Je suis tout à fait d'accord avec toi, ce livre est élitiste, et son auteur fort prétentieux, il ne semble avoir eu qu'un seul élève digne de son enseignement: S Richter. il est parfois très critique avec d'autres methodes d'enseignement. mais enseigner c'est transmettre, c'est faire progresser les bons et les moins bons et de toutes façon les génies sont rares et le prof importe peu (sauf découvrir et encourager), quelques passages techniques sont utiles mais dans l'esemble je l'ai trouvé rebarbatif et peu utile à un "mauvais" pianiste comme moi.volute a écrit :Autant rediscuter du livre ici
Donc je l'ai fini, depuis un certain temps même.
A vrai dire je n'ai pas trop aimé ce livre. Même si plein de conseils me semblent très bon, j'ai une certaine antipathie pour l'auteur.
Dans son propos, je le trouve trop élitiste. Même s'il pense s'adresser à tous, j'ai vraiment eu l'impression, plusieures fois dans le livre, que si je n'étais pas un génie du piano autant arrêter tout de suite. Moi qui ne suis effectivement pas un génie de la taille de Richter (qu'il cite tout le temps...), et bien ce livre m'a plus donné envie d'arrêter le piano qu'autre chose. Dommage.
Peut-être suis-je trop susceptible, celà dit.
Peut-être aussi que ce livre s'adresse à des gens qui jouent depuis plus longtemps que moi.
En tout cas ça reste un mauvais souvenir...
=^.^=
les erreurs fatales lors de l'apprentissage
- Richard
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J'ai lu cet ouvrage également.
- J'ai peu apprécié ce livre, principalement parce que les conseils qui y sont consignés m'apparaissent peu opérationnels, car trop généraux, libellés sous la forme d'injonctions générales, ne donnant pas d'indication sur le mécanisme susceptible de traduire l'intention.
- Concernant l'élitisme dénoncé plus haut, il m'a également sauté aux yeux. Je pense qu'il est nécessaire de le relier au contexte dans lequel évoluait l'auteur : la Russie post-communiste, qui prétendait déceler les talents au berceau. Dans cette philosophie, l'individu est prétendu être programmé pour être socialement utile dans un domaine : d'où ce recours constant de Neuhaus aux considérations sur les bons et les mauvais élèves, les doués et les maladroits.
- J'ai peu apprécié ce livre, principalement parce que les conseils qui y sont consignés m'apparaissent peu opérationnels, car trop généraux, libellés sous la forme d'injonctions générales, ne donnant pas d'indication sur le mécanisme susceptible de traduire l'intention.
- Concernant l'élitisme dénoncé plus haut, il m'a également sauté aux yeux. Je pense qu'il est nécessaire de le relier au contexte dans lequel évoluait l'auteur : la Russie post-communiste, qui prétendait déceler les talents au berceau. Dans cette philosophie, l'individu est prétendu être programmé pour être socialement utile dans un domaine : d'où ce recours constant de Neuhaus aux considérations sur les bons et les mauvais élèves, les doués et les maladroits.
- Richard
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Neuhaus a quelquefois des affirmations un peu péremptoires: pourquoi SA comprehension d'une oeuvre serait-elle toujours la bonne, il se permet de critiquer Schnabel dans une interprétation de Beethoven ... pour une pédale maintenue une croche de trop! ce qui fausserait totalement le sens
... moi ignorant et élève peu doué j'aime Schnabel , j'aime les tempi rapides de Samson François et je n'aime pas toujours Richter 



- Richard
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Bien sur que si! tu peux juger le livre de Neuhaus , ce n'est pas la qualité du professeur que je met en cause, c'est ce livre qui a mon avis n'apporte pas beaucoup à un élève quelque soit son niveau: soit l'élève est débutant ou "moyen" et ce livre est trop complexe soit l'élève est d'un niveau supérieur et il a alors un environnement a disposition qui lui permet de progresser et de reflechir sans que ce livre soit d'un grand intérêt. en bref le ton m'a déplu, le fond m'a peu apporté, mais ilya tout de même des passages fort intéressantsPersonnellement, je n'ai pas assez de culture et de formation musicale pour juger les propos de Neuhaus.
R.

