les passages lents. Elle me faisait revoir à fond le toucher, les attaques, la technique, la musicalité... et m'imposait de toujours terminer une session par du travail lent. Pour les passages rapides, je devais les jouer lentement et lourrés, avec les nuances.
Bref, c'était toujours le même travail qui recommencait, mais chaque fois, c'était différent car je progressais et pouvais améliorer d'autres détails, ou chercher une autre façon d'interpréter.
Parrallèlement à ça, elle me faisait faire beaucoup d'exercices de relaxation et de respiration.
Mais le jour du concours, j'étais toujours terrorisé par la prestation des autres candidats. Ce travail de relaxation m'a beaucoup aidé à vaincre ça, vaincre le trac, et tout le travail effectué en amont m'aidait aussi bien sûr. Lors de l'épreuve, je ne jouais jamais à 100%, mais ce qu'il en restait était quand même acceptable.

J'ai détesté passer ces concours, mais je dois avouer que sans ça, je n'aurais jamais eu d'objectif clair pour travailler ainsi avec autant d'acharnement. C'est pendant toutes ces années où elle me faisait passer des concours deux fois l'an que j'ai progressé le plus. Et je reconnais aussi que j'aimais travailler comme ça, malgré les phases de découragements.
Ce qu'il y avait de remarquable chez elle, c'est que lorsqu'elle sentait que j'étais devant une montagne insurmontable, elle trouvait les mots qu'il fallait pour me raisonner et me rassurer. Parfois, elle me disait de ne plus travailler tel ou tel passage qui bloquait, et que j'y reviendrais plus tard. C'est une méthode qui marche bien, ça.

Bon, j'ai été plus que bavard, j'ai sans doute oublié des tas de choses, mais si vous avez des questions, bien sûr que j'y répondrai avec plaisir.

NB : après relecture :
Je vais tâcher, quand même, de faire plus court.
Hum, tu parles.... :wink:
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zarathoustra
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Message par zarathoustra »

J'aime beaucoup cette méthode de travaille. C'est à peu près celle que j'utilise, en diversifiant au maximum les façons de faire.

Des accelerandos avec le metronome par contre je ne vois pas vraiment l'interet de le mettre???


En tous ca merci JL c'est très instructif.
Jypé
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Message par Jypé »

Un grand merci pour le détail de cette méthode. Personnellement, ça me convient tout à fait (dans l'esprit de l'étude) et en te lisant, j'étais tout content de retrouver, au fil des lignes mais dans une bien moindre mesure il faut l'avouer (je n'ai pas de concours à préparer) tout ce que me dit et me fait faire mon prof à la relaxation près où là, je dois me débrouiller seul. (mais je me souviens d'un de tes messages précédent dans lequel tu expliquais ça fort bien.)
En fait une somme de très bons conseils à suivre absolument.
(comment peut-on encore penser pouvoir apprendre sans professeur ?)
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Marie-france
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Message par Marie-france »

Jean Luc merci!
Quel travail!
Et quelle différence avec la façon dont les choses m'ont été enseignées!
Pour nous, il était absolument proscrit de voir le morceau, seuls et en entier!
C'était le contraire: le détail d'abord, afin qu'il n'y ait rien de laissé au hasard dès le départ. Une mémoire "propre" pourrait-on dire.
Et chez cette dame, tout le contraire. Une vision globale de l'oeuvre, puis le détail. Un peu comme un sculpteur qui a une masse informe devant lui; il a en tête ce qu'il doit faire, et progressivement donne forme à son oeuvre. Pourquoi pas!
Car en fait, l'enseignement que j'ai reçu était bien plus aveugle quant à la finalité des morceaux travaillés. Juste le droit d'écouter sur disque (les cd n'existaient pas!). Mais l'apprentissage ce faisait à pas de fourmis. Ce que je fais toujours d'ailleurs!
Mais j'avoue que j'ai un peu dévié. Pour savoir ce que dois rendre dans un morceau, maintenant, je le joue d'abord quelques fois en entier pour en reconnaître les particularités. Normal me direz-vous, je n'ai plus personne pour me guider!
Oui! Tu as eu un bon prof! Et le petit côté "accent russe" devait y rajouter tout son charme!
alain17
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Message par alain17 »

"...L'artiste ne doit appartenir à aucune école......Oh, ces écoles, c'est quelque chose d'affreux!..."
C-L P


"....Heureusemnt qu'il y des professeurs de piano, sinon les élèves progresseraient trop vite......!"
Moritz Moszkowski
Le style est comme le cristal. Sa pureté fait son éclat.
Victor Hugo
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zarathoustra
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Message par zarathoustra »

C'est vrai qu'un prof nous forme à une certaine façon de faire mais il vaut mieux avoir des pistes pour ensuite se forger son propre avis. La prof de Jean Luc le laissait libre dans une certaine mesure pour ses interpretations et c'est essentiel.
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sandreen
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Message par sandreen »

...
Modifié en dernier par sandreen le mer. 09 mai, 2007 19:00, modifié 1 fois.
Sans la musique, la vie serait une erreur.
Friedrich Nietzsche
Jean-Luc
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Message par Jean-Luc »

Oui, c'est vrai qu'elle m'a donné une méthode qui, si elle peut être criticable par le côté "rabâchage" est au moins efficace avec moi. De toutes façons, j'essaie tant que faire se peut d'appliquer cette méthode aujourd'hui encore.

