
Disparition de Pierre BOULEZ
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Pour l'anecdote, j'ai entendu hier soir à la radio qu'il avait été applaudi, après une représentation du Ring à Bayreuth avec Patrice Chéreau, durant 90 minutes avec pas moins de 107 rappels. 

La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Oui, et quatre années auparavant, ça n'avait été que des huées pour le couple Boulez-Chéreau. Il faut reconnaître qu'entre temps, Chéreau avait un peu modifié sa mise en scène :
La bonne chose, c'est que France-Musique passe depuis ce matin l'intégrale de la Walkyrie de 1980, dirigée par Boulez. Dieu que c'est beau et envoûtant.
http://www.wagneropera.net/DVD/Walkure/ ... hereau.htm
http://www.slate.fr/story/78656/opera-c ... ing-wagnerLa suite fait partie de l’histoire. Une mise en scène huée, des spectateurs francophobes, des porteurs de pancartes «Disneyland», des menaces: «Souvenez-vous de la malédiction de l’anneau». La violence des réactions surprend le metteur en scène: «La provocation est étrangère à mon travail.» Wolfgang Wagner le soutient. Pour la dernière représentation en 1980, 85 minutes de standing ovation. Entre-temps, le Ring et Chéreau ont changé l’opéra.
La bonne chose, c'est que France-Musique passe depuis ce matin l'intégrale de la Walkyrie de 1980, dirigée par Boulez. Dieu que c'est beau et envoûtant.
http://www.wagneropera.net/DVD/Walkure/ ... hereau.htm
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
C'est un peu l'image que je garde du personnage, probablement partielle et biaisée. Je suis assez convaincu que ces commentaires sur le jazz ou Messiaen sous-estiment même le fond de sa pensée. Il a dès le départ adopté des positions absolument radicales, et s'est battu sur tous les fronts pour imposer ses convictions, ostracisant au passage une génération entière de compositeurs ne se pliant pas au quasi diktat de l'avant-garde. Est-ce que j'exagère ?jean-séb a écrit :Il semblait très sectaire et méprisant pour tout ce qui n'appartenait pas à son petit cercle. L'article du Monde cité plus haut rappelle : Boulez, frondeur et indépendant, ne tarde pas à trouver des limites à l’enseignement de Messiaen et à faire savoir le mal qu’il pense de sa musique, traitant sa Turangalîla-Symphonie (1946-1948) de « musique de bordel ». Le pensait-il vraiment ou avait-il à l'excès le goût de la formule qui fait mouche, quitte à blesser ses victimes ?pianojar a écrit :J'ai toujours eu une aversion profonde pour le personnage depuis qu'un jour je l'ai entendu dire dans une interview que le jazz n'avait pas droit de cité dans l'univers musical (ou quelque chose d'approchant)
Sur Messiaen en particulier, je ne suis pas surpris du tout tant leurs univers n'ont rien en commun. Et puis vous ne trouvez pas que la Joie du Sang des Etoiles dans la Turangalîla est terriblement jazzy ? Messiaen ne fait pas l'unanimité, je me souviens que lorsque j'avais demandé à mon prof d'en travailler, il m'avait répondu qu'il accepterait mais m'avait exprimé toute son hostilité pour cette musique (il est pourtant très spécialisé dans la musique française...). Et puis Chopin estimait bien peu la musique de Schumann, et Brahms celle de Liszt...
Je mesure probablement mal l'apport de Boulez au paysage musical français, et n'ai pas à méjuger sa posture ou sa musique, surtout que je n'y comprends rien. En revanche, j'ai toujours été gêné par son "prosélytisme musical".
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Un article de New York Times - dans une partie de l'article décrivant quand il dirigeait le New York Philharmonic, il semble l'opposé de sectaire, assez cool et même quelque chose pour Nox :
Mr. Boulez wanted to make the orchestra a more flexible institution, and a more modern one. Performances might begin with short programs of chamber music, played by members of the orchestra. More of the repertoire would be explored. During his first season as the music director, there was an emphasis on Liszt. Then concerts consisting entirely of new and recent works were given at downtown sites. There were also “informal evenings” of talk, rehearsal and performance featuring 20th-century composers. And there were summer seasons of “rug concerts,” with a different program every night for a week, played to audiences seated on the floor of Philharmonic Hall.