Oui, encore un tout petit effort, et vous rejoignez le club des millénaires !Richard a écrit :au fait "alain17" on a exactement le mêm nombre de messages envoyés!![]()

Je n'ai toujours pas lu ce livre, j'étais sur le point de l'acheter (dès que le centre ville aura retrouvé son calme) mais là, je vois vos avis, ça ne donne pas vraiment envie de le lire.
Ma prof m'a parlé d'un livre de Samson François, à lire, vous connaissez ?
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C'est pas "Scarbo"?louna a écrit :Oui, encore un tout petit effort, et vous rejoignez le club des millénaires !Richard a écrit :au fait "alain17" on a exactement le mêm nombre de messages envoyés!![]()
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Je n'ai toujours pas lu ce livre, j'étais sur le point de l'acheter (dès que le centre ville aura retrouvé son calme) mais là, je vois vos avis, ça ne donne pas vraiment envie de le lire.
Ma prof m'a parlé d'un livre de Samson François, à lire, vous connaissez ?
- volute
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C'était exactement mon avis. Je suis content de voir que je ne suis pas le seul à avoir mal digérer cette lecture. Entre mauvais pianistes, on se comprendRichard a écrit :le ton m'a déplu, le fond m'a peu apporté, mais ilya tout de même des passages fort intéressants

Merci pour ce second conseil, je vais aller voir !alain17 a écrit :Le petit ouvrage de Brigitte Bouthino Dumas (Mémoires d'empreinte) serait mieux apprécié pour appréhender l'art de la pratique du piano. Il est plus didactique .

=^.^=
Je t'apporte un contre exemple, le mien, je n'ai pas bcp de temps pour travailler le piano cette année, mais je suis des cours d'histoire de la musique, d'analyse et de solfège en supérieur dans une ENM. Et bien, j'ai beaucoup gagné en aisance à l'abord d'une nouvelle partition, j'ai progressé en déchiffrage, en audition intérieure, dans mon cursus j'ai aussi des séances de chant, ca permet d'aborder la musique sous un autre angle, d'être plus attentif au phrasé, à la respiration (musicale).....Je sais très bien que c'est devant un clavier qu'on s'entraine et évolue
bref j'ai évolué

Les stars sont des fleurs sujettes à se faner. Les musiciens sont des arbres, sujets à grandir encore et toujours.
Je suis assez d'accord avec lui sur ce point, la formation musicale apporte une aide considérable....J'en prend conscience cette année car j'en fait assez intensément (3h de cours par semaine). L'impression que j'ai c'est que ca va bcp plus vite qu'avant dans ma tête, j'arrive à mieux anticiper ce qui arrive (du moins dans une partition tonale). Parfois j'entends ce qui arrive avant de le jouer (merci le déchiffrage chanté). Bref, je découvre bcp de nouveaux outils que je n'avais pas avant pour aborder le travail purement pianistique et c'est exaltant car ce n'est que le début j'ai donc encore une grande marge de progression dans ce domaine
"..... Il a toujours pris soin de distinguer 'mécanique' et 'technique'. La première est l'aptitude à jouer lentement, rapidement, et avec égalité des accords, des arpèges, des gammes, des octaves, des trilles qui, tous réunis, forment la panoplie ou l'outillage du menuisier, pour atteindre une fin; ce n'est pas la fin elle-même. Quand à la seconde il la voyait comme l'aptitude à projeter vos propres idées musicales à travers votre instrument. En font partie tous les éléments quei rendent possible la traduction et la conversion d'une conception musicale en une interprétaion perceptible par un auditeur: contrôle du jeu de pédale et de la dynamique qu'il entraîne, variété de la palette instrumentale et maîtrise de cette palette. Et encore plus important que tout cela : elle doit être l'aptitude à transmettre l'émotion, l'affectivité musicale. La technique, cela signifie le savoir-faire, c'est à dire : savoir comment faire. Elle ne constitue pas une partie distincte de la capacité proprement musicale : elle en est le fruit. La mécanique et la technique doivent s'équilibrer l'une l'autre. Si l'habileté mécanique l'emporte sur la conception musicale, on ne voit qu'elle et cela donne l'impression d'une exécution dénuée de sens."
Idées musicales, conception musicale, affectivité musicale.... a mon avis tout cela ne s'acquiert pas derrière un piano, mais à l'écoute attentive de musique, à l'étude des styles, des oeuvres et de ce qu'il y a derrière, des compositeurs. Avoir ce genre de choses dans la tête, digérées, assimilées permet une liberté d'expression considérable..... j'en suis à des milliers de kilomètres, mais c'est ce vers quoi j'essaye de tendre dans ma pratique musicale.

