(Nem) a écrit :Mais un musicien, quand il va écouter une pièce contemporaine, aura peut être déjà un certain prisme vis à vis de qu'il écoute, de certains attentes. Un non-musicien (ou, plus simplement encore, non-musicien classique) aura peut être l'esprit et les oreilles un peu plus libres. Peut être qu'il se satisfera de purs sons et timbres, par exemple, alors qu'un musicien qui adore Bach sera peut-être outré d'une soit-disant pauvreté d'écriture (je ne vise personne, hein, et on peut très bien aimer les deux aussi).
Tout à fait, je l'ai dit moi même, le problème c'est qu'en tant que musicien on perd forcément un certain recul dans l'écoute. Mais je l'ai dit et redit : je parle ici des cas extrêmes de musique contemporaine, où l'écoute pure amène souvent bien peu de sensations, car il faut réfléchir, comprendre et analyser pour percevoir l’œuvre. Franchement je ne vois pas un non mélomane écouter l'interprétation de Pollini et dire "ah oui je comprends, ça me parle, c'est magnifique !".
(Nem) a écrit :
Je l'ai déjà dit, mais ce qui est fascinant avec une bonne partie de la musique contemporaine (notamment la musique bruitiste), c'est que des gens de parcours très différents (rock, electro, musique contemporaine, improvisation libre, jazz, etc.) se retrouvent à faire des choses très proches. On peut toujours dire que ça revient au même parce que ce ne sont que de hipsters prétentieux, mais je trouve que c'est un bon contre-argument à ce que tu dis, qu'une bonne partie de la musique contemporaine n'intéresse personne : peut être bien qu'elle intéresse plus de musiciens d'horizons différents que Brahms.
Honnêtement, je ne sais pas s'il vaut mieux utiliser Bach ou Ligeti (ou même Scelsi ou même Varèse, etc.) pour initier quelqu'un à la musique classique.
Eh ba essaye d'initier quelqu'un à la musique classique avec Varèse, je te souhaite beaucoup de courage. Par ailleurs, dire que la musique contemporaine n'intéresse personne, ce n'est pas mon propos ici. Pourquoi lancer ce sujet ?
(Nem) a écrit :
Sinon, nox, je trouve un peu étrange que lorsque tu parles de musique atonale, tu y associes "pas d'harmonie et pas de pulsation". L'harmonie, c'est sans doute (longuement) discutable, mais je ne vois pas ce que viens faire la pulsation là-dedans (puisque qu'on parle d'organiser des hauteurs de notes), surtout que dans une bonne partie du répertoire contemporain, l'aspect rythmique et la pulsation sont primordiales.
Je parle - je ne me lasse pas de le dire - des cas extrêmes de musique contemporaine, souvent atonaux et non mesurés, relevant plus de l'expérience sonore que de la véritable quête musicale.