Maintenant que j'accompagne des cours de chant, il faut bien avoir une méthode pour ne pas se perdre et être prêt le plus vite possible... surtout quand on vous donne 150 pages à déchiffrer... :shock:
Bien sûr, heureusement que tout n'est pas aussi difficile que la 1ère ballade de Chopin ou la 2ème sonate de Schumann, mais il faut quand même travailler méthodiquement. Accompagner les cours de chant est loin d'être simple, car il faut maîtiser beaucoup sa propre partition de manière à pouvoir entendre le chanteur, tandis que vous jouez autre chose.
Il faut être aussi "au bon tempo" assez rapidement (les chanteurs ne peuvent pas chanter trop lentement :lol: ) donc il faut tout de suite s'attaquer aux difficultés de l'accompagnement.
Sans parler de la musicalité et du respect absolu des respirations.
Mais c'est une autre histoire.
Jypé
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Message par Jypé »

Oui, c'est une autre histoire...

Mais j'aime bien tes histoires ! ! !
roland
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Message par roland »

Jean-Luc a écrit :
Maintenant que j'accompagne des cours de chant, il faut bien avoir une méthode pour ne pas se perdre et être prêt le plus vite possible... surtout quand on vous donne 150 pages à déchiffrer... :shock:
.
Et tu as encore le temps d'être médecin ? :oops: Mais comment fais-tu diable d'homme. Pour moi 150 pages à déchiffrer c'est des années de boulot (je dirai pas combien nananaire) à TEMPS COMPLET ! :evil:
et m*****
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Sebos
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Message par Sebos »

Merci Jean-Luc pour ce récit passionnant. Si tu as d'autres souvenirs qui te reviennent de temps en temps, n'hésite pas à deterrer ce sujet des profondeurs du forum où il sera tombé.
Les stars sont des fleurs sujettes à se faner. Les musiciens sont des arbres, sujets à grandir encore et toujours.
Dirlopiano
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Message par Dirlopiano »

Voici un extrait d'un article sur Evgeni Kissin paru dans une revue allemande (qui fera plaisir aux adeptes du Hanon - dont je ne suis pas!)

"J'ai du passer les premières années à ne faire que de la technique : gammes (avec 1, 2, 3, 4 puis 5 doigts de chaque main), levées et retombées de doigts, travail de l'indépendance des mains mais aussi de chaque doigt par rapport aux autres... Ces années, conjuguées à l'exigence sans relâche de mon professeur ont constitué les fondations de ma technique actuelle. Les morceaux, quand on en travaillait, venaient en récompense. Mon professeur s'est toujours insurgée contre le travail de la technique dans les oeuvres, peu efficace et qui porte atteinte à la musicalité. Elle me donnait une partition que lorsque j'avais tout le bagage technique requis. Jusqu'à très récemment, la proportion de travail technique a été très importante pour moi: Hanon, Pischna, Philipp et diverses études (ces dernières étant très efficaces car ciblées sur un aspect technique déterminé qu'elles permettent de travailler en profondeur) ont permis de laisser mon potentiel interprétatif se libérer, de m'exprimer sans retenue). Elle était également très exigeante lors du travail des morceaux: je devais par exemple être en mesure de jouer les oeuvres en inversant main gauche et main droite sans hésitation!
Aujourd'hui on fait croire aux étudiants que l'on peut se dispenser de ce travail de fond : les jeunes s'attaquent à des oeuvres sans disposer des éléments techniques indispensables. Résultat : ils ne maîtrisent jamais l'oeuvre, ou passent tellement de temps dessus qu'ils ne sont plus capables de faire preuve de musicalité. Imaginez-vous un joueur de tennis qui ne fasse que des matchs ou un alpiniste qui apprend l'escalade en descendant l'Everest? Faire de la technique est difficile, certes, mais permet de gagner beaucoup de temps, et, surtout de jouer correctement."
Syl
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Message par Syl »

Mais qui croire ? Que faire ? :oops: Mon avantdernier prof ne prônait que la technique, celle que j'ai actuellement, ce n'est pas la peine, la travailler à travers les morceaux cela suffit.

Connaissez-vous un "grand" interprète qui préconise de ne pas travailler la technique séparément ?
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