Khatia Buniatishvili

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
Répondre
Vincent13
Messages : 40
Enregistré le : mar. 28 sept., 2021 20:31

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Vincent13 »

... Et bien je vais te décevoir, mon avis est d'abord un sentiment, et ensuite un sentiment corroboré par des choses que j'ai apprises que je ne peux pas écrire ici ... Désolé ...
Avatar du membre
axolotl
Messages : 1177
Enregistré le : jeu. 08 sept., 2022 14:19
Mon piano : Hoffman-Bechstein + Yamaha NP-30
Localisation : Paris
Contact :

Re: Khatia Buniatishvili

Message par axolotl »

Vincent13 a écrit : mer. 21 déc., 2022 2:14
axolotl a écrit : mer. 07 déc., 2022 13:13
C'est vrai je suis d'accord. Et chez nous l'héritage de Descartes à mon humble avis fait qu'on catégorise beaucoup et souvent, on range les gens dans des catégories surtout dans le domaine professionnel. L'héritage de la Méthode...
Donc c'est bien qu'on puisse écouter du classique un peu ailleurs que sur les chaines musicales et qu'on connaisse des interprètes talentueux comme elle.
Hum Où as-tu vu ça chez Descartes ? ...

Pour ne pas être hors-sujet, mon avis sur la pianiste en cause ici : aujourd'hui assez surfaite ...
Ce débat quoique très intéressant nous entrainerait trop loin... du piano et de la musique, oeuf corse 🥚
Le philosophe Deleuze parlait de l'erreur de Descartes qui disait que le tout est séparable et se réduit la somme de ses parties, relativement à Leibniz philosophe et inventeur du calcul infinitésimal qui lui s'intéressait à ce qu'on nomme en math la tangente, ou la dérivée première...
Les petites variations qui renseignent parfaitement sur la courbe mieux que si on décompose en somme de parties comme Descartes.
Et donc qui informent sur la tendance, pour employer le même paradigme. Et si on veut parler un langage plus nettement sociologique...
Pour revenir au réel, j'ai constaté plusieurs fois que le seul fait d'avoir dit ou mentionné sur mon CV que j'avais fait du théâtre faisait que les hypothétiques employeurs que je sollicitait pour un job en informatique me considérait comme un rigolo, un artiste: mais vu de manière péjorative bien sûr...
Donc incompatible avec le "sérieux" qu'exige l'informatique et la programmation alors que j'avais les diplômes requis.
Rien de tel aux USA par exemple, où l'on peut avoir la trajectoire professionnelle qu'on veut: là les gens que je rencontrais m'expliquait souvent leur boulot et j'avais du mal à comprendre... En fait ils construisaient et élaboraient leur propre boulot, et ensuite trouvaient des mécènes.
Bon les USA sont un pays neuf et de migrants: par rapport à nous, ça joue aussi. Ils sont bien plus ouverts et moins coincés que nous dans des normes disons sociétales -ou culturelles- concernant le boulot surtout: mais aussi moins fiers , disons, du prestige millénaire de notre culture nationale qui rigidifie parfois les concepts, cocorico 🐓
Vincent13
Messages : 40
Enregistré le : mar. 28 sept., 2021 20:31

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Vincent13 »

