Vidéos : programme 2013/2014

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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Lee
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Lee »

Val a écrit :Et en Anglais aussi : Il n'y a aujourd'hui plus de distinction entre le tutoiement singulier et le tutoiement pluriel :
- thou, thee, thyself, ...(2ème personne du singulier)
- ye, you, yourselves, ... (2ème personne du pluriel)
Ont tous deux laissé leur place au you unique.
Mauvais exemple, ça s'appelle une amélioration. :mrgreen:
Val a écrit :Que restera-t-il de notre Français déjà bien abîmé ?
Don't worry, Val, you will always have dear Bach. :twisted:

Nous sommes vraiment hors sujet, mais ils ont fait une analyse des rappeurs et Shakespeare. Même si l'analyse a des défauts, quelques rappeurs (pas les très connus) avaient plus de vocabulaire que cher William. La richesse de vocabulaire est surtout important, par contre je ne suis pas persuadé que la simplification de la grammaire est une mauvaise chose. Qu'est-ce que vous perdez en éliminant le passé simple pour le passé composé uniquement ? Sur notre forum, y a-t-il qui l'utilise ?
“Wrong doesn't become right just because it's accepted by a majority.” - Booker Washington
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jean-séb
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par jean-séb »

Lee a écrit : Qu'est-ce que vous perdez en éliminant le passé simple pour le passé composé uniquement ? Sur notre forum, y a-t-il qui l'utilise ?
Mais naturellement. Par exemple dans ce message de Jypé :
Quand j'allai le voir pour prendre ma leçon, je découvris qu'il se servait de deux pianos pour enseigner. Il ne me dit même pas bonjour ; il se contenta de s'asseoir à son piano et de jouer cinq notes, en me lançant : "Maintenant, à vous." Je jouai les cinq notes. Verdict : "Non." Il les rejoua, et je les repris après lui. De nouveau : "Non !" Et tout le reste de l'heure se passa ainsi. A chaque fois, c'était non.
(Zut, c'est un extrait de livre)
Cela dit, on est vraiment hors-sujet. Vous pouvez ouvrir un fil ad hoc si le sujet vous intéresse.
mieuvotar

Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par mieuvotar »

Val a écrit :Exemples en Français :
(...)
Et en Anglais aussi :
(...)
Que restera-t-il de notre Français déjà bien abîmé ?
From the shepherd to the sheperdhess :wink: : dans ces 3 cas, il n'y a pas de majuscule à français et à anglais
Et donc quand tu écris :
Val a écrit :Il faudrait ouvrir un post de linguistique
...je ne peux qu'abonder (encore que c'est réduire là la linguistique à une portion très congrue... )

Retour au sujet principal: Bravo Jean-Luc !!! =D> =D>
J'ai beaucoup aimé aussi les Brahms. Moins les Scarlatti, mais ça n'a rien à voir avec ton interprétation. Je pense juste comme Jean-Séb : à part deux ou trois sonates qui me touchent profondément (celle-ci en particulier), je le trouve assez rasoir...
Jean-Luc
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Jean-Luc »

@jean-séb : Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis rebelle. Quoique.
Disons que j'ai du mal à comprendre un tel engouement pour Bach. "Bach a posé la bases du piano, Bach est insurpassable, Bach parle avec Dieu, Bach parle dans le coeur de tout un chacun, Bach par-ci et Bach par là..."
Mouais. Pour moi, c'est plutôt Chopin qui mériterait toutes ces éloges. Il a apporté une vraie révolution au piano. La très grande majorité de la littérature pour piano vient de Chopin. Donc pour moi, c'est Chopin qui a posé les bases du piano d'aujourd'hui, pas Bach. Entre Bach (mettons que c'est le point de départ?) et Chopin, il ne s'est rien passé de spécial. Comme compositeurs marquants pour le clavier, nous avons eu Haydn et Mozart qui ont plutôt continué la tradition du clavecin, puis Beethoven qui a écrit (avec génie) pour le piano forte, qui a lui aussi apporté sa pierre à l'édifice dans l'évolution musicale du clavier, mais c'est sans rapport avec ce qu'a apporté Chopin. Regardez tout ce qu'il en a découlé après lui, et comparez à ce qui s'est passé après Bach et avant Chopin.
Je reconnais cependant que Chopin est arrivé pile au bon moment, dans ce 19ème siècle dont la production musicale et artistique était en plein essor. Tout l'art a connu une révolution à ce moment là, Chopin a été un acteur fondamental. Mais vous me direz que Chopin n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait si Bach n'avait pas existé. Peut-être, mais on n'en aura jamais la preuve formelle, même si Chopin faisait travailler Bach a tous ses élèves et qu'il le considérait comme un maître absolu.

