Néanmoins plusieurs choses m'ont semblé quand même très nettement perceptibles :
une technique sidérante, stratosphérique en plus compte tenu du programme....Quelques fausses notes mais rares, un gros pain dans Liszt mais vraiment sans importance
... mise au service de choix très personnels d'un bout à l'autre du programme. Dès Scarlatti on entendait une radicalisation extrême de son interprétation a priori en terme de dynamique (enfin restons prudents) mais aussi de tempi.D'où des résultats discutables mais passionnants : au moins avec lui on ne va jamais s'ennuyer. Il y a effectivement quelque chose de très culotté et assez provocateur de sa part, c'est qu'il ne s'efface pas du tout face au texte,il affirme, semble même revendiquer la part de création de l'interprète. J'ai été vraiment interpellée par ce Gaspard-là qui pour moi n'a plus grand-chose à voir avec celui de Moscou : cet embrasement sidérant à la fin d'Ondine, c'est Ravel ? Ce glas monumental dans le Gibet, c'est Ravel ? Dans Scarbo il a totalement, complètement lâché la bride. C'était de la folie totale (et les doigts suivent...

Ca ne m'étonne pas que la critique ne soit pas unanime parce qu'il secoue quand même bien le cocotier...
Après moi je dis : pourquoi pas, ça m'intéresse dans la mesure où on sent que ce n'est pas une posture, mais une une démarche sincère et profonde... Tout comme j'aime Pogorelich, pour moi on s'approche de quelqu'un comme ça ! Ca décoiffe, ça pose des questions, mais je ne déteste pas me faire secouer comme ça
