Bon, piqué de curiosité, j'ai rejoué ce mouvement tambour battant hier soir, en scrutant bien la partition. J'ai en effet remarqué cet enchaînement visiblement direct avec la partie syncopée (début de 3e page), qui est précédée de moins d'une mesure de silence (juste un ou 2 soupirs) alors qu'on est à 76 à la blanche pointée, autrement dit même pas le temps de dire ouf et on enchaîne si on suit le texte.nox a écrit :Non, franchement je n'y crois pas.
Pour certaines transitions le ralenti est explicitement noté, les deux parties sont nettement séparées, et pour d'autres non.
A la limite, le ralenti (qui n'est pas noté, donc) avant la première partie syncopée est le moins évident de tous, puisque les deux parties s'enchaînent dans la même mesure, sans le moindre soupir, sans la moindre pause, sans changement de tempo. On ne peut pas dire que le fait de ralentir soit évident, et pourtant rien n'est noté.
Je continue de penser qu'il ne faut pas rallentir à la lumière de 2 nouveaux arguments:
- Cette partie syncopée revient avant la coda, et Schumann introduit ici une variante : le silence qui introduisait au départ cette section est cette fois-ci meublé d'une octave grave de si b, qu'on tient dans la pédale quelques mesures (à 2 pages de la fin). Et la comme par magie, on ne peut plus rallentir ici, grâce à cette basse. Flashback au premier enoncé, que se passe t-il si l'on remplace la basse par un silence en maintenant le phrasé ? Ca passe tout seul.
- Il y a une seule rupture notée dans le morceau, avec une mention "Kurze Pause" surmontant un point d'orgue entre les 2 sections les plus contrastées (avant le fa# majeur). La il demande une pause, car la musique change complètement, mais quand même courte la pause ! Il prend le soin de noter ça, ce qui n'existe nulle part ailleurs chez Schumann à ma connaissance. Ce qui montre bien que cette question revêt tout de même une certaine importance. Donc les autres transitions, où il y a moins de rupture dans la caractère, je dirais qu'il ne faut pas faire de pause supplémentaire, vu que le plus gros changement ne requiert qu'une "courte pause".