Confiance en soi
Re: Confiance en soi
je fais partie des personnes qui ont été traumatisées par les auditions public de piano au CRR. J'étais malade 2 jours avant (je m’évanouissais même) tétanisée le jour de l'audition et encore malade plusieurs jours après. Lors de l'audition , mon esprit quittait complétement mon corps. J'avais 15 ans lorsque je suis entrée en 2ème cycle au conservatoire et 18 ans lorsque mon prof m'a dit de laisser la place à d'autres....
J'avais 39 ans lorsque j'ai pris des cours de chant lyrique dans un conservatoire , je suis entrée en 2d cycle. Ma prof organisait deux concerts dans l'année scolaire pour ses élèves. La préparation était rigoureuse et sérieuse. Mais nous rigolions aussi beaucoup car ma prof avait un humour décapant. J'ai vécu 3 merveilleuses années d'apprentissage avec elle et les concerts étaient une fête !
Un jour je lui ai dit que jamais je ne pourrais faire cela au piano. Cela l'a beaucoup intéressée. Avec son mari chef de chant , nous avons beaucoup discuté sur le sujet : à quel moment est-on prêt pour une audition , un concert public et comment arriver à maitriser le trac ? Avoir confiance en soi ? Des discussions multiples et passionnantes. Un mot de ma prof de chant : "connais toi toi même "... Une phrase mystérieuse pour moi.
Lorsque j'ai repris sérieusement l'apprentissage au piano, mon corps se souvenait du traumatisme de l'adolescente et refusait d'être détendu lors des auditions que mon prof organisait. Je tremblais comme une feuille, je suais à grosse goutte, j'étais mal. J'étais très triste car rien de tout cela en chant lyrique (quand j'ai repris le piano , je ne chantais plus).....
2 ans après mon expérience de piano au conservatoire, j'ai pris des cours privé avec une prof avec laquelle je me suis sentie bien tout de suite. Il y avait bien des choses qui me gênaient dans sa façon de faire mais qu'importe , elle m'a beaucoup appris. En parallèle de son enseignement, je me suis mise à lire des livres sur l'estime de soi, et la confiance en soi.... Édifiant pour moi !
En fait je n'étais rien pour moi, et je ne savais pas qui j'étais. ....
Un jour , par hasard (?) , j'ai lu "Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant?" de Christel Petit Collin . Ce fût un véritable choc dans ma vie. Je me suis reconnue dans toutes les pages du livre et pourtant l'auteure de me connaissait pas !!!! J'ai écrit à cette femme qui m'a répondu un grand mail... C'est aussi la première fois que j'ai lu ce qu'étais un traumatisme psychique et la première fois que je lisais un article du DR Muriel Salmona, psychiatre et traumatologue. J'ai lu bien d'autres livres sur le sujet de la traumatologie et sur la surdouance adulte (je préfère le mot sur-efficient )
J'ai fini par prendre RV avec une thérapeute spécialiste des traumatismes psychiques, spécialiste de la douance adulte et j'ai travaillé un an sans interruption avec elle. Cela a changé ma vie. Je suis sortie de ce trac paralysant qui m'enpechait de m'exprimer au piano et me plongeais dans une grande tristesse. Je continue de travailler avec elle de temps en temps car ce n'est pas toujours évident dans ma vie. Mais je m'en sors de mieux en mieux et j'ai accepté ce que je suis.
J'avais 39 ans lorsque j'ai pris des cours de chant lyrique dans un conservatoire , je suis entrée en 2d cycle. Ma prof organisait deux concerts dans l'année scolaire pour ses élèves. La préparation était rigoureuse et sérieuse. Mais nous rigolions aussi beaucoup car ma prof avait un humour décapant. J'ai vécu 3 merveilleuses années d'apprentissage avec elle et les concerts étaient une fête !
Un jour je lui ai dit que jamais je ne pourrais faire cela au piano. Cela l'a beaucoup intéressée. Avec son mari chef de chant , nous avons beaucoup discuté sur le sujet : à quel moment est-on prêt pour une audition , un concert public et comment arriver à maitriser le trac ? Avoir confiance en soi ? Des discussions multiples et passionnantes. Un mot de ma prof de chant : "connais toi toi même "... Une phrase mystérieuse pour moi.
