MelleGould a écrit : je prends des cours depuis peu avec une concertiste,si je n'avais pas fait de gros efforts quant à mes défauts elle n'aurait surement plus donné suite!...
Aie Aie Aie! j'espère que ta concertiste est aussi "enseignante", parce que ma mère qui était concertiste n'a jamais pu m'enseigner (trop impatiente! ) ou alors c'était moi qui était un enfant difficile... [/list]
Ta question n'est pas saugrenue, juste pas au bon endroit. Tu aurais du créer un autre topic.
La notion de piano d'étude est assez floue. Elle désigne tout ce qui n'est pas piano de concert. Certains utilisent à tort ce terme de manière péjorative, mais je crois que la majorité d'entre nous joue sur un piano d'étude, et ce sont loin d'être les pianos chinois tout pourris qui sont souvent désignés sous cette appellation.
richard ta maman était concertiste? Tu n'as pas profité de son savoir? ohhhhh pas cool!!!..
elle me garde comme élèves car je bosse enormement...et j'apprends très vite mais j'avoue qu'il faut la suivre!!!!!!!!
C'est vraiment intéressant Marie-France ce que tu nous expliques. Je me reconnais un peu dans certains de tes desciptifs
Pour ma part, j'aurais eu tendance à penser qu'un adulte a une vraie volonté de jouer (mais il se lasse ou décourage peut-être vite), alors qu'un enfant est initialement mû par la volonté des parents.
Celà dit, quand j'ai commencé je croyais vraiment que ça a allait être hypra dfficile, c'est même une des raisons qui ont fait qe j'ai attendu si longtemps avant de m'y essayer. J'ai donc été agréablement surpris et à l'opposé du découragement, ça m'a incité à investir plus d'énergie et de temps que ce que j'avais prévu.
Marie-France merci pour ta réponse détaillée. J'espérais avoir plus des détails sur le genre de difficultés qu'ils rencontrent. Comme volute je me reconnais moi aussi dans la plupart de tes descriptifs (sauf celui de la drague...). Je pense qu'une grande partie des difficultés que tu décris viennent de l'incertitude sur le rôle que doit jouer le piano dans la vie d'une personne. Le facteur "fatigue après une journée de travail" est une réalité, mais comment réagit-on face à cette réalité ? Quand ma prof me dit "tu feras tel et tel exercice" je réponds toujours par l'affirmative, en essayant peut-être de me persuader moi-même que je trouverai l'énergie nécessaire. C'est parce que j'ai envie de placer le piano très haut dans ma liste de priorités. Mais la fatigue est la même quelque soit la priorité, et la famille et le travail savent très bien s'imposer. Un enfant peut institutionnaliser ses heures de pratique, pour un adulte (avec un métier et une famille) c'est plus difficile. Même si en théorie le (ou la) compagne admet que "puisqu'on prend des cours [des cours payants !!] on doit faire des exercices", cela ne va pas diminuer les instances de "occupe-toi un peu de ta fille", "n'oublie pas telle ou telle chose"... Et on a l'air ridicule à dire "attends, il faut que je joue mes gammes".
Donc : trouver une place dans sa vie pour le piano, ce n'est pas trivial. Surtout quand il n'y a pas que les beaux moments, mais aussi les exercices, les répétitions interminables de la même mesure.
Quel peut être le rôle du prof dans ce cas ? Je n'en sais rien. Il doit être flexible, c'est sûr. Il doit être exigeant car sans défi il n'y a pas de motivation. Le plus difficile c'est peut-être d'essayer de comprendre *pourquoi* l'élève adulte en question veut apprendre le piano, et peut-être même l'éclairer là-dessus. Mais cela le prof ne l'apprendra pas au conservatoire. C'est une question de maturité humaine.
