Chapitre 1

[burns300]

Dis-donc, velours, t'as lu le paragraphe de jean-séb?
ou aurais-tu abusé de liquides envoutants, hier soir?
C'est peut-être moi qui saisis pas bien l'enchaînement, alors?

[velours]

Dis-donc, velours, t'as lu le paragraphe de jean-séb?
ou aurais-tu abusé de liquides envoutants, hier soir?
C'est peut-être moi qui saisis pas bien l'enchaînement, alors?

Oui il semblerait qu'il n'est pas pris la voiture . J'ai pris quelques liquides envoutants, mais c'est surtout une gastro entérite (dont je ne commence juste à me remettre) qui m'a mis totalement à plat. Je ne suis donc pas au meilleur de ma forme. Désolé de ce couac. On va essayer de l'arranger.

[jean-séb]

« Nous sommes suivis ? »
L’ambassadrice chercha d’abord dans son sac son miroir de poche et, ne le trouvant pas immédiatement, se retourna anxieusement en prenant appui de sa main sur le bras de Louis. Son visage s’éclaircit immédiatement : « Dieu soit loué, c’est la voiture de Siegfried et je crois reconnaître sa silhouette au volant. Ralentissez … » dit-elle à l’adresse du chauffeur.
« Siegfried ? » demanda Louis.
« Oui, mon frère le Docteur, que vous veniez voir justement. »
La seconde voiture les rattrapa et les deux voitures se rangèrent au bord de la route. Le chauffeur ouvrit la portière arrière et laissa monter le docteur qui prit place sur la banquette latérale, du côté de l’ambassadrice.
« Louis, vous avez devant vous le bar. Nous méritons bien de boire un peu, ne croyez-vous pas ? ».
Il ouvrit le bar réfrigéré qui ne contenait que des demi-bouteilles de « Sekt » et des flûtes. Il en remplit trois et en tendit deux à l’ambassadrice et au docteur ».
« Oh, mais c’est vrai, vous ne vous connaissez pas. Siegfried, voici Louis, qui a le piano. »
Le docteur regarda Louis à travers ses grosses lunettes et remua plusieurs fois la tête comme pour acquiescer. « Je vois, enchanté. » Il tendit la main à Louis et lui serra la main bizarrement, en lui enfonçant assez fortement ses ongles dans le poignet, tout en le fixant dans les yeux, puis il dit : « Le jour sert à voir, la nuit à entendre ».
Louis ne répondait rien, se contentant de prendre un air entendu, alors qu’il ne comprenait rien à ce qui lui arrivait.
L’ambassadrice reprit la conversation. « Ne t’inquiète pas, Siegfried. J’ai toute confiance en Louis. Il peut nous aider. Mais dis-moi vite, qu’est-ce qui s’est donc passé à ton cabinet, car nous avons entendu un coup de feu ? ».
Le docteur sourit et dit :

[burns300]

une gastro entérite (dont je ne commence juste à me remettre) qui m'a mis totalement à plat

si tu veux être bien soigné, j'ai mon pote Cédric qui peut s'occuper de toi...

[velours]

une gastro entérite (dont je ne commence juste à me remettre) qui m'a mis totalement à plat

si tu veux être bien soigné, j'ai mon pote Cédric qui peut s'occuper de toi...

Merci pour le conseil Burns

[anuradha]

Le docteur sourit et dit :
Chère sœur, Pourquoi as-tu démarré si rapidement devant mon cabinet ?
Louis savait que répondre à une question par une autre question était une façon d’éluder un problème. D’ ailleurs, le docteur regardait droit dans les yeux sa sœur avec bienveillance. Il était évident qu’il cherchait à la protéger. Immédiatement, Louis ressentait le lien étroit qui unissait ces deux êtres et la scène qui se déroulait dans ce no man’s land glacé était étrange. La tournure que prenait l’histoire ne lui plaisait pas mais que pouvait-il faire ? Il recula d’ un pas comme pour ne pas briser cette intimité mais déjà Siegfried se tourna vers lui en lui disant : « Ma sœur m’a parlé de vous, j’aurais plaisir à converser avec vous, passez me voir un de ces jours à mon cabinet ». Il lui remit sa carte de visite que Louis glissa immédiatement dans sa veste.
A ce moment là, Anna poussa Louis dans la limousine : « Mon chauffeur va vous raccompagner, je dois m’ entretenir avec mon frêre de tout ces évènements ».
Le ton de sa voix n’ était pas autoritaire mais Louis savait en lui-même qu’ il ne fallait pas insister.
Les deux voitures démarrèrent dans un nuage de fumée...

