Le jazz et piano vu par les Pmistes : A propos de Charlie Mingus compositeur

Théorie, jeu, répertoire, enseignement, partitions
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Christof
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Le jazz et piano vu par les Pmistes : A propos de Charlie Mingus compositeur

Message par Christof »

Je crée ce fil car il n'existait pas jusqu'alors dans le forum (il va s'enrichir petit à petit).

Il regroupera dans cette partie tous les morceaux jazz qui ont été joués et publiés par les pmistes dans le forum, mais qui étaient auparavant dispatchés un peu partout. Par morceaux jazz, j'entends par exemple les reprises de standards, les compositions d'essence jazz, voire des improvisations, mais d'essence jazz (donc merci de m'envoyer en message privé les morceaux que vous avez déjà publiés ailleurs en me donnant le lien).

Image

Ce fil se veut le point d'entrée et d'orientation vers tout ce qui traite déjà du jazz dans le forum. Mais il doit être aussi un fil vivant, qui va comporter des aspects spécifiquement liés au travail du pianojazz (par exemple ce qui peut concerner l'harmonie, le rythme, la mélodie, réactions à l'écoute de morceaux, questions, etc.).

Rappelons qu'il existe déjà dans PM des fils, qui doivent aussi continuer à vivre leur vie (et donc certaines informations pourront apparaître plusieurs fois, ici en l'occurrence mais aussi par exemple dans "Le pianobar vu par les Pmistes", "You'll hear it : conversation de deux pianistes jazz" , "L'improvisation vue par les Pmistes", et bien d'autres... ).

Ci-dessous, les fils déjà existant dans le forum :

Pédagogie Improviser sur des grilles : flux - phrase - respiration
- par Dave Frank

Jouer les Walking basse au piano :
- Walking Bassline Clinic with Dave Frank
- WHY and HOW To Practice Bass Lines par Peter Martin
- Walk Like Ron Carter, par Bob Deboo
- La walking basse au piano, par Antoine Hervé

Jouer de façon contrapuntique:
- Vidéo de Fred Hersch


Histoire
Thèmes connexes
Lectures Thèses (accès direct à la thèse en cliquant sur les liens)
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Christof
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par Christof »

Maître, apprend-moi à improviser du jazz

Reprise ici d'un ancien message que j'avais déjà publié sur PM, qui inaugure d'une certaine façon ce nouveau fil

L'élève : - Maître, apprends-moi à improviser.
Le maître : - L'improvisation ne s'enseigne pas.
L'élève : - Mais je veux être un disciple...
Le maître : - Sois ton propre maître, connais-toi toi même.
----------------------
L'élève : - Le secret détenu par les Anciens serait-il intransmissible ?
Le maître : - Tu n'auras pas mon secret...
L'élève : - Mais pourquoi toute cette ombre ? Où est la clé qui assure l'entrée de la connaissance ?
Le maître : - Dans un lieu impossible à prendre...
L'élève : - Mais alors, ne serais-tu qu'un imposteur ?
-------------------

L'élève : - Maître, apprends-moi à improviser.
Le maître : - Le jazz, c'est les II -V-I. Voilà, travaille les II -V-I.
L'élève : - Merci maître.

Trois semaines s'écoulent

L'élève : - Maître ; j'ai travaillé les II -V - I. Est-ce que je sais improviser ?
Le maître : - Travaille le jazz à tous les tempi, dans toutes les tonalités...
L'élève : - Merci maître.

Un an après

L'élève : - Maître, je sais jouer à tous les tempi, dans toutes les tonalités. Est-ce que je sais jouer ?
Le maître : - Et le locrien ? Et le mixophrygien ? et la substitution patatonique ?
L'élève : - Merci maître.

Sept mois plus tard

L'élève : - Maître, je connais le la bémol 32 et le contrelydien. Est-ce que je connais l'improvisation ?
Le maître : - Pas encore. Tiens, voici encore des patterns, des moulures et puis encore des riffs
L'élève : - Merci maître.
---------------------------
Trois ans après

L'élève : - Maître, apprends-moi à improviser.
Le maître : - Médaille de saxophone? Diplôme de piano? Certificat de solfège? Agrégation de contrepoint ?
Vous savez, les temps ont changé. L' improvisation ce n'est plus ni pour les fumistes, ni pour les illettrés.
--------------------
Une an plus tard

L'élève : - Maître, apprends-moi à improviser.
Le maître : - Mais, fais ton truc !

L'élève joue.

Le maître : - Yeah, man.
L'élève - Mais que faut-il apprendre ?
Le maître - Yeah, man, fais ton truc.

L'élève joue, hésite, s'arrête.

