Tableaux d'une exposition

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
Arleston
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Message par Arleston »

Wladyslaw a écrit :En tous cas, je ne sais toujours pas quel bon interprete à enregistré les Tableaux.
Il y a le pianiste russe Mikhail Rudy, ça fait longtemps que je ne l'ai plus écouté mais sa version est assez appréciée si je me souviens bien.....

Sinon je pense que Mikhail Pletnev pourrait très bien faire l'affaire!
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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

je suis de la région de Lausanne et je suis trop djeunz pour avoir pu connaître magaloff
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Wladyslaw
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Message par Wladyslaw »

Franz Liszt a écrit :je suis de la région de Lausanne et je suis trop djeunz pour avoir pu connaître magaloff
Il n'est pas mort il y a très longtemps ...
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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

Il est mort je n'avais que 6ans.... :)
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Wladyslaw
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Message par Wladyslaw »

Ca m'étonne, j'aurais dit qu'il est mort il y a 4-5 ans maxi ...
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quasimodo
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Message par quasimodo »

Wladyslaw a écrit : Ben moi, quand j'étais petit, je voulais que la grande Porte de Kiev soit la musique d'entrée (et/ou de sortie) de la messe de mon mariage ... Mais du coup, je suis pas encore marié et maintenant ... je pense que je choisirais plutôt la musique de la guerre des étoiles !
Tu devrais essayer le troisème mouvement de la sonate N.2 de Chopin, pour faire original. 8)
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Wladyslaw
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Message par Wladyslaw »

quasimodo a écrit :
Wladyslaw a écrit : Ben moi, quand j'étais petit, je voulais que la grande Porte de Kiev soit la musique d'entrée (et/ou de sortie) de la messe de mon mariage ... Mais du coup, je suis pas encore marié et maintenant ... je pense que je choisirais plutôt la musique de la guerre des étoiles !
Tu devrais essayer le troisème mouvement de la sonate N.2 de Chopin, pour faire original. 8)
Non, non, pour l'ouverture du bal de mes funérailles, j'ai déjà trouvé ... ;)
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Franz Liszt
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Message par Franz Liszt »