Ce n'est pas que je ne reconnais pas l'immense talent de Bach, comme improvisateur par exemple, mais trop c'est trop, et je trouve que l'engouement est démesuré. Surtout quand on me fait comprendre que je suis un demeuré de parler comme ça (je ne dis pas ça pour toi, jean-séb :D ) Donc, esprit rebelle, finalement peut-être bien :D ! Mais voilà : je rends à César ce qui est à César.

Pour en revenir à Scarlatti, je trouve ça plus agréable à travailler que Bach. C'est moins varié certes, mais c'est pétillant d'humour, c'est plein d'esprit, ou parfois très tragique. Bach est toujours trop sérieux, trop mathématique, trop "réglementaire"... Je n'entends aucune fragilité dans sa musique, c'est souvent très beau, mais c'est purement esthétique, je n'entends rien d'humain. Il y en a qui me pourraient me rétorquer que c'est normal, c'est la musique de Dieu lui-même. Mais bien sûr, on va dire comme ça... :mrgreen:
Bref, effectivement c'est HS avec le sujet initial, mais c'est pas grave!

@davsad : oui, le jour où j'ai posté ma version de cette mazurka, je suis allé ré-écouter la tienne, et il y a pas mal de différence dans l'écriture même. Je me demande s'il est possible de faire un mix des deux versions... 8) Quoiqu'il en soit, ces mazurkas sont la plupart du temps faussement faciles je trouve. Certaines d'entre elles sont si dépouillés qu'il est difficile d'en faire quelque chose de cohérent. Il faut beaucoup chercher parfois, mais c'est d'autant plus intéressant. Ma version est plus conventionnelle que la tienne. Pour autant ta vision de cette pièce est intéressante, je l'ai écouté plusieurs fois. Il y a beaucoup de jolies choses dans ce que tu fais, mais il faut -à mon avis- quand même y entendre la structure d'une mazurka. Je ne trouve pas que tu la joues comme un nocturne non plus... En fait, c'est très difficile de décrire ta version... :wink:
C'est dommage que tu fasses un blocage sur Brahms. C'est un compositeur que j'ai découvert assez tardivement, en commençant par ses symphonies. Et je viens de réaliser en revoyant ma chaîne youtube récemment, que j'ai presque autant de Brahms que de Chopin. C'est tout à fait étrange, car j'ai beaucoup plus de Chopin dans les doigts que de Brahms!

@Oupsi : : merci Oupsi pour ce message passionnant qui dépasse largement la simple exécution d'un oeuvre. Tu parles toujours avec beaucoup de clairvoyance, et ton propos fait carrément appel à la relation interprète-instrument.
Si je joue en public, je peux être très content de ma performance car elle se sera bien passée, et que j'ai su/pu dire tout ce que j'avais à dire. Mais je ne suis pas extérieur, et mon écoute quand je joue est évidemment différente.
Je ne suis jamais content quand je m'écoute "de l'extérieur". Je trouve qu'il y a trop de Jean-Luc dans ce que je fais... :mrgreen: Et que bien souvent je me dis que je ne devrais pas jouer comme ça, car d'une certaine manière je trahis le compositeur. Je n'ai pas suffisamment de charisme pour m'approprier l'oeuvre ainsi comme peuvent le faire des Horowitz ou des Richter. J'ai donc souvent l'impression que je ne m'efface pas assez. Mais je pense que c'est un problème entre moi et moi... :oops:
a côté de ça, on me dit souvent que je ne m'engage pas assez. C'est certainement vrai, car beaucoup de personnes me l'ont déjà dit, à commencer par la prof de mes jeunes années.Voilà quelque chose qui n'a pas du tout évolué, même si je pense mes morceaux différemment d'alors. Il semble de plus en plus évident que j'ai tort et que tout le monde a raison sur ce plan. Je suis donc bridé par moi-même, c'est pas simple à résoudre comme histoire.
Voici donc une piste de travail complètement en dehors du piano...!

@BluePhoenix05 : Ah, c'est embêtant si tu trouves la mazurka désarticulée... Je m'attendais à tout sauf à ça... :mrgreen: Mais il est possible que tu aies raison, car le rythme des mazurkas de Chopin est en fait très difficile à maîtriser. Ce n'est pas pour rien qu'au concours Chopin, il y a un prix spécial pour les mazurkas, et vu le niveau du concours, ce n'est évidemment pas lié à la difficulté purement digitale comme les études par exemple. En dehors du son, il y a un vrai travail de recherche à faire,, plus que dans toutes les autres oeuvres de Chopin. Je ne sais plus où j'ai lu ça, ni qui l'a dit, mais je trouve ça très juste : "les mazurkas représentent ce qu'il y a de plus authentique chez Chopin" (je ne sais pas si ce sont les mots exacts). Malgré leur apparente simplicité, ce sont des oeuvres complexes.

