Bonjour,
Etant nouveau sur ce forum, je me suis présenté dans la rubrique ad hoc. On m'a recommandé de poster ma question dans cette rubrique du forum.
J'ai une question technique qui concerne l'humidité ... il me semble que Yvelines, où j'habite, signifie "forêt humide" en celte et que le nom du département a été choisi pour cela lors de sa création.Et il n'y a aucun doute là-dessus.
J'ai lu pas mal de fils de discussion sur la lutte "contre" l'humidité (ou "pour" cela peut arriver) et je vois qu'il y a des solutions avec des avantages et des inconvénients.
J'ai toutefois une question à laquelle je ne trouve pas de réponse, mais le forum est tellement riche que j'ai peut-être mal cherché.
Comment faisait-on autrefois ? Le chauffage central est un dispositif assez récent finalement, les déshumidificateurs électriques encore plus et il y a des pianos depuis plus longtemps. Il faisait sans doute plus froid dans les demeures d'autrefois, elles n'étaient pas isolées, il n'y avait pas de VMC etc... et comment les pianos résistaient-ils à l'humidité et à ses variations ? ou à la sécheresse.
Comme beaucoup, j'ai eu plusieurs voitures et je fais une analogie, mais est-elle autorisée ? il y a des marques haut de gamme et d'autres un peu différentes, et il y a une vraie différence de qualité (qui malheureusement s'amenuise). Aujourd'hui les marques de piano feraient-elles partie de la deuxième catégorie pour l'essentiel ?
J'ai cru comprendre que les techniques de production du bois pour le bâtiment avaient bien changé des dernières années, voire ces derniers siècles, les halles couvertes des villages construites après la guerre de cent ans sont pour la plupart encore là, très souvent avec leurs charpentes d'autrefois sans dampp chaser, sans déshumidificateurs etc. Il me semble que le séchage du bois durait très longtemps (une vingtaine d'années) et était un processus complexe. Je suis bien convaincu que nous n'en sommes plus là. Pour avoir fait faire des travaux de menuiserie chez moi, je suis désormais convaincu de ne plus acheter de portes neuves et je vais m'orienter vers de la récupération de bois anciens. En fin d'été la porte neuve s'est dilatée, puis contractée, heureusement. Compte tenu du prix d'une porte en chêne, c'est difficile à accepter.
Excusez ce long message, mais il est à la mesure de mon désarroi : faut-il éviter d'acheter un piano neuf, compte tenu de ce que je viens d'écrire, et comment les pianos anciens pouvaient ils résister avec des cheminées ouvertes et des appartements, ou maisons, mal chauffées ?
Bonne journée à tous.
Humidité
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Re: Humidité
Pas tant que cela : la maison de mes parents datait des années 40 : elle était équipée d'un chauffage central qui fonctionnait en "thermo-siphon".Daniel-A a écrit : sam. 16 nov., 2024 16:47 [...Le chauffage central est un dispositif assez récent finalement...]
Pour ce qui concerne les pianos, les bois utilisés étaient effectivement séchés très longtemps.
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Re: Humidité
il me semble que les Romains avait déjà des systèmes de chauffage central très ingénieux pour chauffer les bains entre autre.
Pour le bois avant, on faisait attention au phase de la lune à la position de l'arbre dans la forêt pour sélectionner le meilleur arbre pour une utilisation particulière. L'obsolescence programmée a fait que IKEA a remplacé l'artisan ; on coupe des arbres pour en faire des copeaux de bois : un non sens pour un luthier ...
c'est le modèle de l'hyper marché qui a totalement polluer la production ...
Pour le bois avant, on faisait attention au phase de la lune à la position de l'arbre dans la forêt pour sélectionner le meilleur arbre pour une utilisation particulière. L'obsolescence programmée a fait que IKEA a remplacé l'artisan ; on coupe des arbres pour en faire des copeaux de bois : un non sens pour un luthier ...
c'est le modèle de l'hyper marché qui a totalement polluer la production ...
Re: Humidité
Merci pour vos réponses.
Certes, les hypocaustes des villas romaines .... des romains qui parlaient le grec comme nous l'anglais.
