Je cite donc Monique Deschaussées (MD), "L'homme et le piano", page 29, chapitre "Panorama de la technique pianistique":
"Etre pianiste, c'est avoir résolu toutes les données possibles, être prêt à tout techniquement avant de commencer à travailler l'oeuvre choisie. La technique ne se fait pas sur des œuvres, mais elle s'applique sur elles. Elle a dû être vaincue auparavant, par une préparation physique, par des exercices, par le développement de toutes les techniques pré-citées et par un répertoires d'études de plus en plus complexes. Durant ce temps de recherche, on travaille des œuvres dûment choisies qui permettent justement d'appliquer au fur et à mesure les découvertes successives et de les maîtriser quand intervient l'émotion musicale.
Si l'on veut avoir la joie de créer une oeuvre dans son essence même, de la découvrir, de "l'entendre" encore, on ne peut l'avoir rabâchée pendant des mois pour tenter de résoudre un problème technique qui, finalement, ne sera pas résolu à la base et se répétera, sous une autre forme, dans une autre oeuvre.
Si on ne joue pas bien ni une gamme, ni un arpège, ni un trille, comment interpréter un concerto de Mozart?
Si on n'a pas de technique de coude, comment jouer un Prokovieff?
On doit être prêt...Si l'on a plus de préoccupations techniques, on demeure réceptif et disponible. C'est ainsi alors que la musique peut s'exprimer dans une vision pure."
Il faut dire que MD venait d'expliquer que les techniques sont connues et définies, qu'elles sont en nombre limité, et pas une infinité.
Cela rejoint un commentaire de Okay qui disait quelque part qu'il n'y avait que 8 ou 9 neuf techniques à maîtriser...