Mr. Boulez wanted to make the orchestra a more flexible institution, and a more modern one. Performances might begin with short programs of chamber music, played by members of the orchestra. More of the repertoire would be explored. During his first season as the music director, there was an emphasis on Liszt. Then concerts consisting entirely of new and recent works were given at downtown sites. There were also “informal evenings” of talk, rehearsal and performance featuring 20th-century composers. And there were summer seasons of “rug concerts,” with a different program every night for a week, played to audiences seated on the floor of Philharmonic Hall.
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Cet article pointe vers un autre article avec des témoignages variés et drôlement intéressants. Il n'était pas que sectaire bien sur, mais visiblement, il l'était aussi :
En réalité, lorsque je lis tous les autres témoignages, je suis assez frustré de ne pas pouvoir du tout comprendre son monde musical. Il a quand même influencé beaucoup de compositeurs et d'interprètes.ESA-PEKKA SALONEN a écrit :Young people are attracted to black-and-white statements. At least I was. And Boulez was like a black-and-white statement machine. He said, “This is wrong, and this is right.” The statements Boulez made were kind of refreshingly categorical. Like the famous one from the ’50s: “If a composer has not experienced the necessity of dodecaphonic technique, he is useless.” That’s a good sentence because it tells you what is what. It takes the guessing out of the equation.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
A noter une double page dans Le Figaro d'aujourdhui, avec en titre si je me souviens bien "Pierre Boulez, héros et paria".
Pour bien relater les "deux" aspects du personnage: son engagement pour la Musique en France (toutes ses réalisations et actions institutionnelles, comme la creation d'Instituts, ou qui ont mené à la creation de La Philarmonie) d'une part, son "sectarisme" d'autre part.
Mais comme Okay je ne vais pas plus loin.
Car je ne connais pas le dossier et qu'il ne me passionne pas plus que cela.
Il reste aussi un grand chef d'orchestre d'après le sentiment general (mais néanmoins je voudrais bien qu'on me dise si il a conduit des oeuvres de la période classique...).

Pour bien relater les "deux" aspects du personnage: son engagement pour la Musique en France (toutes ses réalisations et actions institutionnelles, comme la creation d'Instituts, ou qui ont mené à la creation de La Philarmonie) d'une part, son "sectarisme" d'autre part.
Mais comme Okay je ne vais pas plus loin.
Car je ne connais pas le dossier et qu'il ne me passionne pas plus que cela.
Il reste aussi un grand chef d'orchestre d'après le sentiment general (mais néanmoins je voudrais bien qu'on me dise si il a conduit des oeuvres de la période classique...).

Re: Disparition de Pierre BOULEZ
oui il a dirigé des œuvres de la période classique, par exemple le Concerto n°20 de Mozart avec Maria Joao Pires au piano
https://youtu.be/DvZ6BlCYjzQ
ou les symphonies de Beethoven, ici la 7ème
https://youtu.be/GXBKX8knB7I
https://youtu.be/DvZ6BlCYjzQ
ou les symphonies de Beethoven, ici la 7ème
https://youtu.be/GXBKX8knB7I
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Je me souviens avoir entendu M.Ohana, que je préfère de beaucoup, se plaindre amèrement d'avoir été écarté, marginalisé par l'omnipotent Boulez.
Moi aussi je l'appréciais essentiellement comme un remarquable chef d'orchestre.

Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Dans un article en anglais sur comment aborder sa musique, je trouvais que comme Tom Service conseille, Notations pour orchestre n'est pas difficile d'accès de tout, ça me fait penser à Stravinsky et contrairement aux autres oeuvres de Boulez, j'ai pu tenir jusqu'à la fin.
https://www.youtube.com/watch?v=mZJuqLQ9V6I
Pour ceux qui ont dit qu'ils ne comprennent pas sa musique, quel est l'intérêt d'être obligé d'étudier précieusement une musique pour l'apprécier ? C'est comme s'il fallait les dimensions exactes d'une fleur pour pouvoir dire que c'est belle, et la beauté, ce n'est pas ça. En lisant les articles sur ses compositions, les adjectives comme "somptueux" ou "sensuel" - je suis désolée, ça parle de la beauté quand même.
https://www.youtube.com/watch?v=mZJuqLQ9V6I
Pour ceux qui ont dit qu'ils ne comprennent pas sa musique, quel est l'intérêt d'être obligé d'étudier précieusement une musique pour l'apprécier ? C'est comme s'il fallait les dimensions exactes d'une fleur pour pouvoir dire que c'est belle, et la beauté, ce n'est pas ça. En lisant les articles sur ses compositions, les adjectives comme "somptueux" ou "sensuel" - je suis désolée, ça parle de la beauté quand même.
Modifié en dernier par Lee le ven. 08 janv., 2016 8:24, modifié 1 fois.
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
merci Lee pour le lien. J'ai écouté et oui cette musique me plait vraiment !
- jean-séb
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Oui, Notations fait partie des œuvres généralement recommandées pour une initiation à Boulez.Lee a écrit :Dans un article en anglais sur comment aborder sa musique, je trouvais que comme Tom Service conseille, Notations pour orchestre n'est pas difficile d'accès de tout, ça me fait penser à Stravinsky et contrairement aux autres œuvres de Boulez, j'ai pu tenir jusqu'à la fin.
https://www.youtube.com/watch?v=mZJuqLQ9V6I
Voir ce message très bien fait dans un autre forum :
http://www.odb-opera.com/viewtopic.php?p=268983#p268983
Pour Boulez comme pour nombre d’œuvres contemporaines qui jouent beaucoup sur le matériau sonore lui-même, il est essentiel de pouvoir écouter dans de bonnes conditions, et, idéalement, en concert.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Je ne crois pas que ceux qui disent ça aient eu nécessairement une approche très analytique ou très théorique. Je crois qu'ils veulent juste dire que c’est une musique qui ne leur "parle pas", à laquelle ils n'accrochent pas. J'aurais très bien pu le dire aussi en ce termes : je ne comprends pas Boulez-compositeur, je ne comprends pas sa musique, et je ne comprends pas non plus ce que ses amateurs lui trouvent. Mais tout cela dit sans avoir fait quelque étude détaillée, approfondie, que ce soit. C'est beaucoup plus instinctif que ça : ça m'écorche tout simplement les oreilles. Notations n'a pas dérogé à la règle en ce qui me concerne, je crains...Lee a écrit :Pour ceux qui ont dit qu'ils ne comprennent pas sa musique, quel est l'intérêt d'être obligé d'étudier précieusement une musique pour l'apprécier ? C'est comme s'il fallait les dimensions exactes d'une fleur pour pouvoir dire que c'est belle, et la beauté, ce n'est pas ça. En lisant les articles sur ses compositions, les adjectives comme "somptueux" ou "sensuel" - je suis désolée, ça parle de la beauté quand même.
D'ailleurs, pour reprendre ton analogie naturaliste, il n'y a pas franchement besoin de faire une analyse approfondie des proportions anatomiques pour arriver très vite à la conclusion que cet animal-là, eh bien ma foi, il est très moche... Mais je peux aussi comprendre que certains peuvent le trouver beau, en particulier s'ils le regardent au travers des émotions qu'il peut susciter (il est quelque part assez touchant)
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
J'ai du mal à accrocher avec la musique de Boulez, en partie peut-être parce que certains traits de sa personnalité m'ont gêné. A l'instar d'artistes comme Bartabas, il estimait avoir droit à la considération totale (pour ça d'accord) - mais aussi à des lignes de crédit sans limites - de la part des financeurs publics. Avec une morgue assez insupportable à l'égard des responsables des politiques culturelles. J'ai gardé un mauvais souvenir de l'émission de Bouillon de culture en 1993 où il s'était opposé avec beaucoup de violence mais aussi beaucoup de mépris à Michel Schneider, ancien directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Mieuvotar, l'animal ressemble le personnage dans le BD américain Ziggy, je ne sais pas si tu le connais.