@Legato : Merci pour ton appréciation! Tu rejoins ce que dit Oupsi sur le manque d'engagement, mais j'ai un argumentaire juste concernant l'Intermezzo. J'ai trouvé beaucoup d'interprétations très très belles, mais peu me correspondent. Un soir, je suis tombé sur une interprétation par un asiatique que j'ai trouvé vraiment excellente et surpassant tout ce que j'avais entendu jusqu'alors. Impossible de retrouver cette vidéo, j'ai passé une demi-heure à rechercher dans l'historique de mon navigateur la page youtube... sans résultat.
Dans cet Intermezzo, j'y vos quelque chose d'une tendresse infinie, d'une sérénité à peine bousculée, quelque chose de très très intime. Je ne voulais absolument pas y mettre de lyrisme. Ni de passion ou juste à peine l'évoquer (cela correspond aux minutages que tu as mentionnés). Dans cet op.118, c'est comme une pause très contrastée entre la pièce précédente qui ouvre le cycle, et qui est très lyrique et passionnée, et la pièce suivante (la Ballade) pleine d'énergie et de vie. La partie centrale de la Ballade en si majeur rappelle cet état d'esprit sous une autre forme : volontairement, il ne se passe rien, c'est comme une parenthèse très calme. Rien.
Mais bon, voilà mes pensées, je n'arrive sans doute pas à faire passer ce message... :D

@strumpf :merci strumpf pour ce beau compliment. Effectivement mon piano silencieux n'a rien à voir avec ton merveilleux piano où il est possible de faire tant de choses! Mon seul regret est que lorsque j'ai joué chez toi, je n'étais pas complètement prêt, et encore trop absorbé par la mémoire (je le jouais par coeur que depuis quelques jours seulement). J'ai encore beaucoup pensé l'interprétation depuis, et pas mal de choses ont changé. Il n'est pas prévu que je joue cet Intermezzo à Beuvray, j'ai pas mal de travail à faire sur l'étude de Bortkiewicz!

Merci à Val et mieuvotar pour vos impressions également. Je comprends parfaitement que Scarlatti soit un peu rasoir... Je ne peux pas vous reprocher cela après tout ce que j'ai dit sur Bach... :mrgreen:

Merci à tous pour votre écoute, cela m'aide beaucoup pour trouver des pistes d'amélioration. Je suis content d'en être là, il y a encore plein d'objectifs à atteindre! Rien n'est jamais gagné avec notre merveilleux instrument, et c'est d'autant plus intéressant.
Legato
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Legato »

Plutôt que "manque d'engagement" je dirais "pudeur parfois excessive". C'est à mon avis une question d'ajustement : lâcher prise (un peu), mais ne pas s'abandonner (complètement).

La lecture que tu proposes, dans la continuité du cycle, est intéressante, j'avais négligé cet aspect, il est vrai.
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Marie-france
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Marie-france »

Bravo Jean-Luc. J'admire ton imperturbabilité! =D> =D> Et puis sans fautes!!!...
Pour Brahms, je trouve les propos d'oupsi absolument pertinents. Je suis absolument d'accord. En fait en te regardant jouer, je trouve que tes mains ne vont pas assez dans le clavier, au fond des touches. Je pense que si ta main gauche, aidée du poids de ton bras, "s'incrustait" davantage dans le clavier, avec un amorti du poignet, comme si le clavier te collait aux doigts, cela donnerait plus de "rondeur", de "virilité".... un côté "gras", pour faire vibrer (vrombir) les basses. Je trouve que dans Brahms on ne peut pas être "statique". MD, il faut "aller chercher" les notes que tu veux faire chanter. Surtout les plus "tragiques".
Bon, mais c'est tout de même très bien, c'est juste pour apporter ma petite pierre à l'édifice.
Pour Scarlatti, je n'ose me prononcer. Je trouve ce compositeur difficile à interpréter.
P.S. Juste une petite chose pour l'op 118/3, pourquoi fais-tu attendre la dernière note? L'avant dernier motif mg dit: "résolrésol ???" en montant et le suivant répond "résolrésol" (en descendant), point final, mais pas "résolréésol".
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Okay
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Okay »

Hello Jean-Luc, j'ai écouté tous tes enregistrements. Je passe assez rapidement sur Scarlatti que je connais terriblement mal. La première sonate semble avoir l'autorité nécessaire, de bonnes idées de son et de phrasé parsèment la deuxième, tandis que la troisième comme tu le remarques souffre un peu plus. Ce que je dis est peut-être complètement à la rue, mais il semble que tu pourrais régler beaucoup de choses en decomposant davantage la pulsation intérieure. Concernant l'égalité (pas mal de faux accents, surtout à gauche), j'ai l'impression que tes doigtés ne sont pas toujours optimaux. Notamment, ils semblent favoriser des groupes de notes par deux qui rompent la fluidité des montées. Peut être que solliciter davantage les doigts faibles pourrait économiser des passages de pouces et améliorer le coulant. À nouveau, c'est la première fois que j'entends cette sonate et je n'ai pas la partition. Je suis peut-être à côté de la plaque.

