Que la joie s'exprime

[fritz]

Comme en littérature je trouve peu d'oeuvres pour piano qui expriment la joie et uniquement la joie, en tout cas pas dans le "grand" répertoire. Comme ça me viennent quelques scènes d'enfant et pas beaucoup plus. Vous en trouvez beaucoup vous ?

[rzn]

C'est vrai que tu aurais demandé la douleur ou la mélancolie on aurait pu te faire un fil-fleuve sans problème !
El Puerto d'Albeniz que j'ai adoré travailler pour la joie que ça m'inspirait. Et de manière générale peut-être en allant chercher vers la danse ? Dans les valses nobles et sentimentales de Ravel (un de mes boulots du moment), j'associe un peu la 1ère à l'image d'un gosse qui sauterait à pieds joints dans une flaque, avec un grand éclat de rire. Petite je me souviens que j'adorais jouer la tarentelle de Chopin à toute berzingue, je trouvais ça hyper joyeux, mais aujourd'hui je le verrais peut-être un peu différemment.

[anuradha]

Cette pièce te paraît joyeuse ?





Bartok, Proko, Poulenc, tu as pas mal de choses aussi.

[quazart]

Réponse bateau : le finale de la 9è de Beethoven.....

Pour piano, la réponse qui me vient tout de suite c'est le "Scherzo-valse" de Chabrier (ex. des "Pièces pittoresques")

Plusieurs sonates de Beethovent :
- op 10/2 en fa M
- op 53 en do M "Waldstein"
- op 78 en fa# M "A Thérèse"

"La maison du matin", 5è poème intime de Jean Cras

'Regard de l'esprit de joie" d'Olivie Messiaen

9è rhapsodie hongroise de Liszt "Carnaval de Pest"

"Feux d'artifice" de Debussy (dernier prélude livre 2)

Choral cantate 147 de JSB

[Pos]

Golliwog’s Cakewalk de Debussy !
C’était même la bande son d’un jeu sur Atari, une histoire de souris « mouse trap » si ma mémoire est bonne.
Je ne joue pas ce morceau mais même le jeu de main parait joyeux !

Oui, avec le son ordi 1985, ça pique un peu

[Aurele27]

La sonate de CPE Bach que j’avais jouée l’an dernier
C’est une explosion de joie au début en particulier.

[Nick Borderline]

Vous en trouvez beaucoup vous ?

Les gigues de Bach rentrent dans cette catégorie, à mon avis.

[jean-séb]

[Carla Rocío]

Je classe tout Bach dans la Joie, même les pièces “tristes” (= lentes ?!) on peut les interpréter d’une douceur et gratitude infinie, car ça amène à une béatitude qui mène à son tour à une joie profonde d’exister (en tout cas je le ressens comme ça). Comme toutes les pièces de tout le monde finalement..

Alors mettons que ça dépend de la définition qu’on donne à la joie. C’est question de rythme? De tempo?

[quazart]

Le carnaval des animaux est très drôle aussi !!
J'ai un faible pour ces drôles d'animaux que sont les pianistes

[axolotl]

Il y a "Jésus que ma joie demeure" de Bach évidemment
...mais c'est valable à condition d'avoir déjà Jésus.
Dans la maison où j'ai grandi, il y avait en face un patronage avec une inscription écrit en grand "Qui a Jésus a tout".
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Sinon plus concrètement il y a un morceau de Mompou qui s'appelle "... Pour appeler la joie".
Beau morceau qui fait partie de mon programme.

[quazart]

...mais c'est valable à condition d'avoir déjà Jésus.

Bah, une bonne charcuterie doit avoir ça, même en dehors de la région lyonnaise

[axolotl]

...mais c'est valable à condition d'avoir déjà Jésus.

Bah, une bonne charcuterie doit avoir ça, même en dehors de la région lyonnaise

Chose curieuse et aussi marrante que j'avais pas remarqué lors de mon voyage au Québec qui est majoritairement catholique contrairement aux USA plutôt protestant: beaucoup de mots du vocabulaire commun considérés comme des insultes sont issus directement de la religion catholique comme câliss pour le calice, esti ou ossti pour hostie, tabarnak pour.. tabernacle, criss pour Christ etc.
Par exemple "Je m'en câlisse" signifie "Je m'en tamponne le coquillard" et une sorte de maximum dans l'injure au Québec c'est "crisse de câlice d'ostie de tabarnak".

[quazart]

On a l'équivalent en français de France avec les "morbleu", "sacrebleu", "palsembleu"... apparus dès que l'Eglise a eu interdit de jurer par le nom de Dieu.
Mais on les entend plutôt rarement d'nos jours...

[Danaus]

Comme en littérature je trouve peu d'oeuvres pour piano qui expriment la joie et uniquement la joie, en tout cas pas dans le "grand" répertoire. Comme ça me viennent quelques scènes d'enfant et pas beaucoup plus. Vous en trouvez beaucoup vous ?

Le 3ème mouvement de la sonate op 35 de Chopin ?

[fritz]

Merci pour vos nombreuses contributions, je découvre plein de choses !