Lorsque j'ai repris sérieusement l'apprentissage au piano, mon corps se souvenait du traumatisme de l'adolescente et refusait d'être détendu lors des auditions que mon prof organisait. Je tremblais comme une feuille, je suais à grosse goutte, j'étais mal. J'étais très triste car rien de tout cela en chant lyrique (quand j'ai repris le piano , je ne chantais plus).....
2 ans après mon expérience de piano au conservatoire, j'ai pris des cours privé avec une prof avec laquelle je me suis sentie bien tout de suite. Il y avait bien des choses qui me gênaient dans sa façon de faire mais qu'importe , elle m'a beaucoup appris. En parallèle de son enseignement, je me suis mise à lire des livres sur l'estime de soi, et la confiance en soi.... Édifiant pour moi !
En fait je n'étais rien pour moi, et je ne savais pas qui j'étais. ....
Un jour , par hasard (?) , j'ai lu "Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant?" de Christel Petit Collin . Ce fût un véritable choc dans ma vie. Je me suis reconnue dans toutes les pages du livre et pourtant l'auteure de me connaissait pas !!!! J'ai écrit à cette femme qui m'a répondu un grand mail... C'est aussi la première fois que j'ai lu ce qu'étais un traumatisme psychique et la première fois que je lisais un article du DR Muriel Salmona, psychiatre et traumatologue. J'ai lu bien d'autres livres sur le sujet de la traumatologie et sur la surdouance adulte (je préfère le mot sur-efficient )
J'ai fini par prendre RV avec une thérapeute spécialiste des traumatismes psychiques, spécialiste de la douance adulte et j'ai travaillé un an sans interruption avec elle. Cela a changé ma vie. Je suis sortie de ce trac paralysant qui m'enpechait de m'exprimer au piano et me plongeais dans une grande tristesse. Je continue de travailler avec elle de temps en temps car ce n'est pas toujours évident dans ma vie. Mais je m'en sors de mieux en mieux et j'ai accepté ce que je suis.
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Re: Confiance en soi
Oui, Strumpf a raison, le chemin de la connaissance de soi est bien long et difficile et c'est certainement une des clés. Mais la première de ces clés est avant tout ( j'ai dû déjà le dire souvent.....) de jouer un morceau à sa portée et parfaitement dominé.
Après, il y a aussi la multiplication des occasions de jeu. Parmi mes étudiants " grands adultes " il en est un qui affronte avec brio le public bienveillant de ses camarades.... Prêt ou pas, fausses notes au passage avec une belle autorité, il faut même parfois le faire taire ( au piano !). Et bien, il m'a raconté que ses parents tenaient un bar dans lequel il y avait un piano, et qu'ils lui demandaient de jouer à tout propos.... Ainsi pas de hasard ! Il a bénéficié d'une préparation à toute épreuve !
Ainsi également les élèves qui par exemple jouent de l'orgue à la messe. Ils doivent s'adapter régulièrement. Et bien, eux aussi montrent des facilités en public !
Après, il y a aussi la multiplication des occasions de jeu. Parmi mes étudiants " grands adultes " il en est un qui affronte avec brio le public bienveillant de ses camarades.... Prêt ou pas, fausses notes au passage avec une belle autorité, il faut même parfois le faire taire ( au piano !). Et bien, il m'a raconté que ses parents tenaient un bar dans lequel il y avait un piano, et qu'ils lui demandaient de jouer à tout propos.... Ainsi pas de hasard ! Il a bénéficié d'une préparation à toute épreuve !
Ainsi également les élèves qui par exemple jouent de l'orgue à la messe. Ils doivent s'adapter régulièrement. Et bien, eux aussi montrent des facilités en public !
Sylvie Piano http://courspianocollectif.com/
Re: Confiance en soi
Tout à fait d'accord , cela fait partie de l'apprentissage que j'ai eu en chant Lyrique , cette prof que j'admirais , nous disait qu'il fallait être prêt à 150 % et toujours choisir un morceau qu'on maîtrise parfaitement. C'est elle qui choisissait pour nous.sylvie piano a écrit :Oui, Strumpf a raison, le chemin de la connaissance de soi est bien long et difficile et c'est certainement une des clés. Mais la première de ces clés est avant tout ( j'ai dû déjà le dire souvent.....) de jouer un morceau à sa portée et parfaitement dominé.
