Il y a quelques années, j'ai écouté Nicolaï Luganski interpréter le 3ème concerto de Rachmaninov et j'ai eu un coup de coeur. Pour moi, c'est l'interprète de référence de ce compositeur (qui est mon préféré ) et de Chopin. Récemment, je suis allée à un concert où c'est Denis Matsuev qui jouait ce concerto et je n'ai pas ressenti la même chose qu'avec Luganski.
"Je suis croyante, ma religion est la musique". Valérie.
Haaaa, c'est Michelangeli ! Je n'ai pas fait le rapprochement parce que dans la vie je l'appelais Mimi ou "la miche".
Bon sinon vous ne parlez quasiment que de pianistes qui jouent de la musique ancienne, c'est même pas drôle...
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
J'ai aussi mes préférences dans différents repertoires, mais plus j'y reflechis plus je reviens à Rubinstein. Je pensais d'abord à Richter, mais je lui préfère décidément Rubinstein, certes moins intellectuel mais beaucoup plus humain et quasiment aussi eclectique.
On parle souvent de lui comme le grand interprète de Chopin, mais je n'arrive pas à identifier un repertoire où il n'est pas comme chez lui, grâce à un goût infiniment sûr quoi qu'il touche (quel pianiste peut se targuer d'avoir un goût pareil ?) et une technique fabuleuse. C'est pour sa sûreté esthétique que je le place personnellement tout en haut.
J'ai lu il n'y a pas longtemps sur le forum un post qui villipende sa technique par rapport aux exigences du 21e siècle. Il ne faut pas seulement s'en tenir à ses enregistrements très tardifs, mieux distribués car de meilleure qualité audio. Rubinstein était un immense musicien, mais c'était aussi un pianiste colossal qui avalait Petrouchka et Iberia. Il y a une vidéo YouTube incroyable où il joue à un age avancé la Rhapsodie sur un thème de Paganini avec l'aisance d'un jeune premier (j'oserais presque dire "un jeune premier russe", avec tout ce que ça implique, mais je pense que sa sensibilité polonaise aurait rejeté brutalement un tel compliment).
Bien qu'il ne l'aurait jamais avoué, je pense qu'Horowitz se serait damné pour avoir le quart de sa polyvalence et conserver des moyens pareils aussi tardivement.
L'autre jour avec nox, on se demandait quelle était la meilleure version du 4e concerto de Beethoven. Ce n'est pas la concurrence qui manque. C'est une oeuvre que j'aime par dessus tout et que j'ai énormément travaillée. J'ai écouté BEAUCOUP de versions. Mon verdict : 3 versions se sont fortement dégagées de la masse, celles de Katchen, Kovacevic et Rubinstein.
Okay a écrit :plus j'y reflechis plus je reviens à Rubinstein [...]
J'ai lu il n'y a pas longtemps sur le forum un post qui villipende sa technique par rapport aux exigences du 21e siècle.
La folle journée encore...Nous attendons depuis longtemps déjà dans une longue file, c'est la fin de la matinée et beaucoup d'invités ou de non connaisseurs qui s'impatientent avec mauvaise humeur. C'est un peu insupportable, ils viennent écouter un pianiste sans savoir. Des murmures.....Le train de ce concertiste est en retard, il arrive dès qu'il peut... encore de longues minutes, encore des soupirs.. soudain je le vois arriver en baskets avec son éternel petit sac à dos....Immédiatement on nous fait entrer dans cette petite salle intime de 450 places, il n'y a pas dix minutes entre le moment où je l'ai vu et le moment où il apparaît sur scène. Je tremble pour lui. Programme Beethoven, la Walstein... il a gardé ses baskets...vous imaginez! Ce grand jeune homme au corps maladroit, aux cheveux déjà clairsemés malgré sa trentaine s'installe, il passe sa langue sue ses lèvres et comme un talisman fait son petit mouvement de bras habituel....do mi mi mi mi mi mi......fa fa sol ! Il m'emporte immédiatement .....c'est exactement et parfaitement ce Beethoven précis , vivant, ciselé et puissant, un second thème juste à peine plus lent , expressif et prude...c'est Nicolas Angelich! Merveilleux coloriste, qui possède cette polyphonie du timbre comme nul autre, qui détourne parfois des tempi en nous emmenant dans un monde insoupçonné... à cet instant. Là. Maintenant il n'y a que lui.!!!
Moi j'aime bien Lang-Lang, surtout sa très sobre gestuelle , et de plus, il lance prochainement une ligne de parfums, dixit France =Musique D> . A part ça, c'est quand meme un extraordinaire ^pianiste..
On a du écouter la même émission ! Pauvre Lang Lang, il doit avoir des fins de mois difficiles c'est pour ça...