@rzn : El Puerto super, on reste bien dans la joie tout du long alors que la pièce est quand même assez longue

@anuradha : Yes ça fonctionne, je trouve Schumann particulièrement doué pour donner ce sentiment de joie. C'est pour ça qu'il m'est venu en tête le premier, l'enchaînement de Glückes genug après Bittendes Kind est pour moi l'évocation parfaite de la joie enfantine, après que l'enfant ait supplié c'est la joie pure qui s'exprime quand la frustration est levée (en tout cas c'est l'histoire que je me raconte). Si tu as des exemples chez les compositeurs que tu cites, je les cerne très mal ...

@quazart : il y a une transcription pianistique de référence pour l'hymne à la joie ? Si on tape dans les symphonies de Ludwig je crois que le premier mouvement de la pastorale fonctionne encore mieux chez moi, mes yeux s'embuent systématiquement quand je l'écoute, c'est tellement beau (pareil si une transcription pour piano existe je suis preneur). La 10/2 ne m'évoque pas vraiment la joie, la période classique en général n'y parvient pas trop chez moi de toute façon, je trouve ça trop construit pour que ça fonctionne, ça manque de la spontanéité que j'associe à ce sentiment. La waldstein y parvient mieux mais je ne trouve pas qu'on soit dans la joie pure non plus, il y a tout de même des épisodes assez sombres. Même chose avec l'op 78. La maison du matin ça m'évoque plutôt une marche militaire qu'un moment joyeux. Regard de l'esprit de joie heureusement qu'il y a le titre parce que ça m'évoque plutôt un ours très en colère que de la joie. Rhapsodie hongroise pas mal, disons que je classerais plutôt ça dans l'espiéglerie que la joie mais je pinaille. Feux d'artifice, c'est un sentiment assez mitigé, je trouve que la pièce a un côté inquiétant voir anxiogène qui est antinomique de la joie, par contre ça capte bien ce qu'on peut éprouver quand on regarde un feu d'artifice, à la fois on rigole, à la fois on n'a pas envie de se prendre une fusée sur le museau ! Chorale cantate 147 je l'avais en tête, d'où le titre du fil mais là on est au-delà de la joie on a atteint la plénitude

@Pos : exactement le genre de pièce que j'avais en tête, c'est sympa à jouer en plus

@Aurèle : même chose que pour Ludwig, je trouve la pièce très agréable à l'écoute mais ça ne fait pas vraiment naître de sentiments chez moi

@jean-sèb : je ne connaissais pas du tout, j'adore !

@carla : difficile de définir ce qui procure ce sentiment de joie, pas mal de pièces ont un caractère sautillant donc certainement le phrasé est une composante importante, on doit plutôt être dans des tonalités majeur également. Comme poru tout le reste je ne pense pas qu'il y ait de recette miracle de toute façon

@Danaus : peut-être que jouée à l'envers ça fonctionnerait ? Ca serait logique

[quazart]

@quazart : il y a une transcription pianistique de référence pour l'hymne à la joie ? Si on tape dans les symphonies de Ludwig je crois que le premier mouvement de la pastorale fonctionne encore mieux chez moi, mes yeux s'embuent systématiquement quand je l'écoute, c'est tellement beau (pareil si une transcription pour piano existe je suis preneur). La 10/2 ne m'évoque pas vraiment la joie, la période classique en général n'y parvient pas trop chez moi de toute façon, je trouve ça trop construit pour que ça fonctionne, ça manque de la spontanéité que j'associe à ce sentiment. La waldstein y parvient mieux mais je ne trouve pas qu'on soit dans la joie pure non plus, il y a tout de même des épisodes assez sombres. Même chose avec l'op 78.

Toutes les symphonies de LVB ont été transcrites par Liszt......
La 9ème n'est pas la plus réussie, surtout le finale.
Le problème avec Liszt est qu'il cherche (et réussit généralement) à tout transcrire. A mon humble avis, ces transcriptions sont parmi ce qu'il a écrit de plus difficile.
Pour les sonates : dans la 10/2, c'est surtout le finale qui me semble joyeux. Dans la Waldstein, c'est plutôt le 1er mouvement, le finale ayant un caractère plus contemplatif. Dans l'op 78, c'est aussi le finale.

La maison du matin ça m'évoque plutôt une marche militaire qu'un moment joyeux.

Pour moi c'est le joyeux bordel de la maisonnée qui s'éveille. Mais c'est peut-être une famille de militaires

[PatrickAllain]

Comme en littérature je trouve peu d'oeuvres pour piano qui expriment la joie et uniquement la joie, en tout cas pas dans le "grand" répertoire. Comme ça me viennent quelques scènes d'enfant et pas beaucoup plus. Vous en trouvez beaucoup vous ?

Je vois que personne n à mentionné des pièces de Mozart .. pourtant c est souvent léger et gai !

[Dominique Manchon]

Dans la maison où j'ai grandi, il y avait en face un patronage avec une inscription écrit en grand "Qui a Jésus a tout".

Et comme aurait dit Hector Miranda de Los Calchakis, quand t'as le charango t'as tout !

[axolotl]

Dans la maison où j'ai grandi, il y avait en face un patronage avec une inscription écrit en grand "Qui a Jésus a tout".

Et comme aurait dit Hector Miranda de Los Calchakis, quand t'as le charango t'as tout !

Moi c'est quand j'ai du fromage et une bouteille de pinard: comme quoi avoir tout, c'est très subjectif