Re: Confiance en soi
Beaucoup de choses intéressantes ont été dites, je voulais juste ajouter ce que m'avait dit un psy sur le sujet: «on parle souvent "d'avoir confiance en soi", c'est un tort, il faudrait parler de "se faire confiance"». Donc non pas une possession de confiance, comme une jauge qui en serait remplie, mais plutôt une attitude à travailler, une action consciente, volontaire.
Bon, une fois qu'on a dit ça, le problème n'est pas résolu, mais c'est un petit pas dans la bonne direction.
Bon, une fois qu'on a dit ça, le problème n'est pas résolu, mais c'est un petit pas dans la bonne direction.

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Confiance en soi
Bonjour,
Le mois de juin approche avec pour moi le trouillomètre à zéro . Je fais partie d'une formation instrumentale et nous accompagnons une chorale. Nous allons donner des représentations le mois prochain. Cela dois faire cinq ans que je fais partie de cet ensemble et bizarrement pour les concerts mon trac est de pire en pire et sous bêtabloquant pour ne pas trembler! Seule amériolation durant les répétitions tout au long de l'année je me suis détendue, j'ai admis que nous étions là pour apprendre et répéter. Par contre pour les représentations c'est une autre histoire, je veux du zéro faute parce que sinon je panique et c'est l'engrenage, et puis ce n'est pas comme quand on est seule, il faut garder le rythme et enchainer toute de suite . Bon autant vous dire que mes morceaux je les maîtrise mais je ne suis pas à l'abris d'un accident. Alors je me dis il est où le plaisir? Est ce que vous en avez quand vous jouez en public? Mois je suis seulement satisfaite si tout c'est bien passé, du genre voilà c'est fait tu t'en est pas trop mal tiré . Je ne profite pas de l'instant présent, je ne sais même pas si le résultat global est bien. Je me demande si finalement la démarche n'est pas plus narcissique que musicale.
Le mois de juin approche avec pour moi le trouillomètre à zéro . Je fais partie d'une formation instrumentale et nous accompagnons une chorale. Nous allons donner des représentations le mois prochain. Cela dois faire cinq ans que je fais partie de cet ensemble et bizarrement pour les concerts mon trac est de pire en pire et sous bêtabloquant pour ne pas trembler! Seule amériolation durant les répétitions tout au long de l'année je me suis détendue, j'ai admis que nous étions là pour apprendre et répéter. Par contre pour les représentations c'est une autre histoire, je veux du zéro faute parce que sinon je panique et c'est l'engrenage, et puis ce n'est pas comme quand on est seule, il faut garder le rythme et enchainer toute de suite . Bon autant vous dire que mes morceaux je les maîtrise mais je ne suis pas à l'abris d'un accident. Alors je me dis il est où le plaisir? Est ce que vous en avez quand vous jouez en public? Mois je suis seulement satisfaite si tout c'est bien passé, du genre voilà c'est fait tu t'en est pas trop mal tiré . Je ne profite pas de l'instant présent, je ne sais même pas si le résultat global est bien. Je me demande si finalement la démarche n'est pas plus narcissique que musicale.
Re: Confiance en soi
Merci beaucoup Strumpf d'avoir partagé ton histoire avec nous, je l'avais espéré en créant le fil.