Le maître : - Joue, yeah, joue.
--------------------

L'élève : - Maître, apprends-moi à improviser.
Le maître : - Tiens petit. Ecoute-moi Bix. Tu connais Bix Beiderbecke ? Tu sais, il était un peu fou, il jouait en pleine nuit.
L'élève : - Ah ?
Le maître : - Et puis Dizzy ? sa trompette coudée ! (il lui explique pourquoi sa trompette est coudée). Ecoute-moi ça,. avec Max Roach. On sent qu'il a écouté Bird, mais avec un peu de Fats et de Clifford, et des restes de tailgate. Et les rim shots de Max ?
L'élève : - Oh oui.
Le maître : - Et tu connais l'histoire de Mingus et de Duke ? (Il lui raconte l'histoire de Mingus et de Duke; il rit).
L'élève : - Incroyable.
Le maître : - Et petit, tu sais ce qu'Ella a fait à Roy avec le J.A.T.P (Jazz At The Philarmonic) ?
L'élève : - Non.
Le maître : - Et puis le coude de la trompette de Dizzy ? (Il lui explique pour la deuxième fois pourquoi la trompette est coudée: l'histoire est un peu différente de la première).
L'élève : - Euh.

Le maître - Et Cannonball ? Tiens, petit, voilà une photo (il monte sur un tabouret et sort une pile de photos).Une photo de Cannonball qui faisait un gig avec Sarah, dans l'Iowa en 59. Il lui montre aussi celle-là avec un large clin d'oeil : ça, c'est Roy avec Fatha, petit.
L'élève : - Ah, bon.
Le maître : - Et puis Dizzy ? Tu savais que sa trompette était coudée? Attends, petit, je vais te raconter pourquoi.

-----------------------
L'élève : - Maître, apprends-moi à improviser.
Le maître : - L'improvisation, c'est la fête. Prends ton instrument, caresse-le. Écoute les sons de la vie, le silence de la nuit, le murmure des amoureux.
L'élève : - ...

Le maître : - Écoute les coulées du plaisir, le cri de la joie ! Fais craquer ton être, déchire ton âme.
L'élève : - ...
Le maître : - Brûle tes désirs, joue l'instant de ta mort.
L'élève : - Mais maître, apprends-moi à improviser...
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flober
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par flober »

On ne saurais que s'incliner devant le dur labeur de Christof à la rédaction de ce fil.

Merci bien aussi pour ta confession sur le maitre et l'élève.
Je crois que c'est apres avoir lu cet excellent dialogue que j'ai été pris d'addiction pour PM !

Donc en petit cadeau, je te propose Kuba Seven une composition personnelle, un sept temps cubain comme son nom l'indique, jouée live en 2014, avec mon ami batteur Daniel Genton.

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Christof
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par Christof »

flober a écrit : jeu. 02 juil., 2020 14:06 On ne saurais que s'incliner devant le dur labeur de Christof à la rédaction de ce fil.

Merci bien aussi pour ta confession sur le maitre et l'élève.
Je crois que c'est apres avoir lu cet excellent dialogue que j'ai été pris d'addiction pour PM !

Donc en petit cadeau, je te propose Kuba Seven une composition personnelle, un sept temps cubain comme son nom l'indique, jouée live en 2014, avec mon ami batteur Daniel Genton.
Merci Flober !
Super ta compo. Je rajoute...
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Christof
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par Christof »

Et pour continuer sur la lancée de ce fil, sachant que le jazz n'est pas un truc "à part" mais fait pour moi partie intégrante de la musique et de toute sa richesse, je vous propose cette vidéo, sans frontière...

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Christof
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par Christof »

Je remonte ici dans ce fil un ancien message
Virgule a écrit :Christoph, qu'est-ce que tu penses de cette analyse ? Serais-tu d'accord que les musiciens classiques ne maîtrisent pas bien le rythme ? Et si oui, qu'ils pourraient apprendre à le faire en faisant du jazz ?
Bonjour Virgule
Ouh la la, quelle question !
Ma réponse : "cela dépend des musiciens"... parce que je ne pense pas qu'on puisse faire une généralité.
Virgule a écrit :Perso je ne suis pas jazz du tout et je ne crois pas qu'on puisse être à la fois excellent dans les deux genres. En particulier, je trouve que même les meilleurs pianistes classiques qui jouent aussi du jazz (les meilleurs en jazz je veux dire) n'ont pas tout à fait le rythme, le groove (ça me saute aux oreilles même si j'écoute très peu de jazz).
Si si, on peut être excellent. Je pense par exemple à Enrico Pieranunzi (mais il y en a bien d'autres, par exemple Guillaume de Chassy, Brad Meldhau, Thomas Encho, Richard Beirach, Okay (il ne joue pas de jazz, mais je sais qu'il y serait excellent..)