Dans la mazurka, Je trouve que tu réussis encore mieux les reprises, autant dans le passage central que le da capo. J'ai été assez perturbé par les staccato à la main gauche, pour moi les accords doivent être toujours tenus et le son plein. Je n'aime pas entendre un côté dansant dans cette mazurka, je vois plutôt cette pièce comme une longue plainte mais quand même assez allante, comme si on avait besoin de ne pas traîner pour s'empêcher de réaliser que les regrets sont en fait intenses. Mais tu ne le fais pas à la reprise, donc je ne sais pas si c'est vraiment un choix. Le phrasé de la droite est en général admirablement réussi, et pour ma part j'ai vraiment apprécié le côté transparent et apaisé du passage en la majeur. C'est exactement comme ça que je le conçois.

Il y a beaucoup de belles intentions dans l'intermezzo, c'est exactement ça pour le climat. Mais il y a encore un peu de travail sur le contrôle et l'égalité du son. Par exemple, un détail : tu fais un faux accent sur le fa dièse de la toute première 10e fa dièse-la. Parfois, on perd le suivi du timbre de la voix supérieure, les accords en blanche sur des points culminants c'est le plus net. Mais je sais à quel point le silencieux peut tordre tout ça donc je reste réservé sur ces questions de son. Sur la conduite elle-même, j'ai trouvé que ça s'animait trop brutalement dans la modulation en do majeur à la première page. Dans le passage similaire à la réexposition tout se passe vraiment naturellement par contre. Le début du passage central manque un peu de lyrisme à droite, j'ai envie d'entendre ça de manière plus sinueuse. Je finis par revenir au début, les rythmes pointés de la première ligne sont assez maniérés je trouve, alors que tu fais ça très bien à chaque fois que ça revient à nouveau. On dirait que les deuxièmes fois te servent à ajuster ce que tu n'aurais peut-être pas fait comme tu voulais à la première. Ce serait vraiment super de pouvoir te réentendre en acoustique, ça te rendrait beaucoup plus justice sur tes idées.

Chapeau pour la Ballade. C'est exactement le genre de morceau qui est un véritable cauchemar avec le silencieux : jeu en accord et staccato, c'est vraiment le pire avec ce système (je l'ai expérimenté pendant 10 ans, je sais ce que ça représente). En condition d'enregistrement, c'est vraiment pas évident de ne pas en mettre à côté dans une pièce avec ces risques. Les sauts de la main gauche ne semblent plus te poser problème, peut être que tu peux encore davantage utiliser les accents sur les arrivées afin de gagner encore un peu d'autorité. Un détail, j'ai été surpris par le ralentissement sur le souvenir du thème principal en ré dièse mineur dans la partie centrale, je trouve que tu peux te contenter de ce que tu fais bien sur le son (tu joues ça un peu plus éloigné, c'est très joli), et garder le tempo.
Jean-Luc
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Jean-Luc »

Merci Marie-France pour ton écoute attentive! Pour les Brahms, comme pour tout le reste, j'avais peur des faux accents inopinés de mon silencieux quelque peu défaillant. Je n'avais pas remarqué que je n'allais pas au fond des touches, tu as raison! Pour le reste de ton commentaire, je suppose que tu fais allusion à la Ballade? Vrombir..., ce verbe m'a fait sourire... :D, mais c'est tout à fait l'idée, et je suis d'accord avec ça. Quant à la fin ce cette ballade, sur les 2 phrases en forme de question-réponse, je n'y ai pas prêté attention effectivement. Beaucoup de pianistes ralentissent beaucoup trop sur cette fin, en faisant même un point d'orgue sur le dernier sol, alors que le point d'orgue est sur le silence et que Brahms a bien spécifié pour cette fin "senza pedale". Je viens d'essayer ta suggestion, je trouve cela un peu trop sec de terminer sans un tout petit ralenti. Mais c'est peut-être une histoire d'intention. Merci en tous cas :) !