Effectivement c'est dommage si tu ne sens pas de plaisir en jouant. As-tu essayé de t'enregistrer pour voir ce que ça donnait ?Sand17 a écrit :Je ne profite pas de l'instant présent, je ne sais même pas si le résultat global est bien.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Confiance en soi
Pour moi, en toute humilité, ton souci est là. Quelle pression énorme de se dire que je n'ai le droit à aucune faute. Ce conditionnement que tu t'imposes est en fait négatif et ne laisse que deux alternatives: soit je suis arrivé à ne faire aucune faute, mais dans la crainte d'en faire une à tout moment du concert, du premier instant à la note finale (donc je passe un moment assez désagréable de grande tension), soit j'en fais (au moinsSand17 a écrit :Seule amériolation durant les répétitions tout au long de l'année je me suis détendue, j'ai admis que nous étions là pour apprendre et répéter. Par contre pour les représentations c'est une autre histoire, je veux du zéro faute parce que sinon je panique et c'est l'engrenage

Malheureusement (ou heureusement!), la musique ne se prête guère à ce genre de démarche. C'est un art de l'instant, comme la danse, et nous sommes humains, donc non seulement les erreurs sont possibles, mais elles VONT arriver. Il y en a forcément, ne serait-ce que de petites approximations, des choses moins bien qu'à la maison, etc. Nous n'avons pas l'avantage du peintre qui lui peut repasser 100 fois sur le même détail afin d'atteindre ce qu'il veut (en même temps, s'il fait ça sans arrêt, il n'est pas assez productif, et du coup il meurt de faim, mais c'est un autre sujet

Je pense que ce qu'il y a à creuser, c'est le "nous" du groupe qui peut t'aider à diluer le trac, à relativiser le poids d'une erreur qui peut passer inaperçue, "rattrapée" peut-être par les autres et l'attitude que tu as en répétition, où tu es plus détendue, dans une démarche d'apprentissage, de partage. Quand le trac a tendance à me ressauter dessus, c'est une des choses que j'ai tendance à me répéter: "ce n'est pas un concert, c'est comme une répète, sauf qu'il y a des gens qui sont curieux d'écouter".

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Re: Confiance en soi
Merci pour ce message rassurant gracou, il est vrai que je me met une trop grande pression. En fait j'ai plus peur de l'effet de la faute sur moi (panique à bord) et sur les autres (chanteurs) que de la faute elle même qui passe souvent inaperçue pour le public il faut bien le dire , sauf plantage complet, heureusement cela n'est jamais arrivé . Quoique au lieu d'aller à la coda je peux repartir pour un tour .... Ça c'est possible en répétition seulement je l'espère!!
Lee je parlais du ressenti général au moment où je joue, après oui je peux écouter l'enregistrement et surtout nous avons le retour du chef d'orchestre. Autre chose on attend un peu plus de moi car le piano est très présent pour l'accompagnement (mélodie et rythme), donc si me plante je peux faire planter les autres.
Lee je parlais du ressenti général au moment où je joue, après oui je peux écouter l'enregistrement et surtout nous avons le retour du chef d'orchestre. Autre chose on attend un peu plus de moi car le piano est très présent pour l'accompagnement (mélodie et rythme), donc si me plante je peux faire planter les autres.

Re: Confiance en soi
c'est une réelle difficulté qui n'aide pas à avoir confiance en soi, et c'est le paradoxe de la musique d'ensemble: on est à la fois protégé par les autres, mais chacun compte sur les autres et se sent, ou pas, renforcé par eux. Il est vrai que si l'un perd confiance et hésite, cela risque de se transmettre à l'ensemble ...surtout si le groupe est petit. Et la pression sur celui qui est le pilier augmente.Sand17 a écrit : si me plante je peux faire planter les autres.
Je pense qu'en répé (et, même, soyons un peu provocateur, en concert), il faudrait apprendre à se planter. En solo aussi d'ailleurs. Apprendre pour se familiariser avec, pour apprivoiser, et pour se rattraper quelle que soit la façon. Cette exigence de perfection s'en trouverait forcément bousculée, remise dans une autre perspective.
Un partie de moi ricane intérieurement en me lisant car j'ai évidemment aussi une exigence de perfection, bien encombrante parfois. Je suis concernée aussi de différentes façons par les sujets évoqués par Strumpf. Reconnaitre qu'une réalité personnelle est partagée par d'autres amène une réassurance, mais doit aussi emmener vers de nouvelles ressources... on est tous acteurs et condamnés à chercher comment mieux faire, ou alors s'asseoir et attendre avec le risque que ça comporte.
Re: Confiance en soi
Concernant la peur de la fausse note, si ça peut aider...
Déjà, même si ça paraît un peu évident, et qu'on ne peut pas vraiment se conditionner comme ça, il faut vraiment se rendre compte que plus on a peur de faire de fausses notes, plus on en fait. Dites vous "je ne dois pas tomber" et vous aurez plus de chance de tomber, c'est auto-réalisateur et c'est sans surprise. Pour la petite histoire, notre inconscient n'intègre pas les formules avec des négations mais n'intègre que les mots clés comme "fausse note" et "tomber" (c'est notre cerveau logique qui comprend les négations, mais d'un point de vue inconscient c'est plus basique).