Et peut-être que le prof a les mêmes doutes, les mêmes interrogations. À ce moment-là l'enseignement aux adultes peut devenir une expérience enrichissante pour les deux parties, une leçon mutuelle de vie [NON M-F ce n'est pas de la drague !!]. Mais est-ce que le prof est prêt à l'admettre ? À vous lire j'ai parfois l'impression que vous vous considérez comme *les détenteurs de la grande vérité*. C'est vrai qu'en face de quelqu'un qui doit apprendre il faut une certaine détermination, dans mon école je vois ça tous les jours, les élèves n'aiment pas les profs qui doutent d'eux mêmes. Mais c'est beaucoup plus dangéreux dans le cas du piano. En sciences dites exactes, quand un élève a compris ce que je lui enseigne, alors il le connaît aussi bien que moi, puisque c'est clair, rationnel, carré, bien délimité. Au piano il y a certes quelques règles "rationnelles" mais il y aussi une énorme région d'obscurité où l'on fonctionne à l'instinct, où l'on sent les choses, on essayer de déviner, on essaye de communiquer avec ses organes (les mains, les oreilles) et produire quelque chose avec une infinité de paramètres différents.
Est-ce que vous vivez les cours donnés aux adultes comme une aventure commune, un échange mutuel, ou est-ce que vous considérez que vous avez des acquis inébranlables et que les adultes n'ont qu'à se conformer à ce que vous dites pour accéder à la vérité ?
Je me suis souvent demandé si une des raisons pour lesquelles les conservatoires ne veulent pas des adultes n'est pas le fait que les adultes posent des questions fondamentales : qu'est-ce que le piano vraiment ? à quoi ça sert ? pourquoi vous êtes là à l'enseigner ? quel rôle joue-t-il dans votre vie et quel rôle doit-il jouer dans la vie de l'élève ? est-ce que les sacrifices demandés valent la peine ? en quoi est-on meilleur quand on est capable de jouer la 111 ? Un enfant ne posera pas ces questions (ou alors on répondra par le classique "tais-toi et mange"). Je ne dis pas que les enseignants n'ont pas de réponse à cela, ce sont des êtres humains aussi mûrs que les autres (ni plus ni moins). Mais ils n'ont peut-être pas envie d'entrer dans ce genre de questionnements, peut-être aussi parce qu'ils se posent les mêmes questions. En tout cas, selon la morale bourgeoise, dans l'enseignement en général (quelque soit le domaine ou le niveau) on évite les questions existentielles et on les délègue aux spécialistes (prêtres, gourous, psys, assistantes sociales, etc.).
Et c'est justement ce que j'aime dans ce forum : on peut s'exprimer, communiquer, à plusieurs niveaux, du technique à l'existentiel (et même du technique existentialiste : la corde du piano de M-F existe-t-elle vraiment ?). Mais enfin, je m'égare...
Donc je reprends mes deux questions :
1) quels sont les principaux problèmes des adultes et comment arrivent-ils à les surmonter, autrement dit y a-t-il vraiment de l'évolution ? jusqu'où arrivent-ils ?
2) de votre côté, vous apportent-ils quelque chose ? vous considérez-vous être "sur le même bâteau" ? ou est-ce que le transfert de connaissance et de compétence ne se fait que dans un seul sens ?
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
yannis a écrit :cela ne va pas diminuer les instances de "occupe-toi un peu de ta fille", "n'oublie pas telle ou telle chose"... Et on a l'air ridicule à dire "attends, il faut que je joue mes gammes".
Tu as trouvé la solution, semble-t-il, en plaçant la chaise bébé juste à côté de ton C3 : faire les deux en même temps!
yannis a écrit :cela ne va pas diminuer les instances de "occupe-toi un peu de ta fille", "n'oublie pas telle ou telle chose"... Et on a l'air ridicule à dire "attends, il faut que je joue mes gammes".
Tu as trouvé la solution, semble-t-il, en plaçant la chaise bébé juste à côté de ton C3 : faire les deux en même temps!
très observateur !
hélas toute épouse digne de ce nom te confirmera que "s'occuper de sa fille" ne signifie pas "l'installer dans une chaise bébé et lui jouer des gammes". Cette méthode ne marche donc que quand on est seul avec le bébé en question, et aussi longtemps que le bébé n'est pas capable d'en témoigner aux instances supérieures. Et le soir on n'est pas souvent seul à la maison.
