Oukee a écrit : mar. 27 déc., 2022 11:51
J'ai du mal à comprendre... je jouai les jardins sous la pluie au bout d'1 an de piano, tandis que la ballade demande une maitrise et une maturité qui prennent forcément plus de temps.
Ensuite, à chacun son appréciation bien entendu.
Euh je me demande si on parle de la mm pièce jouer jardin sous la pluie au tempo attendu, du genre la vitesse de luganski, avec chaque note jouée, le thème qui ressort... Je pense pas connaître un seul pianiste qui le fasse ainsi au bout d'un an de piano
Certainement pas comme Luganski, bien entendu.
Mais je ne dirai pas que cela suffit à classer ce morceau dans les morceaux très difficiles du répertoire. Ou alors, il faut considérer que tous les morceaux sont très difficiles, ce qui peut faire sens d'un certain point de vue : par exemple, jouer la valse de Chopin op64 n°1 ("du petit chien") comme Cziffra m'apparait comme un objectif inatteignable. Mais ce serait l'objet d'une autre discussion.
Euh je me demande si on parle de la mm pièce jouer jardin sous la pluie au tempo attendu, du genre la vitesse de luganski, avec chaque note jouée, le thème qui ressort... Je pense pas connaître un seul pianiste qui le fasse ainsi au bout d'un an de piano
Certainement pas comme Luganski, bien entendu.
Mais je ne dirai pas que cela suffit à classer ce morceau dans les morceaux très difficiles du répertoire. Ou alors, il faut considérer que tous les morceaux sont très difficiles, ce qui peut faire sens d'un certain point de vue : par exemple, jouer la valse de Chopin op64 n°1 ("du petit chien") comme Cziffra m'apparait comme un objectif inatteignable. Mais ce serait l'objet d'une autre discussion.
Oh pas forcément parmi les très durs... Mais le travail pour l'amener au tempo avec la légèreté qu'il faut et le thème ressorti, c'est déjà pas mal de taf
Oukee a écrit : mar. 27 déc., 2022 17:41
Certainement pas comme Luganski, bien entendu.
Mais je ne dirai pas que cela suffit à classer ce morceau dans les morceaux très difficiles du répertoire. Ou alors, il faut considérer que tous les morceaux sont très difficiles, ce qui peut faire sens d'un certain point de vue : par exemple, jouer la valse de Chopin op64 n°1 ("du petit chien") comme Cziffra m'apparait comme un objectif inatteignable. Mais ce serait l'objet d'une autre discussion.
Techniquement moins durs que les rhapsodies hongroises par exemple... mais je me demande si c'est pas autant de boulot que la ballade 3 pour l'avoir avec un résultat abouti
Euh je me demande si on parle de la mm pièce jouer jardin sous la pluie au tempo attendu, du genre la vitesse de luganski, avec chaque note jouée, le thème qui ressort... Je pense pas connaître un seul pianiste qui le fasse ainsi au bout d'un an de piano
Certainement pas comme Luganski, bien entendu.
...
Je viens de l'écouter : magnifique et il y met une énergie.
Effectivement je vois pas comment on peut le jouer comme ça, même (beaucoup) moins vite avec juste un an de piano.
P.S. J'avais une curieuse impression en l'écoutant d'autant que je connais la partition: ses doigts vont plus vite que la pensée !
Oukee a écrit : mar. 27 déc., 2022 17:41
Certainement pas comme Luganski, bien entendu.
...
Je viens de l'écouter : magnifique et il y met une énergie.
Effectivement je vois pas comment on peut le jouer comme ça, même (beaucoup) moins vite avec juste un an de piano.
P.S. J'avais une curieuse impression en l'écoutant d'autant que je connais la partition: ses doigts vont plus vite que la pensée !
Sur les morceaux a tempo aussi rapide, le cerveau doit être une ou deux mesures avant... Et moi, ce genre de trucs (la vitesse et la réflexion anticipée nécessaire), ça me met en PLS
Oui j'aurais carrément envie de qualifier cette interprétation par Lugansky de prodigieuse.
