Le rubato est-il soluble dans les Mathématiques ?

Hors-sujet, questions sur l'utilisation du forum...
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nox
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Message par nox »

André Quesne a écrit :Nox a écrit:

Citation:
Rallentando, ritenuto, accelerando, phrasés prononcés, petits ralentis etc...tout ca c'est bon, mais des qu'on dit "rubato" : non c'est juste pour les romantiques


Cette citation vient bien de toi


Mais je n'ai jamais dit le contraire Oo

Au contraire j'explique :
Dans le post qui te pose probleme on voit :
André Quesne a écrit:
Citation:

et la ma citation à moi, Nox.


André Quesne a écrit <----- je cite André Quesne
Citation : <------ André Quesne cite

...le forum fonctionne comme ca j'y peux rien moi !


On ne va pas passer l'apres midi sur ce malentendu ! Poursuivons le débat qui intéressait apparemment beaucoup de monde !
Modifié en dernier par nox le mer. 06 juin, 2007 16:01, modifié 1 fois.
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Je te l'ai déjà dit il me semble: j'avais bien compris (en maths moins par moins donne plus...) mais il ne faut pas profiter...
nox
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Message par nox »

Bon la c'est moi qui ne comprends plus...
Mais peu importe, passons.

Revenons au rubato chez Bach.

J'attends toujours qu'une âme charitable éclaire ma lanterne en répondant à mes modestes questions :?
huizinga
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Message par huizinga »

Je n'ai pas suivi tout le fil de la discussion, mais il me semble que les nuances "ritarnando, accelerando..." concernent le tempo, c'est-à-dire la vitesse où défile la musique.
Alors que le rubato (pour moi) concerne plutôt la façon dont les rythmes des différentes parties (ou MG/MD) se superposent. Et pour ma part, je n'ai entendu parler de "rubato" que lorsque cette superposition rythmique ne pouvait se réduire à des superpositions/croisements "simples (type binaire/binaire ou ternaire/binaire). Dans chopin, par exemple, quand on a 7 croches à mettre pour 4 noires. Ou 13 doubles pour 5 croches.... etc.
C'est-à-dire quand la superposition rythmique n'est pas claire, logiquement, leur exécution impose un certain flou... enfin, il me semble. De là à évoquer un problème d'arithmétique, de nombres premiers..., je ne sais pas??
Et cela ne semble pas le cas chez Bach, même si je ne connais pas suffisamment sa musique pour l'affirmer de façon péremptoire. C'est vrai qu'il y a les ornementations, mais ce ne sont pas vraiment des "notes", mais plutôt des modes de passage pour simuler un legato, d'après ce que j'ai pu comprendre.
nox
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Message par nox »

huizinga a écrit :pour ma part, je n'ai entendu parler de "rubato" que lorsque cette superposition rythmique ne pouvait se réduire à des superpositions/croisements "simples (type binaire/binaire ou ternaire/binaire). Dans chopin, par exemple, quand on a 7 croches à mettre pour 4 noires. Ou 13 doubles pour 5 croches.... etc.
C'est-à-dire quand la superposition rythmique n'est pas claire, logiquement, leur exécution impose un certain flou
Je pense que c'est restricteur...tu peux avoir de tres beaux rubatos dans des pieces comme le 2eme nocturne de Chopin.
Je ne pense pas que ca se limite aux passages "flous" rythmiquement
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zarathoustra
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Message par zarathoustra »

C'est très interressant ce que tu dis là huizinga. Car les ornements chez Bach simulent en fait une note tenue dans la durée (impossible de tenir une note sur un clavecin).
Bref l'ornement a ensuite été repris comme une sorte d'agrement. Ceci dit les ornements contrairement à ce que disent la plupart des editions de musiques ont une certaine souplesse dans l'interpretation. On ne joue par exemple pas necessairement les trilles comme 8 triples croches strictes...

Ceci expliquerai peut etre l'usage d'un certain rubato chez les baroques !