PS. mon piano te remercie pour le compliment mais il n'est qu'un humble C2, du moins pour le moment...
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
Marie-France merci pour ta réponse détaillée. J'espérais avoir plus des détails.....
Je suis hors sujet?
Bon alors ce soir, je suis fatiguée, et demain c'est mercredi, alors je réfléchirai à tout ça tranquillement, quand j'aurai un petit moment.
le hors-sujet dans un concours, ça fait mal !!!!
2/20, pas en dessous, sinon, ils sont obligés de faire un rapport, et avec toutes les copies à corriger, ça les gonfle de faire un rapport.
Sinon, détrompez vous, il y a même de jeunes enfants qui posent des questions tordues, lol !
Marie-France merci pour ta réponse détaillée. J'espérais avoir plus des détails.....
:? Je suis hors sujet? :? :?
Bon alors ce soir, je suis fatiguée, et demain c'est mercredi, alors je réfléchirai à tout ça tranquillement, quand j'aurai un petit moment.
"plus de détails" n'est pas synonyme de "hors sujet" à ce que je sache...
désolé de te demander de plus en plus, mais je suis persuadé que ton expérience peut être très utile à bon nombre de pianomajeuristes...
Es gab eine Zeit, wo ich nur ungern über Schubert sprechen, nur Nächtens den Bäumen und Sternen von ihm vorerzählen mögen. [R. Schumann, 1838]
Je me rapelle que selon mon ancienne prof de piano, le principal problème de certains adultes était qu'ils pouvaient parfois tomber dans la snoberie; refuser de changer de doigté si le leur n'est pas le bon, refuser de jouer tel ou tel morceau parce que ce n'est pas assez classe, etc. Donc c'est sûrement là-dedans que réside la principale force des touts petits. Ce n'est pas leurs mains qui se forment encore, ni leur capacité à apprendre rapidement, mais leur ouverture d'esprit qui ne leur donne aucun préjugé.
Pour ce qui est des capacités à apprendre le language (comme pour l'écriture), ce n'est pas à l'enfance qu'il est le plus élevé. En effet, les jeunes enfants ont déjà de la difficulté avec une seule langue alors 2 c'est le chaos total. (je sais que j'exagère, mais il est tout de même vrai que les jeunes enfants bilingues ont toujours tentance à mélanger les deux) Le moment où le cerveau est le plus apte à apprendre de nouvelles formes de language est en fait l'adolescence. Dépassé ce stade, oui c'est possible, mais simplement plus difficile.
J'ai été assez troublé de savoir que certains pianistes qui jouaient depuis l'âge de 4 ou 5 ans ne savaient toujours pas lire en lecture à vue à 18 ans. Dans mon programme, il y en a plusieurs dans ce cas, mais je n'avais pas pris conaissance du problème avant il y a de cela deux semaines lorsqu'une de mes amies à qui je donne des petites leçons, m'a demandé comment j'arrivais à aussi bien lire après deux ans et demi alors que certains, même après 10 ans, étaient d'une lenteur abominable. Je ne cherche aucunement à fanfaronner, mais pour moi ça été presque naturel et après un mois je lisais relativement bien (je savais lire les deux clefs sur au moins 2 octaves sans chercher trop longtemps). Peut-être les professeurs devraient-ils donner un numéro (facile et relativement court) par semaine à leurs élèves afin de les aider à developper leur lecture à vue? C'est incroyable de temps qu'il est possible de sauver en lisant bien dès la première lecture!
Oui tu as raison utricule, j'ai le souvenir que plus jeune je n'avais pas du tout envie de déchiffrer une partition, d'apprendre le solfège, ou de faire du chant!
Aujourdhui je déchiffre très bien, j'apprends plus vite qu'avant...même si j'ai l'âge de raison
Une bonne méthode de travail+une bonne complicité avec la(e) prof =reussite..
Pour ce qui est de la lecture à vue, je me suis rendu compte récemment que le problème était souvent mal posé.