Alors la question serait : qu'est-ce qui fait que certains peuvent être excellent dans les deux ?
J'imagine : une grande ouverture d'esprit. Un sens fort pour le goût de l'improvisation. Une facilité à se mettre "en danger".
Mais c'est vrai aussi que je connais des pianistes avec un excellent niveau, mais qui, en jazz, sont complètement perdus par la pulsation. Et là, tu as sûrement raison dans ce que tu écris : "J'en suis venue à l'hypothèse suivante: le problème de rythme qu'on peut avoir, entre autres en musique classique, est un problème de lecture de partition et est dû au fait que l'écriture de la musique est une tentative, pas toujours adaptée (surtout pour le folklore), de mettre sur papier ce qui a souvent d'abord été composé à l'oreille ou improvisé ".
En musique classique, on nous met dans la tête que les temps forts sont le 1 et le 3.
Or en jazz, on s'appuie le plus souvent sur le 2 et le 4 (ce qu'on appelle "l'after beat"). Et lorsqu'on a joué pendant des années en "enfonçant les clous" sur 1 et 3, c'est pas simple de changer d'univers. C'est pour ça que je parle de l'ouverture d'esprit.

C'est intéressant par exemple, mais c'est juste un exemple, de jouer le prélude en do mineur du clavier tempéré 1, en mettant d'abord le métronome sur 1 et 3 (si on veut jouer le morceau à 120 à la noire par exemple, régler le métronome sur 60, et chaque clic entendu est le 1 et le 3). Puis le jouer en entendant chaque clic sur le 2 et le 4. Ce n'est pas du tout le même monde.
Ensuite essayer aussi de jouer un morceau qui contient pas mal de syncopes une fois avec le métronome sur 1 et 3, et une autre avec 2 et 4...

Et puis c'est sûr, il y a "lecture" et "lecture". Certains musiciens, lorsqu'ils lisent (sans jouer), éprouvent "physiquement" la dynamique des phrases, cela leur parle dans un ensemble, dans une pulsation, dans quelque chose relié au corps, à la chair (et pas qu'intellectuel). Mais je pense que cela vient aussi du fait que ces pianistes sont capables de te jouer directement immédiatement (sans que tu l'écrives sur une partition) une phrase que tu leur chantes, la jouer immédiatement sans chercher, mais aussi avec une dynamique vraiment musicale (c'est un peu comme lorsqu'on parle : chacun a aussi son intonation propre). Et trouver directement cela sous les doigts n'a rien à voir à mon avis avec une oreille absolue, mais plus avec une espèce de "rapport charnel" avec le piano, un rapport immédiat. En fait, ils ont cultivé, même souvent sans le savoir, les deux aspects : l'écriture leur parle "charnellement", mais aussi la phrase entendue.
Virgule a écrit :je me souviens d'avoir dû apprendre un Noël au rythme fortement syncopé que je n'avais jamais entendu. J'ai d'abord tenté de l'apprendre en le jouant au piano avec la partition--catastrophe, je n'y arrivais pas du tout. J'en ai alors cherché un enregistrement sur internet, l'ai écouté et ai aussitôt pu l'apprendre sans problème. J'ai aussi beaucoup fait de danse folklorique dans ma jeunesse, en particulier de danses est-européennes, bulgares, grecques, turques… aux rythmes vraiment différents des nôtres, genre 7/8, 9/8 ou 13/12 par exemple et avec des alternances de signature aux 3-4 mesures (!). Pourtant, encore aujourd'hui en classique j'ai du mal à lire et à jouer des passages syncopés au piano… à moins de les entendre d'abord sur disque. Compter les temps sur papier ne marche pas.
.
Oui c'est vrai. Prends par exemple cet exemple en 7/4 :
Si tu apprends à taper dans les mains comme ils le font et que cela devient complètement naturel, et que tu puisses le faire en prenant le morceau de n'importe où (en te raccrochant très vite aux branches) il n'y aura pas du tout besoin de compter quoi que ce soit pour que cela coule de source, parce que cette cellule rythmique va te parler corporellement. Si tu te mets à déchiffrer la partition, en n'ayant pas en "tâche de fond" cette cellule qui te parle, tu vas être perdue. Et puis si tu as intégré "physiquement" ce rythme à sept temps, ton corps va aussi très rapidement incorporer ce que représente la cellule supérieure, qui compte 6 mesures de 7 temps, qui englobe les autres. C'est pas pour rien qu'il y a le mot "danse" dans le titre.

Un autre aspect, c'est que pas mal de standards de jazz s'appuient sur les syncopes. Les thèmes be bop, par exemple, en sont garnis.
Si tu prends par exemple ce thème (je n'ai mis ici que la partie A), il y a deux aspects : la syncope, et les croches swinguées...

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On ne peut expliquer la façon de jouer les croches swinguées, en tentant d'écrire sur une partition leurs valeurs exactes (parce que cela peut aussi osciller...). On aura beau dire "jouer deux croches de façon swing, c'est leur appliquer un un rythme inégal. La première dure les deux premiers tiers du temps de la noire, et la deuxième le dernier tiers (une autre façon de dire serait : si deux croches en binaire dure "50 - 50", en ternaire cela fait "66 - 33". Avec le style swing c'est souvent la croche la plus courte, (celle qui dure 33% du temps de la noire) qui est accentuée."
Mais finalement, on aura beau dire cela, le plus souvent cela va entraîner que le pianiste qui n'a encore jamais joué swing va jouer de façon "sautillante", qui n'a rien à voir avec le swing.