salut, merci de ton message ! Toutefois l'ensemble est assez elliptique, et même si je comprends assez bien ce que tu dis du "réel" (différence entre les USA et nous niveau rapport au travail, j'y retrouve ce que j'ai déjà entendu dire, la rigitié des parcours en France et le "à la carte" américain parfois incompréhensible pour nous), je ne vois pas trop le rapport avec ce qui précède, et qui, en lui-même me paraît impliquer beaucoup de choses assez différentes sans que le lien soit très clair.
Pour ne parler que de philosophie, je retrouve certaines choses sans doute justes mais vues d'un angle un peu inhabituel, et je ne vois toujours pas ce qui chez Descartes permettrait la tendance à catégoriser toutes les choses. C'est Aristote qui fait ça, Leibniz aussi d'une certaine manière, Descartes et sa méthode ne s'intéresse qu'à un critère de scientificité (la certitude) qui garantit un lien de même qualité entre toutes les connaissances humaines.
Que le tout soit plus grand que la partie, c'est chez lui une notion commune, un simple exemple de celles-ci, mais pas un fondement, un principe de sa philosophie.
J'en déduis que tu te places d'un point de vue plutôt mathématique ou scientifique : tu as dû aborder ces deux auteurs de ce point de vue-là, ce qui n'est pas du tout ni illégitime ni anecdotique, bien au contraire, mais qui du point de vue de la philosophie "générale" risque de faire dévier la compréhension en trahissant quelque peu ces deux auteurs. J'espère que je suis assez clair.
Dans ce cadre de la philosophie générale et de la métaphysique, je ne trouve pas chez Descartes de lien entre le caractère analytique de la méthode (le simple) et un principe de catégorisation ...

Après, je vois plus ou moins de quoi tu veux parler, et il y a toujours des lecture insoupçonnées des ces grands auteurs, c'est pourquoi je n'ignore pas ce que dit Deleuze de Descartes, tout de même !

Je rappelle simplement que Descartes est un auteur qui a été très très mal compris, il l'est aujourd'hui encore d'ailleurs, et d'abord dans sa postérité d'esprit "cartésien" soit-disant rationaliste. Il n'est en fait pas plus rationaliste qu'un autre, mais use d'une raison dite "naturelle" par opposition à "divine", ce qui est là une rupture en revanche. C'est donner ses droits à la raison individuelle, contre l'idée d'une dépendance à l'intellect divin comme on le retrouvera dans la philosophie chrétienne d'un Malebranche.
Avatar du membre
axolotl
Messages : 1177
Enregistré le : jeu. 08 sept., 2022 14:19
Mon piano : Hoffman-Bechstein + Yamaha NP-30
Localisation : Paris
Contact :

Re: Khatia Buniatishvili

Message par axolotl »

Pardon tu voulais sans doute dire que c'est chez Descartes que le tout est la somme de ses parties, alors que chez Leibniz le tout est supérieur à la somme de ses parties et non l'inverse. Ou alors j'ai mal compris.
En linguistique cela -donc la Méthode- peut (?) s'appliquer très bien en disant que de façon cartésienne une phrase est une somme de morphèmes sujet + verbe + complément, alors que chez Leibniz l'idée avant tout est que le morphème peut (?) renvoyer à la métonymie comme figure de style par exemple poétique, la partie pour le tout. Je crois que le linguiste anglais Charles Pierce s'est beaucoup inspiré de cette façon de penser avec les representamen.
Bon c'est ni scolaire ni même universitaire ce que j'ai raconté au-dessus... Il n'y a pas de système leibnizien à ma connaissance alors que chez Descartes oui.
Deleuze critiquait par analogie cette façon rationnelle à la Descartes qui établissait qu'une fois qu'on a décomposé une entité, une fois pour toutes et c'est là le système, une phrase ou un problèmes en petites unités, si on les résout séparément on obtient la compréhension ou la solution du problème. Et le problème est résolu.
Bon je fais un genre de philo appliquée, à la fois spontanéiste et pas très universitaire... :P
Peut-être devrait-on demander à Khatia Buniatishvili ce qu'elle en pense ?
Vincent13
Messages : 40
Enregistré le : mar. 28 sept., 2021 20:31

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Vincent13 »

Salut, alors mes connaissances sont plutôt universitaires mais il ne faut pas oublier que ces auteurs sont difficiles et souvent mal connus ou compris, même de la part d'universitaires brillants.
Je vais rebondir sur tout ce que tu amènes.
1) Tout et partie : j'en connais la version philosophie et métaphysique que voici :
Selon Descartes, les parties sont antérieures au tout car constitutives de celui-ci.
Selon Leibniz au contraire, le tout est antérieur aux parties, car c'est le tout qui conditionne leur développement. Le tout est en germe comme l'arbre est en puissance dans la graine : c'est du Aristote.