Okay, merci également pour ton commentaire très constructif comme toujours!
Concernant les Scarlatti, et notamment la 3ème, je suis tout à fait d'accord avec toi. Il y a pas mal d'inégalités. En fait, il n'y a pas tant de choix de doigtés, et assez peu de vrais passages du pouce. Par contre, le pouce se ballade sans arrêt, c'est plutôt donc sa propre mobilité qui est en cause. Changer les doigtés au profit des doigts faibles entraineraient des écarts beaucoup moins gérables pour moi... Et pour la MG, pas beaucoup de possibilités de doigtés non plus. Je n'ai pas su travailler pour donner plus d'égalité et de fluidité. Et je ne sais pas comment faire! Cependant je pense que c'est la difficulté de cette sonate mais je n'ai pas trouvé encore la clé, hélas...

Au sujet de la mazurka, c'est effectivement un choix d'interprétation les staccato à la main gauche. Pour la première fois, je voulais quelque chose de plus allant que la deuxième fois évoquant plutôt le souvenir.

Enfin pour les Brahms : tu as bien raison de souligner le faux accent sur le fa# du début. Sans vouloir absolument me dédouaner de tout ( :mrgreen: ), ce fa# et le sol# qui suit sont terriblement timbrés depuis 2 ou 3 ans. Je ne sais pas pourquoi, et ça me gêne beaucoup pour contrôler mon son dans les gammes qui sollicitent ces 2 notes. Il faut que je fasse à chaque fois terriblement attention et que je n'appuie presque pas. Mais si je travaille le geste comme ça, le jour où je joue avec un autre piano, la note ne sort pas, j'en ai déjà fait l'expérience.
Je n'avais jamais pensé à ces histoires de 1ère fois qui m'ajusteraient pour la seconde fois. Tu as raison de le souligner, et c'est d'autant plus vrai que consciemment, je "soigne" plus les reprises que les 1ères fois. Merci pour cette remarque très intéressante!
Pour la Ballade, oui je ralentis volontairement sur la reprise du thème en ré# mineur, je trouvais ça plutôt sympa et ça me permettait de donner plus d'expression. Tu trouves que ce n'est pas approprié? Ou que le ralenti est trop marqué?

Merci pour vos remarques, c'est toujours intéressant d"avoir un oeil et une oreille extérieurs! On apprend beaucoup sur soi-même.
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Okay
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Okay »

OK il faudrait que je fourre le nez dans la partition du Scarlatti pour avoir une idée plus claire de l'éventuelle clé. L'instinct de pianiste me souffle que la mobilité de la main (en particulier le poignet) doit être d'autant plus minime que la mobilité du pouce est contrainte d'être importante, peut-être à creuser si tu sens que ta main n'est pas équilibrée comme tu le voudrais...

Pour le rall dans la Ballade, j'ai d'abord été dérangé tout bêtement car ne le sentant pas, je ne le fais pas, mais j'ai déjà entendu ça chez d'autres pianistes. J'ai regardé la partition et il n'y avait que "espressivo". Pour moi c'est plus une affaire de timbre et de chant plus "arrondi" que dans les rythmes pointés de cette section médiane, mais je peux concevoir l'envie de retenir le tempo ici. On est dans le domaine du goût et du pinaillage ...

ÉDIT : j'ai regardé à nouveau ta 3ème vidéo de Scarlatti. Pour la main gauche il semble que tu lèves trop les doigts, et ça se produit visuellement au moment où tu perds le plus l'égalité (avoir l'image est vraiment très utile). À propos de la "clé", il semble en fait que tu la possèdes déjà :). Il y a quelques montées où ça se passe très bien, il faut absolument que tu arrives à sentir en quoi tes sensations diffèrent entre les montées fluides et celles qui sont inégales. Quand on réussit une partie des choses dans un morceau mais qu'on réussit moins bien d'autres traits qui ont pourtant une allure similaire, on peut en général exploiter ce qui marche pour le systématiser au reste. Ce qui est plus compliqué, c'est quand ça ne marche nulle part, et ce n'est pas du tout ton cas.
Val
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Val »

mieuvotar a écrit :
Val a écrit :Exemples en Français :
(...)
Et en Anglais aussi :
(...)
Que restera-t-il de notre Français déjà bien abîmé ?
From the shepherd to the sheperdhess :wink: : dans ces 3 cas, il n'y a pas de majuscule à français et à anglais
Oh ! Thou art perfectly right :wink: Sorry, my dear.
Jean-Luc
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Jean-Luc »

