J'aimerai donner mon point de vue sur la très bonne question de Jazzy mais je voudrais attendre le développement de Christof.
Prodigieux ton parcours.
J'adore ce solo mega bluesy ! La composition est elle de Petrucciani ?
J'aimerai donner mon point de vue sur la très bonne question de Jazzy mais je voudrais attendre le développement de Christof.
Oui, elle est de lui.flober a écrit : jeu. 30 juil., 2020 5:16 J'adore ce solo mega bluesy ! La composition est elle de Petrucciani ?
Oui, cela respire. Et cette science incroyable d'Herbie Hancock, sa façon de répondre immédiatement (sans y toucher) au sax dans ses notes choisies pour l'accompagnement. Et cette première note d'attaque du sax à 3'10... qui illustre en fait pas mal de choses que je voulais dire. Si on résonnait trop "gamme", on n'irait jamais vraiment la chercher cette note au départ d'une phrase (mais le sax sait déjà où il va aller ensuite), puis écoute à 3'19 les notes que choisit Hanckok (les superstructures de l'accord), là aussi, si on résonnait trop "gamme" on n'irait pas tellement les chercher ces notes, bien qu'elles y soient. Et à 3'38, ces notes du sax, qui sont en avance sur l'accord de la suite annoncent la modulation, et comment y répond Hancock de façon magistrale, qui vient aussi rappeler le motif utilisé à 3'19 (très structurant sur l'ensemble), 3'46, et ces notes géniales d'Hancock à 3'49, 3'50 qui sont un peu "out", mais il les fait admettre en altérant son accord... puis 3'57 à 3'59jazzy a écrit : jeu. 30 juil., 2020 9:39 Je viens d'écouter la chanson de Joni Mitchell avec Herbie Hancock au piano que tu as proposé dans un post précédent. C'est un vrai petit bijou.
J 'apprécie plus particulièrement le moment instrumental qui commence à 3' 10 où chaque instrument a sa place ,apportant chacun son tour (mais avec le soutien des autres)son timbre, son phrasé, ses notes qui donnent à l'ensemble une très belle unité et beaucoup de calme...
Non, non, je ne dénigre pas du tout. Je ne détiens d'ailleurs aucune vérité. Chacun est différent, a sa propre façon de fonctionner, sa propre approche. C'est sûr qu'il faut bien prendre les choses par un bout. Avoir des points de repères, ses propres points de repères.jazzy a écrit : jeu. 30 juil., 2020 9:39 Je suis plutôt un travailleur et un joueur un peu "en dilettante" qui cherche des points d'appui pour continuer à avancer un peu. Je me suis mis "un peu sérieusement" au piano vers la cinquantaine (il y a donc une vingtaine d'années). J'ai, comme tout le monde, des moments de passage à vide où je travaille très peu. Je crois que ce qui me maintient dans le désir de continuer c'est beaucoup le travail dans notre trio et un peu les échanges sur ce forum.
Comme points d'appui, j'ai donc trouvé des idées comme :les notes cibles, les grilles harmoniques, les gammes qui peuvent servir à improviser, l'approche chromatique,...choses que tu sembles un peu dénigrer.Je n'ai fait que très épisodiquement des relevés.(par contre je sais assez bien entendre les enchaînements d'harmonie dans un morceau).
Oui, bien sûr. Et comme je le dis plus haut, il n'y a pas de vérité.jazzy a écrit : jeu. 30 juil., 2020 9:39 Je voudrais donner un petit exemple en reprenant un enchaînement que j'ai cité dans un post précédent sur la création d'un morceau: MibM7 Fam7 Solm7 Lab2 Sib2.
Après avoir fait tourner longuement cet enchaînement, je trouve une phrase musicale qui me convient et je remarque que cette phrase utilise les notes de la gamme pentatonique de Mib (rien d'étonnant à cela d'ailleurs!). Cette remarque me permettra de trouver d'autres phrases en utilisant les notes de cette gamme, pas pour les jouer automatiquement ou simplement "intellectuellement", mais bien pour essayer de continuer le discours musical (si ce terme n'est pas trop prétentieux de là où j'en suis!).
Là, tu vas peut être me dire qu'il n'y a pas forcément besoin d' avoir pris conscience de cette gamme pentatonique pour continuer sa création?
Je crois que ça dépend des gens, de chacun où il en est de sa culture musicale, du travail de recherche qu'il a fait jusqu'à maintenant, de là où il a envie d'aller, du temps qu'il veut y passer...
