Concours Chopin 2021 (documentaire)

[Oukee]

Vu sur ARTE, un documentaire intitulé "Pianoforte", sur les coulisses du Concours Chopin 2021. Il fait un peu froid dans le dos : plusieurs candidats sont suivis tout au long du concours, et on a une impression générale de "machines à jouer" sur-entrainées, soumises à une pression énorme, y compris de leur entourage. On se dit que l'esprit de Chopin n'est pas forcément là.
Bien sûr, les concours sont importants pour permettre à des jeunes de lancer leur carrière. Mais je ne pensai pas que c'était devenu une telle "machine".

[fritz]

Tu aurais un lien à partager je n'ai pas trouvé ? C'est un vrai problème dans le monde pro j'ai l'impression, Yuncham Lim a annulé des dates pour blessure visiblement https://www.ludwig-van.com/montreal/202 ... %A9rapeute.

Je crois que Trifonov l'a fait il n'y a pas si longtemps non plus ... C'est surprenant que des pianistes si jeunes soient déjà sujets à ça, j'ai du mal à le mettre sur le compte de défauts techniques, du coup le coupable idéal semble être le surmenage

[PatrickAllain]

Il est ici en replay sur arte:

https://www.arte.tv/fr/videos/114228-00 ... -varsovie/
Merci, ca fait pas loin d'un an que je cherche a le voir et pas moyen..

[fritz]

Autant le docu dédié à Trifonov m'avait un peu laissé de côté, autant j'ai trouvé celui-ci très émouvant et intéressant. C'est passionnant de voir les différences d'approche, du candidat qui vit la compétition isolé à celui hyper encadré. D'un encadrement exigeant toujours, toxique parfois (Eva si tu me lis il faut urgemment changer d'encadrement), c'est amusant je n'en ressors pas avec le même constat que toi oukee ... Ça m'a replongé dans mes années de prépa scientifique, très difficile quand on est dans le jus mais tellement passionnant, et à regarder en arrière de super souvenirs. Merci de l'avoir signalé, je l'aurais loupé sinon

[Thrond]

J'adore! Bravo au réalisateur.
Des personnalités et des existences si différentes mais parfaitement mises en lumières en quelques plans.
L'intelligence est d'avoir vraiment centré la caméra sur les pianistes et leur entourage et non la musique. Il y a une telle différence entre eux.
J'ai de la compassion pour Marcin Wieczorek, je n'ai vu que quelqu'un sait si il joue encore?

(Eva si tu me lis il faut urgemment changer d'encadrement)

Natalia Trull est loin d'être la pire des professeurs, c'est même une référence dans son domaine.

[fritz]

Soit le montage est très anglé, ce qui est tout à fait possible, soit elle est très bonne technicienne ce qui compense son comportement humain déplorable (le passage où elle s'excuse au chef d'orchestre de la piètre prestation de l'élève en répétition devant elle par exemple, c'est la parfaite illustration de ce qu'est le management toxique) mais pour moi il lui manque a minima l'empathie nécessaire à bien exercer son métier, on a l'impression qu'elle ne joue pas dans la même équipe que l'élève. Et on peut être très exigeant en même temps, pas besoin d'être un tyran pour ça

[lullablue]

merci pour le lien que je regarde dès que possible.
je ne sais pas si quelqu'un a vu Whiplash (pas sure de l'ecriture) mais le comportement du professeur est à la fois toxique et exigeant.

[Oukee]

Autant le docu dédié à Trifonov m'avait un peu laissé de côté, autant j'ai trouvé celui-ci très émouvant et intéressant. C'est passionnant de voir les différences d'approche, du candidat qui vit la compétition isolé à celui hyper encadré. D'un encadrement exigeant toujours, toxique parfois (Eva si tu me lis il faut urgemment changer d'encadrement), c'est amusant je n'en ressors pas avec le même constat que toi oukee ... Ça m'a replongé dans mes années de prépa scientifique, très difficile quand on est dans le jus mais tellement passionnant, et à regarder en arrière de super souvenirs. Merci de l'avoir signalé, je l'aurais loupé sinon

En y repensant, je trouve que les candidats les plus âgés (ou paraissant plus matures) sont les plus interessants : B Liu, les 2 italiens. La Russe et le Chinois sont complètement sous l’emprise de leur entourage aussi parce qu’ils sont trop jeunes.
Rien que l’idée d’un prof qui te dit quoi faire à chaque instant

[fritz]

Je trouve la relation entre le chinois et sa prof assez touchante, pour le coup c'est exigeant (le gars s'endort littéralement sur son piano et elle le réveille pour qu'il y retourne) mais dans la bienveillance, ils partagent les moments de joie, on est quasi dans une relation mère/fils. Effectivement les italiens ont plus de bouteille, c'est dur pour eux aussi mais ils ont tout de même l'air d'arriver à trouver des plages de plaisir dans tout ça

[Oukee]

Ça m'a replongé dans mes années de prépa scientifique, très difficile quand on est dans le jus mais tellement passionnant, et à regarder en arrière de super souvenirs. Merci de l'avoir signalé, je l'aurais loupé sinon

Autre truc terrible : tu as l’impression qu’il faut absolument gagner, et qu’il ne suffit pas d’être lauréat. Au moins, dans les concours aux grandes écoles, on se fiche de savoir si tu es reçu premier ou dernier : l’important, c’est d’y être !