http://www.gocomics.com/ziggy/2014/11/14
http://www.gocomics.com/ziggy/2014/11/14
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Ah oui, c'est vrai... Mais Ziggy est plus mimi quand même. Et moins baveux !
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Bonjour arlf31,
Vous avez écrit :
"...J'ai gardé un mauvais souvenir de l'émission de Bouillon de culture en 1993 où il s'était opposé
avec beaucoup de violence mais aussi beaucoup de mépris à Michel Schneider,
ancien directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture."
Je me souviens de cette émission où Schneider avait osé s'en prendre aussi à... Jack Lang.
Michel alias Pluton
Vous avez écrit :
"...J'ai gardé un mauvais souvenir de l'émission de Bouillon de culture en 1993 où il s'était opposé
avec beaucoup de violence mais aussi beaucoup de mépris à Michel Schneider,
ancien directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture."
Je me souviens de cette émission où Schneider avait osé s'en prendre aussi à... Jack Lang.

Michel alias Pluton
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Lee a écrit :
"Mieuvotar, l'animal ressemble le personnage dans le BD américain Ziggy, je ne sais pas si tu le connais."
Un autre Ziggy :
https://www.youtube.com/watch?v=G8sdsW93ThQ
Michel
"Mieuvotar, l'animal ressemble le personnage dans le BD américain Ziggy, je ne sais pas si tu le connais."
Un autre Ziggy :
https://www.youtube.com/watch?v=G8sdsW93ThQ
Michel
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Bon, je n'arrive pas à retrouver la référence lue hier dans le Guardian, mais on y cite Boulez qui aurait demandé, à un âge assez avancé j'imagine, de ne jamais le citer sans dater la citation, ajoutant qu'on ne mettrait pas aujourd'hui une photo de lui d'il y a 20 ans (sans la dater). Bref, il a changé au fil des ans et aucun doute qu'on se plait particulièrement à citer les esclandres de sa jeunesse. Oui il a critiqué Messiaen, dans sa jeunesse, et ils se sont brouillés, mais selon cet article que je ne retrouve pas, pour cinq ans, pas pour toujours.jean-séb a écrit :Il semblait très sectaire et méprisant pour tout ce qui n'appartenait pas à son petit cercle. L'article du Monde cité plus haut rappelle : Boulez, frondeur et indépendant, ne tarde pas à trouver des limites à l’enseignement de Messiaen et à faire savoir le mal qu’il pense de sa musique, traitant sa Turangalîla-Symphonie (1946-1948) de « musique de bordel ». Le pensait-il vraiment ou avait-il à l'excès le goût de la formule qui fait mouche, quitte à blesser ses victimes ?pianojar a écrit :J'ai toujours eu une aversion profonde pour le personnage depuis qu'un jour je l'ai entendu dire dans une interview que le jazz n'avait pas droit de cité dans l'univers musical (ou quelque chose d'approchant)
Je note aussi qu'on mentionne souvent ci-dessus son importante contribution à la musique en France. Allez lire le Guardian (Londres) ou autres journaux non français, vous verrez qu'on parle de sa contribution en termes immensément plus larges: on dit qu'il a complètement changé le paysage de la musique dans le monde occidental, principalement comme chef d'orchestre d'ailleurs, que c'est lui qui a fait entrer les oeuvres du XXe siècle au répertoire des grands orchestres (notamment aux USA et en Angleterre), en les programmant et en enregistrant des versions remarquables, et qui a donné aux plus jeunes musiciens le goût d'en jouer ou de composer. Voir le superbe article du compositeur George Benjamin publié en mars dernier: http://www.theguardian.com/music/2015/m ... ulez-at-90 .