Virgule a écrit :J'en suis venue à l'hypothèse suivante: le problème de rythme qu'on peut avoir, entre autres en musique classique, est un problème de lecture de partition et est dû au fait que l'écriture de la musique est une tentative, pas toujours adaptée (surtout pour le folklore), de mettre sur papier ce qui a souvent d'abord été composé à l'oreille ou improvisé (en tout cas jusqu'au XXe siècle).
.
Oui, et tu as la réponse dans le paragraphe au dessus. Dans la partition "Confirmation", il y a simplement écrit en haut "Bop". C'est-à-dire le style. Et pour jouer cela, on suppose que vous avez acquis ce style en ayant écouté de nombreux artistes qui le jouaient (par exemple des pianistes comme Bud Powell, mais aussi saxophonistes : Charlie Parker, ou des guitaristes : Charlie Christian, des trompettistes : Dizzy Gillespie.
Derrière cela, il y a une certaine "oralité".
Comparaison qui vaut ce qu'elle vaut, mais c'est un peu comme si un pianiste classique devait apprendre à savoir jouer Bach dans le style de Glenn Gould, de Gustav Leonhardt, de Sansom François, Claudio Arrau, (ce sont juste des exemples), mais soit aussi familier avec des oeuvres de Bach joué par Rostropovitch, ou au violon (une chaconne par exemple)... et tenté de voir ce que cela donnerait au piano (par exemple jouer le prélude de la suite pour violoncelle en sol), regarder comment il pourrait faire "chanter" cela au piano. Trouver alors sa propre façon de jouer Bach, mais en ayant incorporé tout un corpus, ce qui va éviter de faire des "fautes de goût" (bon, certains peuvent penser que Gould ne fait que des fautes de goût. Mais Gould, c'est Gould... Un Monk du classique ?).
Virgule a écrit :En jazz la partition n'est qu'un point de départ -- ou d'arrivée d'ailleurs puisqu'elles sont souvent écrites, quand elles le sont, après avoir été composées.
Oui, d'autant plus que le plus souvent, un pianiste de jazz ne va pas rester longtemps seul dans son coin. Il va vouloir jouer dans un trio (avec contrebassiste et batteur), ou quatuor (avec un sax), ou quintette (ou toute configuration possible).
Et le jeu, justement pour un groupe, si il joue un standard, c'est de trouver une façon de le jouer "un peu originale". Par exemple, tout en restant dans le style du morceau (je pense au style be bop de "Confirmation"), il va travailler une introduction, une fin. Et là aussi, dès qu'on est dans un groupe et qu'on joue avec un batteur et un contrebassiste confirmés, il va falloir très vite faire autre chose rythmiquement que "d'enfoncer les clous". Il va falloir comprendre comment s'insérer dans cette rythmique, qui tourne déjà bien d'elle même. Et pour cela, il va falloir développer une espèce de "conscience supérieure" du rythme, qui fait que l'on ne fait pas tous la même chose, que l'on va par exemple poser son accord mg plutôt à cet instant qu'à celui là au coeur de la mesure, que l'on va savoir aussi "enjamber" les mesures (c'est à dire que lorsqu'on commence une phrase dans un chorus, elle peut très bien débuter en l'air du 3ème temps d'une mesure, pour se finir sur la syncope du 2ème temps trois mesures plus loin. Et si tu fais cela en temps que pianiste, il y a toujours cette "conscience supérieure" de savoir (mais c'est plus du senti finalement que du "savoir intellectuel en comptant") exactement où en est le morceau, dans quelle partie exacte tu te trouves dans la grille ici et maintenant.

Et puis certains bassistes (et batteurs) jouent complètement au fond du temps, d'autre en avant, d'autre en arrière. Et le pianiste, si il est dans un trio, doit savoir "s'imposer" justement, faire en sorte que par la clarté rythmique de son jeu, mais aussi par ce qu'on appelle son "groove", la section rythmique comprenne très vite comment se placer au sein de cela (ce qui peut faire aussi que parfois des groupes ne fonctionnent pas bien - mais ce sont souvent des débutants - parce que le contrebassiste à tendance à jouer en arrière, le batteur en avant, le pianiste on sait pas trop et personne n'est capable d'insuffler l'osmose pour que cela "respire".

Et cela aussi c'est super important, cette notion de respiration. Et pour jouer une musique qui "respire" (je parle en jazz, mais c'est valable partout), il faut avoir justement cette notion de pulsation générale, qui doit toujours être suggérée, mais jamais "assénée". Savoir jouer à l'intérieur, l'étirer, la comprimer, mais il y a toujours quelque chose de "supérieur" qui fait qu'en fait, le tempo général ne bouge pas.
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flober
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par flober »

Christof a écrit : jeu. 02 juil., 2020 20:51 En musique classique, on nous met dans la tête que les temps forts sont le 1 et le 3.
Or en jazz, on s'appuie le plus souvent sur le 2 et le 4 (ce qu'on appelle "l'after beat").
Je suis moyennement d'accord sauf si tu joues de la batterie mainstream.
Comme tu le décris, le fondement rythmique du jazz est une sensation physique, liée à la pulsation, qui est aussi le vecteur d'apprentissage.

