Pensez-vous arrêter le piano un jour ... ?

[BluePhoenix05]

Quand je "saurai" jouer du piano, il n'y aura plus d'intérêt à continuer, si ?

Joli poème, Oupsi !

Quand on vit l'amour fou, on n'envisage pas que cela puisse s'arrêter un jour.
Le moment où l'on y pense, c'est peut-être que c'est déjà fini.
Ca n'a duré qu'un instant, mais c'est trop tard.
Le piano peut-il devenir une source de souffrance ?

[Wladyslaw]

Ce qui est terrible, c'est que dans une démarche de travail et de progrès continu, c'est à l'article de la mort qu'on jouera le mieux de toute sa vie.

[Okay]

« Mon piano, c’est, pour moi, ce qu’est au marin sa frégate, c’est ce qu’est à l’Arabe son coursier, plus encore peut-être, car mon piano, jusqu’ici, c’est ma parole, c’est ma vie ; c’est le dépositaire intime de tout ce qui s’est agité dans mon cerveau aux jours les plus brûlants de ma jeunesse ; c’est là qu’ont été tous mes désirs, tous mes rêves, toutes mes joies et toutes mes douleurs… »
Franz Liszt

[mieuvotar]

Très beau poème de Pessoa, en effet, qu'a posté Oupsi. Et ô combien vrai !

(...) dans une démarche de travail et de progrès continu, c'est à l'article de la mort qu'on jouera le mieux de toute sa vie.

Boah... Pas sûr. Ca dépendra si on est dans un bon jour ou pas à ce moment-là...

[Wladyslaw]

Mais tu m'as très bien compris mon petit motard ...

[Mona]

"Boah... Pas sûr. Ca dépendra si on est dans un bon jour ou pas à ce moment-là.."


En tout cas il semblerait que tu sois en forme aujourd'hui si j'en juge les jeux de mots et blagounettes qui émaillent tes posts dominicaux !

[mieuvotar]

[robbi]

même pas sur que j’arrête si je devenais manchot.

j'ai déjà vu une des vidéos avec des pianistes comme ça c surprenant.

comme quoi la volonté.

comme on est sur l'optimisme et la pêche d'enfer dans les réflexions,la seule chose qui me ferait peur est la maladie d’Alzheimer.

dur d'oublier tout ce qu'on a appris.

[LeDessousDesNotes]

Si je suis forcé d'arrêter pour les raisons précitées, au moins je pourrais avoir plus de temps pour suivre les très nombreux posts et échanges du forum...

[Wladyslaw]

même pas sur que j’arrête si je devenais manchot.

j'ai déjà vu une des vidéos avec des pianistes comme ça c surprenant.

C'est assez intriguant ...

[robbi]

il jouait avec ses moignons note par note bien sur,avec ses 2 bras,je n'imaginais pas que c'était possible mais le résultat était pas nul du tout.j'avais vu un jeune jouer le 19e nocturne de Chopin comme ça,j'ai pas réussi à retrouver la vidéo.

après,il devait simplifier les partitions mais bon avec la volonté ...

[jean-séb]

Bel exemple ici :
https://www.youtube.com/watch?v=8grlB8bsfzY
(Attention, la vidéo peut déranger)

[Lee]

La question initiale continue de me travailler. Même si je pensais au contraire, je dois admettre que ça devrait être possible que j'arrête de ma propre volonté un jour, car j'ai décidé d'arrêter il y a plus que 20 ans et j'ai repris seulement il y a 2 ans.

Donc qu'est-ce qui fait la différence ? L'instrument. Après lycée je suis passé 1-3 ans dans des villes différentes des milliers de kilomètres un de l'autre sur des continents différents, impossible d'imaginer chercher et acheter un piano et puis de le transporter partout avec moi, à ce moment là dans ma vie j'étais plutôt inspirée par Thoreau qui parlait de simplifier la vie, de pouvoir facilement transporter nos objets toujours avec nous, sinon à risque d'être possédé par nos biens au lieu du contraire.

Je me suis déjà demandée ce que je ferai s'il fallait traverser l'Atlantique ou aller vivre en Asie. Selon une émission sur les anciens pianos, aux Etats-Unis ils ne restaurent pas, en gros ils mettent un nouveau piano dans le meuble ancien, donc ça ne serait pas la peine de transporter pour qu'il soit délaissé ou mise au boucher le moment des soucis techniques. Mais si je suis obligée de laisser mon Pleyel derrière, pourrais-je trouver un autre qui m'inspire tant ? Franchement je ne sais pas. Si un jour je bouge tout le temps, je ne suis même pas sûre d'apporter un numérique avec moi, je n'aime pas cette sensation. Pour la pratique de notre instrument, il faut avoir un instrument facilement à la main.

Pour le moment, mon Pleyel est mon ancre dans le piano et dans la vie, je ne souhaite plus déménager loin, c'est la première fois dans ma vie. Finalement, ça pourrait être merveilleux d'être possédée par un objet...mais je ne peux pas être sûre combien de temps ça va durer.

[Midas]

La question d'être obligé de m'arrêter m'a toujours taraudé... Tant de travail, de connexions mentales complexes patiemment établies, pour que ça ne serve plus à rien un jour... Quand on pense à ceux qui les ont établies en très peu d'années dans leur enfance, et qui plaquent tout parce que ça ne leur dit plus rien, ça donne le vertige.

Il y a bien sûr la crainte d'un accident ou d'une maladie aux mains, ou de malformations qui viennent avec l'âge. J'essaye de ne pas y penser.

Je crains plus finalement l'érosion de l'envie, qui fait que même si on continue à jouer, on ne le fait plus que mécaniquement, sans musique ou peu, et on apprend évidemment beaucoup moins vite. J'en suis loin encore, mais quand je me rappelle à quel point ces musiques pouvaient m'obséder jour et nuit autrefois alors que ce n'est plus le cas, je dois bien admettre que le processus est néanmoins en marche.

[André Quesne]

Il y a bien sûr la crainte d'un accident ou d'une maladie aux mains, ou de malformations qui viennent avec l'âge. J'essaye de ne pas y penser.

Ben moi c'est mon cas même si ça ne se voit pas forcément et je suis bien obligé d'y penser. Malgré tout je fais avec et je n'entends pas arrêter le piano tant que je pourrai encore enfoncer une touche

[Midas]

Oui, j'avais suivi ça, et je compatis. Je pense pour ma part souvent à mon grand-père qui avait les tendons des doigts qui se raidissaient et qui proéminaient à travers la peau, ce qui limitait progressivement ses aptitudes manuelles (alors qu'il aimait beaucoup se servir de ses mains, et qu'il ne faisait rien de violent avec elles). Pour le moment, personne dans la famille ne semble avoir hérité de cette curieuse affection, j'espère bien ne pas être le premier.

[Wladyslaw]

Ah moi c'était ma grand mère !
On a les mêmes gènes Midas ... bientôt des plumes rouges vont me pousser.

[Midas]

Fait étonnant, cette affection touchait principalement les pharmaciens et les danseuses du Lido.

Ta mère-grand était aussi pharmacien? Sinon, renforce bien tes fonds de pantalon, parce que sont plutôt de vigoureuses plumes d'autruche qui pourraient bientôt te pousser, et pas sur la tête, si tu vois ce que je veux dire.

[Wladyslaw]

Euh, non, je vois pas du tout là ...

[Midas]

Laisse béton, c'est de l'humour façon Goscinny x Desproges, tiré par les plumes du croupion...