BluePhoenix05 a écrit :
Je dois mal comprendre. Tu es en train de dire que le Hanon se déchiffre à vue ME ? J'en doute fort !
Pourquoi donc ? Les mains à l'unisson sur une formule d'une mesure répétée, je ne pense pas qu'il y ait besoin d'être un maître pianiste pour déchiffrer ça. Evidemment que ça se déchiffre à vue ME
BluePhoenix05 a écrit :Si les gammes se travaillent, a fortiori le Hanon aussi ! Au fait, est-ce qu'il a indiqué les doigtés pour toutes les tonalités ?
Oui ça se travaille pour rechercher l'égalité.
Par contre les exercices sont tous en do majeur de mémoire, donc pas besoin de doigtés. Ils sont tout de même indiqués je crois, sur la première mesure de chaque exercice.
BluePhoenix05 a écrit :
D'ailleurs il faut même étudier les gammes MS en cas de difficulté. Comme le dit Denis Levaillant je crois, les mouvements de mains parallèles sont plus difficiles que les mouvements où elles vont dans des directions opposées.
En effet les mouvements de mains parallèles sont moins naturels, en revanche je pense qu'il est largement plus difficile de jouer une gamme en mouvement contraire qu'en mouvement parallèle, puisque les notes diffèrent, il faut réellement suivre les deux mains et il est plus difficile d'avoir une synchronisation parfaite. Ce n'est pas un hasard si tous les exercices basiques sont en mouvements parallèles. Les mouvements contraires font même l'objet d'une étude spécifique de Cramer.
BluePhoenix05 a écrit :
Euh ben, si ! constatant la quasi ubiquité des gammes et des arpèges (et des accords, mais j'imagine que les arpèges sont plus accessibles aux petites mains de jeunes pianistes que les accords) dans la musique que la plupart d'entre nous joue, apprendre l'enchaînement de leurs doigtés est un avantage certain au moment du déchiffrage. (Ce qui n'est pas le cas du Hanon !)
Non, vraiment je t'assure, ayant fait des gammes une bonne partie de mes études pianistiques, ce n'est pas du tout fait pour faire gagner du temps sur un morceau sous prétexte qu'on retrouve un bout de gamme ou d'arpège.
Déjà les gammes mineures, on oublie puisqu'on trouve très peu les gammes mineures harmoniques dans les morceaux. Ensuite une gamme en soi, ce n'est pas difficile. Si tu croises une gamme dans un morceau c'est pas ça qui va te faire trébucher. Tout le monde sait jouer une gamme je pense.
Et c'est justement l'intérêt de les travailler ! C'est une formule simplissime, à la portée de tous, l'idéal pour révéler et travailler les défauts techniques.
BluePhoenix05 a écrit :
Si on cherche à jouer les notes uniquement (i.e. en évitant les fausses notes), sans guidage/recherche sonore particulière, on peut jouer avec des sons durs sans s'en rendre compte (en voulant à tout prix que telle note "sonne", soit jouée avec tel doigté, mais au final sans s'écouter), et finir par imprimer ce geste dans le cerveau.
Pourquoi parler de son dur, de ne pas s'écouter etc... ? Justement le but c'est d'avoir un beau son, avec un toucher bien égal et parfaitement maîtrisé.
BluePhoenix05 a écrit :
Même 10min sur un temps de travail d'une heure, ça fait plus de 10%, c'est déjà trop !
Pourquoi trop ?
BluePhoenix05 a écrit :
Et puis, si ces exercices étaient aussi profitables que ça (en permettant de gagner du temps sur l'étude technique des pièces), ne devrais-tu pas y consacrer plus de temps sans dommage ?
C'est un exercice qui ne peut pas se faire au détriment du travail des oeuvres

Le but c'est quand même de pouvoir appliquer ça dans des morceaux.
BluePhoenix05 a écrit :
En fait, il faudrait qu'on m'explique en quoi la disposition particulière des notes d'une gamme (ou tout autre "exercice" type Hanon) permet de développer la technique.
On apprend de la technique pour pouvoir jouer des gammes, et non l'inverse.
Et pour cela, il faut passer par s'exercer à jouer des gammes.
Pour travailler les gammes (ou toute pièce), il faut décomposer en difficultés plus élémentaires : MS, une note, enchaînement de 2 notes, de 3, etc., accords, déplacement...
Apprendre la technique pour pouvoir jouer des gammes ? Mais jouer des gammes ça n'a aucun intérêt en soi. L'intérêt des gammes, c'est la simplicité et l'accessibilité de cette formule. Le fait de n'avoir que des notes conjointes, à l'unisson, dans une formule connue de tous, c'est un terrain de travail idéal. Comme je l'ai dit plus haut, en jouant une gamme, on peut se concentrer à 100% sur l'écoute et le toucher.
Je cite Jean-Luc, un peu plus haut :
Jean-Luc a écrit :C'est, à mon avis, d'un grand intérêt car il n'existe pas de formule plus simple à mémoriser (dès qu'on à 4 ou 5 ans de piano), et que le gain d'un travail en profondeur est énorme. Il en est de même avec les arpèges. Et on peut décliner les gammes en tierces, en sixtes, etc... pour travailler les doubles notes.
Ne jamais oublier de travailler régulièrement la gamme chromatique!
Après, il faut beaucoup de travail et d'archarnement pour exécuter des gammes parfaites et rapides, avec une jolie sonorité, même à l'unisson. Je n'y suis jamais parvenu, mais j'ai conscience de tout ce que ça m'apporte!