Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
- jean-séb
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Gai, ce morceau, il ne faut pas exagérer.
Déjà, le texte, fort obscur, adapté du Veni Redemptor de Saint Ambroise n'a rien de guilleret. il est totalement mystique et ... hermétique.
Quant à la musique, ce n'est clairement pas de la danse, mais une méditation mystique.
Très belle page sur le texte et la musique ici :
http://www.bach-cantatas.com/CM/Nun-komm.htm
Je suis d'accord avec les remarques faites précédemment, tout en reconnaissant les difficultés d'interprétation de la pièce ; quand je la joue, je "ressens" plein de choses, mais je ne suis pas sûr de parvenir à exprimer pour l'auditeur aussi bien ce que je sens.
Je ne trouve pas qu'il soit nécessaire de traiter cette pièce d'une manière romantique. Il ne me semble pas que c'est ce qu'a voulu en faire Busoni. Voici deux interprétations sur Youtube (la seconde est la transcription par Kempf, mais l'esprit est le même) qui me semblent conserver mieux l'esprit organistique de l'oeuvre.
http://fr.youtube.com/watch?v=rhcyP_2OZkg
http://fr.youtube.com/watch?v=O3dEKMDNbRk
Il serait intéressant de t'entendre jouer sur un bon piano et avec un bon enregistrement, pour déjà évacuer les désagréments liés aux mauvaises conditions matérielles.
Jean-Séb
Déjà, le texte, fort obscur, adapté du Veni Redemptor de Saint Ambroise n'a rien de guilleret. il est totalement mystique et ... hermétique.
Quant à la musique, ce n'est clairement pas de la danse, mais une méditation mystique.
Très belle page sur le texte et la musique ici :
http://www.bach-cantatas.com/CM/Nun-komm.htm
Je suis d'accord avec les remarques faites précédemment, tout en reconnaissant les difficultés d'interprétation de la pièce ; quand je la joue, je "ressens" plein de choses, mais je ne suis pas sûr de parvenir à exprimer pour l'auditeur aussi bien ce que je sens.
Je ne trouve pas qu'il soit nécessaire de traiter cette pièce d'une manière romantique. Il ne me semble pas que c'est ce qu'a voulu en faire Busoni. Voici deux interprétations sur Youtube (la seconde est la transcription par Kempf, mais l'esprit est le même) qui me semblent conserver mieux l'esprit organistique de l'oeuvre.
http://fr.youtube.com/watch?v=rhcyP_2OZkg
http://fr.youtube.com/watch?v=O3dEKMDNbRk
Il serait intéressant de t'entendre jouer sur un bon piano et avec un bon enregistrement, pour déjà évacuer les désagréments liés aux mauvaises conditions matérielles.
Jean-Séb
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Merci Jean-Séb de tes remarques.
(J'ai refait un enregistrement couvercle fermé et en essayant de tenir encore mieux le tempo sans emphase excessive)
(J'ai refait un enregistrement couvercle fermé et en essayant de tenir encore mieux le tempo sans emphase excessive)
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Nous avions pris soin (l'un et l'autre d'ailleurs) de mettre "gai" entre guillemets, car ce n'est évidemment pas le ton de la pièce. Mais c'est malgré tout un appel, un message d'espoir ; par exemple (tu nous as si gentiment donné un lien intéressant) :
Ou-vres toi, tout en-tier mon coeur,
Jé-sus vient et va en-trer
Je ne suis que cen-dr' et te-rre,
Mais il ne dé-dai-gne pas,
Que sa joie se trouv' en moi
Que je sois sa vraie de-meu-re,
Bien-heu-reu-se je se-rais !
Mais c'est vrai que le texte est parfois assez hermétique et pas toujours d'une gaité folle.
Le Sau-veur est a-rri-vé,
et no-tre pau-vre chair et sang sur lui il a pris
nous a-ccep-tant com' li-és par le sang
En tout cas, les deux interprétations dont tu as mis les liens, je les trouver pour ma part très justes.
BM
Ou-vres toi, tout en-tier mon coeur,
Jé-sus vient et va en-trer
Je ne suis que cen-dr' et te-rre,
Mais il ne dé-dai-gne pas,
Que sa joie se trouv' en moi
Que je sois sa vraie de-meu-re,
Bien-heu-reu-se je se-rais !
Mais c'est vrai que le texte est parfois assez hermétique et pas toujours d'une gaité folle.
Le Sau-veur est a-rri-vé,
et no-tre pau-vre chair et sang sur lui il a pris
nous a-ccep-tant com' li-és par le sang
En tout cas, les deux interprétations dont tu as mis les liens, je les trouver pour ma part très justes.
BM
Je ne crains pas le suffrage universel, les gens voteront comme on leur dira.
A. de Tocqueville
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Merci BM
J'avais oublié le lien de ce matin
J'avais oublié le lien de ce matin
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Celle-là, tu peux la garder.
Pas grand chose à redire, c'est du bon !
