oupsi a écrit :Pas grand chose, je crois
Exactement ce que j'ai pensé lors de l'ouverture de ce fil, auquel j'hésitais d'ailleurs à participer...Mais Oupsi m'a ouvert la voie. Oui, j'ai souffert moi aussi du manque d'intérêt de mes parents pour mon apprentissage musical.
Ils ( enfin surtout ma mère..)veillaient surtout à ce que je respecte le "contrat" c'est à dire que je me conforme à ce que demandait la prof.
Tout d'abord ma soeur ainée et moi avions débuté la guitare classique dans une petite école privée, il ne m'était pas venu à l'idée de demander à étudier le piano.
ET puis 1 ans après un piano est arrivé à la maison, je ne comprenais pas trop pourquoi, mais avec du recul je pense que ma mère avait un peu ambitionné de s'y remettre ( elle en avait fait quelques années étant jeune) Elle y a probablement renoncé, en tous cas je ne l'ai jamais entendue. Expérience frustrante pour elle sans doute? Pas entendu non plus ma grand-mère , âgée de 75 ans à cette époque et qui n'avait pas touché un piano depuis plus de 30 ans, mais qui avait eu un très bon niveau. (il suffit de voir toutes les partitions qu'elle a laissées....)
Pourquoi ces deux personnes très proches de moi, ont-elles pris leurs distances avec cet instrument lorsque ma jeune soeur et moi avons fait nos débuts? Quand je pense à tout ce qu'on aurait pu faire ensemble, quel dommage!
Donc, je ne me suis pas sentie vraiment "poussée", ma soeur l'était un peu plus car elle avait une marraine passionnée de piano qui avait appris sur le tard, et se "projetait" sans doute un peu dans les progrès de l'enfant qu'elle n'était plus! ( avec le recul, ma soeur m'a avoué que ça l'avait barbée plus qu'autre chose...mais au moins on s'intéressait à son apprentissage)
Tandis que moi....j'avais l'impression que tout le monde s'en fichait à la maison. C'était plus valorisant pour moi de chanter et m'accompagner à la guitare entre jeunes ( et là, je n'ai jamais eu le trac !

)
Au piano, j'avançais assez vite pourtant , ma prof semblait satisfaite, mais chez moi j'entendais toujours que "j'avais des facilités" - ce que je traduisais: "elle a des résultats sans faire d'effort", ce qui n'était pas vraiment la réalité.
Dans ce contexte, l'arrêt des cours en fin de 1ere année de médecine était assez naturel, on n'a pas cherché à me faire changer d'avis. Je me suis mise à écouter beaucoup de musique enregistrée et je me disais: à quoi bon continuer le piano, je suis nulle en comparaison! Et du coup, je me demande si ce n'est pas l'arrivée du disque dans les années 40 chez mon grand-père, mélomane et discophile invétéré, qui aurait pu détourner mère et grand-mère du piano. Le grand-père, qui n'était pas commode

, avait dû leur faire sentir qu'il préférait ses disques!
40 ans plus tard, l'attitude de ma mère ( très âgée mais intellectuellement à 100% ou presque)n'a pas tellement changé. Elle est pourtant mélomane, écoute beaucoup de musique, chante dans une chorale, mais lorsque j'ai déménagé et acheté mon 1/4 queue, elle s'est bien davantage intéressée à la maison, les meubles, les plantes vertes...Et c'est moi qui ai proposé de jouer quelque chose, malgré le trac je m'en suis pas mal tirée, mais je n'ai pas eu beaucoup de commentaires...
Le piano, c'est sans doute pour elle "une de mes lubies" La vie, c'est famille /maison /travail. Nous nous voyons très souvent, moi j'ai envie de parler musique, et elle de famille...
Docteur Freud, est-ce pour cela qu'Arabesque est paralysée par le trac au piano?