NB: et toc j'ai reussi à demontrer l'utilisation d'un rubato baroque :mrgreen:
Pico
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Message par Pico »

oui d'autant que moi qui suis en train de me faire le clair de lune, y'a bien marqué dans le passage vers ou il y'a plein des enchainements d'accords (et qui n'a aucunement quoi que ce soit de flou rythmiquement) et bien y'a marqué "tempo rubato"
nox
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Message par nox »

zarathoustra a écrit :C'est très interressant ce que tu dis là huizinga. Car les ornements chez Bach simulent en fait une note tenue dans la durée (impossible de tenir une note sur un clavecin).
Pas forcément (mais ton argument reste valable).
Il y a quand meme des ornements purement décoratif, et souvent laissés au gré de l'interprète.
huizinga
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Message par huizinga »

Pico a écrit :oui d'autant que moi qui suis en train de me faire le clair de lune, y'a bien marqué dans le passage vers ou il y'a plein des enchainements d'accords (et qui n'a aucunement quoi que ce soit de flou rythmiquement) et bien y'a marqué "tempo rubato"

Ah oui, c'est vrai... Désolé!! 8) J'avais fait aussi le clair de lune (de debussy) et il y avait effectivement un "tempo rubato"...
Disons que alors c'est une déformation rythmique floue au sens où elle n'est pas uniforme comme un accelerando ou un ritarnando (excusez pour l'orthographe)... On doit rendre ce que l'on a volé, du moment qu'on reste dans la mesure (pour le cas du debussy en tout cas...). Mais on doit bien introduire un certain flou au moment de ces fameux accords, tout en respectant l'intervalle temporel qui sert de mesure. C'est comme ça que l'on me l'a appris en tout cas.
Et là en l'occurrence, il s'agit plus d'un équilibre dynamique qu'un problème mathématique stricto sensu. Comme quoi on devrait plutôt approcher le problème avec de la physique qu'avec des mathématiques!
Jean-Luc
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Message par Jean-Luc »

Comme disait ma prof "beaucoup de blablabla et pas de résultats..." :wink:

Bon, nox, si tu veux bien lire ce post, j'espère que cela va t'éclairer.

Un ritenuto même suivi d'un accelerando n'est pas du rubato. Il suffit d'écouter pour comprendre.
Le rubato est lié à l'écriture, comme c'est souvent le cas chez Chopin, ou est une volonté du compositeur, comme c'est le cas chez Debussy par exemple.
Chez Chopin c'est, en quelques sortes, pour imiter la voix avec ses inflexions. Chez Debussy (Clair de Lune) c'est pour donner une atmosphère (ethérée par exemple). Déjà ce n'est pas la même chose.

Dans la musique plus ancienne, comme chez Bach, le style d'écriture ne se prête pas au rubato. On peut ralentir ou accélérer, mais ce n'est pas du rubato. De même pour Mozart, je n'entends jamais de rubato dans sa musique; j'ai pourtant de bonnes interprétations : Pires, Schiff, Zacharias...

Comme je le disais hier, le rubato est une nuance qu'il faut ressentir, et généralement si on a une culture musicale suffisamment solide (ce qui est ton cas, je n'en doute pas), il sera toujours utilisé à bon escient et sans faute de style. Le rubato s'applique aussi si sur la partition il y a marqué "senza rigore"

Le rubato est une forme volontaire d'un manque de rigueur, d'un sentiment de liberté, ce qui ne peut pas exister chez Bach. Ca ne veut pas dire que l'on doit jouer Bach mécanniquement, mais les nuances sont plutôt des respirations.

Pff, c'est compliqué à expliquer finalement. Si j'ai le temps, je posterai des exemples.

Mais déjà, pour moi, le rubato est étroitement lié à l'écriture. Bach n'écrit pas comme Chopin, qui n'écrit pas comme Mendelsohn, qui n'écrit pas comme Debussy.
Seul le rubato de Liszt se rapproche le plus de celui de Chopin, et encore, ce n'est pas sytématique.
Syl
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Message par Syl »

Pourquoi essayer de trouver des explications à tout ?