Tu as l'air de te placer plutôt d'un point de vue mathématique encore une fois (le tout n'est rien de plus que la somme de ses parties), je ne me prononcerai pas là-dessus sinon en disant qu'en effet, Leibniz va bien plus loin que Descartes sur ce plan-là.

2) la linguistique : il y a une linguistique cartésienne en effet, mais dans l'oeuvre de Descartes même non, pas du tout. C'est justement l'un des points de faiblesse de la méthode : son application ... Le complexe signifiant que tu décris me fait plus penser au lekton stoïcien.
La méthode cartésienne ne consiste qu'en une déduction de connaissances à partir d'une intuition, d'évidences fondées sur des notions communes dans lequel se fonde le langage du sens commun, soit des termes qu'il est inutile voire dangereux de définir (temps, durée, substance ...). Dans l'idée claire et distincte se trouve contenue d'emblée le mot juste pour décrire la chose, et puis c'est tout. Il n'y a pas de ce point de vue-là de problème relatif à la philosophie du langage chez Descartes.

Après ce dont tu parles à propos de Leibniz et de la métonymie est sans nul doute juste, mais je ne vois pas le rapport avec le fait que le tout serait plus grand que la somme des parties ...

3) Sur le systématisme en philosophie, c'est délicat, je crois que c'est quand même plutôt l'inverse de ce que tu dis. Leibniz est le penseur le plus systématique qui soit, au sens de rationaliste car il trouve de la raison partout et retrouve tout dans tout : "tout est ici comme là-bas". Après, il faut reconnaître qu'il n'a pas vraiment produit de somme explicitant le caractère systématique de son oeuvre.
Chez Descartes par contre, il est beaucoup moins certain qu'il y ait un véritable système. Il y a une cohérence (relative ...) de certaines thèses métaphysiques, et la récurrence de certains principes mais il y a peu voire très peu de concepts proprement cartésiens et les "lieux" de sa philosophie sont assez éclatés à travers l'oeuvre et mal liés entre eux. Après, s'il fallait développer tout ça, ce serait très très long, nécessairement lacunaire ou erroné par endroits et donc contestable, ça mènerait à un travail de recherche de 300 pages, il faut donc arrêter là les débats universitaires je crois !

Khatia, son avis ? Mouof ...
Avatar du membre
axolotl
Messages : 1177
Enregistré le : jeu. 08 sept., 2022 14:19
Mon piano : Hoffman-Bechstein + Yamaha NP-30
Localisation : Paris
Contact :

Re: Khatia Buniatishvili

Message par axolotl »

Vincent13 a écrit : mer. 21 déc., 2022 13:36 Salut, alors mes connaissances sont plutôt universitaires mais il ne faut pas oublier que ces auteurs sont difficiles et souvent mal connus ou compris, même de la part d'universitaires brillants.
...