BM
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
C'est juste une prière qui explique que jésus à donné sa chair et son sang pour nous. Même moi qui ne suis pas croyant, je le comprend . Dans la religion catholique, c'est tout simplement la communion et c'est plutôt gai.BM607 a écrit : Mais c'est vrai que le texte est parfois assez hermétique et pas toujours d'une gaité folle.
Le Sau-veur est a-rri-vé,
et no-tre pau-vre chair et sang sur lui il a pris
nous a-ccep-tant com' li-és par le sang
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Ah bon, je n'avais pas bien vu (bien qu'ayant assisté à pas mal de messes quand j'étais jeune) le lien avec les "ceci est mon sang, ceci est ma chair..." et autres phrases entendues dans les sermons du dimanche, la phrase me paraissait assez tordue (et de toute façon, pas gaie !) (en passant, Bach était Luthérien, pas un vrai catho donc).egtegt a écrit :C'est juste une prière qui explique que jésus à donné sa chair et son sang pour nous. Même moi qui ne suis pas croyant, je le comprend . Dans la religion catholique, c'est tout simplement la communion et c'est plutôt gai.
Je me demande souvent pourquoi moi qui suis maintenant viscéralement athée aime autant Bach.
BM
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A. de Tocqueville
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Que l'on se croit ou que l'on se sache croyant ou athée [...], cette musique n'est qu'un voyage - me semble-t-il - vers des horizons largement immatériels, inhumains puisque "supra-humains". Des horizons ayant largement outre-passé l'inventaire interminable de joies et d'afflictions que chacun côtoiera un jour ou l'autre...BM607 a écrit :Je me demande souvent pourquoi moi qui suis maintenant viscéralement athée aime autant Bach.
Quelque soit notre niveau "d'endoctrinement" ou bien au contraire de "mécréance" [ces deux termes se voulant aussi péjoratifs l'un que l'autre dans leur contexte respectif], nos perceptions et nos aspirations convergent finalement...
Que Bach contribue à rendre palpable, aux yeux du croyant, l'idée d'un au-delà... d'autres y ont pensé avant... et y ont certainement trouvé une source d'apaisement et de réconfort...
Soit, selon la célèbre formule de Cioran... "Dieu peut remercier Bach, parce que Bach est la preuve de l'existence de Dieu."
Ou bien qu'il confère à l'athée, ou à l'agnostique, des velléités inconscientes, et volontiers refoulées, de récuser la suprématie absolue "du" matérialisme (en dehors duquel rien n'est censé exister)...
Mais quoi de mieux que ces tribulations (fussent-elles ponctuelles...) pour un esprit, dont l'extrême complexité lui concède le droit ultime de se remettre lui-même en cause... ?
En somme, je vénère les tempêtes sous un crâne hugoliennes et admire, par suite, ceux qui les suscitent.
Modifié en dernier par babaz le ven. 19 sept., 2008 19:11, modifié 3 fois.
« Il ne cria pas plus devant l’abîme qu’il n’avait crié devant les hommes. » L’Homme qui rit, Hugo
Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Je crois que la question de "l'humeur" de cette pièce est donnée par Bach lui-même, vous avez peut-être oublié ce que le cantor a précisé en titre :
"Fantaisie sur le choral Nun komm..."
Et la fantaisie désigne chez Bach et ses contemporains une forme musicale fortement tournée vers le tourment, la sensibilité des dissonances, une émotion sérieuse, dans une forme assez libre mais d'une évolution rigoureuse. Organistes pensez aux deux fantaisies pour orgue, au ricercar de Sweelinck (ricercar = ancêtre de la fantaisie), Fantaisie de Ropartz, de Jehan Alain... Pianistes pensez à la sonate au clair de lune (sonata quasi una fantasia !), à la fantaisie en ré mineur de mozart, à la Fantaisie-impromptu de Chopin, la Fantaisie pour 4 mains de Schubert... Je crois que le caractère vous sera éclairé par l'évocation de ces pièces.
D'autre part, le recueil des chorals de Leipzig, d'où est tiré ce choral, possède également deux autres pièces sur ce choral (un trio scintillant et un cantus firmus sur contrepoint éclatant), et ils sont sensés se distinguer par le caractère suggéré par le style du choral, dans notre cas, choral orné (et là organistes pensez aussi à Ich ruf zu dir ou O Mensch, bewein dein Sünde groB), particulièrement recueilli.
Enfin, sans aller jusqu'à chercher à trouver le sens religieux du choral ou une relation théologique, fixez-vous simplement l'objectif demandé par Bach dans son intitulé : être dans l'esprit d'une Fantaisie ! et ça cadre déjà l'ambiance avant même de voir les notes...
Sur 3 pièces différentes (trinité) sur ce choral qui se suivent dans le catalogue de Bach, ne peut-on y voir sa demande de consacrer 1/3 de la signification de ce choral à la beauté de la sobriété, du recueillement, du sacré, et les 2/3 restants, par les deux autres chorals, à l'optimisme et la gaieté que vous cherchez tous à rapprocher ?