Okay a écrit : j'ai regardé à nouveau ta 3ème vidéo de Scarlatti. Pour la main gauche il semble que tu lèves trop les doigts, et ça se produit visuellement au moment où tu perds le plus l'égalité (avoir l'image est vraiment très utile). À propos de la "clé", il semble en fait que tu la possèdes déjà :). Il y a quelques montées où ça se passe très bien, il faut absolument que tu arrives à sentir en quoi tes sensations diffèrent entre les montées fluides et celles qui sont inégales. Quand on réussit une partie des choses dans un morceau mais qu'on réussit moins bien d'autres traits qui ont pourtant une allure similaire, on peut en général exploiter ce qui marche pour le systématiser au reste. Ce qui est plus compliqué, c'est quand ça ne marche nulle part, et ce n'est pas du tout ton cas.
Observation exacte! J'en suis conscient, mais je n'arrive pas toujours à les contrôler, essentiellement le 2ème doigt MG. Ce sont des mouvements réflexes dont j'ai du mal à me débarrasser. Mais je pense que j'ai fait des progrès, surtout sur les nouveaux morceaux, c'était bien pire avant! Il est vrai que je pense moins à ma MG qu'à ma MD pour ces mouvements. Si tu as une piste de travail là-dessus, je suis preneur, car je cherche depuis longtemps... Ca se produit souvent plus volontiers dans la vitesse, sur certaines combinaisons de doigts. Et pourtant ce n'est pas très très rapide comme mouvement.
Un exemple : j'ai remarqué à ma MG que lorsque je fais une gamme descendante, mon 2ème doigt se lève si le pouce passe en dessous du 4ème (il se lève juste avant que le pouce fasse son mouvement latéral). Mais si je fais un arpège descendant et que mon pouce passe en dessous du 4ème doigt (une 7ème par exemple), mon 2ème doigt reste tranquille.
Bon, c'est un détail mais qui révèle un problème d'égalité sur certaines combinaisons.
Personne n'a su me donner des pistes de travail à part :
- travailler lentement en éliminant ces mouvements réflexes et augmenter progressivement la vitesse. Ca marche pas très bien, disons de manière aléatoire
- laisse ton 2ème doigt vivre sa vie du moment que tu arrives à produire un son fluide. Ca ne marche pas du tout!

Je pense que je ne suis pas le seul à avoir des mauvais mouvements réflexes, ce serait intéressant de savoir comment on s'en débarrasse pour de bon. Je suis très patient, même si ça doit prendre un an, je suis prêt à suivre ce qu'on me dit!
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Marie-france
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Marie-france »

Et si tu dois jouer le même trait en miroir à la md, le même problème se pose-t-il? Car il peut être très utile de jouer par imitation d'une main à l'autre pour sentir ce qui se passe du côté où le geste est bon, et le sentir/reproduire à l'autre main.
Et pour en revenir à la Ballade de Brahms, le dernier sol est très important car il est conclusif et bref. Tout dépend de comment tu le quittes... pour diriger l'oreille de ton auditoire vers l'ultime pensée/impression que tu veux laisser pour conclure.
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Oupsi
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Oupsi »

les gestes réflexes c'est souvent l'envie d'un doigt de participer à quelque chose où il "pense" qu'il a un rôle à jouer.
Il faut lui démontrer que c'est inutile.

Là il a envie de participer au passage du pouce quand la main se resserre un peu. C'est plutôt sympa de sa part. (il ne le fait pas avec les arpèges parce que là il sent bien qu'il y a la place.)
J'essayerais d'axer à la fois sur le geste et sur l'indépendance. Dans ces cas j'essaye de travailler lentement, mais avec des impulsions hyper rapides. Donc ce n'est pas une lenteur de ralenti régulier. Lent = tu installes une sensation de voûte bien confortable lors du passage du pouce, tout le reste détendu par ailleurs, pour bien faire comprendre au 2 que "tout va bien"; mais le moment où chaque doigt bouge est comme une décharge électrique très rapide = indépendance des doigts. Tu peux sentir d'où vient l'impulsion du doigt, ce qui isole la "conscience" de chaque doigt.

L'autre hypothèse c'est que tu hésites inconsciemment sur la manière de réaliser ce passage du pouce avec de la vitesse. Parce que clairement quand ça va vite on passe moins le pouce "sous" la main, et on déplace plutôt la main, avec un léger décalage de l'axe, et là le pouce à peut-être envie de te servir de gouvernail en quelque sorte. Effectivement, regarde comment se débrouille ta MD, elle a peut-être trouvé la solution, ce serait sympa qu'elle la partage avec sa camarade de gauche, comme le suggère très bien Marie-France!