2) la linguistique : il y a une linguistique cartésienne en effet, mais dans l'oeuvre de Descartes même non, pas du tout. C'est justement l'un des points de faiblesse de la méthode : son application ... Le complexe signifiant que tu décris me fait plus penser au lekton stoïcien.
...
Je n'ai pas dit cela: il n'y a pas de système linguistique cartésien car la linguistique s'est détachée assez vite de la philo et s'est envisagée très vite comme science contrairement à la philo et beaucoup plus tard que Descartes... même si on peut dire que les stoïciens et les sophistes élaboraient ce qui allait devenir la linguistique. Il y a par contre des philosophes du langage, surtout outre-atlantique avec Searles, Putnam et une flopée d'autres.
Vincent13 a écrit : mer. 21 déc., 2022 13:36 3) Sur le systématisme en philosophie, c'est délicat, je crois que c'est quand même plutôt l'inverse de ce que tu dis. Leibniz est le penseur le plus systématique qui soit, au sens de rationaliste car il trouve de la raison partout et retrouve tout dans tout : "tout est ici comme là-bas". Après, il faut reconnaître qu'il n'a pas vraiment produit de somme explicitant le caractère systématique de son oeuvre.
Chez Descartes par contre, il est beaucoup moins certain qu'il y ait un véritable système. Il y a une cohérence (relative ...) de certaines thèses métaphysiques, et la récurrence de certains principes mais il y a peu voire très peu de concepts proprement cartésiens et les "lieux" de sa philosophie sont assez éclatés à travers l'oeuvre et mal liés entre eux. Après, s'il fallait développer tout ça, ce serait très très long, nécessairement lacunaire ou erroné par endroits et donc contestable, ça mènerait à un travail de recherche de 300 pages, il faut donc arrêter là les débats universitaires je crois !
Merci pour ce cours de philo, très intéressant!
Vincent13 a écrit : mer. 21 déc., 2022 13:36 Khatia, son avis ? Mouof ...
Je dois déjeuner avec elle demain: je lui demanderai ce qu'elle en pense :D
https://www.dropbox.com/s/o0u7dxqexmoglg7/Bien.png?dl=0
Avatar du membre
Jacques Béziat
Messages : 4412
Enregistré le : mer. 27 janv., 2016 6:23
Mon piano : CLP-675 + orgue Hoffrichter/Hauptwertk

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Jacques Béziat »

jean-séb a écrit : sam. 17 déc., 2022 10:36
Le troisième Schubert, arrangé par Liszt, était Standchen (la Sérénade), et non Gretchen am Spinnrade - Erlkönig, ce qui fait qu'on restait dans le climat tranquillou et rêveur de l'essentiel du programme.
La Rhapsodie n°2 (et non 6), révisée par Horowitz et Khatia, termine le programme et cette fois-ci permet à Khatia de faire une démonstration étourdissante de virtuosité, un peu vaine à mon avis ; la vitesse trop rapide (un défaut très à la mode chez beaucoup de pianistes aujourd'hui) privilégie la gymnastique digitale au détriment de la musique dont l'oreille n'a pas le temps de capter toutes les notes. Bon, évidemment, ce numéro de cirque arrache les applaudissements enthousiastes du public.
En bis, un Prokofiev enlevé à la vitesse grand V a manqué de finesse à mon goût et finalement, le morceau que j'ai préféré était l'arrangement de la Javanaise qui, pour le coup, a su rester dans une gamme raisonnable de valeurs, tant en termes de vitesse que d'intensité sonore.
Bref, un programme décevant pour moi d'une artiste que j'apprécie beaucoup, pianistiquement et humainement. Comme je regrettais que le même concert n'ait pas eu lieu dans ma chère salle Cortot, mais évidemment ce serait moins rémunérateur.
Finalement, je ne suis pas étonné par tes commentaires, comme dans ses disques, on est dans la démonstration de force et de virtuosité, ou bien dans le pianissimo extrême, ce contraste illustre sa façon de faire, comme si le mezzo-forte était tabou parce que trivial et inexpressif, pour être caricatural.

Chaque passage passant du pianissimo au sforzando, la nuance devient plus importante que le texte, le contraste extrême devant capter l'auditeur.

Il est clair que la recherche de la vitesse est le travers de beaucoup d'artistes, et je pense que c'est dû à la griserie qu'elle procure. En oubliant que l'auditeur n'a pas forcément la vitesse de compréhension du virtuose, ni la connaissance parfaite de l'œuvre.

Pourtant, Khatia a largement les moyens techniques et intellectuels pour parvenir à rester plus sobre, plus simple, plus directe.

