C'est X-Files cette conversation.
zarathoustra a écrit :
Je crois justement qu'il y a un vrai travail de réflexion à faire sur l'enseignement. D'abord mis à part certains profs très (trop) qualifiés dans les CRR et autres qui s'adressent généralement plutôt à des élèves d'un haut niveau les professeurs sont souvent très mal formé. La pédagogie n'est pas forcément inné et tout le monde n'est pas fait pour enseigner. Déjà revoyons ce point car passer de je suis tout seul devant mon piano à j'explique comment aider l'élève n'est pas chose aisé.
Ensuite pour tous les points que tu soulèves dans ton énumération, si on veut approfondir une matière, un seul et même prof ne peut pas tout faire (ou donnez lui 4 heures par semaine). Mais il me parait tout à fait possible en 1 heure de temps par semaine après quelques années d'aborder au fur et à mesure tout ces points. De fil en aiguille, derrière la partition, on doit soulever un tas de sujet pour jouer au mieux.
Je crois que la formation des professeurs est essentiel d'abord, le travail pédagogique n'a jamais été fait dans les conservatoires français.
Je ne sais pas comment ça se passe dans les conservatoires, ni ce qu'on apprend au CEFEDEM.
La réflexion sur l'enseignement, elle est à mon avis à faire un peu partout, en commençant peut-être déjà par l'éducation nationale ?
Lorsque je préparais le Capes d'éducation musicale, on nous préparait à tout, sauf à la carrière d'enseignant.
Alors j'imagine que les conservatoires et écoles, ce n'est pas pour demain.
Je travaille dans des écoles associatives (cours de FM) sans être passée par le conservatoire, sans avoir le DE, encore moins le CA (oh ! l'imposture ! Vilaine ! Charlatan !
).
Le débat sur la formation musicale, c'est un sujet récurant car des parents viennent inscrire leurs enfants en protestant contre le solfège alors que le gamin n'a pas encore mis un pied dans l'école.
Dans les écoles dans lesquelles je travaille, nous avons des discussions sérieuses entre collègues et directeurs sur cet enseignement.
Clairement, je fais 1h15 de FM pour les premières années, 1h30 pour les suivantes. (En petite structure associative, nous assurons les 5 premières années. Les élèves qui souhaitent poursuivre doivent alors se tourner vers une structure plus adéquate).
Je n'ai jamais eu de problèmes avec les élèves, qui viennent en cours en galopant.
Nous écoutons de la musique quasiment à chaque cours, nous chantons à tous les cours (et pas que sur Do-ré-mi), les enfants sortent leur instrument à chaque cours, dès la 1ere année je leur colle des partitions d'orchestre sous les yeux (symphonies de Beethov etc, qu'on écoute, puis on se repère sur la partition...).
On écoute aussi de la musique de Guinée
Pratique des rythmes en percussions corporelles etc...
L'évaluation, elle est en "contrôle continu" et une évaluation à la fin de l'année préparée et en rapport avec ce qu'ils ont fait, c'est logique.
Si on dit "cours de formation musicale" et non pas "solfège", c'est que justement, le lien entre pratique musicale et enseignement théorique est toujours présent.
J'ai des collègues chez qui les cours c'est :
1/ lecture chacun son tour
2/ rythme (lu en frappant la pulsation) chacun son tour
3/ dictée de notes et-ou rythme
4/ théorie au tableau.
5/ ah non pas 5/, pas le temps de chanter.
Et qui sont passés par le conservatoire pourtant.
Bah là, le gamin tire une tronche pas possible, et le prof passe son temps à râler et se plaindre parce que ça ne marche pas.
Et comme le prof n'est jamais content, il leur pond des évals pas possibles !!!
L'an passé, à l'éval, j'ai fait jouer un ensemble à mes élèves, mon collègue a appelé ça "note bonus"
Nom d'une pipe ! C'est pas une note bonus, ils sont en train de pratiquer, faire de musique, tu sais ce que c'est ???
Ce n'est pas une question de formation, c'est une question de conscience professionnelle ! Et être un brin lucide vis-à-vis du public qu'on a en face de soi.
Le cours de FM est une aubaine extraordinaire pour les élèves, c'est là qu'on expérimente, qu'on découvre, qu'on touche à tout... Et les enfants sont curieux, et très demandeurs.
Ah, et ils adorent Cage, Bartok, Aperghis autant que Janequin ou Mozart ou Ravel.