J'avais l'impression d'être trés mauvais en lecture et je me suis rendu compte que c'était en partie faux. En fait j'étais surtout mauvais pour jouer les notes que je lisais sur le piano. Ca peut paraître idiot dit comme ça mais ce que je veux dire, c'est que j'ai surtout une mauvaise méthode, en fait je lis relativement rapidement, mais j'ai du mal à l'appliquer au piano.
Je m'en suis rendu compte grace à une méthode basée sur des exercices où on n'a pas le droit de regarder le clavier, et j'ai fait des progrés énormes, car je me suis rendu compte que mon principal problème était de perdre énormément de temps à faire passer mon regard du clavier à la partition et inversement.
Par contre, ce que me dit ma prof, c'est que pour elle, les adultes sont souvent moins efficaces que les enfants parce qu'ils ont peur de se tromper et qu'à la moindre faute, ils recommencent, alors qu'un enfant, il s'en moque et il continue, ce qui lui permet d'avancer plus vite. Mais par contre, les adultes sont souvent plus sensibles à la musicalité, plus perméables à des notions d'interprétation.
Personnellement, je dois admettre que de regarder le piano lorsque je joue certaine pièce a pour moi un effet ''perturbant''. Surtout lorsque je joue mon Prélude en La bémol majeur (17ieme) de Bach. Je ne regarde jamais mes doigts.... je préfère garder mon regard perdu dans le néant...
Non ramona, je le joue de mémoire et sans partition... Il le faut bien, j'ai mon examen mardi! (je suis déjà nerveux) Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours été inconfortable dans ce morceau lorsque je me regardais jouer... J'ai été très heureux aujourd'hui, je crois avoir finalement compris ce qu'était ce prélude, c'est tout simplement deux enfants qui jouent! J'aurais dû y penser plus tôt, le caractère est tellement enfantin. On dirait presque une partie de cache-cache.
J'en suis à mon deuxième prof. Sauf exception (concession ), je choisis les oeuvres que je travaille. Tous les deux n'apprécient pas que je n'accepte pas une option interprétative, parfois présentée comme une obligation imposée par le respect du texte, qu'ils m'ont proposée et que je leur fasse écouter une autre option sur un CD de X et, ou, un CD de Y. Un m'a dit qu'il ne fallait pas chercher à imiter les grands pianistes.
Qu'en dites-vous les profs du forum ?
On ne vend pas la musique. On la partage. Leonard Bernstein
suite à Egtegt, idem je déchiffre vite ensuite c'est pas toujours sur les bonnes touches; j'ai sans arrêt les yeux qui vont à toute vitesse de la partition au clavier.
Peut être mauvaise mémorisation ?
Ma prof dit que le meilleur moyen c'est de jouer avec la partition et ne jamais regarder le clavier MEME si on fait des fautes; c'est + difficile à accepter qd on est adulte.
Quant à l'interprétation, ma prof pense qu'on écoute 1 ou 2 fois le morceau nqu'on va étudier, eventuellement avec des interprètes différents, pour avoir un idée de l'oeuvre telle qu"elle est percue par un grand interprète.
Après, terminé, c'est à soi de s'approprier la pièce, même si on ne la joue
selon l'orthodoxie admise.
Mais moi je ne fais ni audition ni concours donc...
Au fait dans les concours la partition est interdite ?
Je détesterais qu'on m'impose un morceau...
Je suis ouvert aux propositions des profs, mais si j'accroche vraiment pas à un truc pourquoi ne pas choisir autre chose ? La musique doit rester un plaisir, avant tout. Je suis d'autant plus motivé pour travailler des points techniques si c'est pour réussir à jouer qqchose que j'aime vraiment.
J'ai une copine qui a arrêté le conservatoire parce que on lui demandait de jouer que des trucs qui ne lui correspondait pas, je trouve ça terrible.
Sinon, je suis assez lent au déchiffrage (j'espère progresser), et j'apprends tout par coeur, habitude que j'ai gardé de mon ancien instrument.