Sinon mes pianistes seraient la grande Marta pour sa limpidité, Samson Françoiset Horowitz pour leurs personnalités décalées, Richter pour sa fougue, Trifonov pour son enthousiasme et sa faculté àme faire aappréciédes musiques que je n'écoute raison pas 2 mn jouées par d'autres, Thierry de Brunoff pour ses respirations et son choix de vie...
Bon, comme beaucoup d'entre vous je m'arrête enthousiasme en route, il y en aurait trop, on en reparlera autour d'un verre...
Je suis aveugle mais on trouve toujours plus malheureux: j'aurais pu être noir. Ray Charles
Angelich est un magnifique pianiste, ça devait être quelque chose le coup de descendre du train pour monter sur scène. C'est peut être ça la solution au trac, pas le temps de gamberger et hop c'est parti.
Il n'a quand même plus la trentaine, il est à mon avis plutôt à mi chemin entre 40 et 50. C'est déjà un pianiste très expérimenté, et prisé à juste titre.
J'avais acheté son tout premier CD dans les années 90, l'intégrale des Etudes-tableaux.
oui pour Martha, c'est aussi ma préférée dans le sens où sa vie, son environnement des plus simples mes fascine... quelle simplicité!
Voici un extrait tiré d'une "doc" vue par sa fille ...on dirait qu'elle à fumé là
-> http://www.youtube.com/watch?v=S-rjYze0IXk#t=01m51s
Là ou elle parle ...qu'elle jouait plus lentement (un peu) alors qu'elle était enceinte. 01'51''
Doubidoudom a écrit :Thierry de Brunoff pour ses respirations et son choix de vie...
Aaaah, enfin... Je me sentais bien seul à l'avoir cité, au milieu d'une avalanche de noms quand même très connus ! Je regrette un peu de n'avoir pas vu cité dans ce fil quelques noms moins, disons, moins célébrissimes mais néanmoins très talentueux que j'aurais eu plaisir à découvrir...
D'autre part, il est temps, maintenant que beaucoup de réponses ont été apportées à la première partie de la question, que Sylvie Piano réponde à la seconde partie de son interrogation, et qu'elle nous dise qui nous sommes, tous....
Bon sinon vous ne parlez quasiment que de pianistes qui jouent de la musique ancienne, c'est même pas drôle...
Ben toi aussi, t'as cité Keith Jarrett : il joue Bach et Handel. Bon, ok je sors
Sinon, je peux parler de Pierre-Laurent Aimard si tu veux : il joue beaucoup de musique contemporaine : Boulez, Ligeti, Stockhausen, Elliott Carter, Gilbert Amy et pleins d'autres qui, j'en suis sûr, te passionnent.
Je faisais un peu mon râleur de service, mais ça m'étonne toujours qu'on rattache systématiquement "piano" à "musique ayant plus d'un siècle", comme si c'était évident que cet instrument et ceux qui le pratiquent soient déconnectés des enjeux esthétiques actuels. Mais je referme ma petite parenthèse.
La différence entre un fou et moi, c'est que je ne suis pas fou. Salvador Dali.
Anne Queffelec.
Fine, sobre, rose. http://www.youtube.com/watch?v=Zky2YUek4zo
Je manque totalement de culture pour ce qui est des "grands", c'est donc une préférence totalement partiale et pas plus documentée qu'argumentée...
Qui c'est qui me dit qui je suis du coup ?
J'aime bien Jan Lisiescki aussi, découvert en suivant un lien de bigrounours, mais c'est peut-être en partie parce qu'il est chou, du coup ça compte pas. http://www.youtube.com/watch?v=pEXiEPjTffE
Ma foi j'en sais rien, étant loin de la sagesse je suis mal placée pour me juger moi-même
Mais merci en tout cas
topipap a écrit :
Ceci dit je préfère le jeu de Jan au jeu de l'Anne.
Moi le Bach romantique...
Le Bach pour moi ca doit être métronimique!
Ha, pour un prélude ok, mais un choral, c'est un choral, quoi, ça chante et ça respire !
Il faudrait voir comment chacun d'eux jouerait l'autre pièce...
Oui Topipap , tu as raison : puisque Sylvie Piano ne tient pas ses promesses , on va se débrouiller sans elle ! Et je renchéris au sujet de Marianne : je crois que tu as tout bon , tu as juste oublié : "et qui aime le rose" .
En revanche pour Bach n'est-ce pas affreusement réducteur que de le cataloguer "métronomique " ??
Bach est tellement plus que ça , tellement riche de mille facettes !
L'interprétation de Queffelec du Ich ruf zu Dir n'est pas romantique mais mystique et c'est bien ainsi qu'il faut le jouer , pas à la baguette !
"Il faut que cela soit si gai , si gai , que l'on ait envie de fondre en larmes ."