Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, j'aimerais vous parler de cet artiste magnifique qu'est David Lynx.
Il passait hier en concert à l'occasion de ses 60 ans (qu'il a eu la semaine dernière) et de la sortie de son nouveau CD "Real men cry".
Les vrais hommes pleurent. Au moment où il fête ses soixante printemps, ce magnifique chanteur, compositeur de musique et parolier est venu affirmer dans ce concert que la sensibilité est une force.
Accompagné de musiciens magnifiques dont il s'entoure depuis maintenant sept années, c'est ce sentiment d'une cohésion incroyable qui nous emporte lorsqu'on les écoute. Quelque chose de si original, une grande liberté, qui n'hésite pas à les emmener très très loin, une télépathie magique entre tous ces musiciens (David Lynx était au départ batteur), un interplay incroyable entre eux. De vrais funambules.
Pour l'occasion de ce CD, et des concerts qui lui sont liés, s'est adjoint à son trio habituel [Grégory Privat au piano (excellentisme pianiste*, mais ils le sont tous), Chris Jennings à la contrebasse et Arnaud Dolmen à la batterie] le superbe trompettiste Hermon Mehari. L'association trompette-voix est finalement assez rare, mais ce choix a été comme une évidence pour David Lynx: "Ecoutez comment il phrase, par exemple sur "The growing stone". Sa mise en place est splendide de naturel, j'adore sa façon de transcender la tradition sans la nier, mais en se projetant dans l'inconnu".
*nb : Grégory Privat, incomparable pianiste, a commencé par l'étude du piano classique pendant dix ans, puis est passé de l'autre côté, celui du jazz...
David Lynx, cela fait des années que je le suis. J'étais à son tout premier concert, il y a de cela trente ans.
Ici, toute la musique a été écrite sur mesure pour ce quartet-là, navigant dans un registre de poésie pure. Il s'agit pour lui "de ne pas jouer au chanteur de jazz, mais plutôt d'évoquer des émotions". Une justesse des mots pour des images qui incitent à rêver. J'ai retrouvé beaucoup de choses dans tout ce qu'il chante, comme si il me parlait un peu de moi, ce qui m'a bouleversé. C'est plein de poésie, de vie, avec un ton parfois surréaliste.
"Etre chanteur de jazz, c'est tout sauf confortable. La pure joie de chanter m'a permis de m'inventer puis de me réinventer à chaque fois pour ne pas être invisible. Pour ne pas être dans l'ombre des vocalistes américains."
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Avec son accord, voici quatre extraits du concert, le son vaut ce qu'il vaut. J'ai bien conscience que cela ne peut rendre complètement la grandeur de ce qui vibrait dans la salle.
PS : pour celles ou ceux qui voudraient en écouter plus, avec un bien meilleur son, j'ai le fichier de l'ensemble du concert (mais à ne pas diffuser). Envoyez-moi un message privé si vous voulez écouter.