Pardon LeLama il reste une question que je ne veux pas laisser sans réponse car elle est excellente : "Ca m'interesse bien de savoir comment tu geres l'inharmonicité et l'étirement differentiel des octaves suivant les registres en pratique".leLama a écrit : ↑lun. 25 mai, 2020 11:18 Bonjour Calvet, merci pour ton intervention,
Je ne comprends pas bien l'interet de ces débats théoriques pour le piano. A cause de l'étirement des octaves, de toutes facons, les rapports d'octave ou de quinte évoluent le long du clavier.
Je n'ai pas de connaissance pratique de l'accord, seulement theorique, et par les retours d'experience des accordeurs que j'ai lus. L'etirement des octaves est mesuré le long du clavier par la courbe de Railsback. Et mon intuition est que plutot que de choisir tel ou tel type de systeme, l'enjou est d'avoir une courbe de Railsback qui soit conforme à nos désirs sonores tout le long du clavier ( et ensuite d'avoir une methodologie pratique pour la réaliser sur le clavier).
Ca m'interesse bien de savoir comment tu geres l'inharmonicité et l'étirement differentiel des octaves suivant les registres en pratique. Quel etirement optimal pour quel registre ? C'est comme ca que j'ai envie de poser la question du temperament.
Donc la partition du CBO qui va de La1 à La3 est terminée.
Vers les basses, Je vais devoir accorder Sol#1. Je fais l'octave trop courte volontairement, puis je l'étire contre pur. J'écoute la quinte du bas, Sol#1_Mib2 qui est forcément trop courte. Je la rapproche de pur en abaissant la fréquence du sol#1, en recopiant la couleur des quintes qui précèdent (le battement à ce stade n'a plus de sens). Le basculement s'est produit, et l'octave est agrandie du même delta qui réduit la quinte. J'écoute aussi 10e, 12e, 15e etc. Par la suite pas systématiquement mais en vérifications finales. Voilà pour les basses.
Vers les aigus, je procède différemment. Pour accorder Sib3, je fais mon octave trop grande sur sib2, puis je descends vers pur (je vérifie que ma quinte du haut Mib3_Sib3 soit quasi pure, dans la couleur de celles qui précèdent). La quarte du haut Fa3_Sib3 va me servir de garde-fou. Je la compare à celle(s) qui précède(nt). J'écoute aussi 10e, 12e, 15e etc. Par la suite pas systématiquement mais en vérifications finales.
Cette façon de faire est adoptée par de nombreux étudiants que j'ai eu en stages ou des pros, même quand ils conservent leur partition traditionnelle sur Fa2_Fa3 en tierces.
Voilà ma façon d'obtempérer et de me laisser guider par la courbe d'inharmonicité. Quelle que soit la taille du piano, tout s’emboîte très naturellement. C'est le principe du CBO.