"Fantaisie sur le choral Nun komm..."
Et la fantaisie désigne chez Bach et ses contemporains une forme musicale fortement tournée vers le tourment, la sensibilité des dissonances, une émotion sérieuse, dans une forme assez libre mais d'une évolution rigoureuse. Organistes pensez aux deux fantaisies pour orgue, au ricercar de Sweelinck (ricercar = ancêtre de la fantaisie), Fantaisie de Ropartz, de Jehan Alain... Pianistes pensez à la sonate au clair de lune (sonata quasi una fantasia !), à la fantaisie en ré mineur de mozart, à la Fantaisie-impromptu de Chopin, la Fantaisie pour 4 mains de Schubert... Je crois que le caractère vous sera éclairé par l'évocation de ces pièces.
D'autre part, le recueil des chorals de Leipzig, d'où est tiré ce choral, possède également deux autres pièces sur ce choral (un trio scintillant et un cantus firmus sur contrepoint éclatant), et ils sont sensés se distinguer par le caractère suggéré par le style du choral, dans notre cas, choral orné (et là organistes pensez aussi à Ich ruf zu dir ou O Mensch, bewein dein Sünde groB), particulièrement recueilli.
Enfin, sans aller jusqu'à chercher à trouver le sens religieux du choral ou une relation théologique, fixez-vous simplement l'objectif demandé par Bach dans son intitulé : être dans l'esprit d'une Fantaisie ! et ça cadre déjà l'ambiance avant même de voir les notes...
Sur 3 pièces différentes (trinité) sur ce choral qui se suivent dans le catalogue de Bach, ne peut-on y voir sa demande de consacrer 1/3 de la signification de ce choral à la beauté de la sobriété, du recueillement, du sacré, et les 2/3 restants, par les deux autres chorals, à l'optimisme et la gaieté que vous cherchez tous à rapprocher ?
"Je n'ai eu qu'un seul but, émouvoir."
Louis Vierne
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-
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Bonjour à tous,
Je ne comprends pas certains de vos messages.
Bach (même trasncrit par Busoni) n'est jamais sombre ou douloureux. Ce sont à mon avis des contresens (et des anachronismes) complets.
Il faut en rester à la perfection formelle de toute son oeuvre, sans chercher à l'affubler de sentiments qui n'y sont pas.
Cette pièce doit simplement ête jouée avec le léger balancement et le chant qui lui conviennent - eh oui, comme une danse, en somme - tout le reste en découle. Elle n'en sera que plus lumineuse.
A+
Je ne comprends pas certains de vos messages.
Bach (même trasncrit par Busoni) n'est jamais sombre ou douloureux. Ce sont à mon avis des contresens (et des anachronismes) complets.
Il faut en rester à la perfection formelle de toute son oeuvre, sans chercher à l'affubler de sentiments qui n'y sont pas.
Cette pièce doit simplement ête jouée avec le léger balancement et le chant qui lui conviennent - eh oui, comme une danse, en somme - tout le reste en découle. Elle n'en sera que plus lumineuse.
A+
- jean-séb
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Bienvenue à toi.Saucissonsec a écrit :Il faut en rester à la perfection formelle de toute son oeuvre, sans chercher à l'affubler de sentiments qui n'y sont pas.
Cette pièce doit simplement ête jouée avec le léger balancement et le chant qui lui conviennent - eh oui, comme une danse, en somme - tout le reste en découle. Elle n'en sera que plus lumineuse.
Bienheureux celui qui sait ce qu'il faut et ce qu'on doit faire dans Bach. Peut-être pourrais-tu nous donner un échantillon sonore de ce que tu veux dire exactement.
Cela dit, une œuvre n'appartient pas exclusivement à son compositeur mais aussi à son interprète, quel qu'il soit.
Jean-Séb
Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Bravo Rubato ce morceau est très joli!
Bon rétablissement!
Bon rétablissement!
- miloucat
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Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Amen...jean-séb a écrit :Bienvenue à toi.Saucissonsec a écrit :Il faut en rester à la perfection formelle de toute son oeuvre, sans chercher à l'affubler de sentiments qui n'y sont pas.
Cette pièce doit simplement ête jouée avec le léger balancement et le chant qui lui conviennent - eh oui, comme une danse, en somme - tout le reste en découle. Elle n'en sera que plus lumineuse.
Bienheureux celui qui sait ce qu'il faut et ce qu'on doit faire dans Bach. Peut-être pourrais-tu nous donner un échantillon sonore de ce que tu veux dire exactement.
Cela dit, une œuvre n'appartient pas exclusivement à son compositeur mais aussi à son interprète, quel qu'il soit.
Jean-Séb
M!loucat
Re: Nun komm der Heiden Heiland (Bach-Busoni)
Je rappelle que cette discussion date d'il y a 4 ansdegvero a écrit :Bravo Rubato ce morceau est très joli!
Bon rétablissement!
C'est vrai qu'on ne l'a pas vu depuis bien longtemps ce cher Rubato !