Khatia est aussi pour moi une artiste que j'apprécie énormément, peut-être, avec l'âge, évoluera-t-elle vers davantage d'introspection, de sagesse.
J'adore son CD de Rachma, pour Schubert je suis plus partagé. Elle a des idées géniales, et à d'autres moments je trouve qu'elle exagère le pathos.
[Ce n'est pas une critique (qui suis-je pour critiquer :roll: ?), juste une impression, je m'exprime avec tout le respect pour son immense talent, dont je ne possède pas le quart du dixième...]
Ma chaîne Youtube : ICI
Avatar du membre
axolotl
Messages : 1177
Enregistré le : jeu. 08 sept., 2022 14:19
Mon piano : Hoffman-Bechstein + Yamaha NP-30
Localisation : Paris
Contact :

Re: Khatia Buniatishvili

Message par axolotl »

Arrivez-vous à trouver les retransmissions de ses concerts sur Art concert ?
Moi j'y suis pas arrivé pour le moment
Avatar du membre
lullablue
Messages : 1129
Enregistré le : lun. 12 août, 2019 14:58
Mon piano : Blondel by Bechstein

Re: Khatia Buniatishvili

Message par lullablue »

non mais j'ai trouvé des extraits captés par des auditeurs:


effectivement le son est très pianissimo.



je n'ai pas aimé du tout cette rhapsodie.
Oukee
Messages : 2005
Enregistré le : mar. 16 juil., 2019 18:47
Mon piano : Bösendorfer 200 / Yamaha P-515
Localisation : Yvelines

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Oukee »

Jacques Béziat a écrit : lun. 02 janv., 2023 4:05 Finalement, je ne suis pas étonné par tes commentaires, comme dans ses disques, on est dans la démonstration de force et de virtuosité, ou bien dans le pianissimo extrême, ce contraste illustre sa façon de faire, comme si le mezzo-forte était tabou parce que trivial et inexpressif, pour être caricatural.

Chaque passage passant du pianissimo au sforzando, la nuance devient plus importante que le texte, le contraste extrême devant capter l'auditeur.

Il est clair que la recherche de la vitesse est le travers de beaucoup d'artistes, et je pense que c'est dû à la griserie qu'elle procure. En oubliant que l'auditeur n'a pas forcément la vitesse de compréhension du virtuose, ni la connaissance parfaite de l'œuvre.

Pourtant, Khatia a largement les moyens techniques et intellectuels pour parvenir à rester plus sobre, plus simple, plus directe.

Khatia est aussi pour moi une artiste que j'apprécie énormément, peut-être, avec l'âge, évoluera-t-elle vers davantage d'introspection, de sagesse.
J'adore son CD de Rachma, pour Schubert je suis plus partagé. Elle a des idées géniales, et à d'autres moments je trouve qu'elle exagère le pathos.
[Ce n'est pas une critique (qui suis-je pour critiquer :roll: ?), juste une impression, je m'exprime avec tout le respect pour son immense talent, dont je ne possède pas le quart du dixième...]
Je suis un peu de cet avis. J'avais acheté son premier disque (avec la sonate de Liszt) et son disque Rachmaninoff, et franchement, rien ne m'incite à les réécouter : il y a beaucoup d'effets tape à l'œil et peu d'émotions. Elle a évidemment énormément de talent et de personnalité, mais je trouve son répertoire assez limité pour l'instant (si l'on compare par exemple avec Horowitz au même âge). En tout cas, ce sera intéressant de la suivre pour voir son évolution dans le temps. Les exigences du show biz sont quand même devenues impitoyables pour les jeunes musiciens.
Avatar du membre
axolotl
Messages : 1177
Enregistré le : jeu. 08 sept., 2022 14:19
Mon piano : Hoffman-Bechstein + Yamaha NP-30
Localisation : Paris
Contact :

Re: Khatia Buniatishvili

Message par axolotl »

Moi j'aime bien quand elle joue La javanaise et Libertango avec sa soeur :o
Je raffole pas de l'arrangement qu'elle fait de ce célèbre tango argentin (trop bien arrangé justement alors qu'on le joue dans des tavernes de Buenos Aires comme toute musique populaire qui se respecte) mais de toute façon c'est un morceau que j'aime écouter: alors différentes interprétations, pourquoi pas ?