il est mort en 1992 semble-t-il

Beaucoup de pianistes ont ressenti un jour ou l’autre une frustration à jouer sur cet assemblage mécanique fait de cordes et de marteaux qu’est le piano. Certains ont même envié les violonistes qui ont l’énorme avantage de ressentir les vibrations du son avec tout leur corps et de pouvoir le maîtriser sans autre intermédiaire que l’archet, ce prolongement de la main. Ecouter jouer Magaloff au clavier était la meilleure manière de se réconcilier avec l’instrument jusqu’à en oublier son existence. Le son, rien que le son avec toute sa plénitude et sa rondeur, emplissait la salle chaleureusement et venait caresser les tympans, y compris les plus exigeants. Le jeu de Magaloff représentait un idéal sonore dont l’histoire de l’interprétation pianistique n’a pas compté de semblable. Il avait la démarche du chanteur toujours en quête de la perfection sonore. Ses mains puissantes donnaient l’impression d’effleurer les touches sans jamais cogner ni heurter. Utilisant la pédale avec autant de parcimonie que d’à-propos, son jeu était toujours coloré et néanmoins servi par un legato naturel, à l’égal de celui d’Edwin Fischer. Joseph Szigeti, avant de devenir son beau père, avait été responsable de son éducation musicale, alors qu’avec Isidore Philipp, il avait acquis essentiellement une technique d’une solidité sans reproche. Szigeti était un musicien avant d’être un violoniste et ses partenaires au piano, de Busoni à Argerich en passant par Hess et Horszowski, étaient éblouis par sa sensibilité. Il fut pour Magaloff un peu ce que Busch fut pour Serkin. Mais le jeu de Magaloff ne se résumait pas uniquement à son toucher. Il y avait aussi un style Magaloff. Dans Liszt, par exemple, après le confort musical dans lequel il installait son auditoire (au lieu d’agresser comme le fait la plupart des pianistes en cognant dès les premières mesures), il dressait rapidement un décor et une mise en scène tenant plus de la description que de la contemplation. Il n’y avait pas la poésie que l’on pouvait trouver dans le Kempff des dernières années, mais plutôt une exposition aussi méticuleuse que distanciée,exempte de toute implication émotionnelle. Tel le baron Prosper de Barante, il relatait la scène avec un propos essentiellement narratif et ne jugeait pas nécessaire de mêler ses sentiments à l’histoire pour qu’elle devint vraie et vivante. Ce grand seigneur signait chacune de ses interprétations avec un charme surrané et jouait chaque pièce comme s’il s’agissait d’un bis, ainsi qu’à la grande époque. Tout était enlevé avec enthousiasme, fraîcheur et séduction, mis en oeuvre avec une grande économie de moyens et la plus extrême sobriété. La vigueur qu’il donnait à son jeu tenait aussi à sa façon de vivre le rythme. Sa pulsation globalement régulière mais précisément affranchie du métronome faisait avancer la musique sous liberté contrôlée. Il portait beaucoup d’attention aux temps forts qu’il utilisait comme points d’appui pour lancer la phrase. A cet égard, toutes les oeuvres en forme de danse jouées par Magaloff étaient de grands moments de bonheur. Ses mazurkas et ses valses de Chopin avaient énormément de classe. A l’âge de soixante-dix-huit ans, il grava pour la firme Adès son anthologie à la valse avec entre autres des pièces de Moszkowski, Levitzki, Godowsky, interprétées avec élégance et une tendresse qui n’ont pas d’équivalent dans l’histoire du disque. Il faut dire que Magaloff, à l’instar d’Arrau, s’était bonifié avec le temps. Le narrateur distant et altier qui faisait figure de musicien froid et condescendant dans ses jeunes années, se mua avec l’âge en un digne aristocrate inspirant l’admiration de ses pairs et du public. Magaloff ne jouait jamais à être ému, il jouait à émouvoir et cela se ressentait beaucoup dans ses dernières années. Il était aussi un homme fort curieux et avide de découvertes en général. En musique, cela se traduisait par un engouement permanent pour le déchiffrage de nouvelles partitions. En cela, l’âge n’eut pas d’empreinte sur sa motivation, car à soixante-douze-ans, il découvrait avec ses doigts (ses oreilles l’avaient déjà entendu) le premier concerto de Rachmaninov pour le jouer en public avec la Philarmonie de Berlin et l’Orchestre de Philadelphie. Ses explorations avaient fait de lui un encyclopédiste de la musique pour piano, de Frescobaldi à Stravinsky. Il n’allait pas au-delà car il affirmait modestement ne pas comprendre la musique atonale. On a bien essayé de faire de Magaloff un spécialiste de Chopin après qu’il eût donné son intégrale en concert, comme l’avait fait Alexander Brailowski. Mais cela ne seyait pas à la plupart de ses récitals qui étaient souvent composés de curiosités dont il s’était fait le seul avocat. Son éclectisme lui permettait de monter des programmes avec de savants assemblages. Une Toccata de Frescobaldi et deux extraits des Goyescas pouvaient encadrer une pièce de Bach, trois sonates de Scarlatti et le Fandango de Soler. De tels récitals auraient pu revêtir l’apparence d’une leçon d’histoire de l’écriture pianistique, n’était sa générosité pour se substituer à un académisme circonstanciel. Il agissait un peu en metteur en scène, en créant ici un éclairage particulier d’une oeuvre servant de pont entre deux autres, ou là une surprise avec une pièce totalement inconnue. Il pouvait aussi jouer tout un programme autour d’un thème: le piano russe, la musique espagnole, ou les romantiques allemands. Magaloff était un cosmopolite du clavier, un spécialiste en général. Sa maison sur les hauts de Montreux était un havre pour la culture et l’humanisme, en plus d’être un lieu de rencontre et d’enseignement. Toujours intéressé par les autres, Magaloff comptait beaucoup d’amis, dont de nombreux collègues, fait assez rare dans la famille des pianistes pour qu’il fût digne d’être mentionné. Il était réciproquement apprécié que ce fut par Artur Schnabel ou Géza Anda, Mieczyslaw Horszowski ou Clara Haskil, sans parler des chefs comme Ernest Ansermet et Wilhelm Furtwängler. Quant à ses élèves, ils le vénéraient. “Je ne suis pas un professeur, disait-il. Si je reçois de jeunes pianistes, c’est parce que cela m’intéresse