Et si jamais on arrive à en faire peu ou pas en dépit de cette peur, c'est qu'on joue dans un état de contrôle et de stress insupportable. Donc la première chose, c'est de se souvenir que dans certaines circonstances (maison...) on a été capable de jouer correctement sans avoir besoin de contrôler de folie et sans avoir peur, juste réaliser qu'on sait le faire intrinsèquement, et que c'est donc surement reproductible.
Ensuite, il y a un deuxième truc qu'il faut bien réaliser, c'est que si on ne prend pas de plaisir en jouant, le public a peu de chances d'en prendre beaucoup en écoutant. C'est un peu dur, mais c'est assez vrai. Un truc qui m'a énormément aidé, c'est de réaliser que lorsque j'écoutais quelqu'un jouer, que des fausses notes ponctuelles et même assez nombreuses ne me gênaient pas, tandis que ce qu'il y a autour des fausses perturbait mon écoute (on ressent l'appréhension avant le passage difficile et la déstabilisation après un raté, le discours musical se barre à ces moments-là). Et c'est tout à fait normal. Comme le dit Gracou, la musique se déroule dans le temps, donc on prête davantage attention à ce qui affecte le déroulé du discours qu'à des imperfections ponctuelles. Rien à voir avec le mélodrame qui se déroule dans la tête du pianiste lorsqu'il fait "une" fausse note, donc ce dernier doit se souvenir qu'il joue d'abord pour autrui, s'il est en public.
La bonne nouvelle c'est qu'il est beaucoup plus facile et naturel de décider de raconter quelque chose sans lâcher son discours, que de décider de ne pas faire de fausse note. Comme par hasard, lorsqu'on ne pense qu'à raconter quelque chose on fait beaucoup moins de fausses notes, et sans y penser....
Déjà, même si ça paraît un peu évident, et qu'on ne peut pas vraiment se conditionner comme ça, il faut vraiment se rendre compte que plus on a peur de faire de fausses notes, plus on en fait. Dites vous "je ne dois pas tomber" et vous aurez plus de chance de tomber, c'est auto-réalisateur et c'est sans surprise. Pour la petite histoire, notre inconscient n'intègre pas les formules avec des négations mais n'intègre que les mots clés comme "fausse note" et "tomber" (c'est notre cerveau logique qui comprend les négations, mais d'un point de vue inconscient c'est plus basique).
Et si jamais on arrive à en faire peu ou pas en dépit de cette peur, c'est qu'on joue dans un état de contrôle et de stress insupportable. Donc la première chose, c'est de se souvenir que dans certaines circonstances (maison...) on a été capable de jouer correctement sans avoir besoin de contrôler de folie et sans avoir peur, juste réaliser qu'on sait le faire intrinsèquement, et que c'est donc surement reproductible.
Ensuite, il y a un deuxième truc qu'il faut bien réaliser, c'est que si on ne prend pas de plaisir en jouant, le public a peu de chances d'en prendre beaucoup en écoutant. C'est un peu dur, mais c'est assez vrai. Un truc qui m'a énormément aidé, c'est de réaliser que lorsque j'écoutais quelqu'un jouer, que des fausses notes ponctuelles et même assez nombreuses ne me gênaient pas, tandis que ce qu'il y a autour des fausses perturbait mon écoute (on ressent l'appréhension avant le passage difficile et la déstabilisation après un raté, le discours musical se barre à ces moments-là). Et c'est tout à fait normal. Comme le dit Gracou, la musique se déroule dans le temps, donc on prête davantage attention à ce qui affecte le déroulé du discours qu'à des imperfections ponctuelles. Rien à voir avec le mélodrame qui se déroule dans la tête du pianiste lorsqu'il fait "une" fausse note, donc ce dernier doit se souvenir qu'il joue d'abord pour autrui, s'il est en public.
La bonne nouvelle c'est qu'il est beaucoup plus facile et naturel de décider de raconter quelque chose sans lâcher son discours, que de décider de ne pas faire de fausse note. Comme par hasard, lorsqu'on ne pense qu'à raconter quelque chose on fait beaucoup moins de fausses notes, et sans y penser....
Modifié en dernier par Okay le dim. 29 mai, 2016 11:07, modifié 1 fois.