En fait j'ai l'impression qu'il y a très peu d'harmonies de base différentes dans ce morceau. Je me demande s'il n'est pas construit sur 2 accords: le I et le IV (sauf peut être l'instrumental où il y a plus de variations en particulier sur la fin de ce passage).Christof a écrit : ven. 31 juil., 2020 10:35
Oui, cela respire. Et cette science incroyable d'Herbie Hancock, sa façon de répondre immédiatement (sans y toucher) au sax dans ses notes choisies pour l'accompagnement. Et cette première note d'attaque du sax à 3'10... qui illustre en fait pas mal de choses que je voulais dire. Si on résonnait trop "gamme", on n'irait jamais vraiment la chercher cette note au départ d'une phrase (mais le sax sait déjà où il va aller ensuite), puis écoute à 3'19 les notes que choisit Hanckok (les superstructures de l'accord), là aussi, si on résonnait trop "gamme" on n'irait pas tellement les chercher ces notes, bien qu'elles y soient. Et à 3'38, ces notes du sax, qui sont en avance sur l'accord de la suite annoncent la modulation, et comment y répond Hancock de façon magistrale, qui vient aussi rappeler le motif utilisé à 3'19 (très structurant sur l'ensemble), 3'46, et ces notes géniales d'Hancock à 3'49, 3'50 qui sont un peu "out", mais il les fait admettre en altérant son accord... puis 3'57 à 3'59
Voilà, tout ça pour dire que si ces musiciens "raisonnaient trop" par approches gammes, notes communes, on n'aurait pas ce genre de développement. Ici, tout est guidé par ce qui se passe à chaque instant, non programmé en fait, recherche d'une ambiance particulière, justement par des colorations particulières. Chaque idée en entraîne une autre dans le discours, mais cela ne part pas dans tous les sens, il y a une structuration fantastique dans la tête, au fur et à mesure du discours de chacun.
Ce que je veux dire, c'est que je pense que tout le passage instrumental s'est fait comme une lettre à la poste et ils n'ont pas eu vraiment besoin de répéter pour faire cela.jazzy a écrit : ven. 31 juil., 2020 15:54 Par contre quand tu écris "tout est guidé par ce qui se passe à chaque instant, non programmé en fait"
Jonathan Livingstone le goéland me rappelle des souvenirs....Ninoff a écrit : mar. 28 juil., 2020 14:30 Quel film merveilleux...!!! On peut toujours s’élever plus haut , et réaliser des choses fantastiques.
Un régal de réentendre la bande son ..
Merci !!!!
Cher Kurt
Ouf, tu me rassures. Le plaisir à faire les choses, c'est ce qu'il y a de plus important, c'est un très fort moteur. Le travail alors se fait tout seul, on ne prend jamais cela comme une corvée. Et comme je l'ai toujours dit, jouer d'un instrument, c'est une école de patience.
Oui, copier, reproduire, c'est à mon avis aussi très important, c'est vraiment comme "étudier dans le texte", mais d'une façon plus "directe". Mais cela dépend beaucoup de ce qu'on veut faire avec la musique. En tous cas, en jazz, si on veut un peu improviser sur un thème, cela ne fait pas de mal de tenter de choper des phrases (il en existe des simples) et de s'en resservir.
Il y à de très jolies choses, j'aime bien à partir de 1min et la fin aussi.
Aucun problème, mon fil est aussi là pour ça, finalement pour parler de tout.
Dans le même ordre d'idée cela me fait penser à ce chorus de Charlie Parker (ici le son a été entièrement remasterisé) dans "Confirmation" : on a l'impression qu'il a trente ans d'avance sur les autres musiciens, comme un OVNI.flober a écrit : dim. 02 août, 2020 8:26 Les quelques mesures de son solo au début de "Hot Mallets" vont faire entrer le jazz dans l'ère moderne.
Merci Flober ! Le travail commence à porter ses fruits je crois... On est sans arrêt en devenir.flober a écrit : dim. 02 août, 2020 6:00Il y à de très jolies choses, j'aime bien à partir de 1min et la fin aussi.
Je trouve que dans tes dernières productions tu améliores encore le flux et la perception du tempo. bravo.
Oui aussi.flober a écrit : dim. 02 août, 2020 11:44 Je trouve que juste après un enregistrement c'est impossible d'avoir un avis objectif, comme si il fallait se purger de quelque chose.
Pourtant dans bien des cas, je serai incapable de dire ce que j'ai fait, mais il reste comme une trace, une appréhension qui vient fausser mon jugement.
Exact !Christof a écrit : dim. 02 août, 2020 11:51 L'enregistrement est très important car il donne toutefois des points de repères, dans mon cas, me fait sentir ce que je dois travailler, affiner. (par exemple, dans le tout début début, on suit mal le chant de la note grave de MG, je n'aime pas la teneur de mon son dans l'accord à 0'14, etc, etc). Mais c'est vrai aussi que lorsqu'on laisse reposer et qu'on réécoute ce même enregistrement bien plus tard, on n'entend plus cela non plus de la même façon.