[jean-séb]

Pendant que la voiture le ramenait chez lui, Louis essayait vainement de rassembler ses pensées et de donner un sens à tout cela. Quels liens unissaient vraiment l’ambassadrice et le docteur ? Étaient-ils vraiment frère et sœur, ou même demi-frère et demi-sœur comme Anna l’avait dit à un moment ? Qu’était-elle allée faire au cabinet de son frère et pourquoi avait-elle manifestement cherché à dissuader Louis d’y entrer à son tour ? Pourquoi cet affolement et cette fuite quand elle entendit le coup de feu ? Et le docteur, pourquoi adoptait-il ces manières un peu mystérieuses ? En s’interrogeant sur le docteur, il repensa à la carte de visite que celui-ci lui avait donnée, et la cherchant dans sa poche, il la sortit ainsi que le papier qu’il avait ramassé plus tôt, tombé derrière Anna. Sur la carte, il lut :
Siegfried Brockensee
Psychiatrie – Hypnose – Musicothérapie
Sur rendez-vous
Quant au papier, il s’agissait de ce faire-part de décès de Kurt von Straffenberg, le 13 juin 1886, qu’il lui semblait bien avoir déjà vu quelque part, auquel était agrafé un article nécrologique en allemand qu’il se réserva de lire plus tard.
Le chauffeur le laissa au bas de chez lui. Il était déjà près de 20h, il faisait noir et froid, et il se rappela que son épouse ne serait pas à la maison avant minuit, puisqu’on était mercredi, le jour de son bridge hebdomadaire. Il se dit qu’il ferait aussi bien d’aller au restaurant, quand l’envie lui prit soudain de faire quand même pour y aller un petit crochet par le cabinet du docteur. S’engageant dans la petite rue calme et pavillonnaire qu’habitait le docteur, une enclave presque provinciale dans ce quartier de Paris, il vit immédiatement de loin des lumières allumées derrière les deux fenêtres qui donnaient sur la rue, en rez-de-chaussée surélevé. En se rapprochant et en se tenant sur le trottoir opposé, il put distinguer …

[jean-séb]

En se rapprochant et en se tenant sur le trottoir opposé, il put distinguer trois silhouettes, celles du docteur et de l’ambassadrice, et, à la grande surprise de Louis, celle de sa propre femme Chantal qu’il croyait au bridge. Il semblait qu’une discussion animée les réunissait mais il était difficile de deviner d’après les gestes des uns ou des autres s’ils étaient en accord ou en désaccord. Louis était abasourdi ; sa première idée fut de sonner et de faire scandale sur ce qu’il pensait être un complot fomenté contre lui. Puis il se ravisa en réfléchissant au ridicule de la situation, se disant qu’il en apprendrait sûrement plus en feignant de ne rien savoir ; de plus, il n’avait au fond aucune envie de s’opposer de front ni à sa femme ni à l’ambassadrice, et encore moins en présence de l’une et de l’autre.
Il rentra rapidement à la maison et alla, pour la première fois de sa vie et non sans une certaine gêne, fouiller dans le secrétaire de sa femme. Sous une pile de papiers sans intérêt, un livre visiblement ancien, relié en cuir sombre, sans titre, attira immédiatement ses regards. La couverture était éraflée de fraîche date à ce qu’il semblait par la couleur de la cicatrice. Il ouvrit le livre et lut dans une belle calligraphie « Das perfekte Klavier, Kurt von Straffenberg, München, 1873 ». Les quelque 400 pages n’étaient pas imprimées mais manuscrites, d’une écriture gothique serrée difficilement lisible et étaient suivies de plusieurs planches dépliantes représentant des pianos ou des parties de piano, des tableaux, des abaques, des rosaces, et même une carte du ciel. Malgré son excellente connaissance de l’allemand, il serait extrêmement long et pénible à Louis d’avancer dans la lecture d’un tel ouvrage. En feuilletant le livre, il vit néanmoins que le nom de Wagner revenait plusieurs fois, avec des fragments de lettres reçues de lui ou qui lui avait été envoyées par l’auteur au sujet d’un piano parfait. Il replaça le livre où il l’avait trouvé, alla chercher à grignoter dans le réfrigérateur, et décida d’attendre le retour de Chantal allongé sur le canapé du salon en réfléchissant à tout ce qu’il venait de vivre. Il s’endormit en fait assez vite.

FIN DU CHAPITRE II

[Marmou]

Et quoi les gars vous abandonnez??
Moi je m'abstiens parce que je suis nul dans ce domaine

Mais par contre j'adore lire!

Allez, à vos claviers!

[Marmou]

Chapitre III

[anuradha]

- chapitre III -
Le bruit de la clé dans la serrure l' éveilla à cette réalité et rompit le charme des gens et pays étranges qu'il avait fréquenté durant ces quelques heures de sommeil dans le moelleux du canapé de son salon. Elle lui apparut les traits tirés , avec sous les yeux, en forme de demi lune bleuâtre, les cernes de la nuit. Comment arrivait il à distinguer tout cela dans la pénombre acceuillante de son appartement ? Il referma aussitôt les yeux, faisant semblant de dormir. Elle se dirigea vers la salle de bain et s' y enferma. Un bruit sourd d' eau parvint à l' oreille de Louis et enfin, il pouvait réfléchir aux évènements d' hier. Que devait-il faire ?
Il se leva, ouvrit, dans des volutes de vapeur, la porte de la salle de bain et dit comme pour la mettre à l' aise:
Bonsoir chéri, tu étais chez ton amie Angélique ?
Elle aquiesca dans une moue boudeuse et plongea aussitôt éclaboussant le sol.
Il referma la porte rassuré. Combien de fois l' hypocrisie avait sauvé cette union avec son ondine ?