Bon… C’est en lisant plusieurs messages ici (notamment les encouragements à se jeter à l’eau de Moderato Cantabile et de Mona bien que l'une ou l'autre se moque de savoir si on sait nager ou pas) que je me suis décidé à franchir le Rubicon et à jacter l’aléa.
Purée, j’en suis déjà malade…
Mais je tenais quand même à faire part avant de mes vues sur ces histoires de trac (désolé de le remettre à la surface de ce fil, mais je trouve que ça fait plus sens ici puisque c'est en lien avec Beuvray, que sur l'autre fil). À mon sens, on ne peut pas comparer le trac d’une Argerich ou, à peine moins loin de moi, d’un Jean-Luc à la peur qui est la mienne et dans laquelle d’autres se reconnaîtront peut-être. Savoir que Jean-Luc ou Martha peuvent vivre un trac, même parfois intense, avant de se produire n’est en rien une consolation. Car pour moi, ce qui me taraude, ce n’est pas la crainte de ne pas être tout-à-fait à la hauteur de ce qu’on
sait pouvoir donner, et de ce qu’on se
sait capable de réaliser. Non, c’est la peur d’exposer tout simplement et dans sa vérité brute ce que je
sais être mauvais. On n'est pas dans la croyance. On est dans la certitude. C’est quelque-part une forme de pudeur (si on veut positiver) ou de honte (sinon) à se montrer
objectivement dans sa nudité artistique et dans son absence de talent. On peut appeler ça de la fierté mal placée, voire de l’orgueil, mais ça reste un sentiment bien réel et bien concret.
On n’est donc pas dans une crainte fantasmatique comme celle que peuvent avoir un Jean-Luc ou un Nox – et d’ailleurs, je suis en effet convaincu comme le dit Nox que ça peut être même un stimulant extraordinaire – mais dans la peur, bien réelle elle, de savoir qu’on va,
forcément, se vautrer et se révéler dans sa vraie médiocrité.
C’est comme comparer la trouille d’un grimpeur féru d’escalade libre qui sait que – sauf accident imprévisible - il vaincra la falaise comme il le fait toujours, avec l’effroi du randonneur du dimanche qui se mettrait à l'alpinisme et qui sait qu'il va inévitablement et fatalement s’écraser .
Yapluka, même si je sens chez toi un blocage psychologique de nature différente somme toute assez invalidant pour jouer en public, je te mets quand même avec les Jean-Luc et les Nox pour ce qui est de ton rapport avec le trac, parce que des enregistrements que tu as publié, quand même, on sent bien qu’il y a une vraie matière pianistique derrière ! À mon sens, ton blocage reste donc lui aussi plus fantasmatique, relevant de tes propres représentations internes et subjectives. Et moins d'un constat objectif sur sa propre insignifiance (je parle pour moi, hein...)
Néanmoins, suite à pas mal de cogitations dont je vous épargne les détails...
... c’est toute vergogne bue que je me propose donc de jouer la 1ère des Trois Nouvelles Études de Chopin (désolé Jean-Luc, aucun rapport au thème de l’enfance… ou alors, si c'est mieux pour la cohérence de ton programme et si j’arrive à "être au point",
faut le dire vite, à temps, je peux jouer à la place la Berceuse de Tansman – celle de son Recueil de Mazurkas). Si c’est Chopin, à mon tempo, compter entre 2’30 et 3’. Si c’est Tansman, environ 2’. Je sais qu'elles ne sont techniquement pas comparables en niveau, mais la première, je suis dessus depuis plus d'un an, et l'autre depuis à peine 2 semaines. J'ai donc Chopin "moins pas dans les doigts"

que Tansman...
Pour l’ordre de passage, je préfèrerais soit le vendredi avant 16h00 (avant que tout le monde n'arrive), soit le samedi entre 20h et 21h (quand tout le monde mange), soit le dimanche après 18h00 (quand tout le monde est parti). Les créneaux nocturnes genre 3h00 ou 4h00 du mat' me vont bien aussi.

A défaut, me mettre avec la fournée de ceux & celles qui auront besoin d'un accompagnement médicalisé pré- et post-traumatique. Me mettre où tu veux en fait ; où que je sois, je ferai tache de toute façon
Notez quand même que je me réserve un « droit de dégonflage de dernière minute », sorte de "droit de retrait" quand on se sent trop menacé dans son intégrité physique/psychologique… J'implore

d'ores et déjà votre clémence si c'était ainsi que ça devait se passer.