Je lisais dans une biographie d'Horowitz que ce dernier distinguait deux aspects dans ce qu'on appelle la technique. Je vous recopie le passage en question car je le trouve fort interessant:je disais que c'est ne jouant qu'on apprend à jouer du piano, ça voulait simplement que sans travail on ne peut pas évoluer.
"..... Il a toujours pris soin de distinguer 'mécanique' et 'technique'. La première est l'aptitude à jouer lentement, rapidement, et avec égalité des accords, des arpèges, des gammes, des octaves, des trilles qui, tous réunis, forment la panoplie ou l'outillage du menuisier, pour atteindre une fin; ce n'est pas la fin elle-même. Quand à la seconde il la voyait comme l'aptitude à projeter vos propres idées musicales à travers votre instrument. En font partie tous les éléments quei rendent possible la traduction et la conversion d'une conception musicale en une interprétaion perceptible par un auditeur: contrôle du jeu de pédale et de la dynamique qu'il entraîne, variété de la palette instrumentale et maîtrise de cette palette. Et encore plus important que tout cela : elle doit être l'aptitude à transmettre l'émotion, l'affectivité musicale. La technique, cela signifie le savoir-faire, c'est à dire : savoir comment faire. Elle ne constitue pas une partie distincte de la capacité proprement musicale : elle en est le fruit. La mécanique et la technique doivent s'équilibrer l'une l'autre. Si l'habileté mécanique l'emporte sur la conception musicale, on ne voit qu'elle et cela donne l'impression d'une exécution dénuée de sens."
Idées musicales, conception musicale, affectivité musicale.... a mon avis tout cela ne s'acquiert pas derrière un piano, mais à l'écoute attentive de musique, à l'étude des styles, des oeuvres et de ce qu'il y a derrière, des compositeurs. Avoir ce genre de choses dans la tête, digérées, assimilées permet une liberté d'expression considérable..... j'en suis à des milliers de kilomètres, mais c'est ce vers quoi j'essaye de tendre dans ma pratique musicale.
Les stars sont des fleurs sujettes à se faner. Les musiciens sont des arbres, sujets à grandir encore et toujours.
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Tu oublies une chose, le coeur. La musique ne se passe pas que dans la tête mais bien au fond de soi. Lorsqu'on veut exprimer une idée musicale, transmettre une émotion, c'est vécu de l'intérieur, par la totalité de l'être. A ce moment-là, le corps devient presque un "canal" qui permet à l'inspiration de prendre forme.Idées musicales, conception musicale, affectivité musicale.... a mon avis tout cela ne s'acquiert pas derrière un piano, mais à l'écoute attentive de musique, à l'étude des styles, des oeuvres et de ce qu'il y a derrière, des compositeurs. Avoir ce genre de choses dans la tête, digérées, assimilées permet une liberté d'expression considérable..... j'en suis à des milliers de kilomètres, mais c'est ce vers quoi j'essaye de tendre dans ma pratique musicale
Se concentrer trop dans la tête revient à créer une musique sans coeur, trop calculée, empêchant ainsi la spontanéité du geste et l'inspiration.
C'est un équilibre à trouver entre les différents élements qui constituent la pratique musicale.
Superbe définition !Sebos a écrit :
Je lisais dans une biographie d'Horowitz que ce dernier distinguait deux aspects dans ce qu'on appelle la technique. Je vous recopie le passage en question car je le trouve fort interessant:
"..... Il a toujours pris soin de distinguer 'mécanique' et 'technique'. La première est l'aptitude à jouer lentement, rapidement, et avec égalité des accords, des arpèges, des gammes, des octaves, des trilles qui, tous réunis, forment la panoplie ou l'outillage du menuisier, pour atteindre une fin; ce n'est pas la fin elle-même. Quand à la seconde il la voyait comme l'aptitude à projeter vos propres idées musicales à travers votre instrument. En font partie tous les éléments quei rendent possible la traduction et la conversion d'une conception musicale en une interprétaion perceptible par un auditeur: contrôle du jeu de pédale et de la dynamique qu'il entraîne, variété de la palette instrumentale et maîtrise de cette palette. Et encore plus important que tout cela : elle doit être l'aptitude à transmettre l'émotion, l'affectivité musicale. La technique, cela signifie le savoir-faire, c'est à dire : savoir comment faire. Elle ne constitue pas une partie distincte de la capacité proprement musicale : elle en est le fruit. La mécanique et la technique doivent s'équilibrer l'une l'autre. Si l'habileté mécanique l'emporte sur la conception musicale, on ne voit qu'elle et cela donne l'impression d'une exécution dénuée de sens."
Tu peux nous donner tes sources Sebos ?