Mais c'est vrai qu'il y a un côté m'as-tu-vu chez beaucoup de ces concertistes. J'aimerais l'entendre dans des Préludes, des Nocturnes voire des Valses de Chopin, Fauré
ce que j'ai fait aucune bête ne l'aurait fait, rapporta Saint-Exupéry quand il récupéra dans les Andes son ami de l'aéropostale qui s'était crashé sur des sommets neigeux et qui avait marché durant cinq jours en altitude sans boussole sans vivres ni eau, si mes souvenirs sont bons
Modifié en dernier par axolotl le lun. 02 janv., 2023 10:45, modifié 6 fois.
Oukee
Messages : 2005
Enregistré le : mar. 16 juil., 2019 18:47
Mon piano : Bösendorfer 200 / Yamaha P-515
Localisation : Yvelines

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Oukee »

lullablue a écrit : lun. 02 janv., 2023 10:18 non mais j'ai trouvé des extraits captés par des auditeurs:
Hum, alors que l'usage des portables est interdit pendant les concerts (y compris pour filmer). #-o
lullablue a écrit : lun. 02 janv., 2023 10:18 je n'ai pas aimé du tout cette rhapsodie.
C'est la version "augmentée" réalisée par Horowitz, destinée à en mettre plein la vue. Pas sûr que cela soit très heureux de la reprendre au lieu de jouer la version originale de Liszt.
Avatar du membre
fritz
Messages : 2553
Enregistré le : ven. 13 nov., 2020 23:37
Mon piano : Yamaha U3

Re: Khatia Buniatishvili

Message par fritz »

Déjà pas fan de la version originale (certainement victime de son succès), mais alors la version tunée jouée à 2000 à l'heure c'est l'horreur, manquerait plus que des leds sur le Steinway pour parfaire le tableau :roll:
Avatar du membre
jean-séb
Messages : 11173
Enregistré le : lun. 16 oct., 2006 20:36
Mon piano : Yamaha C3
Localisation : Paris

Re: Khatia Buniatishvili

Message par jean-séb »

axolotl a écrit : lun. 02 janv., 2023 7:38 Arrivez-vous à trouver les retransmissions de ses concerts sur Art concert ?
Moi j'y suis pas arrivé pour le moment
Je pense que ses contrats ne prévoient pas de retransmission gratuite, ni sur Arte Concert ni même sur le site de la Philharmonie.
Avatar du membre
Nick Borderline
Messages : 2360
Enregistré le : dim. 22 nov., 2015 13:49
Mon piano : Steingraeber & Söhne droit 116cm
Localisation : Courbevoie
Contact :

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Nick Borderline »

jean-séb a écrit : lun. 02 janv., 2023 11:09
axolotl a écrit : lun. 02 janv., 2023 7:38 Arrivez-vous à trouver les retransmissions de ses concerts sur Art concert ?
Moi j'y suis pas arrivé pour le moment
Je pense que ses contrats ne prévoient pas de retransmission gratuite, ni sur Arte Concert ni même sur le site de la Philharmonie.
Lors du concert du 16 Déc, auquel nous assistions, jean-séb et moi, il y avait des micros, mais pas de caméra. Donc, sauf erreur, le concert n'a pas été filmé.
Vincent13
Messages : 40
Enregistré le : mar. 28 sept., 2021 20:31

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Vincent13 »

Ben voilà, ma critique faite plus haut est éclairée par tout ce qui vient d'être dit (et montré avec cette version horrible de la 2ième Raphsodie de Lizst) : je dirais juste, au-delà de tout ça, que c'est pour cela que j'ai toujours été si méfiant à l'égard de l'apprentissage scolaire, suivi, mené jusqu'au bout et dans les temps par des profs. Le résultat, c'est qu'on est bon dans ce qu'on fait mais on n'a pas forcément la sagesse, qui elle vient toujours avec l'âge. Pour moi, cette pianiste n'a pas encore atteint une certaine sagesse.
Sans parler de l'esprit de compétition voire de marché et de foire au spectacle, qui pousse les concertistes à cultiver leur image et à faire de la surenchère, parfois avec un cynisme invraisemblable ...

