C'est exactement ce que je voulais dire : la démarche de se mettre devant un ordinateur et de décider qu'on va construire une interprétation note à note, mesure à mesure et celle qui est de se mettre devant un piano et d'interpréter une pièce en s'adaptant au fur et à mesure de l'interprétation sont deux démarches très différentes.MC3 a écrit : Par contre il y a une autre approche qui est de dire que le son qui sort à l'instant t ne peut obéir à la seule volonté du pianiste et donc il doit adapter en temps réel la suite à donner en fonction de ces micro évènements, ça je peux l'entendre et c'est certainement une réalité, notamment lors des répétitions, un pianiste va s'adapter à l'acoustique de la salle, sa forme du moment, le programme et beaucoup d'autres paramètres.
Ces contraintes n'existent plus vraiment sur un séquenceur mais il y en a d'autres, comme tu dis il faut pouvoir entrer les données et cela ne doit pas être évident en pratique.
Et pour moi, la première n'est pas vraiment de l'interprétation et n'a d'intérêt éventuel qu'en préparation de la seconde.
Car dans tout ce que tu écris, tu as oublié un paramètre essentiel : un pianiste va surtout s'adapter à son humeur du moment. Je pense que tout le monde ici, en tout cas c'est mon cas, peut jouer la même pièce un jour d'une certaine façon et le lendemain d'une façon très différente, parfois même à un tempo très différent. Et ça reste vrai pour des pièces que je joue depuis des années et que je ne travaille plus en dehors de les jouer de temps en temps.
Ca amène d'ailleurs à une question plus large : quelle est la différence entre l'interprétation d'une pièce et la composition d'une pièce ? C'est d'ailleurs une des différences fondamentales entre le Jazz et le Classique : même s'il existe de l'improvisation en Classique, c'est en général l'exception alors que dans le Jazz, c'est la règle. On peut d'ailleurs se demander quelle est la part de création dans l'interprétation d'une pièce Classique.