Dans son interview pour la bibliothèque du congrès, Jelly Roll Morton définit le début du jazz comme :
"une mélodie Française sur un rythme Africain".

Si le jazz à exploré la totalité des propositions harmoniques européennes, il a à peine gratté la surface de l'étendue rythmique issue de l'Afrique dont La finesse de certain rythme échappe à toute tentative de notation.

Je propose de partir avant le Jazz et d'écouter ce rythme Haïtien qui s'appelle le Nago.
Remarquez la complexité et la complémentarité rythmique appellée "l'harmonie du tambour", mais aussi que notre bon vieux Chabada jazz est curieusement la moitié du rythme d'un tambour vaudou, mais pris à l'envers ... ça laisse songeur.



Je pense que le jazz n'est pas un ou des styles de musique mais un concept qui est d'inventer la musique sur le moment, serait elle la transformation d'une partition.

Si je joue note pour note un morceau inventé sur le moment par Keith Jarrett, je ne joue pas du jazz, je joue du classique !

A l'inverse de Eugen Cicero :
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par pianojar »

flober a écrit : ven. 03 juil., 2020 4:59 Si je joue note pour note un morceau inventé sur le moment par Keith Jarrett, je ne joue pas du jazz, je joue du classique !
Absolument sinon on mélange deux approches totalement différentes : impro et restitution d'une partition écrite
A la différence près que par rapport à la majorité des oeuvres classiques une partition d'une transcription de Jarrett est quasi injouable si l'on n'a jamais entendu le morceau car son utlisation constante des décalages par rapport au tempo métronomique tout en gardant une pulsation parfaite sont difficilement (voire in-) notables sur une partition
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par flober »

Certains Bartok me semble bien injouable :mrgreen: !
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par pianojar »

Oui mais (il me semble) que chez Bartok ou bien même plus avant dans la musique contemporaine, l'aspect rythmique qui peut être hyper complexe est complètement écrit et une solide formation théorique et rythmique permet de jouer l'oeuvre même si on ne l'a jamais entendu
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par Christof »

flober a écrit : ven. 03 juil., 2020 4:59 Je pense que le jazz n'est pas un ou des styles de musique mais un concept qui est d'inventer la musique sur le moment, serait elle la transformation d'une partition.
Oui, tu as raison : le jazz est une musique et non un genre ni a fortiori un style. Cependant, il existe bien des styles en jazz. des idiomes, ce qui fait aussi partie (à mon avis) de la définition du jazz.
Bien sûr, une des composantes du jazz est d'inventer la musique sur le moment, mais ce concept n'est pas forcément propre au jazz : il peut par exemple s'appliquer à un musicien improvisant de la musique qu'on appelle "classique" (je pense par exemple à Paul Goussot), ou lithurgique (par exemple les organistes).

Oui, il existe une grande part d'improvisation dans le jazz, mais alors que dire d'une oeuvre composée pour big band, où l'essentiel des parties sont écrites, mais comportant des plages où des instrumentistes improvisent sur une grille ?

Les tentatives de définition du jazz n'ont pas manqué au long de son histoire : le définir avec clarté est finalement difficile.
Il y a eu la tradition orale, puis tout s'est aussi théorisé. Si l'on recherche des critères, trois d'entre eux (dixit Laurent Cugny) viennent le plus souvent sur le tapis pour parler de "jazz" : la sonorité d'ensemble (originellement inédite), une conception particulière du ryhtme (par exemple la notion de swing) et l'improvisation. Mais les difficultés surgissent alors immédiatement: il n'y a pas à proprement parler de sonorité propre au jazz, il existe des formes de jazz dont le swing au sens traditionnel est absent, et certaines œuvres de jazz peuvent être (presque) totalement écrites et l'immense majorité d'entre elles le sont partiellement. Autre problème : cette musique a évolué très vite. Ce qui pouvait s'identifier dans la première période du jazz s'est aussi dissolu dans l'élargissement du langage et la diversification de l'aspect de la musique.
Et dans les critères, on pourrait certainement aussi ajouter celui-ci : une certaine façon de jouer l'harmonie.
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par Christof »

Si le rythme est le corps de la musique, l'harmonie en est l'âme... (Bernard Maury)

Je rapatrie ici un texte que j'avais déjà publié sur PM en octobre 2017. Il présente un peu Bernard Maury (né le 28 décembre 1943 - décédé le 31 juillet 2005). Ici une interview donnée en 1996 où il évoquait notamment l'importance de l'harmonie et de la pédagogie.

En complément de mon précédent message sur Bernard Maury, j'ai retrouvé cette interview que je vous livre ci-dessous. C'était en octobre 1996.