Je ne sais pas l'expliquer, mais chez Bach, je ne ressens pas le besoin du rubato. Je n'en fais pas. Comme je ne vais pas jouer une fugue à 3 voix à 126 à la noire comme indiqué (pas par Bach) car on n'entend plus rien. Bref, je fais comme je le sens et le Rubato chez Bach, non vraiment je ne vois pas ce que cela pourrait apporter.
nox
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Message par nox »

Jean-Luc a écrit : Un ritenuto même suivi d'un accelerando n'est pas du rubato. Il suffit d'écouter pour comprendre.
Le rubato est lié à l'écriture, comme c'est souvent le cas chez Chopin, ou est une volonté du compositeur, comme c'est le cas chez Debussy par exemple.
Chez Chopin c'est, en quelques sortes, pour imiter la voix avec ses inflexions. Chez Debussy (Clair de Lune) c'est pour donner une atmosphère (ethérée par exemple). Déjà ce n'est pas la même chose.

Dans la musique plus ancienne, comme chez Bach, le style d'écriture ne se prête pas au rubato. On peut ralentir ou accélérer, mais ce n'est pas du rubato. De même pour Mozart, je n'entends jamais de rubato dans sa musique; j'ai pourtant de bonnes interprétations : Pires, Schiff, Zacharias...

Comme je le disais hier, le rubato est une nuance qu'il faut ressentir, et généralement si on a une culture musicale suffisamment solide (ce qui est ton cas, je n'en doute pas), il sera toujours utilisé à bon escient et sans faute de style. Le rubato s'applique aussi si sur la partition il y a marqué "senza rigore"

Le rubato est une forme volontaire d'un manque de rigueur, d'un sentiment de liberté, ce qui ne peut pas exister chez Bach. Ca ne veut pas dire que l'on doit jouer Bach mécanniquement, mais les nuances sont plutôt des respirations.

Pff, c'est compliqué à expliquer finalement. Si j'ai le temps, je posterai des exemples.

Mais déjà, pour moi, le rubato est étroitement lié à l'écriture. Bach n'écrit pas comme Chopin, qui n'écrit pas comme Mendelsohn, qui n'écrit pas comme Debussy.
Seul le rubato de Liszt se rapproche le plus de celui de Chopin, et encore, ce n'est pas sytématique.
Ah :) merci c'est deja un peu plus concret et ca va pouvoir relancer un peu le débat.

Ce qui ressort de tout cela, c'est que le rubato est avant tout affaire de ressenti et d'écriture.

J'ai bien entendu convenu tres tot que le rubato est différent pour chaque compositeur, que le rubato de Chopin est particulier, et bien différent de celui de Debussy.
J'ai dit moi meme qu'il existait plusieurs buts à l'éxecution d'un rubato, et j'ai il me semble cité les 2 meme que toi entre autres.

Partant de la, pourquoi Bach n'aurait-il pas son propre rubato, certes bien différent, mais bien réel (apres tout, Bach cherche souvent à imiter le chant de la voix humaine, comme Chopin !).

Apres tout, comme je l'ai dit, le rubato existait apparemment deja à cette époque, et je ne vois pas pourquoi Bach serait mystérieusement passé à travers cette notion.
Son style d'écriture est certes particulier, mais de la à en exclure le rubato.

En fait, je conçois que c'est tres difficile à expliquer, mais la ou je ne vous suis plus c'est quand vous dites "l'écriture de Bach ne s'y prête pas".
Je pense le contraire, et je suis persuadé de pouvoir fournir une interprétation qui tient la route, en utilisant ce que j'ai en tete en parlant de rubato (qui n'est peut etre apres tout pas du tout ce que vous imaginez).
Je pense par exemple aux chorals pour orgue (super transcription de Busoni du Choral "viens maintenant, sauveur des païens) ou à l'adagio de la toccata adagio et fugue en ut majeur (encore une belle transcription de Busoni).

