Je rebondis sur ce que tu dis là Oupsi. Le fait de chanter met en effet complètement à nu. C'est en tout cas l'expérience que j'ai faite aussi. Etonnamment, quand il s'agit de chanter de la variété, ça va, je suis stressée de chanter en public, mais je gère à peu près. Même si je tremble, que la voix chevrote un peu etc... Mais là où ça a été terrible, c'est quand j'ai pris des cours il y a 2 ans pour m'essayer au chant lyrique. Franchement c'était très étrange, je ne reconnaissais pas du tout cette voix que ma prof essayait de faire sortir, c'était radicalement différent de ce que j'avais connu jusqu'à présent, et c'était très destabilisant. Pourtant j'ai l'habitude de chanter depuis toute petite, mais là, c'était une "autre" voix, étrangère. Et faire sortir ce truc là en public, impossible, j'avais l'impression d'être, comme toi, totalement vulnérable et mise à nu. Je pense que la voix renvoie à quelque chose d'extrêmement intime et archaïque. C'est quelque chose à apprivoiser.Oupsi a écrit : je me sentais nue et sans défense, pour le dire tout net: en détresse. J'ai pleuré, perdu le contrôle, bref. Quelque chose a dû se briser de cette carapace pour que la voix puisse sortir. J'ai donc chanté en public. Ce n'est pas très juste, mais au moins ça sort. A chaque fois j'ai l'impression de repasser par cette fêlure ouverte. Je ne comprends pas ce qui se passe à ce moment, mais évidemment je me dis, si j'arrive à comprendre comment ouvrir la carapace sans que ce soit à chaque fois un psychodrame, ça me rendrait de grands services, musicalement parlant!
Je pense aussi que ça pourrait être très intéressant pour toi de prendre des cours de chant lyrique. J'ai eu la sensation, plus encore qu'avec le piano, de me livrer totalement pendant les cours. Il faut vraiment avoir complètement confiance en son prof. Mais si c'est le cas, je pense que ça peut apporter beaucoup, et pas seulement sur le plan vocal. J'ai dû faire un choix entre chant et piano, pas assez de temps pour les deux. Mais c'est dommage.