Bon, mais l'essentiel des demeures au dix-neuvième siècle étaient mal ou peu chauffées et les pianos se débrouillaient ... j'en étais convaincu et vos explications sur le bois me convainquent encore plus. Tout ce que vous dites sur les phases de la lune le choix de l'arbre pour tel ou usage se faisait autrefois dans le bâtiment aussi (au moins pour les charpentes des bâtiments importants).
J'ai fait cet après-midi le tour de quelques magasins de piano à Paris et j'ai aussi vu un accordeur qui vend un crapaud Erard pour 3500 euros. Tout dépend de l'année bien sûr mais rien que l'aspect acajou (ciré?) et les touches en ivoire et ébène me plaisent davantage que le polyester noir ...
C'est bien sûr le son le principal, il faudra que j'aille revoir ce piano avec un meilleur pianiste que moi, ou bien mon accordeuse, je suis bien tenté ... J'aurais été tenté par un C3X neuf mais tout ce que j'ai découvert sur la fabrication actuelle me refroidit. On aura beau me raconter la belle histoire du contrôle qualité et des processus mais quarante ans dans l'ingénierie informatique font que je sais très bien à quoi m'en tenir.
Parce que l'on m'a dit que le sèchage naturel du bois commençait avec le S3 ... chez Y, diable ! il faut attendre des modèles à 50 ou 60K pour avoir une fabrication convenable. Si je me réfère au prix d'une Mercedes et aux investissement colossaux de l'industrie automobile, il me semble que les marchands de piano, et les fabricants qui restent, vivent bien.
Il me reste une question sur quelque chose qui semble se trouver dans tous les pianos, ceux de chez Ikea comme les beaux anciens : le "casimir", il semble que son gonflement, à cause de l'humidité, provoque des blocages etc... qui sont réparables, mais tous les "casimir" sont-ils identiques ou bien encore il y a plusieurs qualités ?
Certes, les hypocaustes des villas romaines .... des romains qui parlaient le grec comme nous l'anglais.
Bon, mais l'essentiel des demeures au dix-neuvième siècle étaient mal ou peu chauffées et les pianos se débrouillaient ... j'en étais convaincu et vos explications sur le bois me convainquent encore plus. Tout ce que vous dites sur les phases de la lune le choix de l'arbre pour tel ou usage se faisait autrefois dans le bâtiment aussi (au moins pour les charpentes des bâtiments importants).
J'ai fait cet après-midi le tour de quelques magasins de piano à Paris et j'ai aussi vu un accordeur qui vend un crapaud Erard pour 3500 euros. Tout dépend de l'année bien sûr mais rien que l'aspect acajou (ciré?) et les touches en ivoire et ébène me plaisent davantage que le polyester noir ...
C'est bien sûr le son le principal, il faudra que j'aille revoir ce piano avec un meilleur pianiste que moi, ou bien mon accordeuse, je suis bien tenté ... J'aurais été tenté par un C3X neuf mais tout ce que j'ai découvert sur la fabrication actuelle me refroidit. On aura beau me raconter la belle histoire du contrôle qualité et des processus mais quarante ans dans l'ingénierie informatique font que je sais très bien à quoi m'en tenir.
Parce que l'on m'a dit que le sèchage naturel du bois commençait avec le S3 ... chez Y, diable ! il faut attendre des modèles à 50 ou 60K pour avoir une fabrication convenable. Si je me réfère au prix d'une Mercedes et aux investissement colossaux de l'industrie automobile, il me semble que les marchands de piano, et les fabricants qui restent, vivent bien.
Il me reste une question sur quelque chose qui semble se trouver dans tous les pianos, ceux de chez Ikea comme les beaux anciens : le "casimir", il semble que son gonflement, à cause de l'humidité, provoque des blocages etc... qui sont réparables, mais tous les "casimir" sont-ils identiques ou bien encore il y a plusieurs qualités ?
- PianoLuxembourg
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- Enregistré le : mer. 05 juil., 2023 17:35
Re: Humidité
Dans un piano ancien il y a l'élément fondamental, la table.
Sa qualité et la qualité de sa restauration.
Puis la mécanique, qui peut être restaurée à l'identique, une certaine marque a déposé des brevets et des pianos de 1890 sont comme ceux d'aujourd'hui.
Les cordes peuvent être changées.
Le clavier restauré.
Enfin le meuble.
Ensuite comparer un piano ancien et un récent pour faire un choix.