C'est terrible que cet homme ait été si méconnu : comme je l'ai déjà dit, il était le Nadia Boulanger de l'harmonie jazz... Tous les grands pianistes de jazz à qui il l'a enseignée vous le diront. Et c'est terrible aussi qu'on ne lui ait jamais proposé plus tôt de se produire dans des salles ou Festival vraiment dignes de ce nom (ce qu'il fera heureusement dans les années 1990) : concert dédié à la mémoire de Bill Evans pour le dixième anniversaire de sa disparition (Maison de la Radio), jubilé Steinway au théâtre des Champs Élysées, duo avec Toots Thielemans, duo de pianos avec Michel Petrucciani, Trio de pianos avec Michel Grailler et Alain Jean-Marie (France Musique), concert “In Memoriam Michel Petrucciani” avec Didier Lockwood (salle Gaveau janv. 99) et sur la scène internationale avec le Festival “Memphis in May” (USA), Gratz (Autriche), Tel-Aviv (Israël), Copenhague (Danemark), Los Angeles (USA)).

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Vous dites volontiers que, si le rythme est le corps de la musique, l'harmonie en est l'âme. D'où votre passion pour l'harmonie...
Bernard Maury : A l'époque où, adolescent, j'ai commencé à m’intéresser au jazz, il était quasi impossible de se procurer des partitions. J'avais une formation de pianiste classique mais, n'ayant pas étudié l'harmonie, j'étais incapable de jouer du jazz sans partition. Certes, je pouvais toujours retranscrire d'oreille certaines mélodies, mais il fallait aussi trouver l'accompagnement, et mes accords rudimentaires ne sonnaient pas du tout comme ceux que j'entendais sur les disques d'Erroll Garner ou d'Oscar Peterson, pianistes dont j'admirais les couleurs tonales.
Enfin, avec un peu d'entraînement, je suis parvenu à relever certains solos. mais apprendre des accords isolés de leur contexte ne me satisfaisait pas : je voulais comprendre le pourquoi de certaines configuration harmoniques. Pour moi, un accord n'est pas une entité isolée, mais l'aboutissement d'une progression. En même temps qu'à l'harmonie, je me suis intéressé au contrepoint, qui traite du mouvement des voix. Comme Debussy l'avait bien compris, un accord possède sa couleur intrinsèque, qui crée un climat particulier, et je souhaitais construire les accords comme je l'entendais, en en contrôlant la couleur tonale.

A l'âge de 20 ans, j'ai pris quelques cours d'harmonie assez élémentaires, mais j'ai surtout étudié seul, dévorant de nombreux traités, effectuant des recherches personnelles et analysant des œuvres classiques. Découvrir certains principes essentiels par soi-même est très enrichissant. Ma pratique du jazz m'a ainsi permis d'envisager l'harmonie sous un autre aspect que celui que l'on enseigne généralement dans les conservatoires. L'harmonie est une question de logique et d'oreille, mais il ne faut pas pour autant la réduire à une science trop abstraite : elle doit vivre.

Comment en êtes-vous venu au jazz ?
Bernard Maury :
Vers l'âge de douze ou treize ans, j'ai assisté à une conférence du musicologue Hugues Panassié : ce fut une révélation. J'avais déjà entendu du jazz, mais personne jusque-là n'avait tenté d'en expliquer l'histoire - et il s'agissait d'une culture très différente de la mienne. A Toulouse, où plus tard j'ai fait mes études supérieures, les bals universitaires étaient animés par des orchestres de jazz. J'ai commencé par paraphraser autour des thèmes, puis je me suis jeté à l'eau. Doué d'un esprit assez analytique, j'ai cherché à comprendre comment les phrases étaient construites, j'ai imité les grands musiciens et je me suis choisi des maîtres.

Comment avez-vous rencontré Bill Evans ?
Bernard Maury :
Il était venu se produire en concert à Paris en 1972, avec son bassiste Eddy Gomez et son batteur Marty Morell. Bill était mon idole depuis plusieurs années et je rêvais de faire sa connaissance. Je travaillais alors dans un club parisien, avec le saxophoniste Johnny Griffin. Un soir, après notre prestation, deux Américains, qui se trouvaient au bar, sont venus bavarder avec moi et, de fil en aiguille, j'ai appris qu'il s'agissait de Gomez et de Morell. Le lendemain, un ami m'invitait à déjeuner avec Bill Evans en personne ! Le courant a passé immédiatement entre nous. Par la suite, j'ai eu des moments privilégiés avec lui.

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Bill Evans et Bernard Maury

Lorsqu'il s’asseyait au piano, je n'en perdais pas une miette et m'efforçais de tout assimiler. Il était parvenu au firmament du jazz - ce qu'il niait, par modestie. "Je n'avais aucune facilité", m'a-t-il confié un jour, "il a fallu que je travaille beaucoup". Il n'hésitait pas à rejouer certains passages, afin que je les comprenne bien. Il n'a jamais donné de cours, mais s'il sentait que quelqu'un était réceptif à sa musique et susceptible de saisir sa démarche, il prodiguait volontiers des explications. A cette époque j'essayais, depuis quelques temps déjà, d'analyser sa musique. Deux ans plus tôt, je n'aurais peut-être rien saisi de ce qu'il faisait.

