Lazur84 a écrit : mer. 12 sept., 2018 18:36
C’est gentil de vouloir que nous soyons bien informés mais pour ma part, je n’estime pas l’être mal et pourtant, je partage à peu près rien de ce que tu écris

Partir du principe que tous les consommateurs veulent des tomates en hiver et des pommes bien calibrées est déjà une façon très orientée d’aborder la question (et d’y mettre un terme) ; par ailleurs, une étude de l’INRA, organisme souvent obligé d’avoir recours à des fonds privés et donc de servir les intérêts des industriels, ne fait pas forcément autorité en ce qui me concerne. Peut-être gagnerait-on, sur un forum, à défendre nos opinions en tant que telles et non pas à les présenter comme des vérités établies, dont seuls quelques
happy fews très avertis seraient les détenteurs ?
Attention, je ne prétend pas détenir la vérité absolue !
Je ne dis pas que tous les consommateurs veulent des tomates en hiver. Je suis le premier à acheter préférentiellement des produits de saisons et à des producteurs locaux pour réduire mon impact environnemental ! Mais le fait est que la demande existe (même si elle ne vient pas de toi ni de moi) et est énorme, et que l'agro-alimentaire répond simplement à cette demande. C'est la demande qui dirige la production.
Donc, comme il a été dit plus tôt, je pense que c'est avant tout par le changement des comportements individuels des consommateurs qu'on pourra réduire la part des produits nocifs dans l'agro-alimentaire.
Le truc, c'est que quand j'ai un point de vue sur un sujet, je cherche toujours à me documenter sur les défenseurs de l'autre point de vue ! Ne chercher que les informations qui confortent notre point de vue, je trouve que c'est la pire des choses à faire quand on veut prendre part à un débat
Quand l'ensemble des médias présentent un avis complétement unilatéral et dithyrambique sur un sujet (dans ce cas, le bio), avec parfois des mensonges pour appuyer encore plus la chose (je me souviens d'une pub biocoop qui vantait son jus de pommes "sans aucun traitements" alors que les pommes bio recevaient plus d'une vingtaine de traitements) chez moi ça déclenche une alarme

on essaye de m'imposer un point de vue

Ils ont peut être raison, le bio est peut être super propre, mais ça ne coûte rien de regarder l'autre face de la pièce juste pour se documenter et mettre en perspective ce qu'on nous répète en boucle partout.
Je ne dis pas "le bio c'est mal, le glyphosate c'est trop bien", bien au contraire ! Je dis juste qu'il faut (en tout cas, moi j'essaye de le faire) mettre en perspective ce qu'on nous dit avant de le répéter. Pour l'étude de l'INRA, on peut aussi la mettre en perspective : les études sont sur les mêmes variétés de pommes, alors que les producteurs bio choisissent souvent d'autres variétés naturellement plus résistantes, et dans plusieurs domaines les pommes bio gagnent la comparaison avec les pommes conventionnelles. Sinon, l'INRA publie régulièrement des études qui vantent très largement le bio, alors je ne crois pas trop au conflit d'intérêt dans cette étude.
Bref, ce que je voulais dire, c'est surtout ça : Bio ne veut pas dire "sans produits chimiques", ça veut dire "sans produits de synthèse", mais ça ne veut absolument pas dire que les produits sont moins nocifs ! Ils le sont peut être, je n'ai pas les connaissances pour le dire, mais l'appellation "bio" en elle-même ne prouve rien du caractère nocif ou pas des traitements appliqués. C'est un élément à prendre en compte avant de condamner l'agriculture conventionnelle au profit d'autre chose.
Pour ma part, je préfère l'agriculture raisonnée, qui cherche à appliquer le strict minimum de traitements nécessaires en comptant à la goutte près les produits appliqués sur les plantes, à l'agriculture biologique.