Bon je recommencerai pas trop souvent à écouter des pros jouer des morceaux que je travaille.
Par contre écouter Gould jouer du Bach a été une expérience très profitable pour moi.
C'est le seul jusqu'ici haha
axolotl a écrit : mar. 27 déc., 2022 18:16
Oui j'aurais carrément envie de qualifier cette interprétation par Lugansky de prodigieuse.
Bon je recommencerai pas trop souvent à écouter des pros jouer des morceaux que je travaille.
Par contre écouter Gould jouer du Bach a été une expérience très profitable pour moi.
C'est le seul jusqu'ici haha
J'adore luganski... Mais c'est sur que bon... On doit pas avoir le mm cerveau
Je crois qd mm que j'finirai par me frotter a cette estampe de debussy
axolotl a écrit : mar. 27 déc., 2022 18:04
Effectivement je vois pas comment on peut le jouer comme ça, même (beaucoup) moins vite avec juste un an de piano.
Il y avait une élève plus avancée qui jouait ce morceau, et je m’étais mis en tête de le jouer aussi, contre l’avis de mon prof : un genre de défi stupide (bon, j’avais 13 ans a l’époque).
Démontrer à mon prof que je pouvais y arriver a été a l’époque une satisfaction incroyable.
Être pianiste et musicien n'est pas un métier. C'est une philosophie, une conception de la vie qui ne peut être basée ni sur de bonnes intentions ni sur le talent naturel. Il faut surtout avoir un esprit de sacrifice inimaginable.
Spianissimo a écrit : lun. 09 janv., 2023 21:59Être pianiste et musicien n'est pas un métier. C'est une philosophie, une conception de la vie qui ne peut être basée ni sur de bonnes intentions ni sur le talent naturel. Il faut surtout avoir un esprit de sacrifice inimaginable.
Devinette Savez-vous qui a dit ça ?
Ça va dans mon cas le sacrifice j'ai déjà pas mal donné
Mais musicien c'est avant tout une vocation, un désir donc quelque chose qui peut apporter de grandes satisfactions.
Et ça passe les longues soirées d'hiver...
Spianissimo a écrit : lun. 09 janv., 2023 21:59Être pianiste et musicien n'est pas un métier. C'est une philosophie, une conception de la vie qui ne peut être basée ni sur de bonnes intentions ni sur le talent naturel. Il faut surtout avoir un esprit de sacrifice inimaginable.
Devinette Savez-vous qui a dit ça ?
Ça va dans mon cas le sacrifice j'ai déjà pas mal donné
Mais musicien c'est avant tout une vocation, un désir donc quelque chose qui peut apporter de grandes satisfactions.
Et ça passe les longues soirées d'hiver...
Peut-être a-t-il dit ça à un moment ou c'était compliqué pour lui, mais je pense que c'est tout à fait juste. Comme toute activité artistique, nous avons la chance, nous, amateurs, de vivre notre passion à notre rythme et sans contraintes (sauf celles qu'on s'impose nous-même). La vivre en tant que professionnel doit être passionnant et apporter plein de joies, mais ça nécessite aussi, quelque part, de se mettre entre parenthèse et au service de la musique, même lorsqu'on est reconnu comme un géant du piano...Perso, je n'envie guère la vie de concertiste international.
Spianissimo a écrit : mar. 10 janv., 2023 11:11
La vivre en tant que professionnel doit être passionnant et apporter plein de joies, mais ça nécessite aussi, quelque part, de se mettre entre parenthèse et au service de la musique, même lorsqu'on est reconnu comme un géant du piano...
N'est ce pas le propre de beaucoup de métiers "à vocation" (comme médecine, pour donner un autre exemple) dans lesquels les personnes investissement énormément ?
La véritable spécificité du concertiste, à n'importe quel niveau, est de mettre sa réputation en jeu chaque fois qu'il monte sur scène.
Spianissimo a écrit : mar. 10 janv., 2023 11:11
La vivre en tant que professionnel doit être passionnant et apporter plein de joies, mais ça nécessite aussi, quelque part, de se mettre entre parenthèse et au service de la musique, même lorsqu'on est reconnu comme un géant du piano...