Quelles qualités doit-on posséder pour étudier le jazz ?
Bernard Maury :
Il faut être très fortement motivé. Marginale comme l'est cette musique - qui procure rarement richesse et notoriété -, il s'agit d'un apostolat plus que d'une profession. Il convient aussi d'être opiniâtre, de ne pas se laisser décourager par les premiers écueils, et de posséder oreille et sensibilité musicale, encore que l'oreille s'éduque. La rigueur dans le travail est également primordiale, mais il faut aussi savoir laisser sa part à l'imaginaire, être cartésien à certains moments et ne pas l'être à d'autres, et savoir oublier l'aspect scolaire pour s'abandonner à la création.

Et pour l'enseigner ?
Bernard Maury :
Avant tout, il faut aimer la musique. C'est un peu comme la foi religieuse, qui s'accompagne souvent de prosélytisme : c'est un amour vrai que l'on a envie de partager. A enseigner, on apprend beaucoup soi-même, parce qu'on est amené à démonter certains mécanismes qui sont parfois inconscients. On peut parvenir à jouer intuitivement des idées intéressantes, mais il convient de les analyser afin de pouvoir les transmettre aux autres, ce qui ouvre au passage des horizons insoupçonnés. Enseigner est extrêmement enrichissant - mais il s'agit avant tout de donner. Je crois que si je n'avais pas enseigné, il y a des pièces que j'aurais été parfaitement incapable d'exécuter, parce que je ne les aurais pas comprises;

Quels sont vos projets actuels
Bernard Maury :
En hommage à Bill Evans, je viens de fonder à Paris la Bill Evans Piano Academy, où l'on enseigne aussi d'autres disciplines que le piano. Bill a été l'un des pianistes de jazz les plus importants de la seconde moitié du ce siècle - dans la lignée de Bud Powell et de Thelonious Monk. Le jazz contemporain lui doit énormément. Il est aussi l'héritier direct, dans le domaine du jazz, de l'école française, à laquelle appartiennent Fauré, Ravel, Debussy, Lili Boulanger et Henri Dutilleux. Outre la Bill Evans Piano Academy, j'ai deux projets de disques : l'un en solo et l'autre avec des compositions inédites de Bill Evans, que je sélectionnerai avec l'aide de sa famille.

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Planning et plan de son cours, écrit de sa main
Modifié en dernier par Christof le mar. 07 juil., 2020 21:24, modifié 2 fois.
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flober
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par flober »

Christof, je suis bien d'accord avec toi et comme je le disais dans un autre fil chaque Jazzman à une conception personnelle et plus ou moins unique.

Barry Harris accuse Miles et Coltrane d'avoir tué le Jazz pour faire autre chose.
Ce n'est pas mon avis.

Multi modalité.

Dans certains cas, des élément musicaux sont plus ou moins fixes et dans un Big Band peut-être que le batteur et le bassiste s'en tirent sans partition, à moins que quelqu'un vienne écrire les partitions de basse et de caisse claire.

Dans "On the corner" Jack Dejohnnette joue le même ostinato de charley pendant presque tout l'album.
Michael Henderson joue aussi bien souvent la même ligne de basse, comme une percussion.

Le So What de George Russell fait revivre le solo de Miles par tout l'orchestre. J'ai eu la chance de le voir en concert avec plus de 50 musiciens !
Quel pied !

Donc finalement le jazz, c'est un certain esprit difficile à encadrer ... t :mrgreen:
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par jazzy »

flober a écrit : jeu. 02 juil., 2020 14:06 On ne saurais que s'incliner devant le dur labeur de Christof à la rédaction de ce fil.

Merci bien aussi pour ta confession sur le maitre et l'élève.
Je crois que c'est apres avoir lu cet excellent dialogue que j'ai été pris d'addiction pour PM !

Donc en petit cadeau, je te propose Kuba Seven une composition personnelle, un sept temps cubain comme son nom l'indique, jouée live en 2014, avec mon ami batteur Daniel Genton.

Je fais peu de piano et suis peu sur le forum....il va falloir s'y remettre.
Je viens donc de découvrir ce fil et j'ai écouté ton morceau Flober qui m'a bien plu. Compo originale, très bon rythme...Y'a pas , la musique à plusieurs, ça donne des ailes....Par contre j'entends une basse que je ne vois pas à la vidéo??? Elle est préenregistrée?