Pour les locaux. Les pianos vieillissent rarement bien, sauf s'ils sont bien stockés, bien entretenus et joués et réglés.
J'aime beaucoup.mon 1928 qui a vraiment beaucoup de personnalité. J'aime mon 1980 qui a gardé de la jeunesse.
Questions de choix et de goût.
Sa qualité et la qualité de sa restauration.
Puis la mécanique, qui peut être restaurée à l'identique, une certaine marque a déposé des brevets et des pianos de 1890 sont comme ceux d'aujourd'hui.
Les cordes peuvent être changées.
Le clavier restauré.
Enfin le meuble.
Ensuite comparer un piano ancien et un récent pour faire un choix.
Pour les locaux. Les pianos vieillissent rarement bien, sauf s'ils sont bien stockés, bien entretenus et joués et réglés.
J'aime beaucoup.mon 1928 qui a vraiment beaucoup de personnalité. J'aime mon 1980 qui a gardé de la jeunesse.
Questions de choix et de goût.
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- Enregistré le : mer. 15 mai, 2024 17:05
- Mon piano : Yamaha C109 made in indonesia
Re: Humidité
le problème du séchage du bois est plus sensible, à mon avis, sur des instruments du quatuor.
Sur un piano les épaisseurs sont déjà plus importantes ...
La qualité du bois est une autre histoire, puisque c'est lié à ce que l'on fait de la filière bois : mon fournisseur de bois a fermé boutique justement en raison du grand n'importe quoi des acteurs de la filière bois (entre autre). Monoculture etc.
Pour la qualité de séchage, je ne pense pas que cela puisse être un problème, vu les volumes de bois utilisé : ce n'est déjà pas un problème pour les luthier guitare faisant de la bonne lutherie industrielle par exemple Warwick. Un luthier artisan peut faire confiance à des fournisseurs connus et reconnus pour la qualité du bois de lutherie (petite quantité) tout en se fournissant sur "pied" lorsque l'occasion se présente.
De plus travailler sur un bois qui n'a pas séché en mobilier ou en lutherie, ça n'a aucun sens, le bois va bouger, se voiler user les outils etc.
Le bois de charpente, de menuiserie et de lutherie n'ont pas du tout les mêmes caractéristiques mécaniques. Du fait de la construction des charpentes anciennes on peut récupérer les bois très anciens pour faire des violons (coupe par quartier) mais pas pour faire une table de piano.
On ne fera rien avec du bois de charpente traité d'une GSB.
On fait souvent référence à la qualité des bois en lutherie du quatuor. Pour un piano, en dehors de la création d'un facteur de piano ou d'une restauration, on n'a aucune traçabilité.
On peut juger de la qualité de finition du piano, de la qualité de sa structure et du son qu'il produit quand on joue ...
Sur un piano les épaisseurs sont déjà plus importantes ...
La qualité du bois est une autre histoire, puisque c'est lié à ce que l'on fait de la filière bois : mon fournisseur de bois a fermé boutique justement en raison du grand n'importe quoi des acteurs de la filière bois (entre autre). Monoculture etc.
Pour la qualité de séchage, je ne pense pas que cela puisse être un problème, vu les volumes de bois utilisé : ce n'est déjà pas un problème pour les luthier guitare faisant de la bonne lutherie industrielle par exemple Warwick. Un luthier artisan peut faire confiance à des fournisseurs connus et reconnus pour la qualité du bois de lutherie (petite quantité) tout en se fournissant sur "pied" lorsque l'occasion se présente.
De plus travailler sur un bois qui n'a pas séché en mobilier ou en lutherie, ça n'a aucun sens, le bois va bouger, se voiler user les outils etc.
Le bois de charpente, de menuiserie et de lutherie n'ont pas du tout les mêmes caractéristiques mécaniques. Du fait de la construction des charpentes anciennes on peut récupérer les bois très anciens pour faire des violons (coupe par quartier) mais pas pour faire une table de piano.
On ne fera rien avec du bois de charpente traité d'une GSB.
On fait souvent référence à la qualité des bois en lutherie du quatuor. Pour un piano, en dehors de la création d'un facteur de piano ou d'une restauration, on n'a aucune traçabilité.
On peut juger de la qualité de finition du piano, de la qualité de sa structure et du son qu'il produit quand on joue ...