Faz a écrit : mer. 12 août, 2020 13:41
On peut se demander, du fait que nous sommes habitués à vivre des émotions suscitées par des générations d'oeuvres tonales, si la finalité de la musique atonale est la même que celle de la musique tonale, à savoir générer des émotions chez l'auditeur...
D'où viennent les émotions, justement ?
Un accord de do majeur plaqué sur un piano ne provoque aucune émotion, mais il peut en provoquer une dans un contexte donné, au milieu de phrases musicales, en conclusion d'une phrase.
Un accord ou une note, isolés, ne signifient rien sans les autres avant, et même ceux qu'on attend, qui sont suggérés.
Tu peux plaquer plein d'accords d'affilés, simples ou complexes, qu'importe, si je ne comprends pas ton intention, s'il n'y a pas d'intention, ça ne me provoquera rien.
Un tableau contemporain peut provoquer une émotion, ou pas, selon les individus.
Une fugue de Bach peut provoquer des émotions, ou pas.
Une chanson peut provoquer une émotion, ou pas.
Etc...
Attention : la logique peut venir des notes, des accords, mais aussi des rythmes !
Les compositeurs contemporains, depuis des décennies, cherchent aussi à provoquer des émotions chez l'auditeur, sauf que sans langage harmonique ni culturel commun, en conséquence seule une infime minorité réagira.
Je peux te plaquer des accords dissonants
au hasard en mettant par exemple le
tutti d'un grand orgue dans une église, sans chercher quoi que ce soit de particulier, il se trouvera toujours des gens, même peu nombreux, pour dire que c'est beau

.
Pas sûr que dans le cas où je décide de mettre une logique, des intentions, dans ma succession d'accords dissonants, dans mes rythmes, cela soit compris par plus de monde et même apprécié par plus de monde.
Si tu parles à quelqu'un avec une langue qu'il ne connaît pas, avec force gestes peut-être finira-t-il par comprendre tes intentions, mais les subtilités des mots, de la sémantique, pas sûr...