(je n'ai plus qu"à dessiner une tête de bonhomme sur mes phalangettes, si mes doigts pensent et ont une conscience! :roll: !)
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Mona
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Mona »

Hé bien Jean-Luc, j'aimerais beaucoup rater mes morceaux comme toi !! :D C'est difficile pour moi de commenter, à mon niveau, ce que tu fais me paraît toujours très beau.... Juste une petite remarque sur la Ballade de Brahms. J'aime beaucoup ce morceau. J'aime l'énergie que tu donnes à cette pièce, sans que ce soit "brutal", ce qui est le risque je pense. Après, même s'il s'agit là d'un "allegro energico", ce que tu rends très bien, j'avais été marquée par la façon dont Marie-France l'avait joué la 1°année à Beuvray, sur les indications de Fiona. Elle lui avait proposé de le jouer plus lentement, et le résultat était magnifique. C'était un tempo inhabituel pour ce morceau, mais le rendu m'avait beaucoup touchée, il s'en dégageait une sorte de mélancolie tragique, qui reste cachée dans la version plus rapide.
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Okay
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Okay »

Jean-Luc a écrit : Je pense que je ne suis pas le seul à avoir des mauvais mouvements réflexes, ce serait intéressant de savoir comment on s'en débarrasse pour de bon. Je suis très patient, même si ça doit prendre un an, je suis prêt à suivre ce qu'on me dit!
Il ne faut pas autant désespérer. En plus parce quand ça traîne autant c'est en général l'indicateur fiable d'une mauvaise direction de travail. Visiblement tu as déjà passé du temps sur les méthodes directes, que j'appelle mécaniques. Souvent les problèmes apparemment mécaniques se règlent plutôt avec une approche indirecte (c'est un peu le problème avec tous ces bouquins qui essaient de rationaliser à fond le jeu au piano, plein d'idées sont séduisantes sur le papier mais elles occultent toute cette approche indirecte, qui pourtant donne souvent les meilleurs fruits).
Tes doigts ont envie de partir en hauteur, qu'importe, laisse les faire pour commencer. Mais écoute attentivement le résultat. À ce moment-là essaie d'imaginer précisément le son qui correspondrait à ce que tu veux vraiment. Puis sans essayer de se demander comment tu vas faire, tente de façon instinctive d'obtenir ce son là. Cette recherche sans a priori de geste ne doit pas être faite trop vite ou trop lentement. Ce qui est crucial est de se guider exclusivement à l'oreille et non pas avec les yeux (et encore moins avec la raison). Tu tâtonnes, et une fois que ça ressemble plus à ce que tu cherches, c'est là que tu remets le cerveau gauche en route et que tu observes ton geste afin de le comprendre et de pouvoir le décrire en quelques mots. C'est important de mettre des mots sinon la trouvaille sera perdue. Il s'agit de fixer la solution, ta solution.

À la fin, tu risques de t'apercevoir que ton oreille a imposé comme par magie à ta main une économie de mouvement (la main sait le faire mais elle ne le sait pas encore). Mais ne tente pas forcément être économe en cherchant, l'unique chose à faire et d'écouter et d'ajuster pour faire plaisir à l'oreille, comme si c'était un jeu.
Jean-Luc
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Jean-Luc »

Merci Mona pour ton commentaire. Je ne me souviens pas de la vitesse de Marie-France, j'avoue... :oops:

Sinon, merci pour ces pistes de travail! Je crains qu'effectivement Okay n'ait raison, il faut que je trouve ma solution. Il y a sans doute plusieurs chemins pour y parvenir, je n'avais pas pensé aux gestes en miroir. Je vais essayer les propositions que vous faites.
Pour l'instant, j'ai tenté plusieurs choses. Dans tous les cas, mon 2ème doigt est contrôlé avec un son satisfaisant au prix d'une certaine raideur dans le bras ou le poignet, ce qui est bien sûr une mauvaise piste. Enfin, c'est pas vraiment raide, c'est que je ne me sens pas "libre" dans les mouvements. C'est peut-être normal... :?:
Il faut vraiment que je m'astreigne a faire connaitre à ma main un geste qu'elle connaît mais qu'elle ne sait pas encore... :)
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JPS1827
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par JPS1827 »

bonsoir Jean-Luc, malgré l'heure tardive, les commentaires m'ont donné envie d'écouter la Mazurka. Je trouve ça magnifique, très "parlant", avec tout le "zal" propre à cette pièce. Bravo, c'est une très belle interprétation.
J'écouterai le reste les jours suivants.
Jean-Luc
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Jean-Luc »

Merci JPS :) !
Tu joues les mazurkas de Chopin très bien aussi, si ma mémoire est bonne.
Pas de problème pour les autres morceaux, tout commentaire est bienvenu. Pour relever ce qui ne va pas surtout... :mrgreen:
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par Ans00 »

J'ai écouté à nouveau la ballade. C'est vraiment bien, très maîtrisé. Tu sembles jouer ça avec une telle facilité! Et il y a un vrai élan.

Je trouve vraiment très belle la partie centrale. C'est léger, et on entend bien les contre-chants. Très beau.

Dans la première phrase et sa réponse (les deux premières lignes), je remarque que tu ne lies pas la mélodie. C'est vrai qu'il n'y a pas de symbole de liaison, mais je pense que ça peut être très utile pour contraster le chant de l'accompagnement staccato. D'ailleurs, je trouve que globalement la mélodie ressort légèrement insuffisamment. Mais c'est peut-être ton système Silent qui gâche ça.
Du coup, l'attente assez marquée que tu laisses avant le ré (mes. 5 et répétitions) me donne vraiment l'impression que la phrase est coupée.

