Une question de geste ?

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Mélomane
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Re: Une question de geste ?

Message par Mélomane »

Pour tout ceux qui réfléchissent à la technique pianistique, je vous suggère la lecture de mon ouvrage : Piano, geste, son, traité d’interprétation et de technique pianistique, pour le corps et l’esprit, de Manuel Schweizer, paru aux Éditions Universitaires de Dijon.
Vous y trouverez beaucoup d’éléments sur l’utilisation du bras, du poignet, des doigts, etc, ainsi que des conseils sur le travail de la sonorité, le phrasé, le rubato, etc.
https://www.fnac.com/a21198231/Manuel-S ... -geste-son
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pianiste des Alpes
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Re: Une question de geste ?

Message par pianiste des Alpes »

Peut-être hors sujet, mais il y a un détail qui n'a pas été abordé : le piano sur lequel on joue.
J'ai commencé le piano à 8 ans avec une prof particulière qui avait fait le conservatoire. Elle m'a bien sûr enseigné beaucoup de choses sur la gestuelle.
J'ai bien senti à 15 ans quand j'ai été prise de passion pour l'escalade que mon jeu devenait différent.
Mais là où j'ai commencé à être bloquée vraiment, c'est avec mon piano. Chez mes parents c'était un Young Chang d'études. J'arrivais à faire des choses sur le Gaveau de ma prof, mais j'étais incapable de les reproduire chez moi (et donc de m'entraîner). Je pense en particulier aux pianissimo. J'écoutais les disques vinyles de mes parents et j'essayais en vain de reproduire ce que j'entendais. Jamais je n'y arrivais. Chez ma prof je sentais que je m'en approchais, on travaillait un peu et je progressais mais impossible de refaire chez moi.

À l'époque ça n'est venu à l'idée de personne qu'il aurait été judicieux de changer de piano. Les personnes chez qui je pouvais jouer avaient aussi des pianos d'études, et le seul bon piano que je connaissais était celui de ma prof. L'unique magasin de piano de la ville interdisait qu'on joue sur les pianos. Donc je pensais qu'avec ma prof j'arrivais à mieux jouer parce qu'elle était là (c'était vrai aussi pour d'autres difficultés techniques). Un peu comme un coach qui soutient.

Ce n'est que bien plus tard quand j'ai eu l'occasion de jouer sur de bons pianos que j'ai compris. Déjà rien que le Rameau que j'ai eu de mes 27 ans en 2006 jusqu'à l'année dernière était meilleur que le Young Chang et j'arrivais mieux à faire certaines choses. Mais on pouvait aussi mettre ça sur le compte de la maturité et de l'expérience.

Là où ça a vraiment été flagrant que le piano est un élément indispensable pour améliorer son jeu, c'est quand j'ai eu le Schimmel l'année dernière et surtout le Grotrian-Steinweg il y a 3 mois. Je n'ai pas changé ma technique en 3 mois, je n'ai pas de prof. Par contre, j'arrive désormais à faire les pianissimo que je n'arrivais pas à faire avant. Je n'ai rien changé à mes bras, épaules, poignets et doigts. C'est juste le piano qui a un meilleur clavier, et de loin.
Là où j'aurais besoin d'un prof, ce serait pour m'aider à explorer mieux et plus vite toutes les possibilités du piano. Toute seule je tâtonne.
Mais est-ce que j'ose dire que je prends mon pied le soir à jouer le plus pianissimo possible, en me penchant sur mon clavier pour tendre l'oreille, les doigts le frôlant à peine, pour sentir précisément la force exacte avec laquelle appuyer pour entendre le son le plus faible possible ? Je m'exerce, et après il y a un passage dans un nocturne de Chopin que je peux enfin jouer comme je l'aime ! Idem chez Beethoven !
Jamais je n'aurais pu sur mes pianos précédents.
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