Re: Confiance en soi
la vue d'ensemble, le fonctionnement cérébral global me paraissent aussi plus efficaces que l'attachement analytique à un chaque détail (l'histoire du mille-pattes qui ne peut plus marcher si on lui demande de décomposer ses gestes)Okay a écrit :La bonne nouvelle c'est qu'il est beaucoup plus facile et naturel de décider de raconter quelque chose sans lâcher son discours, que de décider de ne pas faire de fausse note. Comme par hasard, lorsqu'on ne pense qu'à raconter quelque chose on fait beaucoup moins de fausses notes, et sans y penser....
De plus c'est bien dans ce fonctionnement cérébral-là qu'apparaissent les émotions et les sensations, c'est aussi ce qu'on veut transmettre au public (sauf si vous voulez que le public sache plutôt que là, et mesure 50, c'est un do dièse), donc c'est vraiment ça qu'il faut développer. La limite étant que si on est trop dedans... on peut aussi s'y perdre !
Re: Confiance en soi
Pour rebondir sur ce que tu dis arg, c'est exactement ce sur quoi je travaille, plutôt que d'être terroriser par l'erreur , l'accepter et savoir me rattraper ou rattraper celles des autres. Mais bon on en revient au même : maîtrise et sans froid.
Par rapport aux autres posts je ne pense que ce soit toujours, un problème de confiance en soi ni d'estime de soi. Mais c'est aussi l'image de soi que l'on veut donner aux autres. Et un souci de perfection quitte à faire les choses autant le faire bien non?
Par contre en cas de ratage je pense que cela peut être assez dévastateur selon les personnes sur un plan psychologique, je préfère éviter de me retrouver dans cette situation...
Par rapport aux autres posts je ne pense que ce soit toujours, un problème de confiance en soi ni d'estime de soi. Mais c'est aussi l'image de soi que l'on veut donner aux autres. Et un souci de perfection quitte à faire les choses autant le faire bien non?
Par contre en cas de ratage je pense que cela peut être assez dévastateur selon les personnes sur un plan psychologique, je préfère éviter de me retrouver dans cette situation...
Re: Confiance en soi
Oui, et non, car ce n'est pas la même façon de maitriser. On passe plutôt dans la capacité d'adaptation, suffisamment développée elle devrait en principe permettre de faire face à tout ! et avec le sourire.Sand17 a écrit :Mais bon on en revient au même : maîtrise et sans froid.
bon c'est mon rêve... qui est loin d'être atteint rassure-toi.
Re: Confiance en soi
Oui mais c'est très intéressant ce que tu dis, j'y vois une vraie piste à creuser pour moi, merci beaucoup!!
Re: Confiance en soi
je voudrais ajouter que c'est assez propre à la musique classique écrite cette peur des fausses notes: ondoie jouer c qui est écrit, le public attend telle sonorité à tel endroit, le texte nous enferme. Donc il faut que le texte, au contraire, libère, reste à trouver comment, rester dans le cadre mais avec des bords un peu plus flous, un peu plus fous...
- Athos
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Re: Confiance en soi
Est-ce seulement la crainte de la fausse note ?
Car objectivement, une fausse note on s'en fiche, si notre interprétation est bien réalisée, comme on le souhaitait, hormis ce petit couac.
La crainte c'est peut-être un plantage plus important qu'une fausse note, mais c'est même pas conscient.
Même avec la prof à coté, je sens encore de la tension la plupart du temps, surtout quand je joue un morceau bien travaillé.
Bref, pas sûr qu'il existe des trucs infaillibles pour contrer ça, cette peur étant souvent inconsciente.
Enfin, positiver un peu, ça peut pas faire de mal...
Car objectivement, une fausse note on s'en fiche, si notre interprétation est bien réalisée, comme on le souhaitait, hormis ce petit couac.
La crainte c'est peut-être un plantage plus important qu'une fausse note, mais c'est même pas conscient.
Même avec la prof à coté, je sens encore de la tension la plupart du temps, surtout quand je joue un morceau bien travaillé.
Bref, pas sûr qu'il existe des trucs infaillibles pour contrer ça, cette peur étant souvent inconsciente.
Enfin, positiver un peu, ça peut pas faire de mal...