Pour ma part, j'ai pris beaucoup beaucoup de temps pour beaucoup de choses dans ma vie, en particulier pour le piano, et j'ai été plus que souvent "dans les choux", comme on dit, au plus loin de toute logique de course ou de compétition. Mais final, je suis plus heureux, car je progresse mais avec sagesse, sans jamais donner de la tête de manière irréfléchie dans quelque chose. Je serais malheureux d'avoir sorti à 30 ans des disques nuls si j'étais concertiste, et serais beaucoup plus assuré à mon âge d'éviter les pires écueils. Le temps de la réflexion que l'on prend n'est jamais perdu, même si on se retrouve parfois pendant une heure devant son piano à faire "ting, ting" sur une seule note, le corps à moitié affalé sur le clavier, totalement déprimé. :mrgreen:

C'est ce que je me suis toujours dit par exemple pour les gens qui ont fait les plus grandes écoles : ils peuvent avoir tout appris, à vingt-cinq ans on 'a pas beaucoup d'expérience de la vie, on est encore un blanc-bec. C'est en fait d'autant plus pénible.
Oukee
Messages : 2005
Enregistré le : mar. 16 juil., 2019 18:47
Mon piano : Bösendorfer 200 / Yamaha P-515
Localisation : Yvelines

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Oukee »

Vincent13 a écrit : lun. 02 janv., 2023 13:21 Ben voilà, ma critique faite plus haut est éclairée par tout ce qui vient d'être dit (et montré avec cette version horrible de la 2ième Raphsodie de Lizst) : je dirais juste, au-delà de tout ça, que c'est pour cela que j'ai toujours été si méfiant à l'égard de l'apprentissage scolaire, suivi, mené jusqu'au bout et dans les temps par des profs. Le résultat, c'est qu'on est bon dans ce qu'on fait mais on n'a pas forcément la sagesse, qui elle vient toujours avec l'âge. Pour moi, cette pianiste n'a pas encore atteint une certaine sagesse.
Sans parler de l'esprit de compétition voire de marché et de foire au spectacle, qui pousse les concertistes à cultiver leur image et à faire de la surenchère, parfois avec un cynisme invraisemblable ...
C'est vrai, mais il y a heureusement des exceptions, certaines personnalités échappent au formatage que tu indiques : par exemple, H Grimaud sort du CNSMP à 15 ans, enregistre quelques disques, mais surtout choisit à un moment d'enregistrer Brahms (1er concerto et pièces tardives). A l'époque, c'était un choix audacieux avec lequel elle a acquis une reconnaissance internationale (parfaitement méritée selon moi).
Autre exemple encore plus célèbre, G Gould qui se tourne vers Bach par choix, délaissant les chevaux de bataille habituels du répertoire.
Et il y en a d'autres....
Avatar du membre
Jacques Béziat
Messages : 4412
Enregistré le : mer. 27 janv., 2016 6:23
Mon piano : CLP-675 + orgue Hoffrichter/Hauptwertk

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Jacques Béziat »