[fritz]

C'est vrai que le gap a l'air d'être énorme entre un gagnant et un accessit, les places sont très chères dans ce milieu visiblement

[Thrond]

C'est intéressant aussi de voir certains prendre brusquement conscience de leurs limites face aux autres candidats en cours de concours. Federico Gad Crema qui parle des autres candidats comme des machines, ou Michelle Candotti qui sait déjà que c'est son dernier jour et qui semble finir au bord des larmes. On voit bien la chute brusque, et la difficulté d'être seul(e) à ce moment là.
On a envie de leur hurler qu'ils ont tous un talent fou, de ne pas laisser tomber, qu'ils peuvent eux aussi avoir une belle carrière.
Le plus terrible avec le concours Chopin, c'est qu'on a l'impression qu'il n'y a pas de carrière possible si l'on ne fait pas partie des finalistes, au moins. Ils ont pour certains une quarantaine d'années de carrière devant eux, et largement le temps de se construire une personnalité, des enregistrements références, un style...

[Oukee]

Le plus terrible avec le concours Chopin, c'est qu'on a l'impression qu'il n'y a pas de carrière possible si l'on ne fait pas partie des finalistes, au moins. Ils ont pour certains une quarantaine d'années de carrière devant eux, et largement le temps de se construire une personnalité, des enregistrements références, un style...

En effet, mais pour avoir des engagements, enregistrer des disques, il faut sortir du rang, et le 1re prix sert à cela (cf B Liu qui a sorti son premier disque chez DG récemment et qui est invité partout).
Ensuite, il y a de belles carrières en dehors de celle de concertiste international, il ne faut pas non plus toujours tout juger en fonction de l’ »élite de l’élite ».

[Martipilami]

Je trouve la relation entre le chinois et sa prof assez touchante, pour le coup c'est exigeant (le gars s'endort littéralement sur son piano et elle le réveille pour qu'il y retourne) mais dans la bienveillance, ils partagent les moments de joie, on est quasi dans une relation mère/fils. Effectivement les italiens ont plus de bouteille, c'est dur pour eux aussi mais ils ont tout de même l'air d'arriver à trouver des plages de plaisir dans tout ça

Soit le montage est très anglé, ce qui est tout à fait possible, soit elle est très bonne technicienne ce qui compense son comportement humain déplorable (le passage où elle s'excuse au chef d'orchestre de la piètre prestation de l'élève en répétition devant elle par exemple, c'est la parfaite illustration de ce qu'est le management toxique) mais pour moi il lui manque a minima l'empathie nécessaire à bien exercer son métier, on a l'impression qu'elle ne joue pas dans la même équipe que l'élève. Et on peut être très exigeant en même temps, pas besoin d'être un tyran pour ça

Je partage entièrement ton ressenti.
J’ai souffert pour Eva, et j’ai trouvé notamment particulièrement humiliant la manière dont sa prof s’adresse au chef d’orchestre, parlant d’Eva en sa présence, mais comme une présence-non-présence. C’est à dire sans prise en compte de sa personne, de son Être, de sa sensibilité. Et quel contraste avec la bienveillance de la prof du chinois !
J’ai trouvé très intéressant ce reportage, car j’avais suivi les différentes épreuves du concours quasiment dans leur intégralité, et de voir l’envers du décor était très intéressant.
Il en demeure pas moins que ce sont tous déjà des concertistes renommés dans leur pays respectifs et d’excellents pianistes, mais que remporter le concours est un véritable tremplin, pour la suite de leur carrière en ce sens que c’est un tremplin pour une renommée internationale. Bruce Liu est attendu partout et a déjà sorti de nombreux disques avec DG.
Mais quel travail pour en arriver à ce niveau !!! Franchement ils sont tous admirables.

[pianiste des Alpes]

Merci, documentaire très intéressant.

Quel fossé entre la décontraction des 2 italiens et la jeune russe hyper tendue hyper stressée (mais faut reconnaître que sa prof ne l'aide pas ! Quelqu'un d'aussi toxique qui ne donne jamais aucun compliment, aucun encouragement, quelle horreur !).

[Nick Borderline]

Vu sur ARTE, un documentaire intitulé "Pianoforte", sur les coulisses du Concours Chopin 2021.