Merci Christof, l’infatigable ,pour ce fil
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par flober »

jazzy a écrit : dim. 12 juil., 2020 15:30 Je fais peu de piano et suis peu sur le forum....il va falloir s'y remettre.
Je viens donc de découvrir ce fil et j'ai écouté ton morceau Flober qui m'a bien plu. Compo originale, très bon rythme...Y'a pas , la musique à plusieurs, ça donne des ailes....Par contre j'entends une basse que je ne vois pas à la vidéo??? Elle est préenregistrée?
Merci Jazzy pour ton commentaire, oui c'est tellement mieux a plusieurs, helas le bassiste était pré-enregistré.
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par jazzy »

flober a écrit : lun. 27 juil., 2020 10:28

Merci Jazzy pour ton commentaire, oui c'est tellement mieux a plusieurs, helas le bassiste était pré-enregistré.
ça ne m'a pas du tout gêné pour apprécier le morceau. D'ailleurs je n'ai remarqué l'absence du bassiste qu'à la 2ième écoute.
Bien sûr, c'est toujours mieux quand tous les musiciens sont en direct...
Dans le trio dont je fais partie, nous avons dans quelques morceaux (swing, bossa) une batterie enregistrée. Au début, je n'étais pas très chaud, mais finalement c'est pas si mal que ça.
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par flober »

J'avais développé des sets de loop (intro, grille, fin...) pour chaque morceau, actionnés avec un pédale.
J'y mettait aussi quelques percussions très légères pour bien suivre la basse a cause de la sono et de l'acoustique des lieux.
Etant prévu pour les guitaristes, ce n'est pas évident à manipuler (pedipuler ? :D ) tout en jouant.

Cela ajoute mais cela devient répétitif, comme un musicien sourd qui joue tout seul ...
On se rend compte du bénéfice d'un musicien qui apporterai des nuances serai influencé et influencerai les autres ...
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par jazzy »

Oui, il ne faut pas trop attendre d'un accompagnement préenregistré (basse ou/et batterie), en particulier au niveau des échanges avec cet accompagnement. Par contre dans l'expérience que j'en ai dans notre trio, il n'empêche pas les échanges entre les "vrais musiciens" en live, à condition toutefois que la piste préenregistrée n'occupe pas une place et un volume sonore trop important.
L'an passé nous avons travaillé avec un professionnel et pour lui l'ajout d'un backing track simple peut être intéressante.
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par Christof »



Cet enregistrement, version de l'adagio du Concierto de Aranjuez de Joaquin Rodrigo, orchestré par Gil Evans* [on se souvient du fameux disque "Sketches of Spains" de Miles Davis] a été réalisé grâce à une collecte de fonds pour les musiciens du projet Gil Evans**, big band basé à New-York. Avec cette réalisation et appel de fonds, il s'agissait d'atténuer un peu l'impact financier et les difficultés que rencontrent ces artistes de talent à cause de la pandémie.
Il faut savoir qu'avec les clubs, salles de concert, Broadway et studios d'enregistrement fermés jusqu'à la fin de 2020 (sinon plus), nombre de musiciens ont maintenant beaucoup de mal à vivre, et on n'est pas encore sorti de l'auberge.

Si vous souhaitez le faire (je n'ai pas hésité), vous pouvez soutenir jusqu'àu jeudi 27 août, 11h59 (heure américaine) en cliquant ici. L'argent collecté est partagé a part égale entre les musiciens.
  • Chef d'orchestre: Ryan Truesdell
  • Trompette solo: Riley Mulherkar
  • Bois: Jesse Han (flûte / Piccolo), Dave Pietro (flûte alto / flute), Hassan Anderson (hautbois), Tom Christensen (clarinette basse / flûte alto),
  • Alden Banta (clarinette basse / contrebasse)
  • Cor : Adam Unsworth, David Peel, Shelagh Abate
  • Trompettes: Augie Haas, Nadje Noordhuis, Scott Wendholt, Tony Kadleck
  • Trombone: Ryan Keberle
  • Trombone basse: George Flynn
  • Tuba: Ibanda Ruhumbika
  • Harpe: Emily Levin
  • Basse: Jay Anderson
  • Batterie: Lewis Nash
  • Percussions: Mike Truesdell
  • Timbales: Conrad Alexander
  • Ingénieur mixage audio: Tyler McDiarmid
  • Montage vidéo: Ryan Truesdell
* A propos de Gil Evans, lire ici dans PM, si vous ne connaissez pas cet immense compositeur et orchestrateur.
** Le Gil Evans Project est notamment l'auteur d'un disque d'anthologie : par des recherches, et grâce aussi la l'épouse de Gil Evans, Ryan Truesdell a pu mettre la main sur des arrangement écrits par le maître, qui n'avaient jamais été enregistrés... Disque fabuleux. Ci-dessous la vidéo qui présentait le projet (en 2011) :




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flober
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Re: Le jazz et piano jazz vu par les Pmistes

Message par flober »

Merci Christof,
Gil Evans est un de mes musiciens adoré, je ne connaissais pas Centennial et j'aime particulièrement Punjab.
Il a bien modernisé le son des big band. Je suis aussi fan de ses interventions pianistiques, caractérisées par la sobriété et la profondeur.
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