Je ne pense pas que le choix des interprétations soit la responsabilité des profs, bien au contraire !
Ce choix est dû à l'interprète, et à lui seul, pour la bonne raison que les futurs concertistes, après le cursus normal, suivent des cours auprès de différents maîtres, avant de se lancer dans les concerts et les enregistrements.
Il leur revient donc de choisir leurs tempi, leurs phrasés, ils ont eu tout le loisir d'aborder les différentes interprétations possibles.
Bien évidemment, ils ont pu être influencés par tel ou tel virtuose, mais il est impossible de dire que les élèves sont formatés par les profs des conservatoires, ils apprennent surtout la technique pendant les dix premières années, les influences peuvent dater depuis longtemps, par les disques, les concerts.
Et le but, après le cursus consiste bien à rechercher des maîtres aux personnalités diverses.
Le nouveau concertiste possède lui aussi sa personnalité, il n'est pas formaté, il est juste formé, nuance...
Ma chaîne Youtube : ICI
Oukee
Messages : 2005
Enregistré le : mar. 16 juil., 2019 18:47
Mon piano : Bösendorfer 200 / Yamaha P-515
Localisation : Yvelines

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Oukee »

Je crois que le formatage porte surtout sur le répertoire en début de carrière, et il n’est pas imputable a l’enseignement, je rejoins Jacques sur ce point. Au CNSM, les élèves abordent une variété de style de musique assez étonnante.
Vincent13
Messages : 40
Enregistré le : mar. 28 sept., 2021 20:31

Re: Khatia Buniatishvili

Message par Vincent13 »

Oui, bien sûr c'est vrai ce que vous dites.

En fait ce n'est pas les professeurs eux-mêmes que je fustigeais, mais les élèves qui se satisfont de ce qu'ils apprennent et ne doutent pas assez de leur légitimité par la suite. L'école en formant, principalement d'un point de vue technique, risque toujours de donner une suffisance alors qu'il faut toujours aller au-delà, là qu'on distingue les vraies personnalités de celles qui ne font pas le poids.

Il faut accorder aux jeunes concertistes que vu la difficulté des concours qu'ils ont passé, vu leur (débuts) de carrière, quand même ce n'est pas du travail de bureau !, il est normal de se satisfaire de ce que l'on est et de ne pas forcément toujours penser à se mettre une certaine pression au-delà de ce qu'on leur demande "objectivement", c'est-à-dire ce qui satisfait le public et ce qui les satisfait eux-mêmes.

Il faut leur accorder aussi qu'il est difficile à avaler qu'après tout ce travail, il faut encore savoir se nier soi-même et chercher à s'élever, peut-être pendant des dizaines d'années, en restant sinon dans l'ombre, tout au moins dans une certaine retenue, une certaine humilité. C'est sans doute le rôle des maîtres que vous évoquez. Mais les maîtres d'aujourd'hui sont-ils ceux d'hier ? et dans le sens contraire et à la décharge des élèves, les nouvelles générations étaient-elles vraiment différents de ceux d'aujourd'hui ? Je pense aux égarements d'un Horowitz alors qu'il était entouré de Toscannini(s), de Rachmaninov(s) ...

Sans qu'il y ait réellement de scandale dans certaines interprétations de Valentina Lisista, il suffit de les comparer à celles de Cziffra pour voir la différence, en terme de clarté, de plans sonores ... Ca ne se compare pas. Quand il subsiste un abîme entre l'excellent et le génial, ou le brillant et le transcendant, il vaut mieux savoir d'une certaine manière s'effacer.

C'est aussi l'époque. Peu importe la valeur réelle, il faut des produits, de nouvelles interprétations, de nouveaux disques, des concerts même si Gould a émis l'idée que cela était désormais, vu la technique moderne de reproduction, inutile. Ou alors pour rester sur l'époque, je trouve que nous nageons dans le redondant. Combien d'interprétations des mêmes morceaux ultra-connus, combien de disques les jouent encore et encore, comme des passages obligés ? Et ce malgré sans doute l'ouverture d'esprit de certains jeunes pianistes et de disques plus inattendus et originaux (je n'en sais rien mais je suppose ...)

C'est le même problème, en moins grossier et sinistre ?, qu'au cinéma : il faut produire à tout prix, quitte à refaire la même chose, y compris pour des films parfaitement originaux et uniques, qui se suffisent à eux-mêmes ...

Propos sans doute contestable à bien des égards, j'espère toutefois que l'idée générale sera comprise et surtout reçue ...
Répondre