Le côté très énergique est très bien rendu par les accords d'accompagnement vraiment piqués, avec très peu de pédale les recouvrant. Il est très délicat de placer la pédale dans cette première partie. Mais j'ai été un peu gêné par le côté un peu systématique de ta pédale. Finalement, les deux premiers accords de chaque groupe de quatre sont liés, et les deux derniers piqués. Mais c'est un véritable casse-tête de placer la pédale ici.
Dans la seconde phrase (mes. 11), Brahms indique une pédale en plus des accords piqués. Ce que tu fais respecte apparemment bien ces indications. Mais je ne le comprends pas ainsi. Voici ce que je pense :
il met "Pédale" ici, mais il est évident qu'on a bien dû l'utiliser avant, bien qu'il ne l'ait pas indiqué. Ça veut donc dire qu'il faut une pédale différente, plus présente. De plus, il n'indique plus de staccato après la première batterie d'accord de ce passage. Il faut donc comprendre que ce n'est pas un passage qui doit être entendu staccato: le mouvement doit être de piquer, pour donner un son plus léger (qui s'accorde bien avec l'atmosphère su passage), mais la pédale doit empêcher le son d'être piqué. Brahms indique qu'il ne faut pas chercher à lier avec la main, mais avec la pédale.

Enfin, dans le passage qui mène à la réexposition, après la partie centrale (mes. 73), tu piques à nouveau l'accompagnement. Là, par contre, ça me semble une erreur. Les indications sont très claires : à la main droite, si do ré piqué, puis on ne pique plus jusqu'au deuxième do ré mi, et là (mes. 76) l'accompagnement est à nouveau piqué et on repart.

Voilà les quelques choses qui me sont venues à l'esprit à la réécoute. Difficile de parler de tout ça à l'écrit, je ne suis pas sûr d'être clair.
J'espère que mes remarques ne t'importunent pas trop. D'autant que j'aimerais être capable d'en faire autant!
(Bizarres, mes remarques qui tendent à coller un maximum au texte, puisque je pense en général que le respect du texte importe peu, tant que ce qu'on joue est beau - ce qui est réussi ici)
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Re: Vidéos : programme 2013/2014

Message par BluePhoenix05 »

Ans00 a écrit :Dans la seconde phrase (mes. 11), Brahms indique une pédale en plus des accords piqués. Ce que tu fais respecte apparemment bien ces indications. Mais je ne le comprends pas ainsi. Voici ce que je pense :
il met "Pédale" ici, mais il est évident qu'on a bien dû l'utiliser avant, bien qu'il ne l'ait pas indiqué. Ça veut donc dire qu'il faut une pédale différente, plus présente. De plus, il n'indique plus de staccato après la première batterie d'accord de ce passage. Il faut donc comprendre que ce n'est pas un passage qui doit être entendu staccato: le mouvement doit être de piquer, pour donner un son plus léger (qui s'accorde bien avec l'atmosphère su passage), mais la pédale doit empêcher le son d'être piqué. Brahms indique qu'il ne faut pas chercher à lier avec la main, mais avec la pédale.
Ans00 a écrit :Enfin, dans le passage qui mène à la réexposition, après la partie centrale (mes. 73), tu piques à nouveau l'accompagnement. Là, par contre, ça me semble une erreur. Les indications sont très claires : à la main droite, si do ré piqué, puis on ne pique plus jusqu'au deuxième do ré mi, et là (mes. 76) l'accompagnement est à nouveau piqué et on repart.
Je trouve que tu as très bien identifié et analysé les 2 gradations/transitions progressives. =D>
Je pense que je comprends ta lecture et ton interprétation, je voulais seulement ajouter qu'il faut se garder d'avoir une lecture "mécaniste" d'un texte (au sens où la partition indiquerait ce qu'il faut réaliser "techniquement" : là piquer/là tenir la pédale/là tenir la note jusqu'au bout - car il arrive presque tout le temps qu'on ne joue/reproduit pas "comme ce qui semble écrit" mais qu'on joue comme "ce qui est censé sonner", car le compositeur écrit de façon "codée" comme il voudrait que "ça sonne" et non comme il voudrait qu'on "joue" [à nuancer pour les pianistes-compositeurs, mais toujours en penchant en direction du son]) et toujours tendre vers une interprétation en termes d'intentions musicales et d'impressions auditives recherchées - ce que tu sembles justement faire avec ton évocation des changements de sonorités/atmosphères à mettre en valeur.
Quelques traductions de poèmes chinois à ma sauce
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