Je ne les ai pas trouvés sur youtube malheureusement, j'essayerai d'enregistrer ma version à l'occaz
je propose l'extrait suivant en attendant :
http://www.youtube.com/watch?v=qCDlhLE-uZk

Je trouve que quand meme sur les ornements, on ne peut pas dire qu'il s'agit d'accélérer et de ralentir !
Et je ressens bien ici une sorte de rubato.
C'est encore plus flagrant pour les chorals, ou on a véritablement une voix chantant sur un accompagnement.
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Zarath a écrit:
Tout ca pour dire que ce que nous pianistes qui jouont sur un instrument romantique nous n'avons pas le droit d'importer chez Bach nos petites sauces qui marchaient si bien chez Chopin chez Beethoven et chez Liszt...
Excellent Zarat...Je suis 100% d'accord avec toi; il ne faut pas mélanger tous les compositeurs.
Modifié en dernier par André Quesne le mer. 06 juin, 2007 20:51, modifié 1 fois.
nox
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Message par nox »

André Quesne a écrit : Excellent Zarat...Je suis 100% d'accord avec toi.
J'ai contre-argumenté la dessus (post du Mer 06 Juin, 2007 11:52), j'attends vos réponses avec impatience :)
je crois qu'on touche au fond du probleme
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Rubato
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Message par Rubato »

Evidemment, c'est très subjectif mais je suis persuadé que si Bach avait connu les pianos modenes, il n'aurait pas hésité à jouer de ce merveilleux instrument en utilisant ses effets.
(Je ne sais pas si le piano numérique lui aurait plu en revanche...faudra que je lui demande) 8)
Le tempo rubato est comme le vent jouant dans le feuillage d'un arbre dont les branches ne bougent pas.
Franz Liszt.
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Message par finaljrl »

Debussy disait une chose (approchante)

Alors comme ça il y a des compositeurs pour écrire la musique, des éditeurs pour la distribuer et des pianistes qui font ce qu'ils veulent ?

L'interprétation est un art. Si la pratique du piano n'est considéré que comme un divertissement alors oui on peut faire ce que l'on veut mais il ne faut surtout pas prétendre détenir une quelconque vérité. Savoir interpréter c'est tout d'abord se connaitre, savoir s'écouter avoir une parfaite maitrise de son instrument (ds la mesure du possible) de solides connaissances en Fm, en harmonie, en analyse et une culture générale éclairée quant à l'esthétique musicale.
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Nox a écrit:
Je pense que c'est restricteur...tu peux avoir de tres beaux rubatos dans des pieces comme le 2eme nocturne de Chopin.
Je ne pense pas que ca se limite aux passages "flous" rythmiquement
Sur ce point, je suis enfin avec d'accord avec toi... :D
nox
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Message par nox »

finaljrl a écrit : L'interprétation est un art. Si la pratique du piano n'est considéré que comme un divertissement alors oui on peut faire ce que l'on veut mais il ne faut surtout pas prétendre détenir une quelconque vérité. Savoir interpréter c'est tout d'abord se connaitre, savoir s'écouter avoir une parfaite maitrise de son instrument (ds la mesure du possible) de solides connaissances en Fm, en harmonie, en analyse et une culture générale éclairée quant à l'esthétique musicale.
Certes, mais où est la contradiction avec mon argumentation ?
Je ne prétends pas faire tout ce que je veux de la partition, bien évidemment, mais je l'exploite dans toute sa lattitude.
Pourquoi m'interdirais-je un rubato qui selon moi trouve une place logique dans l'interprétation de la piece ?
C'est pour ca que je n'aime pas trop qu'on dise "tu ne PEUX pas faire de rubato".
Ca n'est pas l'écriture qui ne s'y prete pas (ou s'y prete) mais bien l'interprétation.
nox
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Message par nox »

André Quesne a écrit :Nox a écrit:
Je pense que c'est restricteur...tu peux avoir de tres beaux rubatos dans des pieces comme le 2eme nocturne de Chopin.
Je ne pense pas que ca se limite aux passages "flous" rythmiquement
Sur ce point, je suis enfin avec d'accord avec toi... :D
Alleluia ^^
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André Quesne
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Message par André Quesne »

Pico a écrit :oui d'autant que moi qui suis en train de me faire le clair de lune, y'a bien marqué dans le passage vers ou il y'a plein des enchainements d'accords (et qui n'a aucunement quoi que ce soit de flou rythmiquement) et bien y'a marqué "tempo rubato"
Pourquoi pas? Ce n'est pas de la musique baroque que je sache...
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