Il est ici en replay sur arte:
https://www.arte.tv/fr/videos/114228-00 ... -varsovie/

Merci Oukee pour la suggestion et PatrickAllain pour le lien.
Nous l'avons regardé hier soir, ma femme et moi. Magnifique reportage. Le montage du final du concerto est fantastique !
Beaucoup a été dit sur le contenu dans les commentaires précédents. Quelques remarques en vrac.
Très content de voir la russe Eva Gevorgyan. Pour la suivre sur YouTube, et avoir bien écouté ses Scriabine expressifs, je la trouve exceptionnelle.
En plus elle est très sympa et elle répond (encore) aux messages. Dans le documentaire, on la voit signer avec le sourire des autographes dans la rue.
Pour sa coach, je m'attendais à pire, vu vos commentaires. J'ai pris un cours il y a une dizaine d'années avec une pro Russe. J'ai trouvé ça horrible ! Celle du film m'a paru plus sympa et bienveillante

Pour la compétition en elle même, c'est bien dit dans le film : "Ce sont les Jeux Olympiques du piano !".
A ma femme et moi, ça nous a rappelé l'ambiance des compétitions internationales de plongeon auxquelles nous sommes allés.
Par exemple, il y avait un plongeur chinois qui avait complètement raté 1 plongeon en double. Un entraineur qui connait bien le milieu nous avait dit : "avec les dizaines de plongeurs chinois de niveau mondial, pour lui sa "carrière" dans l'équipe nationale s'arrête là !".

Pour le reste, c'est la dure loi de la sélection pour l'accès à la dimension Gloire et Business du métier de pianiste. Je repense à ces mots du magazine Challenge sur le circuit ATP de tennis que j'ai déjà cités : "Un constat d'abord: sur les 1800 joueurs et 1400 joueuses professionnels, environ 10% seulement vivent de leur métier et au-delà de la 200e place mondiale, et même avant pour les filles, on perd de l'argent."

[lullablue]

très interessant ce reportage,
certains sont très décontractés, d'autres ont beaucoup de pression.
pour la russe, je pense que c'est une question de culture. (même si je ne cautionne pas hein).

[fritz]

pour la russe, je pense que c'est une question de culture. (même si je ne cautionne pas hein).

Ayant suivi pas mal de formations de management dernièrement, je peux t'assurer que son comportement est contre-productif quelle que soit la culture. Déjà donner un retour à chaud c'est à proscrire, pas pour être gentil mais juste parce que la personne qui le reçoit n'est pas en situation émotionnelle de l'accueillir (et ça doit être encore plus vrai quand tu viens de jouer de la musique plutôt que de faire une présentation moins personnelle) : dans le meilleur des cas ça ne servira à rien, dans le pire des cas la personne va se braquer et ne rien écouter voir complètement rejeter le retour, qu'il soit justifié ou non. Ensuite ça se fait en bilatéral, pas devant une audience. Et pour que ce soit efficace, il faut que ce soit précis, pas un commentaire vague du type "c'était nul" mais "mesure 28, je n'ai pas entendu le sforzando". Ca c'était juste pour le debriefing de la répétition du concerto mais d'autres trucs m'avaient choqués

[PatrickAllain]

Personne n’a été surpris que la prof reprenne pleins d aspects de la position de la main de la pianiste ?
À ce niveau d expérience ça paraît franchement étonnant d une part et déplacé alors qu on est en train de passer des concours .. j imagine un entraîneur demander de changer sa technique a un compétiteur deux minutes avant une épreuve des jeux olympiques ..

[elenajalan]

Il est ici en replay sur arte:
https://www.arte.tv/fr/videos/114228-00 ... -varsovie/

Un grand merci pour ce partage. Je me suis régalée d'autant que j'ai activement suivi le CC à partir du 2ème tour. Dans mon top 3 j'avais mis Liu, Rao et Sawada mais tous sont exceptionnels et méritent d'être (re)connus.
La jeune Eva m'a touchée, elle est si jeune, elle avait à l'époque l'âge qu'a ma fille actuellement, je me rends d'autant mieux compte que c'est surhumain ce qu'elle fait, ce qu'elle encaisse aussi, cette pression, cette exigence. Quel univers difficile que ce monde des concours... Comme pour les sportifs de haut niveau, l'on voit combien les candidats y sacrifient de leur vie, de leur jeunesse, combien on doit travailler sans relâche pour obtenir ce niveau-là. Ce docu est très humain, très intimiste, simple et pudique. Mention spéciale aux duos complices (Armellini/Gadjiev) (Rao/sa professeur). Quant à Marcin, j'ai été encore déçue de sa déclaration forfait tout comme je l'avais été à l'époque, mais il avait probablement de bonnes raisons pour le faire, en tout cas, je lui trouve un physique d'acteur, il a une vraie présence, je lui souhaite de vivre heureux...

Quand la maman d'Hao Rao a dit qu'ils avaient fait des trajets de 20h de train pour aller aux leçons de son prof, ça m'a fait relativiser mon expédition pour aller voir le mien sur Paris, avec lever à 5h...et puis j'ai beaucoup aimé les séances de piano près de la cuisine...une vie simple...un idéal très élevé...le sacrifice des parents aussi sans aucun doute...