Pour ma part, je connais peu la musique de Boulez mais hier j'ai écouté Le marteau sans maître et découvert avec étonnement que je trouve ça très bon, presque magique même; et je ne suis pas du tout d'accord que ça exprime de la colère. Sa musique n'est pas de la musique facile d'accès pour qui est surtout habitué à la musique classique et romantique (qui constitue la principale source de musique de piano). Mais comme pour absolument toute forme d'art: pour comprendre et apprécier, il faut d'abord en écouter beaucoup (ou en regarder beaucoup, pour la peinture, etc.), et écouter à répétition. Il faut d'abord se familiariser. Et je pense qu'il faut y aller par étapes: on ne passe pas de Chopin à Boulez. Il faut écouter Stravinsky, Schoenberg, Bartok, il faut se faire l'oreille au XXe siècle. [Quand j'écris 'il faut' je veux dire pour se faciliter l'accès à ce qui suivra, dont Boulez, mais seulement si vous voulez comprendre Boulez--personne n'est obligé]. Je suis une mélomane discophage (et âgée), j'ai écouté énormément de musique dans ma vie, c'est un avantage pour apprécier Boulez. Mais je peux comprendre que quelqu'un préfère jouer du piano plutôt que d'écouter des disques.
Mon idée n'est pas de faire la leçon à ceux qui n'accrochent pas à la musique de Boulez, mais je pense qu'il est plus correct de dire 'je ne connais pas' que 'je n'aime pas' ou 'je n'accroche pas', aussi longtemps qu'on n'a pas pris le temps d'en écouter pour la peine. Je pense pour ma part que Boulez est déjà une figure marquante de la musique du XXe siècle et qu'on ne l'oubliera pas.
Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Et ne pas dire "j'aime" non plus alors, mais "je comprends", ou "je connais" ??
En tout cas, je comprends très bien Chopin.
Je connais bien aussi l'automne, ma saison préférée.
Quant à ma femme et mes enfants, j'y accroche très fort...



En tout cas, je comprends très bien Chopin.
Je connais bien aussi l'automne, ma saison préférée.
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Re: Disparition de Pierre BOULEZ
Mon cher Vieumoutard,mieuvotar a écrit :Et ne pas dire "j'aime" non plus alors, mais "je comprends", ou "je connais" ??![]()
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Je suis aussi horripilé que toi par les euphémismes politiquement corrects, mais dans ce cas précis, je ne peux t'approuver: tu ne prends pas la peine de lire jusqu'au bout ce qu'écrit Virgule, à savoir: "...aussi longtemps qu'on n'a pas pris le temps d'en écouter ...".
Dans ces conditions, c'est vrai qu'on ne peut pas savoir vraiment si on aime ou on n'aime pas. Il y a beaucoup d'oeuvres qui m'ont laissé de marbre tant que je ne les avais pas écoutées à plusieurs reprises (voire travaillées), même chez Bach.
Ceci dit, je suis comme toi, au premier abord, je ne suis pas attiré par l'oeuvre de Boulez, sans pour autant être rétif aux auteurs du XXè. J'aime beaucoup ceux du début du siècle, évidemment, la question ne se pose plus pour grand-monde, mais aussi d'autres, plus tardifs, comme Poulenc, voire Part, qui me parlent plus.
Il y a un monde entre les choses "intéressantes" parce qu'il y a une part indéniable de recherche (c'est certainement le cas des oeuvres de Boulez) et les choses "belles" (je ne peux pas cataloguer les oeuvres de Boulez comme telles en ce qui me concerne, du moins pour le moment).
Pour finir, on peut très bien adorer un auteur pour une partie de son oeuvre, et le trouver mauvais pour une autre. Picasso est un génie absolu, mais ça ne m'empêche pas de trouver certaines de ses oeuvres tardives à la limite de l'escroquerie.