toujours d’entendre leur jeu”. Plutôt que d’imposer une conception, Magaloff laissait ses élèves jouer et trouver par eux-mêmes le ton juste. Cette maïeutique opérait insidieusement par la seule présence du maître et par l’environnement culturel qui enveloppait les lieux. Avec lui, les pianistes venus en perfectionnement n’avaient pas l’impression d’apprendre. Et ils ont tous aimé revenir à Montreux, les Cassard, Luisada, Dalberto et Argerich, pour se ressourcer auprès de leur maître et retrouver l’imagination et l’enthousiasme dont ils avaient besoin. Magaloff aimait la vie et la musique: mais au contraire d’Arthur Rubinstein, il n’avait aucune sorte de fierté ni même de prétention. Modeste et épicurien, il a réalisé ce qu’il aimait sans même avoir l’idée de ce que pouvait être une carrière. Né le 28 février 1912 à Saint-Pétersbourg, Nikita Magaloff allait jouir d’un environnement musical propice à son développement artistique. Son oncle et sa mère étaient d’excellents pianistes amateurs. Ils cotoyaient Alexandre Siloti, élève de Liszt, et surtout créateur des Concerts éponymes qui attiraient à Saint-Pétersbourg les plus grands compositeurs de l’époque. L’iconoclaste Prokofiev, lui aussi ami des Magaloff, choquait le public conservateur avec ses Visions Fugitives et ses deux premiers concertos. Rachmaninov au faîte de sa gloire venait régulièrement présenter ses dernières compositions aux concerts de son cousin Siloti. Le jeune Nikita aurait entendu du piano pour la première fois sous les doigts de Prokofiev jouant la Sonate en si de Chopin. Mais avec la révolution bolchévique, tout ce gratin musical allait émigrer. En 1918, la famille Magaloff passa en Finlande et devait y rester quatre années avant de pouvoir gagner Paris. Prokofiev, lui, était passé par l’Asie, avait rejoint les Etats-Unis et retrouvé l’oncle Magaloff à New York, pour finalement venir s’installer à Paris et rallier le reste de la famille. Nikita, qui avait déjà montré des facilités pour l’instrument, alla se forger sa technique dans la classe d’Isidore Philipp au Conservatoire nouvellement installé rue de Madrid. Bien qu’élève de Georges Mathias, Philipp était plutôt un adepte de l’académisme selon Saint-Saëns. On ne jouait que sur des pianos Erard ou Pleyel, et la technique enseignée était celle du jeu perlé dans le plus pur style de l’école française. Au sein de cet enseignement, Magaloff avait peu de liberté. Il lui était formellement interdit de prendre conseil auprès de musiciens comme Maurice Ravel ou Nadia Boulanger, autant de personnalités dangereuses pour son éducation! Son premier prix en poche, à l’âge de dix-sept ans, il allait bien sûr s’empresser de faire tout ce qui était défendu par Philipp. En premier lieu, il passa son temps à rencontrer Ravel qui avait dit de lui: “Il est né avec Magaloff un grand musicien”. Puis il passa le Rhin pour rencontrer Schnabel en 1932 qui lui révéla Beethoven et Schubert. Backhaus et Gieseking répondirent aussi à sa curiosité en lui faisant découvrir d’autres musiciens allemands ainsi que Debussy. Avec Prokofiev, il avait bien sûr continuement travaillé la musique russe. Le couronnement de sa formation lui fut donné par le violoniste Joseph Szigeti auprès duquel il découvrit la générosité du son à travers l’essentiel de la musique de chambre. Rapidement, les concerts s’enchainèrent sur tous les continents. Magaloff était le type de pianiste qui pouvait s’offrir les plus grandes salles et les plus grands chefs sans même être lauréat d’un concours. Sa seule tentative au premier concours Eugène Ysaÿe de 1938 (qui ne s’appelait pas encore Reine Elizabeth) fut sans suite. Il ne s’intéressa que plus tard aux joutes pianistiques mais en tant que membre du jury, notamment au concours Van Cliburn, et surtout au concours Clara Haskil qu’il présida de 1977 à 1989. En 1949, il reprit la classe de perfectionnement de Dinu Lipatti au Conservatoire de Genève, ce qui marqua le début de sa longue passion pour l’enseignement. Pour suivre ses classes de maître, il fallait aller à Paris, à l’Académie Chigiana de Sienne, à Taormina en Sicile, ou mieux, faire partie des élus qui invités chez lui, à Montreux. Magaloff n’était pas un homme de studio. Il lui fallait une salle et un public pour partager le bonheur de la musique, ce qui ne faisait pas l’affaire des ingénieurs du son. Pour son intégrale Chopin, il leur répondit: “Si vous m’enlevez le public, laissez moi au moins la salle”, et demanda que les prises eussent lieu dans la salle vide du Concertgebouw d’Amsterdam. Les maisons de disques trouvèrent à la fin que travailler avec Magaloff était une affaire trop compliquée. Comme lui-même ne courait pas après les disques, ceci explique un nombre relativement peu élevé d’enregistrements. Cela était sans importance à ses yeux, car la plénitude de l’instant avait plus de valeur que le désir de devenir immortel. Magaloff n’a jamais été Cortot et encore moins dans ses vieux jours. A plus de soixante-dix ans, il jouait encore dans le grand style qui était le sien, mais sans fausse note et sans trou de mémoire. Lorsqu’il mourut peu après Noël, en 1992, s’en alla un homme épris de la vie et des autres, et dont la jeunesse d’esprit n’avait jamais fléchi. Quelque soit sa marque et sa facture, le meilleur piano du monde restera pour toujours celui qui chantait sous les doigts de Magaloff.
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Message par Wladyslaw »

Euhh ... tu veux bien nous faire un résumé ? :oops:

Wlad
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Message par Franz Liszt »

né en 1912, apprécié par Haskil et Horowitz, professeur de piano, son oncle et sa mère étaient d’excellents pianistes amateurs. Ils cotoyaient Alexandre Siloti, élève de Liszt, mort en 1992
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Message par Wladyslaw »

Moi je l'aimais bien ce Nikita... il était jovial, des yeux rieurs. Son jeu était peut être pas aussi irréprochable que celui de certains de ses pairs mais au moins, il n'était pas froid.
En plus, il a eu le bon goût de s'installer en Suisse... Alors c'était forcément qq'un de bien !

Wlad.
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