N'est ce pas le propre de beaucoup de métiers "à vocation" (comme médecine, pour donner un autre exemple) dans lesquels les personnes investissement énormément ?
La véritable spécificité du concertiste, à n'importe quel niveau, est de mettre sa réputation en jeu chaque fois qu'il monte sur scène.
Tout à fait, sauf que la médecine, on ne peut pas trop la vivre en amateur...et qu'on peut également dire que le chirurgien met sa réputation en jeu à chaque opération ....
Oukee a écrit : mar. 10 janv., 2023 11:22
N'est ce pas le propre de beaucoup de métiers "à vocation" (comme médecine, pour donner un autre exemple) dans lesquels les personnes investissement énormément ?
La véritable spécificité du concertiste, à n'importe quel niveau, est de mettre sa réputation en jeu chaque fois qu'il monte sur scène.
Tout à fait, sauf que la médecine, on ne peut pas trop la vivre en amateur...et qu'on peut également dire que le chirurgien met sa réputation en jeu à chaque opération ....
Exact, il y a pas mal de similitudes finalement entre un concertiste et un chirurgien : nécessité d'une technique parfaite, d'un mental d'acier, d'empathie vis à vis du "public"....
Il reste que le pianiste est seul sur scène, et ça, c'est vraiment spécifique !
Étant enfant de médecins, je n'ai pas l'impression que la réputation d'un chirurgien joue tant que ça dans le sens où des mauvais chirurgiens arrivent à mener des carrières. Et pour l'empathie, les chirurgiens sont connus pour être plutôt antipathiques, qualité certainement nécessaire pour avoir un geste sûr quelles que soient les circonstances.
Spianissimo a écrit : mar. 10 janv., 2023 11:11
Perso, je n'envie guère la vie de concertiste international.
Lors de mes quelques discussions avec des pros au fil des années, j'ai eu plus d'une fois la réflexion qu'ils enviaient parfois les amateurs :
D'une part les amateurs jouent ce qui leur plaît, contrairement aux pros qui doivent répondre à des commandes des programmateurs de concerts.
D'autre part, les amateurs ont vraiment le temps de peaufiner leurs morceaux, contrairement aux pros qui doivent délivrer la/les dates programmées et passer à l'engagement suivant.
Enfin, quand la pratique de la musique est un job, comme par hasard, le pro trouve ses hobbies ailleurs que dans la musique...ou si dans la musique, c'est parfois dans un style complètement différent.
axolotl a écrit : mar. 10 janv., 2023 7:27
..
Mais musicien c'est avant tout une vocation, un désir donc quelque chose qui peut apporter de grandes satisfactions.
Et ça passe les longues soirées d'hiver...
...Perso, je n'envie guère la vie de concertiste international.
Une question que je me pose sur les concertistes en ayant fait pas mal de théâtre comme comédien.
Des soirs on sait qu'on doit jouer et comment dire.. On n'a vraiment pas envie
Je ne regrette pas de ne pas avoir percé comme concertiste: de toute façon j'ai stagné avec la musique pendant très très longtemps, jusqu'à mes 18 ans environ. Là je joue et travaille quand j'en ai envie, ou pour faire plaisir à d'autres, aux amis...
Spianissimo a écrit : mar. 10 janv., 2023 11:11
...Perso, je n'envie guère la vie de concertiste international.
Une question que je me pose sur les concertistes en ayant fait pas mal de théâtre comme comédien.
Des soirs on sait qu'on doit jouer et comment dire.. On n'a vraiment pas envie
La réponse est : ils se mettent alors en pilotage automatique (cela m'avait été confirmé par un prof). Ou bien, comme je l'ai lu parfois, la flamme revient lorsqu'ils commencent à jouer, et tout se passe bien.
Ne pas oublier également les tensions avec le chef dans les concertos : cela peut être horripilant de ne pas s'entendre sur le tempo, l'interprétation. Schiff a résolu la question : il dirige les concertos de Brahms du piano ! (pas avec n'importe quel orchestre il est vrai).