Re: Confiance en soi
Et bien une fausse note ou un rythme louper, mauvais tempo ect ( la fausse note à moins de conséquences sur la suite je pense) peut entraîner un plantage général . Mais tu as raison sur le fait de positiver, le conditionnement mental est très important ! Bon là je fais la liste de mes angoisses parce que c'est le sujet, mais il ya plein de choses positives bienAthos a écrit :Est-ce seulement la crainte de la fausse note ?
Car objectivement, une fausse note on s'en fiche, si notre interprétation est bien réalisée, comme on le souhaitait, hormis ce petit couac.
La crainte c'est peut-être un plantage plus important qu'une fausse note, mais c'est même pas conscient.
Même avec la prof à coté, je sens encore de la tension la plupart du temps, surtout quand je joue un morceau bien travaillé.
Bref, pas sûr qu'il existe des trucs infaillibles pour contrer ça, cette peur étant souvent inconsciente.
Enfin, positiver un peu, ça peut pas faire de mal...


Re: Confiance en soi
Okay a écrit :Concernant la peur de la fausse note, si ça peut aider
Ensuite, il y a un deuxième truc qu'il faut bien réaliser, c'est que si on ne prend pas de plaisir en jouant, le public a peu de chances d'en prendre beaucoup en écoutant. C'est un peu dur, mais c'est assez vrai. Un truc qui m'a énormément aidé, c'est de réaliser que lorsque j'écoutais quelqu'un jouer, que des fausses notes ponctuelles et même assez nombreuses ne me gênaient pas, tandis que ce qu'il y a autour des fausses perturbait mon écoute (on ressent l'appréhension avant le passage difficile et la déstabilisation après un raté, le discours musical se barre à ces moments-là). Et c'est tout à fait normal. Comme le dit Gracou, la musique se déroule dans le temps, donc on prête davantage attention à ce qui affecte le déroulé du discours qu'à des imperfections ponctuelles. Rien à voir avec le mélodrame qui se déroule dans la tête du pianiste lorsqu'il fait "une" fausse note, donc ce dernier doit se souvenir qu'il joue d'abord pour autrui, s'il est en public.
La bonne nouvelle c'est qu'il est beaucoup plus facile et naturel de décider de raconter quelque chose sans lâcher son discours, que de décider de ne pas faire de fausse note. Comme par hasard, lorsqu'on ne pense qu'à raconter quelque chose on fait beaucoup moins de fausses notes, et sans y penser....
C'est vrai ce que tu dis. Il faut que je travaille mon rapport au public, je n'arrive pas à me mettre dans la tête qu'il est plutôt bienveillant (au pire il se demande ce qu'il fait là!

Effectivement je ne joue pas pour faire plaisir au public, c'est une réalité .
Re: Confiance en soi
Je surenchère, je préfère quelques fausses notes, ici et là, au lieu d'une interprétation peu musicale. Je crois que les éléments qu'on remarque dans un morceau pas musicale, manque de dynamique ou de phrasé, par exemple, me gêne beaucoup plus que des fausses notes. Ce n'est pas pour donner plus de pression, mais un discours, comme tu dis, devrait être plus simple que éviter les fausses notes...pourtant on peut entendre des interprétations pas musicales ou froids par même les pros, serait-il un rigueur chirugicale pour les bonnes notes ??Okay a écrit :Un truc qui m'a énormément aidé, c'est de réaliser que lorsque j'écoutais quelqu'un jouer, que des fausses notes ponctuelles et même assez nombreuses ne me gênaient pas, tandis que ce qu'il y a autour des fausses perturbait mon écoute (on ressent l'appréhension avant le passage difficile et la déstabilisation après un raté, le discours musical se barre à ces moments-là). Et c'est tout à fait normal. Comme le dit Gracou, la musique se déroule dans le temps, donc on prête davantage attention à ce qui affecte le déroulé du discours qu'à des imperfections ponctuelles. Rien à voir avec le mélodrame qui se déroule dans la tête du pianiste lorsqu'il fait "une" fausse note, donc ce dernier doit se souvenir qu'il joue d'abord pour autrui, s'il est en public.
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
Re: Confiance en soi
Il ne s'agit pas de choisir entre le moins pire des deux, le mieux c'est de jouer avec sensibilité et musicalité et sans fausses notes. De plus la fausse note est accidentelle pouvant survenir en cas de stres, la musicalité c'est une autre histoire cela se travaille mais il est vrai que la manière de jouer peut aussi être altéré par le trac. Tout est important.